• L'hypnose

    L'hypnose médicale, histoire et actualité, une conférence proposée par l'ACC

    Le Docteur Jean Becchio a littéralement captivé son auditoire, lors de la conférence sur l'hypnose qu'il a donnée le 30 septembre, à l'invitation de l'Association Culturelle Châtillonnaise.

    L'hypnose médicale, histoire et actualité, une conférence proposée par l'ACC

    Jean Becchio nous a, d'emblée, surpris, en affirmant que l'hypnose  n’existe pas. En effet, personne ne peut captiver l’autre par le regard et lui donner des ordres.

    On n'a d'ailleurs jamais vu, dans aucun pays que ce soit, un cambriolage où le brigand aurait utilisé l'hypnose. S'il y avait une possibilité de faire faire à quelqu'un une action contraire à sa volonté en utilisant l'hypnose, les bandits, qui sont comme on le sait très malins, l'auraient utilisée depuis longtemps !!

    Par contre, l’autohypnose existe. C’est un processus qui est en nous. Lorsqu’on l’active, il se passe des modifications entre la commande supérieure du cerveau et le corps ou inversement et on peut le transformer par la suggestion. Ces transformations agissent sur le problème que l’on veut résoudre. Ainsi, si c’est une douleur, elles ont un effet analgésique. Dans des cas psychologiques, elles peuvent permettre de gérer l’anxiété, de regonfler une personne en dépression ou de casser le cycle d’une phobie

    La première image française d'un personnage en transe hypnotique date de 17500 ans avant Jésus-Christ, elle a été découverte dans la grotte de Lascaux, dans le "puits du sorcier", c'est un chaman .

    L'hypnose médicale, histoire et actualité, une conférence proposée par l'ACC

    La première anesthésie par hypnose est contée dans la Genèse !

    Alors le Seigneur Dieu fit tomber un profond sommeil sur l'homme, qui s'endormit ; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa place.  le Seigneur Dieu forma une femme de la côte qu'il avait prise de l'homme, et il l'amena vers l'homme.

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    En Egypte on pratiquait la transe hypnotique, les pratiquants étaient en catalepsie, les bras levés. Ils captaient ainsi le KA, qui est le symbole de la force vitale , le principe de la vie et de l'énergie.

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    A Delphes, la Pythie entrait en transe hypnotique après avoir été privée de nourriture, subi des heures de récitations de prières, senti des parfums particuliers etc....Elle pouvait alors faire ses prophéties. Les cinq sens, nous dit Jean Becchio sont sollicités lors de la transe hypnotique.

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    Les fidèles qui parcouraient le labyrinthe de la cathédrale de Chartres, à genoux, sentaient de vives douleurs au début, mais peu à peu entraient en transe  (odeur de l'encens, musiques, chants, différencesd'éclairage, le fait de tourner la tête...)  leur douleur s'estompait et même disparaissait lorsqu'ils arrivaient au centre. Ils étaient alors dans ce qu'on appelait "l'extase".

    En effet l'excitation des cinq sens , provoque une sécrétion d'endorphines dans le cerveau qui abolit la douleur.

     Paracelse avait un don extraordinaire de clairvoyance et des qualités non moins exceptionnelles de guérisseur. Pour guérir le malade il utilisait des pierres, après avoir trouvé la planète défaillante.

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    A Locronan, les femmes stériles venaient s'asseoir sur une pierre , peut-être magnétique, pour retrouver la fertilité.

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    Jean de la Fontaine a écrit une fable qui décrit la mise en transe des poulets d'Inde par un renard, c'est époustouflant de vérité  !

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    Puis vint  Franz-Anton Mesmer, médecin badois, qui fonda la  la théorie du magnétisme animal. Cette théorie est aussi connue sous le nom de mesmérisme.

    le magnétisme animal est la capacité de tout homme à guérir son prochain grâce à un « fluide naturel » dont le magnétiseur serait la source, et qu'il diffuserait grâce à des « passes », dites « passes mesmériennes », sur tout le corps.

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    En 1780, ayant plus de patients qu'il n'en peut traiter individuellement, Mesmer introduit la méthode de traitement collectif dite du baquet. C'est notamment lors de ces traitements collectifs que se manifestent des phénomènes contagieux de « crises magnétiques » au cours desquelles les femmes de la meilleure société parisienne perdent leur contrôle, éclatent d'un rire « hystérique », se pâment, sont prises de convulsions…

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    Chastenet de  Pyuségur montre ensuite  que point n'est besoin de toucher pour agir. Sur son valet Victor, il se prête à des expériences spectaculaires alors qu'il est dans un état assimilable à celui d'un somnambule. Après cela, la France classe ces méthodes dans le domaine du charlatanisme et les figures de l'hypnose fuient en Angleterre.

    L'hypnose médicale, histoire et actualité, une conférence proposée par l'ACC

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    Ici on voit un "orme magnétisé", muni de cordes sur lesquelles les patients s'attachaient pour ressentir les bienfaits du magnétisme...

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    Jean Becchio nous fait un résumé du  magnétisme animal :

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    James Esdaille expérimente, à Calcutta,  le magnétisme animal sur son serviteur indien, il s'aperçoit que celui-ci ne ressent pas de douleur lorsqu'il est en transe. Il  pratique alors des opérations de chirurgie sans douleur, 850 interventions sans anesthésie sont réalisées sur des patients.

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     James Braid, chirurgien à Manchester, comprend que c'est grâce à la fixation de l'attention d'une personne qu'on parvient à des résultats.

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    Paul Broca pratique  l'hypnose pour anesthésier des patients en 1869.

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     En 1870 jusqu'en 1914 environ, Jean-Martin Charcot, professeur de neurologie, assure que l'hypnose ne peut être pratiquée que sur les hystériques.

    Ici il agit par magnétisme sur Blanche Wittmann.

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    La définition de l'hypnotisme par Jean Becchio :

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    De 1925 à 1950 la psychanalyse se développe tandis que l'hypnose régresse. Seul, en Russie, Anton Pavlov continue des expériences sur des animaux.

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    En 1952, l'hypnose est de retour en Angleterre . Erickson la transforme en introduisant des contes métaphoriques, des histoires, pour traiter la personne au deuxième degré.

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    Les découvertes du Professeur Rainville, et les différentes études qui ont suivi :

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    Le Docteur Jean Becchio nous révèle que les mots peuvent blesser, mais qu'ils peuvent aussi aider. Ruydard Kipling ne disait-il pas  que "les médicaments les plus efficaces pour l'homme, sont les mots"

    Un exemple que donne Jean Becchio : un ophtalmologue de ses amis, dit maintenant à ses malades avant de leur faire une piqure dans l'œil "Je vais vous faire un soin qui va vous soulager"...les malades qui n'ont rien senti lui demandent s'il a changé de technique. En effet, auparavant, il annonçait "je vais vous faire une piqure dans l'œil", ce qui est évidemment plus terrifiant !

