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Entre Art et Or, entre frimas et fêtes, 2019 et 2020, sapins et bougies, ombre et lumière, nostalgie et espoir, passé et avenir, le présent de cette exposition nous réunit autour des œuvres de Maryvonne et Jean-Pierre Garrault, peintures et « jouets ».
Chacun ici peut s’amuser à trouver celle qui le touchera le plus et le rapprochera de sa propre expérience.
Maryvonne et Jean-Pierre Garrault vivent et travaillent depuis plus de 40 ans dans le Châtillonnais.
Leurs recherches évoluent dans des directions qui peuvent être différentes ou complémentaires. Jean-Pierre oriente son travail à partir de structures végétales, organiques et minérales.
La place de l’homme ou de la femme dans son environnement est essentielle dans celui de Maryvonne.
Maryvonne et Jean-Pierre Garrault ont rarement exposé ensemble. Chez Patrick Dupressoir dans sa Galerie D’Art et D’Or, ils ont organisé l’accrochage de façon à faire dialoguer leurs œuvres entre elles, comme une « installation ». Il n’était pas question de répartir l’espace par artiste mais de proposer une scénographie globale de leur travail.
Voici quelques unes de leurs œuvres présentées en duo:
Quelques unes des peintures de Maryvonne nous rappellent son émouvante exposition de 2014 .
Et celle pour le salon des Amis du Châtillonnais en 2015, où elle était l'invitée d'honneur :
La bretonne est devenue Châtillonnaise, voyez comme elle sublime notre Perthuis au loup !
Cette vision du Perthuis au loup est véritablement fantasmagorique !
Michel Lagrange a présenté remarquablement le travail des deux artistes. Je publierai son magnifique texte bientôt , illustré avec d'autres peintures de Maryvonne et de Jean-Pierre.
Christian Noorbergen , critique d'Art de Troyes, a, lui aussi, dit son admiration pour le travail des deux artistes.
Je n'ai , bien sûr, pas montré toutes les peintures exposées, allez donc les admirer à la Galerie d'Art et d'Or de Patrick Dupressoir.
Vous avez jusqu'au 3 janvier 2020 pour le faire, l'entrée de la Galerie d'Art et d'Or est libre, n'hésitez donc pas à franchir sa porte, tous les jours de 9h à midi et de 14h à 18h30, sauf le dimanche....
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Après l’exposition photo itinérante des jeunes acteurs du territoire organisée par le GIP de préfiguration du Parc national puis celle proposée cet été par l’association des amis d’Aignay et alentours au cours de l’été 2019, la Fabrique du Millénaire a prolongé ces présentations en proposant un 7e forum : « Ces jeunes qui sont l’avenir de la ruralité ».
Ils ont entre 22 et 37 ans et ils ont choisi nos territoires ruraux. Parfois issus de milieux urbains ou d’autres régions, parfois enfants du pays, elles ou ils ont décidé de faire leur vie ici et d’y implanter leur activité. Ils ne sont pas dans l’utopie de la vie facile, mais conscients des difficultés, ils s’accrochent à leurs projets et les mènent à bien.
Philippe Bertrand, Président de la Fabrique du Millénaire a tout d'abord évoqué le grand projet de la "Maison de l'Eau" soutenu par la Fabrique du Millénaire, les Amis d'Aignay et des alentours, et d'ARPOHC
Puis il a rendu hommage à Marie Mathiaut qui nous a quittés il y a peu.
Il s'est félicité de la création définitive du Parc National des Feuillus, et a salué sa nouvelle Directrice présente dans la salle.
Il a ensuite présenté le thème de ce Forum des Solutions :
Dans nos territoires, les créations d’activité sont de plus en plus portées par des jeunes et une création sur trois se réalise à la campagne. Cette donnée risque d’évoluer avec la création du 11eparc national et la diffusion de la fibre à tous les étages. Vont-ils faire fortune ? peut-être…, mais le plus important pour eux est d’être les acteurs d’un bien-vivre commun.
Quels sont alors les avantages d’une implantation sur nos territoires ? D’abord nous avons de l’espace pour accueillir de nouvelles activités et les coûts d’installation nous rendent largement compétitifs. Ensuite, l’implantation de jeunes dans notre territoire est synonyme de services conservés (écoles, commerces, maisons de santé…).
Ils ont entre 22 et 37 ans et ils ont choisi nos territoires ruraux. Parfois issus de milieux urbains ou d’autres régions, parfois enfants du pays, elles ou ils ont décidé de faire leur vie ici et d’y implanter leur activité.
Ils ne sont pas dans l’utopie de la vie facile, mais conscients des difficultés, ils s’accrochent à leurs projets et les mènent à bien.
Philippe Bertrand a ensuite présenté les jeunes qui se sont installés sur le territoire du Parc National, et qui sont venus témoigner sur leur parcours.
Adeline Lenoir, créatrice de l’agence Hôtes insolites à Vivey en Haute-Marne.
Adeline Lenoir a commencé sa carrière en dirigeant un ""camping insolite" où les campeurs avaient un contact intime avec la nature en logeant dans des hébergements pas comme les autres : cabanes perchées, yourtes, tipis etc...
Elle a ensuite voulu s'installer en tant que conseillère pour guider des personnes qui voudraient créer des structures originales pour en faire des chambres d'hôtes, structures dotées de tout le confort possible , mais en respectant la nature (avec des toilettes sèches dernières générations par exemple)
Après avoir cherché un lieu où installer son agence "Hôtes insolites", elle a appris qu'un parc National allait se créer dans notre région. Confiante dans l'avenir de ce futur parc de forêt feuillue, elle s'est installée en Haute Marne à Vivey.
Son travail consiste à informer les futurs constructeurs de tout ce qui peut être réalisé, les mettre en relation avec les entreprises, les guider dans toutes les règlementations d'urbanisme.
Un métier original qu'elle est la seule à pratiquer en France !
Anthony Nury a repris en main la Brasserie de la Choue à Giey-sur-Aujon en Haute Marne.
Anthony, tout jeune, venait voir le travail de la brasserie de la Choue, tout près de chez lui, sans du tout penser qu'il pourrait être brasseur un jour. En effet, il s'intéressait surtout à l'informatique qu'il a étudiée et dans laquelle il travaillé pendant un certain temps.
Un jour il a appris que le propriétaire de la brasserie de son village voulait arrêter son activité, il s'est alors souvenu de l'intérêt qu'il portait, étant enfant, à la brasserie, et a décidé de la reprendre avec un de ses amis.
Après avoir suivi une formation, ils ont travaillé ensemble pendant 6 années. cette collaboration a cessé en 2013, et depuis Anthony dirige la brasserie de la Choue avec sept ouvriers-brasseurs à temps plein, qui sont issus de la région. Anthony souhaite en effet que les jeunes du village restent sur place pour y travailler.
La brasserie marche de mieux en mieux, les bières qu'elle propose sont au nombre de cinq, toutes délicieuses et de goûts différents., faites à partir d'une source de très bonne qualité.
Vous pourrez en trouver au magasin Gamm Vert à Châtillon sur Seine.
Elvina Etiévant, 22 ans, la Petite fleuriste nomade pour le département de la Côte d'Or
Elvina a pratiqué le scoutisme durant son enfance, et de ce fait à réalisé des voyages, en Irlande et au Maroc (en humanitaire).
Plus tard elle a réalisé son rêve en devenant fleuriste .
Elle aime la nature et réalise des compositions faites à partir de plantes, branches, mousses naturelles.
Elle utilise bien sûr des fleurs naturelles, mais peu, car elle préfère les compositions avec des éléments sauvages.
Elle se déplace dans une caravane, d'où son intitulé de "fleuriste nomade" , et va vendre ses compositions florales dans les marchés comme ceux de Châtillon et de Montbard où elle commence à être bien connue, ce qui la ravit !
Pour débuter, elle a contracté un prêt, mais elle a aussi été aidée par la Région, et Initiative Côte d'Or.
Florence Molé, 37 ans a repris l’exploitation de la Ferme du bout d’chemin à Chemin-d’Aisey (21) pour réaliser un élevage de porcs bios avec site de transformation.
Florence Molé est fille d'agriculteurs, ses parents possédaient en effet une exploitation familiale à Chemin d'Aisey.
Attirée par l'élevage, elle a vécu en Bretagne pendant longtemps, c'est là qu'elle s'est formée à l'élevage porcin.
Revenue à Chemin d'Aisey en 2012, elle a créé son élevage en agriculture biologique, ses bêtes sont nourries de céréales bio produites sur le domaine et les porcs sont élevés sur paille.
Elle travaille avec deux associés, son compagnon et le frère de ce dernier.
Lorsque l'élevage a pris son essor, Florence a décidé de commercialiser elle-même sa production en ouvrant un magasin près de sa porcherie à Chemin d'Aisey, et en vendant sa viande et sa charcuterie sur les marchés, à Montbard en particulier le vendredi.
Chez elle le magasin est ouvert les mercredis et les vendredi après-midis.
Sylvain Boulangeot, animateur à la Maison de la forêt à Leuglay (21) et président de l’Office de tourisme de Châtillon-sur-Seine.
Sylvain Boulangeot est originaire des Vosges où son père était bûcheron. Dès sa plus tendre enfance il a côtoyé la nature en suivant son père dans la forêt.
