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"Cavalerie Rouge" , un superbe spectacle de la Compagnie des Gens...
Jacques Senelet a choisi cette année de présenter un spectacle tiré de l'œuvre d'Isaac Babel, un auteur Russe qu'il a découvert et dont les écrits l'ont bouleversé.
Un auteur peu connu, qui nous offre dans sa correspondance, et dans son livre "Cavalerie rouge", un portrait tragique de l'armée cosaque bolchevique conduite par le Maréchal Boudionny.
"Cavalerie Rouge" évoque l'avancée puis le recul des troupes bolcheviques en Pologne après que celle-ci eut envahi l'Ukraine....Les cosaques, le long de leur passage, brûlent les villages, violent, tuent, pillent...Ils détruisent les icones, sont incultes, antisémites (Babel est juif), haïssent les intellectuels, ils sont féroces, égoïstes et cupides.
Rouge comme l'armée cosaque Bolchevique, mais aussi comme les rivières de sang qu'elle a fait couler... l'affiche de la Compagnie des Gens est explicite et magnifique !
Le spectacle commence par l'annonce, en voix off, de la condamnation à mort d'Isaac Babel par Staline en 1940. Babel avait le tort d'être trotskyste, mais il avait aussi déplu en critiquant les violences de l'armée en 1920...
Puis son épouse évoque Isaac, engagé volontaire comme correspondant de presse dans l'armée cosaque, il "couvre" la guerre soviéto-polonaise pendant cinq mois.
Il écrit ce qu'il voit, ce qu'il ressent, lui le "binoclard" juif humaniste. Son livre et sa correspondance se composent de scènes qui nous content, nous dit Jacques Senelet, " la geste insensée des cosaques de la terrible Cavalerie Rouge".
Scènes qu'a parfaitement restituées Jacques Senelet, ces épisodes étant ponctués par la voix magique d'un violon ashkénaze, (rappel de la judéité de Babel) et d'émouvants chants en russe mais aussi en yiddish (qui évoquent sa nationalité) ...Avec la présence silencieuse, rassurante de deux chevaux magnifiques qui donnent une humanité poignante au spectacle.
Je publie ci-après quelques images parmi des centaines, il a fallu choisir, dommage, tout était si beau : le jeu des acteurs, des musiciens, de la chanteuse, les décors sublimes, les chevaux....
Le cosaque est brutal, égoïste, mais il adore son cheval...
Le cosaque de la Mort...
La salle du TGB, pleine à craquer, a fait un triomphe aux acteurs et aux musiciens...
Une ovation toute particulière au violoniste Richard Schmoucler, et à la chanteuse-danseuse Géraldine Salmon:
Il ne faut pas oublier les chevaux et leurs palefreniers..
Après le spectacle, les acteurs, musiciens et chanteurs ont été très entourés...
Jacques Senelet :
Elisabeth Hoornaert :
Patrick Pompon :
Entourant Didier Baudry, à gauche Camille Gaujard, à droite Géraldine Salmon la chanteuse-danseuse :
A gauche de Jacques Senelet, Richard Schmoucler le violoniste:
Manquaient Boléro et Tadjik, qui avaient déjà retrouvé, certainement avec joie, leurs écuries !!
Adaptation et mise en scène : Jacques Senelet
Eclairages, régie son et lumière : Elisabeth Petetin
Narration : Jacques Senelet
Jeu : Elisabeth Hoornaert
Jeu et accordéon : Patrick Pompon
Chant : Géraldine Salmon
Violon : Richard Schmoucler
Et la participation des chevaux Boléro et Tadjik
Attachée à la communication : Camille Gaujard
Soins aux chevaux : Dorothée Pedneault, François Desliens
Un lien qui vous permettra d'en savoir plus sur le spectacle, celui de la Compagnie des Gens, où Jacques Senelet évoque Isaac Babel :
http://www.compagniedesgens.fr/cavalerie.isaac.php
Il nous dit aussi ci-dessous la façon dont il a rendu hommage à Isaac Babel :
Chez Babel, chaque personnage est complexe et contradictoire, mais il est vrai que la représentation des faiblesses humaines n’altère jamais l’empathie que le narrateur manifeste envers les hommes et leurs idées.
C’est bien son humanité profonde, son style éblouissant, son humour ravageur, sa capacité à brosser le portrait chaotique de cette armée de paysans en marche, qui m’ont bouleversé au point que je souhaite porter cette parole sur la scène. Mais pas seul...
Dans mon rêve, je voyais comme partenaire idéal, à la fois scénographie vivante, machine à émotions, témoin privilégié, complice en stress et en trac, le héros involontaire de toutes ces histoires : le cheval ! Et mon rêve devient réalité !
Oui, installer l’animal sur la scène du théâtre Gaston Bernard, le curer, le panser, le nourrir, l’harnacher le temps de lui conter la geste insensée des hommes de guerre de la terrible Cavalerie Rouge, tel est le nouveau défi de la Compagnie des Gens...
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Commentaires
Bonjour madame Christal c'est miradi, je croyais que vous aller publier aussi nos images mais je ne le pas vu ( je suis l'élève qui joue dans Yourcenar avec<friction>) stp si cela ne vas pas être publier prière de m'emvoié les images que vous avait prise sur ma boite e-mail pour que je la voient svp... bonbe journée et bon Dimanche.1ElisabethSamedi 10 Mai 2014 à 10:34Merci pour ce très bel article et ces photos, qui nous replongent dans l'univers rude et intense de Cavalerie Rouge !
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Je suis désolée Miradi, mais je ne suis pas allée voir votre spectacle, il n'y a donc pas de photos.