    Les enfants qui manifestent des douleurs de ventre avant d'aller à l'école sont soulagés par l'hypnothérapie, plus que par les médicaments.

    Si les praticiens pratiquaient l'hypnothérapie, la Sécurité Sociale ne serait plus en déficit !!

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    L'hypnose médicale, histoire et actualité, une conférence proposée par l'ACC

    Jean Becchio a répondu ensuite aux nombreuses questions des auditeurs, vraiment passionnés par le sujet...

    Des stages d'auto-hypnose ont lieu à Paris, à Lyon.

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  • "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Cette conférence qui s'intitulait "la révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie françaises" nous a été présentée par Madame Annick Le Guérer, Docteur de l'Université, anthropologue et philosophe, spécialiste de l'odorat, des odeurs et du parfum, chercheuse associée à LIMSIC, Université de Bourgogne (auteur de nombreux livres).

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Annick Le Guérer nous a révélé que l'entrée de la chimie  dans la création des parfums, dans la seconde partie du XIXème siècle, fut une véritable révolution.

    Auparavant les créateurs n'utilisaient que des produits naturels tirés de plantes, de produits animaux (musc, ambre...)

    Cette entrée de la chimie dans le monde de la parfumerie a eu des effets positifs . Les produits chimiques ont apporté des notes nouvelles, la palette du parfumeur s' est  élargie, les parfums sont devenus aussi moins coûteux, ce qui a donc permis leur démocratisation.

    Le premier produit chimique utilisé fut la coumarine , qui évoque l'odeur de la fève tonka.

    La coumarine fut utilisée par le parfumeur Houbigant en 1882. Il appela son parfum "Fougère Royale.

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Maintenant, le parfumeur peut s'approvisionner toute l'année en produits chimiques  nécessaires à ses créations, alors qu'autrefois, la recherche de parfums naturels était à la merci d'aléas climatiques, de tremblements de terre, les plantes parfumées venant souvent de très loin.

    La vanille naturelle est originaire de Madagascar, sa copie chimique, la vanilline, fut utilisée en 1889, par Aimé Guerlain dans son célèbre Jicky.

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Les premières usines de parfumerie furent celle de LT Piver, à Grasse et à Aubervilliers.

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Georges de Laire créa l'héliotropine qui a le parfum du muguet

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

     Germaine Cellier, chimiste, fut embauchée par la maison Roure, elle révolutionna la parfumerie en créant des parfums audacieux comme "Bandit" pour Robert Piguet.

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    La parfumerie est un art qui correspond à la musique. On parle de "gammes d'odeurs", on travaille sur des "notes", des "accords", le parfumeur est un artiste.

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Voici un "orgue de parfumeur" :

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Les parfums Guerlain

    Jacques Guerlain, neveu d'Aimé, créateur de" Jicky", fut un parfumeur de grand talent.

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Jacques Gerlain fut influencé par les impressionnistes. En traversant un pont de Paris, au crépuscule, il eut l'idée de créer "l'heure bleue" avec des parfums de bergamote, d'œillet, de néroli, de vanille, d'iris et des notes anisées et musquées.

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Il créa ensuite le merveilleux "Shalimar" en versant par inadvertance, trop d'un produit de synthèse dans Jicky...Les "bêtises" sont souvent créatrices...

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Jean-Paul Guerlain a appris son métier de parfumeur avec son grand-père Jacques. Il avoue, néanmoins, être triste d'utiliser trop de produits de synthèse.

    Les parfums Caron

    Ernest Daltroff, né russe, se forma seul à l'art de la parfumerie. Son associée, Félicie Vanpouille créa pour lui de très beaux flacons.

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Ernest Daltroff fonda la maison Caron, un de ses premiers parfums fut Narcisse noir .

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    "Tabac blond" est une évocation du tabac introduit en Europe par les soldats américains, son odeur est dûe à l'isobutyiquinoléine .

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Les parfums Coty

    François Coty, d'origine corse était un homme ambitieux, inventif. Après une enfance difficile, il perça tout seul dans le monde de la parfumerie. Son premier parfum "la rose jacqueminot" fut refusé, en 1904, par les grands  magasins du Louvre. De colère il brisa le flacon sur un comptoir.. De tous côtés accoururent les clientes, attirées par cette divine odeur !! Coty était lancé !

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

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    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    François Coty créa ensuite, en 1905, "l'Origan" qui utilisait l'iralia, une ionone qui sent l'iris et la violette. 

    "Chypre" vit le jour en 1917.

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    François Coty s'enrichit énormément, mais fut ruiné après un divorce. Appelé le "Napoléon de la parfumerie", il finit sa vie abandonné et dépouillé.

    Les parfums Coty n'existent plus en France.

    De grands couturiers s'intéressèrent, comme ici, à droite, Paul Poiret, aux parfums.

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Mais c'est Gabrielle Chanel qui lança vraiment l'association grande couture-parfum.

    Les parfums Chanel

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Gabrielle Chanel avait reçu une éducation stricte, dans des pensionnats où dominaient le noir et le belge, ses premiers dessins de mode en témoignent.

    Mais elle fut plus tard influencée par la couleur, comme nous le montre ce portrait, qu'en fit d'elle Marie Laurencin.

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Gabrielle Chanel, que l'on appela plus tard"Coco", rencontra par l'intermédiaire du grand Duc Dimitri Pavlovitch, un parfumeur de talent Ernest Beaux.

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    C'est Ernest Beaux qui créa le fameux "N°5"

    Voilà ce que nous dit Ernest Beaux :

    « Mlle Chanel, qui avait une maison de couture très en vogue, me demanda pour celle-ci quelques parfums. Je suis venu lui présenter mes créations, deux séries : 1 à 5 et 20 à 24. Elle en choisit quelques-unes, dont celle qui portait le no 5 et à la question « Quel nom faut-il lui donner ? », Mlle Chanel m’a répondu : « Je présente ma collection de robes le 5 du mois de mai, le cinquième de l’année, nous lui laisserons donc le numéro qu’il porte et ce numéro 5 lui portera bonheur ». Je dois reconnaître qu’elle ne s’était pas trompée... »

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Les parfums Lanvin

    Jeanne Lanvin, elle aussi couturière, fit créer pour sa fille, par le parfumeur André Fraysse, le subtil "Arpège" présenté dans un flacon doré à l'or fin.

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Arpège contenait au départ un produit d'origine animale, tiré d'une glande de la civette. Les produits animaux sont maintenant interdits, on a donc refait, actuellement, "Arpège" avec des produits de synthèse.