C'est donc tout naturellement qu'il a pensé s'orienter vers un métier lié à cette nature qu'il aime tant. Il a déjà travaillé dans le sud de la France, région un peu trop plate à son goût !! puis il a eu l'opportunité de trouver un emploi à Leuglay, à la Maison de la Forêt en tant qu'animateur.
La découverte du Châtillonnais a été pour lui une révélation ! il est tombé littéralement amoureux de notre région et ne voudrait plus jamais le quitter, d'ailleurs il y a fondé sa famille.
Il est tellement accro à notre petit coin de Bourgogne, qu'il a postulé au poste de Président de l'Office de Tourisme du Châtillonnais .
Bouillonnant d'idées, Sylvain fait progresser les activités de l'OT de manière exponentielle avec un amour de la nature et...du tourisme.
Pour lui, il y a, et il y aura de plus en plus, un basculement de générations. Avec les progrès de l'intelligence artificielle, les gens quitteront la ville pour venir travailler chez eux, tout près de la nature.
Nos jeunes aussi reviendront, car pour eux le cadre de vie primera avant tout.
Sylvain nous a donné un très beau témoignage sur l'avenir de notre région en demandant à tous de travailler ensemble.
Philippe Bertrand est ensuite allé dans la salle où il a pu interviewer rapidement d'autres jeunes qui animent le territoire.
Victor Lenoble, qui avec ses amis fait revivre la "Pointerie" de Chamesson...
François Desliens et Carole Costa "Epate en Bourgogne" qui confectionnent des pâtes d'excellente qualité...
Aidez-les à investir dans une nouvelle remorque plus fonctionnelle !
Tous ces intervenants ont été écoutés avec attention par les jeunes invités, car ils se sont reconnus dans ces témoignages.....
Ce passionnant forum ,dont le sujet à mobilisé les habitants du territoire du Parc National (la salle Roidot était pleine à craquer), nous a montré que , contrairement à ce qui se dit, beaucoup de jeunes reviennent s'installer en pays Châtillonnais et en Pays Haut-Marnais.
Ce sont souvent des jeunes qui ont commencé une activité en ville. Mais voilà que l'amour de leur territoire les a tenaillés, ils ont tous avoué qu'ils en étaient amoureux et qu'ils ne pouvaient pas s'en passer ! alors il y a de l'espoir, d'autres suivront n'en doutons surtout pas !
Les échanges terminés, nous avons pu admirer les créations de la petite fleuriste nomade....
déguster la sublime bière "La Choue"...
et la charcuterie bio de Florence,tellement délicieuse que nous nous rendons le mercredi à son magasin de Chemin d'Aisey pour en acheter, ainsi que sa viande de porc tellement goûteuse, un régal !
Ah les saucissons de Florence, mon mari ne peut plus s'en passer !!
Philippe Bertrand avait apporté des livres, des revues que chacun pouvait emporter librement, puis rendre ou...garder .
J'ai eu le grand plaisir de faire la connaissance de la nouvelle Directrice du Parc National des Feuillus, Véronique Genevey, ici entourée de deux membres d'ARPOHC, François Blanchot et Christian Jacquemin.
Nous comptons tous beaucoup sur la création du Parc National des feuillus pour dynamiser notre territoire, alors nous souhaitons à sa nouvelle Directrice de réussir avec succès sa si belle tâche, pour le bien de tous les Châtillonnais et les Haut-Marnais. du secteur du Parc
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L'après-midi du 15 novembre, le Forum des Seniors a proposé aux visiteurs un spectacle interactif imaginé par la Compagnie des Trois Sœurs et initié par la FAPA SENIORS 21.
Ce spectacle a eu pour thèmes la nutrition, la mémoire, la solitude, l'isolement et la santé.
La meneuse de jeu, après chaque saynette, proposait aux spectateurs de corriger certaines situations, et même demandait à une personne de remplacer un des acteurs pour donner son point de vue.
Faut-il faire ses courses au marché, ou dans une supérette ?
Une bonne potée avec des légumes frais ne vaut-elle pas mieux que des produits manufacturés avec additifs ?
En cas d'accident, faut-il se faire aider ? Sortir pour faire des courses en étant accompagné et donc voir du monde ?
Si l'un des conjoints ne veut pas sortir, comment l'y en obliger ?
Faut-il faire ses courses toujours le même jour, et ainsi manquer des occasions intéressantes, une sortie-marche par exemple ?
Les comédiens ont été applaudis pour avoir jeté quelques idées permettant aux retraités d'avoir une vie beaucoup plus intelligente, le tout avec bonne humeur et joie.
Les spectateurs ont souvent bien ri en reconnaissant quelques uns de leurs travers !!
Alors merci à la troupe des Trois Sœurs qui a su donner à tous de bien jolies idées pour rendre leur retraite bien plus agréable...
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Dans le cadre du Forum des Seniors organisé par la Communauté de Communes du Pays Châtillonnais et le département de Côte d'Or, une conférence sur l'AVC a été donnée par Katja Hardenberg, médecin urgentiste du CHU de Dijon (Spécialement chargée de l'animation du Réseau Bourgogne AVC auprès des professionnels de santé de la Bourgogne).
Quels signes font craindre l'AVC ?
Agir vite pour le cerveau...Comment gagner la course contre la montre ?
Appeler le 15 avant tout déplacement.
Lorsque le signal sera donné par l'opérateur, on pourra aller aux urgences, l'accueil sera ainsi immédiat, sans attendre en salle d'attente.
A noter que si les secours tardent on peut y aller avec sa voiture personnelle.
Réduire le risque de faire un AVC, c'est possible !
En agissant sur les facteurs de risque.
Ce médecin a été accompagnée d'un infirmier de l'USINV (Unité de Soins Intensifs Neuro Vasculaires) qui nous a expliqué la prise en charge de l'AVC par le service spécialisé.
Après la prise en charge aux Urgences, le patient est accueilli aux Urgences et Soins Intensifs Neuro-Vasculaires (USINV) pour 48 à 72 heures
L'AVC est une urgence vitale.
La surveillance est intensive :
-pour éviter les récidives
-Pour comprendre pourquoi
-pour contrôler tous les paramètres permettant d'aller mieux.
France AVC 21 a ensuite abordé la problématique du Retour à Domicile post AVC avec son président Alain Morino-Ros.
Une vidéo où il témoigne de son expérience :
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Marie-Madeleine Nion, d'origine Châtillonnaise, vient de publier un roman intitulé "Le message perdu".
Elle est venue le présenter à la Bibliothèque Municipale de Châtillon sur Seine, invitée par la bibliothécaire Sarah Kennel-Thiriot.
Elle a dédicacé son ouvrage avec beaucoup de bonne humeur !
Le soir même je me suis jetée sur son roman, et je ne l'ai plus lâché tant l'histoire est passionnante et très bien écrite, ce qui ne gâche rien !
Je me suis retrouvée dans le Nouveau Monde à la recherche d'un trésor, que le héros ramènera en Bourgogne, en passant par Jully, par la Maison des Templiers de Colombeyum (autrefois Coulmier dont est originaire Marie-Madeleine !) et par Châtillon sur Seine et sa Douix....
Un voyage plein d'embûches, d'épreuves et de rencontres inattendues.
Madame Kennel-Thiriot, Bibliothécaire, a profité de cette rencontre pour présenter le nouveau logo de la bibliothèque Municipale, ainsi que son site internet .
Pour accéder à tous les services de la Bibliothèque, cliquer sur ce lien :
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Quelques photos des stands présentés lors du forum des seniors du vendredi 15 novembre 2019 :
Les élèves de l'UFR Staps, Dijon-Le Creusot :
Les ateliers Bonjour :
L'Office du Tourisme du Pays Châtillonnais :
Zen et Zoo, Médiation animale :
Loisirs-Solidarité des Retraités :
La Cohabitation Solidaire Intergénérationnelle :
Les Petits Frères des Pauvres :
l'APA MAIA :
Alma 21 :
Le dossier médical partagé :
La CARSAT :
Le CICAS :
Le CSCL en photos :
L'espace rafraichissements proposé par l'équipe du CSCL :
En rentrant chez moi, je me suis aperçue que j'avais oublié de photographier le stand de l'EHPAD " Maison de la Douix", aussi je prie les personnes qui l'animaient de bien vouloir excuser cette malencontreuse erreur.
L'EHPAD de la Charme :
L'EHPAD Lacordaire de Recey sur Ource :
La Gendarmerie Nationale :
La Sécurité Routière :
Alcool-Assistance :
Benoît-Systèmes et le "Mobili Kit" :
L'accompagnement de Julie, ergothérapeute :
.
SOLIHA :
Siel bleu :
Le dépistage du diabète avec la mesure de la glycémie...
et la prise de tension artérielle par les Acteurs de Santé du Pays Châtillonnais, sur le stand de l'association française des diabétiques de Côte d'Or :
La prévention du tabagisme :
Atôme :
La MARFA, Solidarité en action :
APF France-Handicap :
France Alzheimer :
Le Président Alain Morino-Bos était présent au stand d'AVC 21 :
La Bibliothèque Municipale de Châtillon sur Seine :
La téléassistance :
L'Union Départementale des familles (UDAF)
L'appartement connecté a accueilli beaucoup de visiteurs très impressionnés par le nombre d'objets connectés qui facilitent la vie des occupants ....