    Les parfums de synthèse "tiennent", hélas, beaucoup moins que ceux d'autrefois qui  contenaient des matières animales.

    Quelles sont ces matières animales ? 

    L'ambre gris est une concrétion intestinale du cachalot que l'animal rejette de façon naturelle. Très coûteux dans sa version naturelle, il constitue une matière précieuse en parfumerie. Le musc se présente sous forme de grains fortement odorants contenus dans une poche sous le ventre de chevrotins en période de reproduction. La civette correspond à une sécrétion d'odeur musquée d'un mammifère carnassier proche du chat sauvage présent en Ethiopie et en Inde. Le castoréum est une matière odorante produite par des glandes du castor.

    Puis vint le marketing....

    Dans les années 70, les parfumeurs se plièrent au marketing. Le premier parfum ciblé sur les femmes actives qui travaillaient fut "Charlie".

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    "Opium", d'Yves Saint-Laurent, en 1977, fut un autre parfum marketing qui dut beaucoup à sa sulfureuse publicité.

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Cette publicité suggérait bien sûr une prise de drogue....

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    "CK one" cibla une jeunesse désabusée, peu différenciée...

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Hélas, le marketing fit perdre leur créativité à certains parfumeurs, car il entraînait une banalisation, une uniformisation, mais en revanche les prix devinrent accessibles.

    Mais d'autres parfumeurs, comme Guerlain, à côté de leurs parfums abordables (comme "Jardins de Bagatelle" que j'adore ) se sont mis à créer des parfums "sur mesure", à des prix bien plus élevés, restant ainsi dans le domaine du luxe...(plusieurs centaines d'euros pour un flacon !)

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Une nouvelle technique extraordinaire a vu le jour, celle du "Head Space".

    Il s'agit de capter les odeurs de plantes fragiles, que l'on ne doit plus cueillir car elles sont protégées, dans une cloche dont on recouvre la fleur.

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

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    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Au retour dans le laboratoire, le chimiste introduit cette odeur dans une machine, dont l'ordinateur analyse les "notes". Il n'y a plus ensuite qu'à recomposer le parfum... Plus besoin de "nez", Annick le Guérer, nous dit que, maintenant, une personne atteinte de la perte d'odorat (anosmie) peut composer un parfum !

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Le parfum intervient dans la vie culturelle. Le ballet "Quintessence" fut agrémenté de projections parfumées...

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    La parfumeuse Laura Donatio a imaginé un parfum à partir du bouquet peint par Le Caravaggio, à côté du joueur de luth.

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Une exposition suisse a présenté 150 odeurs de plantes alpines, de fromage, de Ricola, de camphre...qui est utilisé par l'armée helvétique !!

    Voici l'une de ces plantes que l'on trouve en Suisse, la Daphné Striata :

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Les allergies aux produits chimiques qui composent les parfums, ont été évoquées, de même qu' un éventuel effet cancérigène..

    Mais tout cela reste à prouver.

    Cette conférence fut accompagnée d'une présentation de parfums réalisés par Dominique ROPION, grand parfumeur contemporain, décoré l'année dernière par le Ministre de la Culture. 

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

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    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Madame Le Guérer a répondu, en fin de conférence, aux nombreuses questions posées par l'assistance. Nous avons pu acheter ses ouvrages, tellement bien documentés .

    "La révolution de la synthèse et la naissance des grandes maisons de parfumerie", une conférence proposée par l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Nous avons emporté à la maison toutes les "mouillettes" imbibées des parfums de Dominique Ropion..Leurs fragrances embaument encore plus d'une semaine après, qui a dit que les parfums ne tenaient plus ?

    Elles dorment à présent dans les livres d'Annick le Guérer que je me suis procurés. Ils m'ont aidée à retrouver certaines choses que je n'avais pas notées, le sujet était complexe, mais très clairement présenté.

    Merci à madame Le Guérer pour cette conférence passionnante, et merci aussi à l'ACC de nous l'avoir proposée.

    C'était la dernière conférence de cette saison, très riche, qui a fini, si j'ose dire, en feu d'artifice parfumé !

    Vivement l'année prochaine....

    (Des commentaires sur le thème de l'article seraient les bienvenus, ils me montreraient que ce blog vous intéresse et ils me donneraient envie de continuer à  l'alimenter .

    Merci.)


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  • "Vivant Denon, homme de lumière", une conférence de l'Association Culturelle Châtillonnaise.

     "Vivant Denon, homme de lumière", une conférence passionnante sur un personnage hors du commun,  nous a été présentée par Monsieur Jean-Louis Bruley, professeur retraité, qui nous a accompagnés lors des visites des musées (Niépce et  Vivant Denon)  de Chalon sur Saône le jeudi 4 avril 2013 .

    (Je l'illustrerai par les projections de monsieur Bruley, mais aussi par des photos prises au musée Vivant Denon de Châlon sur Saône, lors de notre voyage)

    "Vivant Denon, homme de lumière", une conférence de l'Association Culturelle Châtillonnaise.

    Jean-Louis Bruley nous lut quelques textes de la biographie de Vivant Denon et nous projeta quelques unes de ses œuvres.

    "Vivant Denon, homme de lumière", une conférence de l'Association Culturelle Châtillonnaise.

    Dominique Vivant Denon naquit en 1747 à Givry, près de Chalon sur Saône. Issu d’une riche famille, il aurait pu vivre de ses rentes. Sa famille était aisée, par exemple, un de ses oncles, viticulteur à Gevrey Chambertin , fournissait, en Bourgogne, la cour du Roi...

    Il essaya de faire séparer son patronyme en De Non, mais n'y arriva pas.

    "Vivant Denon, homme de lumière", une conférence de l'Association Culturelle Châtillonnaise.

      Vivant Denon fit des études de droit à Dijon, puis partit pour Paris où il découvrit de nouvelles idées, fréquenta les salons et se fit nommer à la cour du Roi.

    Il écrivit une pièce de théâtre qui n’eut aucun succès, il se rendit donc compte qu’il ne devait pas s’orienter vers la littérature.

    Louis XV le remarqua , séduit par son esprit. Il le nomma Directeur du Cabinet des pierres gravées de la Marquise de Pompadour.

    Vivant Denon, doué pour les langues, fut ensuite envoyé par Louis XV, en tant que gentilhomme d’Ambassade, à saint Petersbourg.(où l'on parlait d'ailleurs le français !)

    En route pour la Russie, il s’arrêta à Metz, Mayence, Francfort, Postdam. Dans cette dernière ville, il rencontra Frédéric II qui avait une grande admiration pour Watteau, sa collection était très belle. Curieusement la peinture de Watteau était méprisée en France, ce fut une découverte pour Vivant Denon, qui plus tard acheta le fameux "Gilles".

    A Saint Petersbourg il rencontra Catherine II, il  croisa Diderot, il découvrit et s’initia à la gravure..

    "Vivant Denon, homme de lumière", une conférence de l'Association Culturelle Châtillonnaise.

    (plaque de cuivre gravée par Vivant Denon)

    "Vivant Denon, homme de lumière", une conférence de l'Association Culturelle Châtillonnaise.

    A la suite d'une histoire rocambolesque avec une actrice,  il fut considéré comme un espion et expulsé de Russie.

    Rentré à Paris, Louis XV lui confia une mission secrète en Suisse. Durant son séjour hélvétique, il demanda à Voltaire de le recevoir à Ferney, ce que ce dernier accepta avec réticence. Vivant Denon  fit un dessin un peu irrévérencieux de Voltaire dans un état pitoyable, ce qui donna lieu à une polémique.

    "Vivant Denon, homme de lumière", une conférence de l'Association Culturelle Châtillonnaise.

    Aussitôt rentré à Paris, il partit en Italie où il fit un travail de chroniqueur : il dessina et publia deux ouvrages.

    Sur cette carte on voit tous les endroits qu'il visita....c'est extraordinaire pour l'époque !

    "Vivant Denon, homme de lumière", une conférence de l'Association Culturelle Châtillonnaise.

    Il fut nommé ensuite "Numéro Deux" à l’Ambassade de France à Naples, où il continua son « innocent espionnage »…mais découvert, il fut encore renvoyé.

    Revenu à Paris, il s’adonna à la gravure où il excella.

    "Vivant Denon, homme de lumière", une conférence de l'Association Culturelle Châtillonnaise.

    (Allégorie sur le Temps)

    "Vivant Denon, homme de lumière", une conférence de l'Association Culturelle Châtillonnaise.

    "Vivant Denon, homme de lumière", une conférence de l'Association Culturelle Châtillonnaise.

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    L’Italie lui manquait, il y retourna pour créer une école de gravure à Venise. Il rencontra la comtesse Albuzzi et en tomba amoureux, il avait 40 ans.. Ils ne se marièrent pas mais correspondirent pendant 40 ans !

    Son portrait par Elisabeth Vigée-Lebrun :

    "Vivant Denon, homme de lumière", une conférence de l'Association Culturelle Châtillonnaise.

    Durant ses séjours italiens, il dessina et collectionna énormément.

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    Lorsque la Révolution Française éclata, il fut considéré comme un émigré et on voulut lui confisquer ses biens. Il rentra à Paris pour se défendre, c’est le peintre David qui lui permit d’être disculpé.

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    (reproduction, en gravure, par Vivant Denon du Serment du Jeu de Paume de David)

    Bonaparte partit pour la Campagne d’Egypte. Une équipe de cinquante scientifiques l’accompagnait. Denon s’invita dans l’équipe pour pouvoir dessiner les monuments égyptiens, mais aussi les habitants, les animaux.

    Il fit campagne avec Desaix, assista aux batailles avec un manque de sentiments étonnant....

    Il dessina les monuments antiques, dont certains ont disparu depuis, nous n’en avons plus la trace que par ses 300 dessins.

    Il continua de collectionner beaucoup d’objets.

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    De retour dans la capitale, il reprit ses dessins et les grava pendant trois ans.

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    (Le Pacha, commandant les Turcs à Aboukir)

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    Des livres furent édités en 1802, « Voyages dans la Basse et la Haute Egypte pendant la campagne de Bonaparte en 1798 et 1799 ». Ces livres furent traduits dans toutes les langues européennes et eurent un immense succès.

    Il créa des projets de monuments comme celui de cette fontaine :

    "Vivant Denon, homme de lumière", une conférence de l'Association Culturelle Châtillonnaise.

    Bonaparte, devenu Napoléon 1er, le nomma Directeur du Musée Central des Beaux arts. Un Musée fut créé, appelé « Musée Napoléon » (il deviendra plus tard le Musée du Louvre). C’est Vivant Denon qui créa la galerie du Louvre pour le second mariage de Napoléon avec Marie-Louise.

    Il envoya beaucoup d’œuvres d’Art dans des Musées de Province.

    Vivant Denon continua, pendant le Premier Empire, de voyager car il fut chargé par l’Empereur de réquisitionner tableaux, sculptures …en Prusse, en Espagne, œuvres qui devaient ensuite être exposées au Musée Napoléon.

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    Mais après l’abdication de Napoléon, alors qu’il était retourné à Naples, il apprit que les œuvres « volées » devaient être restituées.

    Louis XVIII lui avait conservé sa charge de Directeur du Musée, mais Vivant Denon, très triste de voir partir les trésors qu’il avait ramenés à Paris, demanda au roi son « repos ».

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    Il continua encore pendant dix ans à enrichir ses collections personnelles.

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    (Vivant Denon au milieu de sa collection)

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    A sa mort, en 1825, ses neveux vendirent sa collection. Une partie de celle-ci se trouve au Musée du Louvre, où une aile porte son nom. Quelques pièces intéressantes se trouvent au Musée Vivant Denon de Chalon sur Saône.

    "Vivant Denon, homme de lumière", une conférence de l'Association Culturelle Châtillonnaise.

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    Il fut enterré au Père Lachaise.

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    La reproduction de la statue de son tombeau figure à l'entrée du musée Vivant Denon à Chalon sur Saône.

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  • "Molesme sur les Creux", une conférence de Patrice Wahlen pour l'Association Culturelle Châtillonnaise

    Cette conférence qui s'intitule "MOLESME, sur les creux,  Origine, nature et devenir d'un sanctuaire gaulois", nous a été présentée par Monsieur Patrice Walhen, professeur d'histoire et co-responsable du chantier de fouilles.

    Le compte-rendu de cette passionnante conférence se trouve ici:

    http://www.christaldesaintmarc.com/les-fouilles-archeologiques-de-molesme-sur-les-creux-a80416468

     


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  • "L'Orientalisme"  une conférence de Marlène Gossman pour l'ACC

    Marlène Gossmann, docteure en Histoire de l'Art, a présenté dans le cadre de l'Association Culturelle Châtillonnaise de l'Université pour Tous, une très intéressante conférence sur "l'Orientalisme".

    Pour cette conférence Marlène a choisi de nous présenter quelques peintres représentatifs de cette période picturale, parmi tous ceux qui s'y sont adonnés : John-Frederick Lewis, Eugène Delacroix, Théodore Chassériau, Prosper Marilhat, Alexandre-Gabriel Decamps, Eugène Fromentin et Gustave Guillaumet.