A son arrivée, un questionnaire était donné à chaque visiteur, il pouvait le remettre, rempli, à la sortie du forum.
Une petite remarque : lorsque nous sommes sortis de la représentation théâtrale, vers 17heures, beaucoup de stands étaient vides, leurs occupants étaient déjà partis....ce qui fait que certains visiteurs arrivés au début du théâtre, n'ont pu profiter de tous les stands lorsque le spectacle s'est terminé.
Le forum ne fermait-il pas à 18h30 ??
La matinée, une fort intéressante conférence sur l'Accident Vasculaire Cérébral a été proposée par AVC 21.
Un article bientôt.
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"Bourreaux et Victimes à l'époque du National-Socialisme", un article historique de Dominique Masson
Le Lycée Désiré Nisard de Châtillon sur Seine a des échanges avec le Hölderlin Gymnasium de Stuttgart depuis des années : les lycéens Châtillonnais se rendent à Stuttgart au premier trimestre, ceux de Stuttgart viennent à Châtillon sur Seine en fin d'année scolaire.
Dominique Masson accompagne les Châtillonnais lors de leur voyage en Allemagne. Il en rapporte chaque fois des éléments très intéressants sur l'histoire du national-solialisme.
Aujourd'hui il nous raconte l'enfer qu'ont vécu, à Stuttgart, les opposants au régime nazi, il nous dévoile aussi que des français firent partie des victimes.
Merci à lui pour ce témoignage passionnant sur un sujet méconnu.
BOURREAUX ET VICTIMES A L’EPOQUE DU NATIONAL-SOCIALISME A STUTTGART
Stuttgart, au sud de l’Allemagne, est aujourd’hui la capitale du Land de Bade-Wurtemberg et la ville, agréable et aérée, forte de ses usines automobiles, compte plus de 600 000 habitants et la région métropolitaine plus de 5 millions.
Mais, de 1933 à 1944, elle a subi, tout comme le reste de l’Allemagne, le joug nazi.
Le 30 janvier 1933, Adolph Hitler devenait chancelier du Reich et commençait aussitôt les persécutions. Le 15 février, il prononça un discours à Stuttgart, mais le président du Wurtemberg, Eugène Bolz refusa que le discours soit prononcé sur la place principale et quelques opposants décidèrent de couper le câble de retransmission. Ils furent recherchés et exécutés. Quant à Eugen Bolz, membre du Zentrum et opposant au national-socialisme, il fut arrêté et passa quelque temps en camp de concentration. Le parti du Zentrum n’était pas le seul parti s’opposant à la montée d’Hitler ; il y avait aussi le parti communiste. Les communistes allemands sont massivement internés dès 1933 dans les camps de concentration par les nazis, pour les « protéger » de la population allemande.
Liselotte (« Lilo ») Hermann, dès son adolescence, avait rejoint la Jeunesse communiste. Etudiante, elle fut chassée de l’Université de Berlin pour cette appartenance. Après la naissance de son fils en 1934, elle travailla à Stuttgart dans le bureau d’études de son père, sous un faux nom, et participa aux activités clandestines des communistes. Avec des amis, elle parvient à faire passer à l'étranger des informations sur le réarmement national-socialiste ;en décembre 1935, elle est arrêtée par la Gestapo, qui trouve chez elle les plans d'une entreprise d'armement, destinés à être transmis à l'étranger. En 1937, elle est condamnée à mort et exécutée le 20 juin 1938 à la prison de Plötzensee, à Berlin, malgré des protestations du monde extérieur. Elle est la première mère exécutée sous le IIIe Reich et fut ultérieurement une héroïne en R.D.A, où des écoles portèrent son nom.
La prison de Plötzensee, à Berlin, était l’une des prisons où le verdict suprême était la peine de mort. Initialement, les sentences étaient exécutées à la hache. Hitler décida, en octobre 1936, que la peine de mort soit exécutée par la guillotine (puis aussi, ultérieurement, par pendaison). Au total, de 1933 à 1945, 2891 personnes périrent là.
C’est dans cette prison que furent exécutés, entre autres, les membres de l’Orchestre rouge, des résistants tchèques, ou certaines personnes impliquées dans l’attentat contre Hitler le 20 juillet1944 commis par Claus von Stauffenberg (comme Eugen Bolz, qui aurait été le ministre de la culture dans le nouveau gouvernement).
La prison de Plötzensee, à Berlin, était l’une des prisons où le verdict suprême était la peine de mort. Initialement, les sentences étaient exécutées à la hache. Hitler décida, en octobre 1936, que la peine de mort soit exécutée par la guillotine (puis aussi, ultérieurement, par pendaison). Au total, de 1933 à 1945, 2891 personnes périrent là.
C’est dans cette prison que furent exécutés, entre autres, les membres de l’Orchestre rouge, des résistants tchèques, ou certaines personnes impliquées dans l’attentat contre Hitler le 20 juillet1944 commis par Claus von Stauffenberg (comme Eugen Bolz, qui aurait été le ministre de la culture dans le nouveau gouvernement).
C’est là aussi que, outre Liselotte Hermann, y fut exécuté Helmut « Helle » Hirsch. C’était un étudiant juif allemand qui, après son baccalauréat, partit en république tchèque. Là, il rencontra des tchèques désireux d’effectuer des actions contre le nazisme, sans intention cependant de tuer. Ils décidèrent ainsi de détruire une colonne devant la maison du parti, à Nuremberg. Mais Hirsch fut arrêté dans le train, trahi par certains de ses « amis » tchèques, espions nazis. Il sera exécuté à Plötzensee en 1937.
D’autres lieux en Allemagne pouvaient prononcer la peine de mort. Sophie Sholl, avec son frère et un ami, avaient créé « la Rose blanche » (« die Weisse Rose »). Arrêtés pour avoir lancés des tracts antinazis, ils seront conduits devant le « tribunal du peuple » (« Volksgerichtshof »), jugés pour « haute trahison, propagande subversive, complicité avec l’ennemi et démoralisation des forces militaires », et exécutés. Un grand nombre de résistants ou d’opposants fut aussi exécuté dans la cour du tribunal régional supérieur de Stuttgart ; au total, 432 personnes périrent ici. Parmi ceux-ci se trouvait un groupe de cheminots de Dijon.
D’autres jeunes communistes disparaîtront dans les camps. Walter Häbich fut arrêté et conduit à la prison du Hohenasperg, mais il parvint à cacher des documents dans une cuisinière miniature. Transféré au camp de concentration de Dachau, c’est là qu’il y mourut en 1934.
Depuis le XVIe siècle, la colline du Hohenasperg, à 15 km de Stuttgart, a été couronnée par une citadelle où vivait une garnison, mais devint également, assez rapidement, une prison d’Etat et fut pour cela baptisée « la Bastille allemande ».
Sous le national-socialisme, celle-ci servit de camp d’internement pour les opposants et les juifs et de camp de transiten 1940 pour500 tsiganes, avant leur déportation à l’est. Sur eux, le médecin Robert Ritter, en tant que directeur du service de recherche d’hygiène raciale,put faire des « recherches ».
Le camp servit également de lieu de détention pour les malades atteints de tuberculose. Un médecin alsacien, Emile Hincker, ayant refusé d’aller à la guerre, y fut interné et se dévoua pour les soigner.
Communistes, résistants ou opposants n’étaient pas les seules personnes à être pourchassées par les nazis.
L’Aktion 4(T4) est le nom qui fut donné, après la Seconde Guerre mondiale, à la campagne d'extermination d'adultes handicapés physiques et mentaux par le régime nazi, de 1939 à août 1941, et qui fit de 70 000 à 80 000 victimes. Dans l'esprit de Hitler, le darwinisme apportait la justification morale de l'infanticide, de l'euthanasie, et par la suite du génocide. Il lui permettait d'atteindre son objectif : la perfection biologique de la race nordique.
A Esslingen, sur un Stolpersteine se trouve le nom d’Eugen Friedrich Laible. Il était apprenti dans une maison d’édition, savait bien dessiner, mais eut un accident et ne fut plus le même. Ayant perdu son travail, il fut placé dans un institut spécialisé, puis des bus emmenèrent les malades vers un autre hôpital. Peu de temps après, la famille recevait une lettre annonçant son décès ; la famille voulut récupérer le corps, mais on leur dit qu’il avait été incinéré. En fait, les nazis faisaient sur eux différents tests médicaux, avant de mourir (par exemple le zyklon B).
Toujours dans ce but d’éliminer les « inférieurs » et les « faibles », Hitler voulut mettre en œuvre une politique antisémite radicale. Il lance la mise au pas de la société allemande (« Gleichschaltung ») dès mars 1933. Son but était de faire disparaître les juifs, allemands d’abord, européens ensuite.Les lois raciales de Nuremberg établies en 1935 vont mettre en place un système discriminatoire où les juifs sont exclus de la société ; les trois lois adoptées sont la loi sur le drapeau du Reich, la loi sur la citoyenneté du Reich et la loi sur la protection du sang allemand et de l’honneur allemand. Ainsi la « Rassenschande » était une discrimination raciale interdisant toute union entre un Juif – selon la définition des lois de Nuremberg – et un citoyen « allemand ou de sang allemand ». Les mariages entre personnes juives et non juives étaient alors considérés comme un acte de « traîtrise envers la race ». Les mariages furent interdits à partir de 1935, et tout contact sexuel puni de peines de prison. Gustav Esslinger ne respecta pas cette loi, en ayant une relation avec une allemande, qu’il aimait profondément, et au vu de tous. Interné une première fois, il reprit sa relation avec elle. Celle-ci fut licenciée, mais il put lui léguer ses biens afin de lui assurer des subsides, avant d’être déporté à Dachau où il mourut.
Les juifs allemands subirent de nombreuses vexations. Un seul magasin juif fut installé à Stuttgart, où devaient se rendre tous les juifs de la ville et des environs, alors qu’ils n’avaient plus de vélos et ne pouvaient prendre les transports en commun.
La famille Kahn fut obligée de vendre usine et maison à des allemands, puis quitter l’Allemagne pour se réfugier aux Pays Bas. Mais, capturés en 1942 et 1943, ils terminèrent leur vie à Auschwitz.
Pour traquer les juifs et tous les opposants à son régime, Hitler va créer la Gestapo (sigle pour Geheime Staatspolizei signifiant « Police secrète d'État »). C’était la police politique du Troisième Reich. Fondée en Prusse par Hermann Göring, son pouvoir s'étendit ensuite, sous l'impulsion de Heinrich Himmler, à l'ensemble du Reich et des territoires envahis par ce dernier au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Immédiatement après la proclamation des lois d'urgence du 28 février 1933 pour la défense du peuple et de l'État, officiellement justifiés par l'incendie du Reichstag, la police prussienne prend part, aux côtés de la SA et de la SS à la première grande rafle d'opposants organisée à Berlin dans la nuit du 28 février au 1er mars 1933. Dès ce moment, la Gestapo « pouvait agir sans restriction et sans responsabilité, pratiquer l'arrestation secrète et la détention à perpétuité sans accusation, sans preuve, sans audience. Aucune juridiction ne pouvait s'y opposer, ni ordonner la mise en liberté et réclamer un nouvel examen du dossier ».La Gestapo est organisée en six départements qui comportent plusieurs sections. La plus connue d'entre elles, la section B4, dirigée par Adolf Eichmann, sera le principal organisateur de l'extermination des Juifs d'Europe. Le 17 juin 1936, Himmler est nommé chef de toutes les polices allemandes.
A Stuttgart, la Gestapo établit son quartier général à l’Hôtel Silber
De 1874 à 1919, l’immeuble, sur la Dorotheenstrasse, fut un hôtel, puis la direction générale des postes et télégraphes. En 1928, ce fut le siège de la police secrète, sous la république de Weimar et enfin, à partir de 1933, le siège de la police secrète et de la Gestapo, où travaillaient 200 personnes.
C’est là que seront interrogées Lina Haag et Liselotte Hermann
A la fin de la guerre, 30 SS seulement contrôlaient 250 000 travailleurs forcés du Bade-Wurtemberg car, par la terreur ou par les dénonciations, il était facile de tout surveiller (70% des arrestations étaient faites à la suite de dénonciations).
Il existait en Allemagne 1800 camps de concentration : on y trouvait des asociaux, des homosexuels, des tsiganes, des communistes, des résistants ou des opposants au régime nazi, etc.
Le camp de Vaihingen sur l’Enz était l’un d’eux ; c’était un camp annexe de celui du Struthof/Natzweiler(Alsace). Il fut construit fin 1943/début 1944, dans le cadre d’un programme secret (« opération Stoffel »), visant à relocaliser la fabrication d’avions Messerschmitt (faisant partie de l’organisation Todt), dans des usines souterraines, à l’abri des bombardements alliés. Le site choisi fut une ancienne carrière, la profondeur équivalant à six étages, qui avait auparavant servi, en 1942, pour faire des essais de catapulte des « V 1 ». Déportés de Pologne, 2189 juifs y travaillèrent, puis le camp servit d’infirmerie pour 2442 prisonniers de 20 nationalités différentes, gravement malades, entre novembre 1944 et mars 1945. Aggravé par une épidémie de typhus, le taux de mortalité put atteindre 33 décès par jour.Les morts étaient enterrés dans une fosse commune. A l’approche des alliés, les prisonniers les plus valides furent envoyés, par marche forcée, à Dachau. Le camp fut libéré le 7 avril 1945 par la Première armée française, qui y trouva 650 survivants. Pour éviter une épidémie, les baraques furent brûlées après leur évacuation, le 16 avril. Seul reste le lieu de désinfection.
Les corps furent enterrés une première fois dans des fosses communes, puis, sur les 1488 cadavres, 223 morts purent être ensuite identifiés et transférés dans leur pays d’origine. Pour les autres, ils sont enterrés, par deux sous la même pierre tombale, dans un cimetière inauguré en 1958.
Après le 11 mai 1945, l’Allemagne fut occupée par les troupes alliées. Les anciens prisonniers, comme les français au Hohenasperg, réussirent à confectionner, avec quelques tissus, un drapeau français.
La tâche, pour les alliés, était de juger les nazis et opérer une dénazification, car presque toute la population avait suivi Hitler.
Au procès de Nuremberg, du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946, les principaux responsables du troisième Reich, accusés de complot, crimes contre la paix, crimes de guerre et crimes contre l’humanité, furent jugés. Il aboutit à la condamnation à mort de douze d’entre eux, des peines de prison allant jusqu’à la perpétuité pour sept autres, et trois acquittements.D’autres procès eurent lieu, à tous les échelons.Pour Vaihingen, un tribunal français condamna à mort huit responsables du camp et en condamna huit autres à des travaux forcés. La prison du Hohenasperg devint, avec les américains, le camp 76 pour dénazifier ; Konstantin Hierl, ministre du Reich en 1943, y fut enfermé, condamné pour « crimes majeurs », mais ne passa que 5 ans dans un camp de travail.
Karl Jäger, officier SS et chef d’un Einsatzkommando, responsable du massacre de milliers de juifs, parvint à échapper aux alliés mais, rentré en Allemagne, il sera arrêté, inculpé de crimes de guerre et enfermé au Hohenasperg. Il se suicidera au début de son procès, en juin 1959.
A l’Hôtel Silber travaillera le sergent Herbert Kappler. Il sera ensuite chargé de la « solution finale » et, à Rome, organisera en particulier le massacre des « Fosses ardéatines ».Arrêté après-guerre, il sera remis aux autorités italiennes et condamné à la prison à vie, mais réussira à s’évader en 1977 vers l’Allemagne, laquelle refusera de l’extrader ; il mourra à Stuttgart.
Car le problème posé après-guerre était la façon de rendre la justice. Il était difficile de faire le procès de quelqu’un à l’endroit où s’étaient passé les faits, il était difficile d’avoir des preuves, les personnes tuées l’avaient été en général hors d’Allemagne, et l’Allemagne ne voulait pas extrader quelqu’un qui pouvait être condamné à mort dans un autre pays, alors que cette peine avait été abolie chez elle. Egalement, les anciens nazis ne se sentaient souvent pas coupables (le premier ministre du Bade-Wurtemberg, Hans Filbinger, aurait dit : « ce qui était légal autrefois ne peut pas être illégal aujourd’hui »). Beaucoup se disaient qu’ils n’avaient fait qu’obéir aux ordres (Konstantin Hierl, par exemple, avait l’ « obsession du travail bien fait »).
Pour pouvoir centraliser toutes les informations concernant les nazis, fut créé, en 1958, à Ludwigsburg, au nord de Stuttgart, dans une ancienne prison pour femmes, un dépôt central des archives des services juridiques des Länder pour la poursuite des crimes nationaux-socialistes. Là sont recensés les dossiers d'instruction contre des personnes soupçonnées d'être impliquées dans des crimes de guerres ou des crimes contre l'humanité. Ces documents conservés proviennent de différents parquets allemands et concernent, notamment, les Commandos du SD, la déportation politique et raciale ainsi que des représailles contre la Résistance. Il y a ainsi 1, 4 million de fiches.
Mais pas un seul membre de la Justice de Stuttgart ayant participé aux condamnations à mort n’a été condamné par un tribunal pénal et la plupart furent, en outre, à nouveau en fonction dans la justice à partir de 1950. Même le « juge sanguinaire », Hermann Cuhorst, président du Tribunal d’exception de 1937 à 1944, condamné par la Chambre arbitrale de Stuttgart en 1948, qualifié de « coupable principal » et condamné à six ans de camp de travail, fut libéré dès 1950. Le médecin Eugen Fischer, né à Karlsruhe, qui avait développé ses théories sur les spécificités raciales et fait pratiquer une stérilisation forcée à des nombreux déficients mentaux, fut recteur de l’université de Berlin et donna des cours aux médecins SS ; le docteur Mengele devint même son assistant.Il mourut en 1967, sans avoir été inquiété. Il en sera presque de même pour un médecin nazi, ayant participé à l’Action T4 et qui aurait tué 2300 personnes ; il revint s’installer vers 1950 à Stuttgart dans la Hölderlinstrasse et exercera pendant 23 ans ; finalement poursuivi, il sera condamné à 20 mois de prison.
Depuis les années 90, s’est cependant imposé un travail de mémoire. Des habitants se sont opposés à la destruction de l’Hôtel Silber, qui est devenu un musée. Aujourd’hui, grâce à l’initiative de l’artiste berlinois Gunter Demnig, 1000 Stolpersteine (« pierres à trébucher ») ont été installées à Stuttgart(et dans de nombreux autres villes dans toute l’Allemagne et en Europe) afin de ne pas oublier les victimes du nazisme.