    Elle a évoqué Ingres (qui ne s'est jamais rendu au Maghreb et au Moyen-Orient) et d'autres qui sont cités dans cet article de Wikipedia :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Orientalisme

    En une heure trente, il fallait faire un choix, elle l'a fait en suivant ses préférences personnelles, choix qui a ravi ses auditeurs !

    "L'Orientalisme"  une conférence de Marlène Gossman pour l'ACC

    L'orientalisme fut un courant artistique qui se développa au cours du XIXème siècle,tant en peinture qu'en littérature.

    Au Moyen-Âge, déjà les Croisades avaient permis de découvrir l'Orient, mais c'est après que Bonaparte soit allé combattre en Egypte en 1798, que ce courant orientaliste prit son essor.

    Plus tard, la Grèce se libéra du joug turc. Le développement de la navigation maritime, des chemins de fer, l'ouverture du canal de Suez , la guerre de Crimée, permirent des voyages en Orient qui influencèrent les écrivains comme Flaubert et Hugo, mais aussi de nombreux peintres, séduits par les harems, les combats, les paysages.

    "L'Orientalisme"  une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    (BaronAntoine-Jean Gros : Bonaparte à la bataille des pyramides)

    Vivant Denon rapporta des documents, dessina, peignit et publia un ouvrage  "Voyage dans la basse et la haute Egypte". Voici deux de ses dessins :

    "L'Orientalisme"  une conférence de Marlène Gossman pour l'ACC

    L'Egypte devint alors une destination prisée. L'anglais John Frederick Lewis se vêtit comme les Egyptiens pour pouvoir les peindre, sans se faire remarquer, avec un profond sens du détail, dans une atmosphère intimiste.

    "Intérieur au Caire", couleurs et jeux de lumière sont éblouissants :

    "L'Orientalisme"  une conférence de Marlène Gossman pour l'ACC

    le "Scribe arabe du Caire" :

    "L'Orientalisme"  une conférence de Marlène Gossman pour l'ACC

    Prosper Marilhat pendant une mission scientifique en 1831, dessina des monuments, la végétation. Son travail fut un peu celui d'un photographe (la photographie n'existait pas encore) pour donner aux européens, à son retour, une idée des pays visités. Ses peintures montrent un beau travail sur la lumière.  :

    "Ruines de la mosquée du Calife Hakem au Caire" :

    "L'Orientalisme"  une conférence de Marlène Gossman pour l'ACC

    "Mosquée en basse Egypte" :

    "L'Orientalisme"  une conférence de Marlène Gossman pour l'ACC

    Eugène Delacroix avait une vision romantique de l'Orient, Sa peinture de "la mort de Sardanapale" fut réalisée avant son séjour au Maghreb :

    "L'Orientalisme"  une conférence de Marlène Gossman pour l'ACC

    En 1830, il se rendit au Maroc et fut fasciné par les paysages et les habitants. Il rencontra le Sultan Abd-Al-Rahmen et le peignit  magnifiquement dans cette toile admirée par les critiques de l'époque.

    "L'Orientalisme"  une conférence de Marlène Gossman pour l'ACC

    L'esquisse de son tableau :

    "L'Orientalisme"  une conférence de Marlène Gossman pour l'ACC

    Delacroix se rendit compte qu'il ne pouvait planter son chevalet au Maghreb, les habitants étant un peu hostiles. Il utilisa donc un carnet dont les croquis  lui servirent, plus tard, à son retour en France.

    "L'Orientalisme"  une conférence de Marlène Gossman pour l'ACC

    Delacroix peignit un très beau tableau intitulé "Femmes d'Alger" où il suggéra la sensualité de femmes dans le harem. Le travail sur la lumière est remarquable, les couleurs sont vives. Renoir qualifiera d'ailleurs cette œuvre de "plus beau tableau au monde".

    "L'Orientalisme"  une conférence de Marlène Gossman pour l'ACC

    Théodore Chassériau fut élève de Delacroix. Il peignit "la toilette d'Esther" avant de se rendre en Orient. 

    "L'Orientalisme"  une conférence de Marlène Gossman pour l'ACC

    Chassériau fut ébloui par la richesse des couleurs, par la lumière des pays du Maghreb lorsqu'il s'y rendit. Il peignit ces "Juives au balcon" à Alger.( Il était plus facile de peindre des juives que des musulmanes qui étaient voilées et plus farouches). On remarque les couleurs très vives des robes et le ciel lumineux.

    "L'Orientalisme"  une conférence de Marlène Gossman pour l'ACC

    Chassériau , dans ces "danseuses marocaines,la danse aux mouchoirs", représenta des femmes aux robes colorées et nous les présenta, avec un arrière-plan plus terne, pour les mettre en valeur.

    "L'Orientalisme"  une conférence de Marlène Gossman pour l'ACC

    Dans ce tableau intitulé "chefs de tribus arabes se défiant au combat singulier sous les remparts d'une ville"  le peintre passa du clair au foncé, de la terre à l'eau.

    On voit la différence avec" la toilette d'Esther" des débuts !

    "L'Orientalisme"  une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    Alexandre-Gabriel Decamps voyagea en Asie Mineure. Il sut saisir à merveille la vie quotidienne des Turcs, son pittoresque, le calme de ses habitants .

    Decamps s'intéressa au peuple avec beaucoup de réalité, les couleurs douces qu'il utilisa furent à contre-pied de celles de Delacroix et de  Chassériau. C'est un des plus grands orientalistes français nous dit Marlène Gossmann.

    "Enfants turcs près d'une fontaine":

    "L'Orientalisme"  une conférence de Marlène Gossman pour l'ACC

    "Fumeur turc dans son atelier" :

    "L'Orientalisme"  une conférence de Marlène Gossman pour l'ACC

    "Laissez les garçons turcs hors de l'école" :

    "L'Orientalisme"  une conférence de Marlène Gossman pour l'ACC

    Eugène Fromentin fit partie de la seconde génération de voyageurs qui peignirent les pays du Maghreb. Il alla régulièrement en Algérie à partir de 1846, et représenta les moeurs des habitants du pays, le climat caractérisé par une chaleur écrasante. Dans cette peinture "Une rue d'El Aghouat", on ressent cette chaleur, on voit les charognards tourner autour du village. Le contraste est magnifique entre la partie brûlante et la partie froide du tableau.

    "L'Orientalisme"  une conférence de Marlène Gossman pour l'ACC

    Ici une très belle "Chasse au faucon en Algérie, la curée".