Car, sans ceci, le souvenir de certaines personnes aurait disparu à jamais.
Ella Heimberger était professeur et vivait seule. Elle voulut partir en Suisse mais, très surveillée, fut dénoncée et convoquée à l’Hôtel Silber. Elle ne revint jamais et ce Stolperstein est le seul endroit pour se rappeler son nom. Il en est de même pour Elsbeth Süsskind, une femme juive d’Esslingen. En 1941, les 141 juifs de la ville furent réunis sur la place et emmenés au Killesberg, à Stuttgart, puis prirent le train à la gare du Nord vers les camps, où l’on perd sa trace.
Il reste encore un travail de mémoire à faire car, sur les 141 déportés, seuls 50 Stolpersteine ont été installés à Esslingen.
C’est aussi pour participer au devoir de mémoire que 19 élèves du lycée Désiré Nisard, avec leurs camarades du lycée Hölderlin, ont symboliquement nettoyé quelques-uns de ces Stolpersteine.
Ils ont pu effacer aussi une marque nazie faite au tampon sur la plaque du magasin juif. Car cette période attire toujours des néo-nazis et c’est « un passé qui ne passe pas » pour certains. Le cimetière du camp de concentration de Vaihingen, par exemple, a été profané en 2003 et 2005.
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Après les conférences de la matinée du samedi 9 novembre, lors du colloque organisé par l'association Desnoyers-Blondel...
les participants se sont retrouvés dans la superbe chapelle de l'hôpital Saint-Reyne.
Ils ont été accueillis par madame Lamarre et monsieur Marc Le Clanche, Directeur du Centre Hospitalier de Haute Côte d'Or.
"Gabriel de Roquette et Bussy Rabutin, l'évêque et le libertin"
par Daniel-Henri Vincent, fondateur de la Société des Amis de Bussy-Rabutin
Monsieur Daniel-Henri Vincent a intitulé sa conférence "Tartuffe et don Juan".
Don Juan, c'était Le comte de Bussy Rabutin...
Tartuffe c'était Gabriel de Roquette, qui finit sa carrière en devenant évêque d'Autun.
Furent-ils amis ??
Ces deux-là se connaissaient puisque l'Auxois faisait partie du diocèse d'Autun.
En effet, en tant qu'évêque d'Autun, Gabriel de Roquette eut le titre de Comte de Saulieu, de seigneur d'Alise-Sainte-Reine, et il fut Président perpétuel des Etats de Bourgogne.
Bussy et Roquette avaient un intérêt bien compris, puisqu'ils appartenaient tous deux au Parlement de Bourgogne.
Bien de "grands esprits" (à dent dure) considéraient Gabriel de Roquette comme un grand hypocrite, Saint-Simon disait de lui " Ce grand béat, c'est sur lui que Molière prit son Tartuffe, et personne ne s'y méprit."
La Grande Mademoiselle le voyait comme " un tracassier, homme de mauvaise foi, bien avec tout le monde"
Bussy le décrivit longuement, et pas en mal, dans une lettre de 1689 adressée au confesseur du Roi, le père de la Chaise.
L'évêque d'Autun fit construire un superbe séminaire dans sa ville. Après la Révolution, celui-ci devint le lycée Militaire d'Autun, la maison des enfants de troupes français.
Une figure d'administrateur : Jean Chevignard (1669-1750) ou les Lumières du Saint-Sacrement"
par Bernard Chevignard, professeur honoraire des Universités
Bernard Chevignard porte le même nom qu'un ancien administrateur de l'hôpital Sainte-Reyne, il nous conta son histoire.
La superbe grille qui sépare la nef du chœur de la chapelle de l'hôpital Sainte-Reyne a été offerte par Jean Chevignard.
Bernard Chevignard se demande si c'est le nom de son homonyme qui a été découpé, à la Révolution, sur le fronton de la grille après "DON DE..."
En plaisantant, il a dit un jour vouloir monter sur une échelle (à ses risques et périls ! ) pour pouvoir examiner la base des lettres qui subsistent !
"De sainte Philomène à sainte Reine, redécouverte d'une tapisserie dans les collections du musée intercommunal d'Etampes"
par Sylvain Duchêne, Conservateur délégué des Antiquités et Objets d'Art de l'Essonne
Les œuvres qui ornent la chapelle de l'hôpital Sainte-Reyne, et qui représentent la vie, le martyre de sainte Reine, et son culte, ne sont pas vraiment des tableaux...En effet, ce sont des "cartons" qui devaient servir de modèle au tissage de tapisseries.
Ces tapisseries, on savait qu'elles avaient existé, puisqu'elles avaient été commandées par la confrérie Sainte-Reine, installée à l'église Saint-Eustache de Paris, entre 1620 et 1645, mais elles avaient été perdues.
Or l'une d'elle a été retrouvée il y a peu, en la comparant au "carton" (à gauche), qui se trouve dans la chapelle, on voit bien qu'il s'agit de la même représentation.
Cette tapisserie se trouvait dans l'église Saint-Eustache, mais tout le monde pensait qu'elle montrait une messe dite à la mémoire d'une autre sainte, sainte Philomène !!
Les détails du "carton", se retrouvent très précisément sur la tapisserie.
La tapisserie n'est pas en très bon état, elle a donc dû être restaurée.
"Que nous apprend la restauration des tableaux du cycle de sainte Reine ? "
par Sarah Monier, Conservatrice -restauratrice de peintures (couche picturale).
Voici les "cartons" qui ont été restaurés par Sarah Monier qui a expliqué sa fine technique de retouches.
Il reste quelques cartons qui sont en restauration dans l'atelier de madame Monier.
La naissance de sainte Reine :
Le baptême de sainte Reine et son éducation :
La charité et la fuite :
Le martyre de sainte Reine :
La sépulture de sainte Reine et la dévotion à cette grande sainte :
L'invention des reliques de sainte Reine :
La translation à Flavigny :
La dévotion à cette grande sainte :
"Que nous apprend la restauration de la tapisserie ?"
par Michel Huet, Conservateur-restaurateur de peintures (entoilage)
Cette tapisserie que nous avons pu admirer avec ravissement, car elle était exposée, rien que pour nous, en cette journée de colloque, est tissée de lin et de chanvre, composée de plusieurs lés, on remarque l'induction d'un coloris rouge.
La restauration est loin d'être terminée, elle est très délicate.
On ne sait s'il y a d'autres tapisseries réalisées d'après les autres cartons de la vie de sainte Reine, si oui, peut-être les retrouvera-t-on un jour ? qui sait....
En tout cas cette "merveille" a été fort admirée par les participants de ce colloque, ce fut une belle surprise finale !
Merci à l'association Desnoyers-Blondel d'avoir initié ce magnifique colloque qui nous a appris tant de choses sur la merveilleuse histoire de sainte Reine, encore si vivace dans l'esprit des gens de l'Auxois, puisque son "mystère est encore célébré tous les ans avec un grand succès.
Avant de quitter la chapelle de l'hôpital Sainte-Reyne, nous avons pu admirer les différentes châsses conservées précieusement dans une armoire.
Ce "buste-reliquaire" en bois doré a été offerte par la reine Anne d'Autriche le 6 mars 1665.
(A l'origine ce métacarpe avait été offert à l'hôpital dans un reliquaire d'argent qui disparut en 1792, seule la relique provenant de Flavigny fut conservée)
Dans une cour de l'hôpital, un petit clin d'œil au buste de Jean Desnoyers, un des créateurs de l'hôpital Sainte-Reyne :
Un ami qui rédige un superbe blog sur le Morvan, m'envoie le lien d'un site très intéressant consacré à l'Hôpital Sainte-Reyne, à consulter absolument :
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Il en a rapporté quelques photos et un texte que voici :
Cette année les cérémonies du 11 novembre ont été marquées et remarquées par la présence des jeunes élèves de l'école Saint Bernard accompagnés de leurs parents et professeurs ce qui faisait plaisir à voir.
La population châtillonnaise s'était déplacée en grand nombre.
Les cérémonies ont débuté par une messe dite à Saint Nicolas en présence de tous les portes-drapeaux,aux sons de la Lyre Châtillonnaise, en présence de M. Hubert Brigand, des représentants de la gendarmerie, sans oublier nos chers pompiers et des conseillers municipaux.
Une première cérémonie avait lieu au Monument Joffre, où M. François Gaillard retraça cette guerre effroyable aux enfants .
Après les dépôt de gerbes le cortège se formait et prenait la grande rue pour se rendre au Monuments aux morts de la ville , là après les discours traditionnels avait lieu une remise de médailles à 3 militaires à qui nous adressons nos sincères félicitations.
Comme d'habitude les cérémonies se sont terminées par le traditionnel verre de l'amitié.
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Histoire de la Justice criminelle française
(de l'an mil à la Révolution)
En France de l'an mil à la fin du XVème siècle la Justice est entre les mains d'un grand nombre de juridictions : juridictions seigneuriales, juridictions royales, mais aussi juridictions ecclésiastiques.
Avec le XVI ème siècle et la monarchie absolue, le roi détient désormais tous les pouvoirs dont le pouvoir judiciaire. La justice royale est brutale sans être toujours très efficace. A partir des années 1760 elle s'humanise et se réforme. Le révolution approche....
Cette conférence sera proposée par Monsieur Denis ULRICH, Maître de Conférences retraité de l'Université de Franche-Comté le lundi 18 novembre à 14 h. 30 salle des conférences de la Mairie de Châtillon-sur-Seine.
Prix des entrées : 6 € non adhérents
5 € adhérents
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J'avais beaucoup admiré les sculptures et installations de Gloria Friedmann, rassemblées dans une salle du Musée de la chasse du Val des Choues.
La décoration de cette salle, située sous la magnifique charpente de l'abbaye, est l'œuvre de cette grande artiste internationale dont l'atelier se trouve à Aignay le Duc....
Tirée d'un ouvrage de Bernard de Fontenelle "Entretiens sur la pluralité des mondes", cette phrase "La nature est un grand spectacle qui ressemble à celui de l'Opéra" a inspiré Gloria Friedmann.
Sa présentation d'un Opéra de la Nature est magique...
C'est celui où l'homme et ses rituels, son goût des artifices...
L'homme et sa quête de maîtrise...
L'homme, dont les activités impactent l'écosystème terrestre tout entier, est maintenant face à ses responsabilités et aux nécessaires connivences avec tous les êtres vivants.
Je suis donc allée visiter l'exposition qu'elle a présentée au Musée Buffon à Montbard et je n'ai pas été déçue !
La cour du Musée Buffon est pensée comme une première invitation à pénétrer dans l'univers de l'artiste :
Gloria Friedmann y propose une œuvre créée pour l’occasion, intitulée : « Le Naturaliste », 2019, acier, résine, terre (340 X 230 X 180 cm).
Une tête d’homme, un gorille, deux tortues, affirment de manière très expressive et primitive cette relation profonde de l’homme et de l’animal
Dans la première pièce du Musée, l'artiste a mélangé de façon harmonieuse les animaux chers au naturaliste, et ses propres créations...
Couleurs et..humour...
Dans les salles suivantes Gloria Friedmann présente des "karaokés".
Ses karaokés côtoient, là aussi, des gravures des ouvrages de Buffon.
Des écrans de télévision nous présentent des tableaux vivants, en action...
Au premier étage, Gloria Friedmann a conçu une installation qu'elle a appelée "le bestiaire".
Je ne résiste pas au plaisir de reproduire la lettre, qu'à travers les siècles, Gloria Friedmann a écrite à Monsieur Buffon :
Très cher Monsieur Buffon,
Votre 18e siècle n’a jamais entendu parler de ces mots : écologie, biotope, anthropocène, gaz à effet de serre...
Pour vous, chaque découverte était considérée sous l’angle du progrès, de manière positive.
Mon 21e siècle sait que chaque avancée se paie de reculs terrifiants, que chaque conquête est aussi un terrain perdu.
La sauvegarde et le respect des créatures et de notre écosystème nous motivent autant que les nouvelles technologies.
Croyez-moi, l’humanisme contemporain n’est que l’expression d’une volonté de domination au sein des différentes espèces que vous avez si bien étudiées
L’homme, ce locataire de la planète terre, est en même temps un être à domicile fixe.
Pour l’instant, nous les terriens, sommes bien incapables de prendre des résolutions qui assurent un futur à notre espace vital, même avec pour point de mire le risque de détruire la planète grâce à laquelle nous existons.
L’animal est ce qui constitue le socle primitif de l’imagerie humaine. Vous l’avez bien démontré dans vos ouvrages.
Seulement l’homme contemporain a confisqué la nature. Même si l’humain n’est qu’un animal parmi d’autres, nous sommes devenus des animaux dénaturés.
Il y a chez nous deux manières opposées de voir le monde : l’une considère que l’homme est au centre. Ce qui existe est seulement ce que je vois. L’autre accepte que l’humain ne soit qu’une espèce parmi d’autres.
Je vis dans un ensemble plus vaste qu’est l’univers !A votre naissance, l’humanité comptait environ 820 millions d’habitants. Je suis née dans un monde de 1,6 milliards, et je mourrai dans un monde de 6,9 milliards.
Aussi ma génération sait qu’il n’y aura à terme plus rien dans ce monde qui n’ait été manipulé par l’homme.
La nature est devenue culture. Nous produirons des animaux créés à partir de cellules souches en labo. Des cuisses, des ailes et des filets. Pas de cerveau, pas de souffrance !
Ce monde est devenu un « Absurdistan » : l’espèce humaine n’est pourtant qu’une créature intermédiaire, au même titre que les hominidés des temps préhistoriques.
Nous connaîtrons bientôt les humains augmentés du 21ème siècle, des robots avec une Intelligence cognitive artificielle. Ils vont aimer la première chose qu’ils rencontrent, comme le canard gris de Konrad Lorenz (un autre de vos collègues d’un autre siècle).
Mais bon, cher Monsieur Buffon, maintenant comme à votre époque, toutes les données de la science ne suffisent pas à comprendre le sens du monde. Mystère, mystère !
Cordialement,
Gloria Friedmann
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Après la brillante conférence de Claude Grapin sur "les sources du pèlerinage de sainte Reine" :
Le colloque s'est poursuivi avec trois autres interventions.
Gérard Stassinet, Président de l'association Desnoyers-Blondel, nous a confié qu'il y a plus de vingt ans, paraissait l'ouvrage "Reine au Mont Auxois", consacré à l'histoire du culte et du pèlerinage de sainte Reine.
Cette remarquable synthèse, richement illustrée, était publiée dans le but avoué de contribuer à la restauration de la chapelle de l'hôpital d'Alise : chœur, maçonnerie, peintures, dont le cycle de 13 tableaux du XVIIème siècle relatant la vie de Reine, son martyre et son culte.
Un de ses auteurs, Dominique Julia, Directeur Honoraire de recherches au CNRS, Centre de recherches historiques de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, nous a présenté une conférence intitulée "Le voyage de sainte Reine à l'époque moderne"
Monsieur Julia a évoqué la fontaine Sainte-Reine, cette eau miraculeuse qui, dit la tradition, jaillit sur le lieu du martyre de Reine, à l'endroit où sa tête tomba.
Cette fontaine fut très fréquentée, car elle guérissait plusieurs maladies de peau et aussi celle qu'on appelait "la grosse vérole" autrement dit la syphilis.
Les guerres de Religion réduisirent les pèlerinages, mais ils reprirent lors de la paix religieuse induite par l'Edit de Nantes de 1598.
Les Cordeliers fondèrent en 1644, une chapelle pour la prise en charge des pèlerins et, en 1659, sous l'influence de la Compagnie du Saint Sacrement, un hôpital pour l'accueil des pèlerins malades.
Entre 1670 et 1685, 400 malades se firent soigner à l'hôpital Sainte-Reyne.
Le culte de sainte Reine à Alise fut très florissant de la fin du Moyen Âge jusqu'au XVIIe siècle, on nota qu'en 1575, 60 000 personnes effectuèrent le pèlerinage !
De nombreux miracles furent signalés ce qui contribua au regain du culte de la sainte.
Mais il n'y avait pas que des pèlerins qui venaient à Alise, il y avait aussi des personnes qui croyaient aux vertus thermales de l'eau dite "miraculeuse", ainsi Anne d'Autriche croyait aux vertus de cette eau, elle s'en faisait apporter et en buvait à table. C'était aussi le cas de madame de Grignan, la fille de madame de Sévigné.
Il s'agissait alors d'un "voyage thermal" pour les gens de qualité.
Mais d'autres catégories de la population se rendaient aussi à la source sainte Reine, nous dit Dominique Julia, plutôt des hommes, de 15 à 29 ans, célibataires, venant surtout des villes. Il y avait aussi des ouvriers qui faisaient leur "Tour de France" et qui en profitaient pour venir boire l'eau de sainte Reine.
Parallèlement aux pèlerinages et aux fréquentations de la source, un commerce florissant se développa : on vendit des chapelets, des médailles, des "boîtes de sainte Reine" qui contenaient des statuettes de la sainte.
La Révolution Française fit cesser le pèlerinage, mais autorisa la garde des reliques dans l'église saint Genet.
Le pèlerinage reprit au début du XXème siècle, dans une petite mesure.
Par contre l'histoire de sainte Reine est restée vivace dans l'esprit de la population, puisque tous les ans on y représente "le mystère de sainte Reine" avec un grand succès.. Cette tradition est attestée depuis 866 et perdure encore aujourd'hui. Ce serait le plus ancien mystère célébré sans interruption en France.
Dominique Julia fut très applaudi pour cette passionnante conférence.
Une petite anecdote personnelle : ma grand-mère, originaire de Saône et Loire, dès qu'elle voyait que je laissais une porte de placard ouverte m'ordonnait: "ferme donc ta sainte reine".
Intriguée je lui ai demandé plusieurs fois d'où venait cette expression, et si elle connaissait cette sainte, elle ne sut pas me répondre mais elle m'affirma que c'est sa propre grand-mère qui l'utilisait...
Ce devait donc être au début du XIXème siècle.