    "L'Orientalisme"  une conférence de Marlène Gossman pour l'ACC

    Gustave Guillaumet ne put se rendre en Italie à la Villa Médicis, mais par un concours de circonstance fortuit, il s'embarqua pour Alger avec un camarade. Ebloui par la beauté du pays qu'il découvrit, par sa lumière, il peignit les habitants, comme ici " La Seguia, près de Biskra" :

    "L'Orientalisme"  une conférence de Marlène Gossman pour l'ACC

    Il  représenta  la vie des hommes et des femmes simples, avec réalisme, comme ici  "Les tisseuses à Bou-Saada" :

    "L'Orientalisme"  une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    Mais Gustave Guillaumet fut surtout séduit par les régions du sud, le Sahara, où il nous montre ici "La prière du soir au Sahara", au déclin du jour. Ses couchers de soleil sont admirables.

    "L'Orientalisme"  une conférence de Marlène Gossmann pour l'ACC

    Le travail de Guillaumet est subtil, remarquable, avec une grande économie de moyens. "Le Sahara" qu'il peint ci-dessous est intemporel. Est-ce un mirage, une oasis, une caravane qui est représenté à l'horizon du désert ? nul ne peut le dire...

    "L'Orientalisme"  une conférence de Marlène Gossman pour l'ACC

    La facilité pour se rendre dans les pays du Maghreb, du Moyen-Orient, fit décliner l'intérêt pour "l'orientalisme", qui disparut progressivement à la fin du XIXème siècle. Un renouveau apparut furtivement au XXème siècle avec Majorelle, Klee , Kandinsky.

    Hélas tous ces artistes, et l'orientalisme, sont un peu oubliés aujourd'hui, c'est bien dommage.

    Heureusement Marlène Gossmann les a fait revivre pour nous. Elle fut très applaudie par le public venu nombreux, merci à elle pour sa très grande érudition picturale qu'elle sait magnifiquement partager.

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  •  Vous souvenez vous de la liste des sept merveilles du monde ? A ma grande honte, j'avoue que je ne me souvenais pas de toutes...il ne me revenait à l'esprit que les Pyramides d'Egypte, le phare d'Alexandrie, les jardins suspendus de Babylone et le colosse de Rhodes... il m'en manquait trois...

    Et en plus je ne connaissais pas leur histoire !

    Heureusement la conférence passionnante que nous a donnée Jean-François Gallice, sous l'égide de l'Association Culturelle châtillonnaise, a remis les choses en place pour notre plus grand plaisir.

    "Les sept merveilles du monde", une conférence de Jean-François Gallice pour l'ACC...

    Jean-François Gallice a fait des recherches approfondies sur les sept Merveilles du Monde, et pour que sa conférence soit superbement illustrée, il a fait appel à son ami Robert Fries .

    Un autre de ses amis, Michel Diey a reproduit sa conférence sur papier, un exemplaire a été remis à chacun des auditeurs, c'est ce texte que je vais reproduire ci-après.

    "Les sept merveilles du monde", une conférence de Jean-François Gallice pour l'ACC...

    Ecoutons donc Jean-François Gallice....

    "Les sept merveilles du monde", une conférence de Jean-François Gallice pour l'ACC...

    Des sept merveilles du Monde, il ne reste malheureusement que les pyramides d'Egypte..

    Hérodote, le père de l'Histoire , né en 484 avant J.C. à Halicarnasse  fut impressionné par les pyramides d'Egypte et par Babylone.

    Puis vinrent Philippe et Alexandre de Macédoine qui par leurs conquêtes permirent au monde grec de connaître et faire des comparaisons avec les sites du bassin de la Méditerranée, le temple d'Artémis à Ephèse, le Zeus Olympien,le Mausolée d'Halicarnasse.

    Il n'y a que trente années qui séparent la construction du phare d'Alexandrie de la destruction du colosse de Rhodes.

    C'est Calimaque de Cyrène(350-240 avant J.C.) qui remplissait d'importantes fonctions à la bibliothèque d'Alexandrie en Egypte, qui écrivit "une collection de merveilles dans les pays du monde entier".

    160 ans après, Antipater, poète grec de Sidon, écrit un poème, chant d'admiration à l'égard des Chefs d'œuvre de l'Humanité.

    En dehors des deux plus anciennes Merveilles, les Pyramides et Babylone, les autres font partie du bassin méditerranéen et quoique Mare Nostrum des Romains, il n'y a pas de Merveilles romaines.

    Le colosse de Rhodes et le phare d'Alexandrie ont les pieds dans l'eau,le temple d'Artémis à Ephèse comme le Mausolée sont des ports.

    Les dates vont de -300 à -437 avant J.C.,  donc une période relativement courte. On pourrait s'étonner que les hommes de la Renaissance n'y aient pas inclus quelque édifice célébrant l'habileté technique des Romains, mais sans doute les savants avaient-ils pris conscience que l'idée même des sept Merveilles était bien antérieure à l'avènement de l'Empire Romain et tenaient-ils à rester fidèles à son principe.

    "Les sept merveilles du monde", une conférence de Jean-François Gallice pour l'ACC...

    Où sont les sept Merveilles du Monde ? (photo cliquable) :

    "Les sept merveilles du monde", une conférence de Jean-François Gallice pour l'ACC...

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    Les Pyramides d'Egypte

    Il y avait plus de 60 pyramides au début de la IIIème dynastie, notamment la pyramide à degrés du roi Djoser à Saqqarah, mais la grande pyramide de Giseh était la plus connue.

     Giseh fut  construite vers 2560 avant J.C., sous le second pharaon de la IVème dynastie, Khéops

    Il choisit pour son tombeau un nouveau site près du désert lybien, choix que reprirent deux de ses grands successeurs de la IVème dynastie Khephren et Mykerinos.

    Il y a eu pour cette construction deux problèmes très importants : le nivellement et l’orientation.Pour la construction ni poulies, ni palans mais des rouleaux et leviers. La théorie de la rampe externe de Lauer exigeait un kilomètre de développement et la hauteur de Saint Paul de Londres. Jusqu’au 9ème siècle ce fut le monument le plus haut du monde.

    Hauteur : 145,75m, les côtés 229m2, une aire de 5,37 ha, blocs de pierre utilisés : 2millions300 000, de poids variant de 2 à 15 tonnes.

    Selon Hérodote il a fallu 10 ans pour construire la chaussée, 20 ans pour la pyramide. 

    Entre 100 000 et 360 000 hommes furent nécessaires pour la construire.

    En 1954, un égyptien découvrit 41 dalles de calcaire de Tura solidement jointes. Cet ouvrage fermait une fosse de 30 mètres, à l’intérieur de laquelle se trouvait une barque en bois faite de 1274 pièces de bois sans un seul clou métallique : ces barques accompagnaient le pharaon dans l’autre monde. On les appelle « nefs funéraires » ou « barques solaires », les unes à rames, d’autres à voiles.

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    Les jardins suspendus de Babylone :

    Ces fameux jardins ont-ils existé ? Ce n’est pas sûr.