J'ai appris depuis que des colporteurs passaient dans les villages de Saône et Loire avec des coffrets à battants qui contenaient une statue de notre sainte Reine de l'Auxois, alors pour les ruraux de cette époque un placard devint une "sainte reine". Hélas ma grand-mère ne sut jamais l'explication , puisqu'elle disparut avant que je fasse cette découverte, c'est bien dommage...
Gérard Stassinet nous a raconté ensuite qu'il y a quelque temps un groupe de personnes est venu à Alise, a visité l'église saint Genet, s'est recueilli devant la source de sainte Reine, et s'est rendu à la chapelle de l'hôpital Sainte-Reyne pour prier devant les reliquaires de la sainte.
Très heureux de leur pèlerinage à Alise-Sainte-Reine, car s'en était un, ils ont fait un don à l'association Desnoyers-Blondel.
Qui étaient donc ces personnes ?
Eh bien, c'étaient "des Blancs".
Ce nom intrigue, c'est pourquoi madame Michèle Frommherz, Membre associé de l'Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon, nous a donné des indications fort intéressantes sur ce qu'on appelle aussi "la Petite Eglise" au cours de sa conférence intitulée :
"Ils cheminent depuis le sud de la Bourgogne vers Alise. Les Blancs sont-ils les derniers pèlerins de notre siècle ?"
Lors de la Révolution française, fut proclamée en 1790, la Constitution civile du clergé. Certains prêtres refusèrent de s'y plier, et devinrent des prêtres réfractaires.
Bonaparte, Premier Consul, signa ensuite en 1801, un Concordat avec le pape Pie VII.
Une petite partie des fidèles de l'Eglise de France refusa ce Concordat comme elle avait refusé la Constitution civile du clergé.
Ces personnes, dont une partie des fidèles subsiste encore actuellement, surtout dans la Saône et Loire (en Brionnais) se nomment "les Blancs", ils font partie de ce qu'ils appellent la "Petite Eglise" et se voient comme des persécutés.
Leurs missels continuent d'utiliser les formulations en latin que lisaient le roi Louis XVI et la reine Marie-Antoinette en captivité.
Les pèlerins prient longuement, individuellement le plus souvent,
dans des ouvrages du diocèse d Autun, d 'avant la révolution.Leur culte s'effectue dans la maison du chef de la Communauté, car ils n'ont pas de prêtres, ils ont conservé les fêtes religieuses d'avant la Révolution comme la Chandeleur
Leurs tombes sont extrêmement simples, ornées seulement d'un cœur blanc portant le nom du défunt.
Les "Blancs" viennent en Auxois pour le pèlerinage de sainte Reine. En chemin ils s'arrêtent dans des chapelles à Saint Thibault, Sainte Colombe en Auxois, à Alise où ils ont un petit oratoire.
Madame Frommherz nous a conseillé la lecture d'un roman de Jean Gauthier sur les "Blancs" du Charolais, intitulé "L'Oïasse" . Ce livre lève le voile de mystère qui recouvre cette "Petite Eglise" qui se perpétue depuis plus de deux siècles.
Merci à madame Michèle Frommherz de nous avoir permis de découvrir cette sorte de secte issue du catholicisme, véritablement inconnue par beaucoup de personnes.
De nombreux applaudissements saluèrent la conférencière.
La dernière conférence de cette matinée de colloque fut donnée par madame Christine Lamarre Professeur émérite à l'Université de Bourgogne. sous le titre :
"Des Archives des hôpitaux à l'histoire hospitalière à l'époque moderne : l'exemple de la Côte d'Or"
Madame Lamarre a précisé d'emblée que les archives hospitalières sont privées, comme celles des archives d'entreprises.
Elles relatent l'histoire fragmentée des établissements hospitaliers qui furent tous différents.
La conservation des archives par les hôpitaux se faisait dans un but d'administration et de conservation des actes.
Les hôpitaux furent créés à partir des dons d'un ou plusieurs donateurs (Guyotte à Châtillon sur Seine), mais aussi par des dons plus modestes de particuliers et de ceux de municipalités qui s'investirent en communautés de dons.
A Alise-Sainte-Reine ce sont deux pèlerins parisiens, Jean Desnoyers et Pierre Blondel qui furent tant émus devant la misère des malheureux pèlerins malades que leur vint l'idée de les secourir en créant un hôpital destiné aux patients pauvres. Revenus à Paris, ils en parlèrent à saint Vincent de Paul qui les encouragea dans leur idée.
Le 23 mars 1659, Louis XIV accorda des lettres de patentes autorisant la construction d'un hospice sous la direction de l'Evêque d'Autun qui donna également son accord.
Grâce à Saint Vincent de Paul, Anne d'Autriche prit l'Hôpital sous sa protection et constitua une rente de 1.000 deniers. Son paiement a été maintenu par Louis XV au décès de sa mère.
Dans les hôpitaux , les soins étaient donnés par des religieuses qui avaient un statut particulier. Il s'agissait de sœurs séculières qui renouvelaient chaque année leurs vœux simples de pauvreté, chasteté et obéissance. Elles étaient souvent issues de familles bourgeoises.
Certaines s'occupaient des médicaments de l'apothicairerie.
Bénigne Joly, à Dijon, leur donna par exemple une certaine autonomie.
Dans les hôpitaux, les patients étaient séparés par sexes.
Dans les archives hospitalières on trouve aussi les registres d'enfants abandonnés, ceux des mortalités infantiles, ceux des entrées de blessés et de malades à soigner.
Par contre on refusait les entrées de femmes enceintes, de malades incurables ou atteints de maladies vénériennes.
Certaines archives cachent aussi quelquefois des secrets, comme par exemple celles de l'hôpital de Dijon qui ne signalent aucun enfant abandonné (alors qu'ils étaient légion autrefois)...peut-être nous dit madame Lamarre que les sage-femmes donnaient ces enfants à placer, sous le manteau, par l'intermédiaire de leurs maris "meneurs d'enfants"... Un mystère bien intrigant.
Une conférence bien intéressante qui fut fort applaudie.
Après cette matinée chargée, et après un délicieux repas servi dans la cafeteria du Muséoparc d'Alésia, le colloque se poursuivit dans la chapelle de l'hôpital Saint-Reyne d'Alise.
Un article prochainement.
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L’Art c’est comme la politique, c’est pas parce qu’on n’y connaît rien qu’on ne peut pas en parler. Et Alex Vizorek en a des choses à dire sur la Musique, la Sculpture, le Cinéma ou encore l’Art Moderne. Le phénomène de l’humour belge vous emmène dans un univers flamboyant où Magritte, Ravel, Bergman, Visconti et Bergson côtoient Pamela Anderson, Luis Fernandez et Paris Hilton.
Sa mission : vous faire rire tout en apprenant. A moins que ce ne soit l’inverse.
Ce jeune belge n’est pas drôle uniquement sur les planches. En parallèle à son spectacle, Alex Vizorek anime avec Charline Vanhoenacker l’émission culte "Par Jupiter" sur France Inter, et a proposé une chronique dans l’émission « Salut Les Terriens » chaque week-end.1 commentaire
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C'est dans le beau cadre du Muséo-Parc d'Alesia, que s'est tenu, durant la matinée du samedi 9 novembre 2019, un très intéressant colloque intitulé "Alise-Sainte-Reine : un pèlerinage, un hôpital, un patrimoine"
L'après-midi, le colloque s'est poursuivi dans la chapelle de l'hôpital Sainte-Reyne qui contient un superbe patrimoine.
Gérard Stassinet, Président de l'Association Desnoyers-Blondel qui organisait le colloque, a présenté la journée très dense qui attendait les participants.
Michel Rouger, Directeur du Muséo-Parc Alésia a dit son plaisir d'accueillir le colloque dans son établissement.
Madame Amandine Monard, Maire d'Alise-Sainte-Reine et Patrick Molinoz, Conseiller régional et Président de la Communauté de Communesdu pays d'Alésia et de laSeine ont, ont été très intéressés par ce colloque qui met en valeur le patrimoine de l'Auxois.
Monsieur Claude Grapin, Conservateur Départemental du Patrimoine chargé du musée et du Muséo-Parc d'Alésia, a présenté une conférence intitulée :"Aux sources du pèlerinage de Sainte Reine"
Claude Grapin a tout d'abord rappelé l'histoire de Reine qui, gardant ses moutons au lieu-dit "Les trois ormeaux", fut convoitée par un soldat romain nommé Olibrius.
Refusant ses avances, car elle était chrétienne, elle fut faite prisonnière à Grignon, puis exécutée par décollation.
La tradition dit que sur le lieu de son supplice une source jaillit.
Lors de fouilles à Alise, en 1909, fut découvert un service en plomb constitué d'un ensemble comprenant un plat et trois coupes qu'on suppose utilisés pour la célébration de l'eucharistie.
Le plat porte un poisson en gravure (l’ichtus comme à Autun), et le nom de « Regina ». L'ensemble daté du IVème siècle ne met plus en doute l'existence de la jeune martyre.
Des graffiti ont été décelés sur les pièces de vaisselle, en particulier REGINA, qui pourrait désigner la martyre du lieu.
Un lieu de culte à la martyre fut découvert en 1909 et fouillé (photo du haut), en 1920 la fouille reprit (photo du bas).
Plusieurs sarcophages furent trouvés, dont un troué (en réalité c'était un trou de pillage).
Ces tombes étaient pauvres en mobilier, mais portaient des traces de chaînes rappelant les chaînes du martyr de sainte Reine.
Un culte à Reine s'intensifia sur le lieu de son martyre, on y constatait des miracles...
Mais les moines de l'abbaye de Flavigny, proche d'Alise, virent l'intérêt de ce culte pour leur abbaye .
Pour assurer le déplacement des reliques de Reine, ils prirent prétexte de l'incurie des gardiens du lieu de culte d'Alise...
L'abbaye de Flavigny avait été fondée en 719 par un fidèle de Charles Martel, elle abritait déjà les reliques de saint Prix et de saint Préjet.
Les moines décidèrent donc d'élever une crypte en rotonde destinée à recueillir les restes de Reine dans un reliquaire, ces reliques participant à un projet spirituel refondant l'abbaye..
Les reliques furent transférées d'Alise à Flavigny en 866 sous le règne de Charles le Chauve (qui fut pour beaucoup dans cette translation, car il avait nommé un de ses amis abbé de l'abbaye)
Voici le plan de la crypte, à nef centrale flanquée d'un déambulatoire qui se prolongeait à l'Est par un couloir donnant sur une rotonde du même genre que celle de l'Abbaye Saint-Germain d'Auxerre.
On peut toujours visiter la crypte de l'abbaye, certains ornements de piliers, nous dit Claude Grapin, proviendraient de l'ancien lieu de culte d'Alise.
L'abbaye de Flavigny étaient très importante....
La vie de la sainte fut racontée partout dans le monde chrétien.... mais l'abbaye de Flavigny fut peu à peu concurrencée par Vézelay et Autun
Au Moyen-Âge le culte à sainte Reine diminua.
Des ouvrages furent diffusés sur la vie de la sainte.
L'abbaye de Flavigny fut dévastée durant la guerre de cent ans, un procès verbal de 1481 indique qu'elle contenait des reliquaires vétustes.
Au XIIIème siècle, sainte Reine paraît absente, mais un retour du culte se fit sur l'initiative de Julien Clerget, natif des Granges sous Grignon. et qui était archidiacre de l'évêque d'Autun.
Il obtint de son évêque une vigne, à la place de laquelle il fit construire une chapelle à Alise, chapelle qui incluait la fontaine , dite miraculeuse.
Cette chapelle passa sous le contrôle des Cordeliers en 1644.
Claude Grapin fut très applaudi pour son brillant exposé.
(La suite de ce colloque les jours prochains)
3 commentaires
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Au milieu du XVIII ème siècle, c’est la période pré-industrielle, celle des manufactures royales. En 1786, Wesserling sera l’une des plus importantes de France. Elle fera de l’ombre à la manufacture de Jouy-en Josas près de Versailles. Toutes les deux manufactures produisaient ces éclatantes toiles imprimées : les indiennes.
Une réelle révolution sociale aura lieu autour de Wesserling. Le coton, nécessaire à la production, arrivait brut, il était filé, tissé, teint, imprimé à Wesserling.
Le musée textile de Wesserling, ouvert depuis 1996 dans le site industriel de Wesserling, s’est installé dans un ancien bâtiment d’impression à la planche datant de 1819.
Aujourd’hui l’Écomusée textile de Haute-Alsace raconte, par une approche vivante et artistique, la fabuleuse épopée de cette ancienne “Manufacture Royale” qui a marqué l’histoire de toute une vallée.
Des vitrines nous présentent l'évolution du site depuis sa création.
Et aussi d'anciennes photographies :
Voici la grande chaufferie, hélas fermée au public lors de notre visite.
A l'intérieur du Musée, des salles nous présentent le travail des ouvriers du textile.
Le filage et le tissage :
La cuisine à couleurs :
L'impression à la planche :
Le cabinet du dessinateur :
La gravure sur planche de bois :
La gravure sur cuivre :
Le comptoir de vente :
Une Indienne était un tissu peint ou imprimé fabriqué en Europe entre le XVIIe et le XIXème siècle.
Ces tissus étaient généralement dans les tons de rouge à cause de la plante utilisée pour sa teinture : la garance dont on utilise la racine.
Ces étoffes doivent leur nom au fait qu'elles étaient initialement importées des comptoirs des Indes. Ces toiles peintes, Indiennes ou Perses, répondant aux noms de madras, Pékin, Gourances, Damas ou Cirsacs étaient strictement interdites à l'importation à partir du XVII ème siècle.
Par la suite, les Marseillais se mirent à produire eux-mêmes ces tissus qui prirent alors le nom d'indiennes de Marseille. En plus de Marseille, les principales manufactures d'Indiennes de France se trouvèrent à Nantes, Mulhouse (Wesserling), Jouy-en-Josas, Rouen, Bourg-lès-Valence, Bolbec...
Une vidéo montre aux visiteurs comment on réalisait autrefois des indiennes, cela se pratique encore toujours en Inde, c'est un travail extrêmement difficile et précis.
Deux catalogues de tissus qui furent imprimés à Wesserling :
Une robe de style XVIIIème, confectionnée à partir d'indiennes
Au premier étage du musée du textile, on peut admirer des robes confectionnées à partir de modèles du XVIIIème siècle.
Tout d'abord, la base : la crinoline :
La dame Jacquard :
La robe de Lady Emily Spencer
La robe de mademoiselle Juliette, amie de Lady Spencer :
Des accessoires...
Une superbe exposition sur les tissus indiens actuels a lieu aux étages supérieurs, Ganesch, le dieu-éléphant nous accueille :
Quelques tenues indiennes nous émerveillent...
Un sari en soie :
Un patchwork brodé :
Un décor typiquement indien , digne des palais des maharadjahs :
Des tissus en "ikat"
Entre teinture et tissage, l'ikat désigne un procédé qui consiste à traiter les films de trame ou de chaîne suivant la méthode tye-and-die avant de le tisser.
Le fil est attaché selon les motifs souhaités, au moyen d'un fil imperméable ou de bandes de caoutchouc. Certaines parties du fil seront ainsi protégées des pigments colorés. Plusieurs opérations de ligature, immersion dans la teinture et dénouage vont permette d'obtenir des fils multicolores qui composeront le motif final. Une fois les ligatures défaites, le fil est mis en place sur le métier à tisser.
Des tissus en "Tie and dye" (de l'anglais nouer et teindre) à Udaïpur , Rajasthan :
A l'aide de fil de coton, on noue des petits cônes de tissu selon un rythme graphique régulier. Ces attaches sont des réserves où la teinture ne pénétrera pas.
La teinture est préparée en mélangeant des pigments et de l'eau que l'on porte à ébullition.
Il y a neuf teintes de base d'après lesquelles on peut obtenir de très nombreuses couleurs de tons différents.
Avant le premier bain de teinture, on trempe le tissu dans l'eau claire afin qu'il soit entièrement mouillé, puis on le plonge dans la teinture en remuant jusqu'à ce que le liquide recommence à bouillir.
Après cette première coloration du tissu préparé avec ses premiers nouages (que l'on ne défait pas) on peut pratiquer de nouveaux nœuds, puis on plonge le tissu dans un nouveau bain de teinture d'une autre couleur.
On fait alors sécher le tissu. Une fois sec, en tirant sur les côtés du tissu, les nouages se défont facilement et les motifs réservés apparaissent alors.
(on appelle aussi cette technique reprise dans les années 70, le batik)
Ces tissus tissés à la main se nomment 'Khadi", ce sont des tissus utilisés en Inde de nos jours :
Une autre belle exposition nous présente les produits réalisés par l'entreprise Dollfus Mieg et Compagnie, créée en 1746, appelée couramment D.M.C. et que toutes les couturières et brodeuses connaissent, ou ont connu ..
Dollfus-Mieg et Compagnie (abrégé en D.M.C.), était une entreprise textile alsacienne créée à Mulhouse en 1746 par Jean-Henri Dollfus. Elle fut au cours du XXe siècle l'un des plus grands groupes de textile et industriel européens. Elle fut propriétaire puis actionnaire des mines de charbon de Ronchamp. Cotée à la bourse de Paris depuis 1922, elle fusionne avec la société lilloise Thiriez et Cartier-Bresson en 1961. Après avoir traversé une crise dans les années 1990, l'ancienne société est liquidée en 2009. DMC s'est recentré sur le textile de luxe au début du XXIe siècle
Le fil rouge d'Alsace :
Autrefois les femmes lavaient le linge dans les eaux des rivières ou dans les lavoirs publics et le tendaient sur des arbustes pour le faire sécher. Pour ne pas confondre les pièces , elles brodaient leurs initiales sur le linge de maison avec le fil rouge d'Alsace.
Pour la dix-huitième année consécutive, le Parc de Wesserling accueille, dès le 1er week-end de juin 2020, le Festival International des Jardins Métissés, un événement permettant de découvrir des jardins extraordinaires et éphémères.
Des artistes (paysagistes, architectes, designers, étudiants, jardiniers du Parc…) ont été invités à imaginer, créer et réaliser des jardins à vivre, sur un thème donné. En 2020, le Parc de Wesserling a mis le cap sur une toute nouvelle thématique "les jardins de Mowgli"Et autour du Musée et des jardins, des artistes exposent de merveilleuses compositions.
1 commentaire
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Par Christaldesaintmarc dans -Les actions de la ville en faveur des Aînés le 8 Novembre 2019 à 06:00
Merci à lui pour sa vidéo...
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