    Babylone était la capitale d’une ancienne contrée sur les rives de l’Euphrate, actuellement en Irak. Nabuchodonosor II, (604,562 avant J.C.) provoqua l’effondrement du royaume de Juda et de son roi Joachin. Il emmena tous les juifs à Babylone en -586, et détruisit le temple de Jérusalem. C’est l’époque de Daniel dans la fosse aux lions,  et aussi du festin de Balthasar où furent inscrits sur les murs : « Mane-Thecel, Phares : tu as été pesé,tu as paru trop léger, ton royaume sera partagé » ce qui fut l’œuvre de Cyrus qui, non seulement régna, mais permit aux Juifs de regagner leur terre.

    Bérose, contemporain d’Alexandre, dit dans son livre « Babyloniaca » : « Dans cette résidence royale, il (Nabuchodonosor) fit élever de hautes terrasses de pierre, puis il y planta des arbres, parce que sa femme, élevée dans le pays mède, avait le goût des sites montagneux »

    Il y eut d’autres jardins royaux en Mésopotamie : Sennachérib assyrien à Ninive, Assurbanipal à Ninive.

    La Ziggourat est l’emblème de la civilisation mésopotamienne, Hérodote la décrit comme une tour à degrés, faite de briques . Des historiens assimilaient celle de Babylone à la tour de Babel.

    En dehors des jardins, Babylone était un exemple de magnificence et d’ordre : rues parallèles et perpendiculaires au fleuve, neuf portes ouvraient l’accès à la ville, la plus connue étant la porte d’Ishtar qui vit passer Nabuchodonosor, Darius et Alexandre . Ce dernier mourut d’ailleurs à Babylone, pleurant la mort de son ami et confident Hephaestion.

    En face des doutes sur les jardins on peut avancer les arguments de Koldewey :

    -Usage de la pierre , très peu utilisé ailleurs

    -Murs d’une épaisseur inhabituelle

    -Présence d’un puits de conception originale

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    La statue de Zeus à Olympie

    La région méridionale de Grèce s’appelle le Péloponèse, où se trouve l’île de Pelops qui est à l’origine des Jeux Olympiques

    Pisa avait pour roi Oenomaos. Un oracle avait prédit qu’il mourrait de la main de son gendre. Le roi redoutait que l’âge du mariage de sa fille arrive. Il imposa une course de chars aux 13 prétendants, tous furent sacrifiés. Mais un quatorzième, le jeune Pelops fit se rompre le char du roi qui mourut. Pelops épousa Hippodamie et monta sur le trône de Pisa. Hippodamie, cruelle fille, avait remplacé l’essieu du char de son père par une baguette de cire….

    Les Grecs construisirent des temples à leurs dieux, le plus splendide d’entre eux fut le temple de Zeus, bâti par Libon, architecte d’une ville voisine, Elis. L’architecture rappelait celle du Parthénon,en ordre dorique. Le temple n’était pas destiné à abriter les fidèles, les sacrifices se faisant sur le grand autel de Zeus, à l’extérieur du sanctuaire, ainsi le sacrifice de cent bœufs marquait le milieu de la période des Jeux.

    Les prêtres voulurent une statue digne de représenter le Roi des Dieux, ils choisirent Phidias, citoyen athénien, qui avait fait deux statues d’Athéna pour le Parthénon. Il avait inventé une technique permettant de faire des statues chryséléphantines colossales : une structure en bois était dressée, puis de minces plaques d’ivoire étaient taillées et sculptées puis adaptées. On faisait de même pour les moules de feuilles d’or que l’on plaquait sur la forme de bois.

    Au 2ème siècle avant J.C., un satiriste ironisa sur le fait que l’intérieur de la statue de Zeus était infesté de souris !

    Strabon insista sur sa forme colossale. Callimaque donne les mesures : socle 6,65m de large, profondeur de 10m, et plus de 1m de haut. La statue elle-même mesurait 13mètres de hauteur.

    Pausanias, deux siècles après J.C., décrit les peintures de Panaenos, frère de Phidias, peintre des cloisons qui protégeaient le trône . Il y avait  neuf thèmes : le mariage de Pirithoos, roi des Lapithes où furent invités les centaures qui voulurent saisir les femmes, les épisodes de la vie d’Hippodamie, les travaux d’Hercule, les batailles de Salamine et de Marathon.

    La statue achevée Phidias pria Zeus de manifester s’il trouvait la statue à son gré : aussitôt la foudre frappa le sol !.

    La statue était entretenue par des polisseurs qui lui jetaient de l’huile.

    Caligula voulait ramener la statue à Rome, mais elle émit un rire qui fit effondrer les échafaudages. Elle alla orner un palais à Constantinople, jusqu’à un incendie meurtrier en 462.

    L’atelier de Phidias fut plus tard transformé en église Chrétienne.

    (Robert Fries fait remarquer que le sculpteur de la statue d'Abraham Lincoln à Washington , a été sans doute inspiré par la satue de  Zeus à Olympie !)

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    Le mausolée d’Halicarnasse

    Ce tombeau monumental (355 avant J.C.) fut celui de Mausole, roi de Carie, Satrape du grand roi de Perse, qui épousa sa sœur Artémise.

    L’ancienne Halicarnasse ( d’après Hérodote) est la moderne Bodrum, au sud ouest de la Turquie. Il ne reste rien de ce célèbre mausolée. En effet des éléments sculptés des blocs de pierre furent réutilisés par les Hospitaliers de Saint Jean pour la construction de leur château. Pour Pline, quatre célèbres sculpteurs grecs : Scopas, Bryaxis, Timothée et Léocharès furent chargés de la décoration des faces. Mais Pythis fut l’auteur du quadrige du sommet, qui est vraisemblablement le Pythéos de Vitruve qui inspira Pline.

    Descriptif du mausolée: hauteur 44,80m, un important soubassement à trois étages, ensuite une colonnade de 36 colonnes d’ordre ionique, une rangée de lions au dessus supportant un toit pyramidal à degrés (24) sur lequel se dressait un char d’apparat à quatre chevaux dominé par un homme, peut-être Mausole en dieu . Vitruve cite la présence de Praxitèle.

    La taille des sculptures augmente depuis le soubassement jusqu’au sommet. Les pzersonnages de grande taille, situés entre les colonnades étaient Mausole, Artémise et la dynastie régnante de Carie. Les plus petites scènes du soubassement représentaient des batailles entre guerriers grecs et perses.

    Au XIIIème siècle un tremblement de terre fit tomber la partie supérieure, toit et colonnades, mais c’est au XVème siècle qu’il fut détruit, en 1494 par les Hospitaliers Chevaliers de Saint Jean, le démantèlement dura 28 ans, jusqu’en 1522 où presque toutes les pierres avaient été réutilisées.

    Un récit remarquable fut fait par un français, Claude Guichard vers 1520, fut confirmé par les fouilles du danois Jeppesen (1966-1977) et préalablement par celles de Charles Newton (1856-1858) qui emporta de nombreuses sculptures au British Museum

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    Le temple d’Artémis, ou de Diane, à Ephèse

    En 1790, Gibbon, dans son « histoire du déclin et de la chute de l’Empire Romain » rappelle la destruction par les Ostrogoths du Temple d’Artémis à Ephèse en 262 après J.C. Pour lui « les arts de la Grèce  et les richesses de l’Asie avaient contribué à la construction de ce monument sacré et magnifique…les Perses, les Macédoniens et les Romains en avaient tour à tour révéré la sainteté et augmenté la magnificence »

    Il n’y a pas encore eu de fouilles conséquentes, seul Wood en 1860, pendant sept ans, parallèlement à Schliemann à Troie en 1870, puis plus tard Bammer ont extrait des merveilles du sol.

    Pline l’Ancien décrit l’impressionnante architecture du temple et ses dimensions exceptionnelles :

    Largeur :78,5m, longueur 131m, 127 colonnes surmontées d’exquis chapiteaux d’ordre ionique, protégeant les fûts des colonnes et supportant l’entablement en marbre.

     Depuis des temps reculés Artémis attirait fidèles et visiteurs. C’est Crésus, dernier roi de Lydie qui avait contribué à la construction du temple.

    Ce temple fut incendié par Erostrate qui par ce geste pensait rendre son nom éternel. Selon Plutarque , la nuit de l’incendie , le 21 juillet 356, naissait Alexandre le Grand.

    Le droit d’asile traditionnel profita aux Amazones . Marc Antoine força le grand prêtre à faire sortir du temple la sœur de Cléopâtre, Arsinoé pour la tuer, s’assurant pour lui et Cléopâtre le trône d’Egypte.

    Héraclite, né en 550 à Ephèse, séjourna dans l’ensemble sacré. Praxitèle, le célèbre sculpteur y réalisa des statues.

    Saint Paul fut indigné du luxe et de la débauche du lieu et se fit huer !

    Saint Jean eut un meilleur accueil, sans convertir les Ephésiens, il accompagna la Vierge à Ephèse où elle mourut.

    Artémis, divinité épiphane apparaissait à ses admirateurs par une « fenêtre d’apparition ».

    Comme Cybèle, aussi épiphane, déesse phrygienne qui était une déesse mère, ainsi Artémis s’éloignait du mythe de la Diane chasseresse grecque pour être , elle aussi une déesse mère, d’où sa représentation avec des seins multiples, sous forme de dattes, glands, aubergines. La statue arborant ses attributs est au musée national de Naples.

    "Les sept merveilles du monde", une conférence de Jean-François Gallice pour l'ACC...

    "Les sept merveilles du monde", une conférence de Jean-François Gallice pour l'ACC...

    Le colosse de Rhodes

     Rhodes est une île au sud ouest de l’Asie Mineure, au croisement de plusieurs routes maritimes, elle eut cinq ports et 85 000 habitants. En 373 avant J.C., Rhodes participa à la seconde confédération maritime fondée par Athènes, elle combattit aux côtés des Perses, mais fut vite obligée de se rallier à Alexandre le Grand.

    A sa mort, les généraux diadoques se partagèrent son empire

     Rhodes se rangea du côté  de Ptolémée d’Egypte, contre Antigone, satrape de Phrygie qui devint roi de Macédoine, fondateur de la dynastie Antigonide. Rhodes lui refusa de combattre Ptolémée, aussi la ville fut assiégée par le fils d’Antigone, Démétrios 1er pliocète, siège qui dura un an, mais que finalement, malgré d’énormes moyens, Démétrios fit cesser.

    Ainsi les rhodiens cédèrent toutes les machines de guerre pour ériger une statue colossale en bronze représentant Hélios, le dieu du Soleil.

    Ils choisirent comme sculpteur Charlès de Lindos, élève du célèbre sculpteur Lysippe, entre 294 et 282 avant J.C.

    D’après Strabon , Pline l’Ancien et Philon de Bysance la statue avait une hauteur de 33 mètres.

    Pline décrit la statue et cite le tremblement de terre qui l’abattit, Strabon précise que le séisme la brisa à hauteur des genoux, les rhodiens ne la relevèrent pas.

    Gabriel, le grand spécialiste a réalisé une reconstitution : un jeune homme nu, debout, raide, jambes serrées, flambeau d’une main, lance de l’autre.

    Seule la statue de la liberté de Bartholdi, qui s’est inspiré du Colosse  de Rhodes, est aussi grande.

    Philon de Byzance prétend que la statue nécessita tant de bronze qu’on avait asséché toutes les mines .

    La face cachée du travail était plus importante que la partie visible, elle était composée d’une structure de fer et de blocs de pierre. La base était en marbre blanc

    La légende selon laquelle la statue enjambait le port est erronée, l’écartement des jambes aurait été de 400 mètres !! Une autre erreur est celle de croire que le flambeau servait de phare.

    L’effondrement eut lieu en 226 avant J.C., la statue se cassa au niveau des genoux.

    Les arabes, en 654 emportèrent les débris du colosse à un juif d’ Emèse, il fallut pour les transporter une caravane de 900 chameaux ….

    "Les sept merveilles du monde", une conférence de Jean-François Gallice pour l'ACC...

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    Le phare d’Alexandrie

    Il tient son nom de l’île de Pharos sur laquelle il fut construit, face au port d’Alexandrie.

    Le terme devint un terme générique. L’origine du mot prête à une histoire : Ménélas, revenant de Troie avec la belle Hélène, passa par là. Croisant un vieil homme , il lui demanda «  quelle île est-ce donc ? », il lui répondit « l’île du pharaon », Ménélas , ayant mal entendu, répéta : Pharos, oui dit le vieil homme.

    En 332 avant J.C., Alexandre le Grand libéra l’Egypte de l’empire perse de l’époque, du dernier pharaon Néctanébo II de la XXXème dynastie. A l’époque on ne connaissait l’île de Pharos que comme étant la demeure du dieu marin Protée.

     Alexandre, impressionné par le lieu, ordonna la construction d’une nouvelle ville qui porta son nom : Alexandrie. Le plan de la ville, un damier aux rues perpendiculaires,  fut dessiné par l’architecte Déinocratès de Rhodes. L’ensemble formait une rade naturelle qu’Homère semblait connaître puisqu’il la décrit dans l’Odyssée et Strabon en fait la description.

    L’architecture du phare et la date précise de sa construction restent des questions controversées. En principe ce fut sous le règne de Ptolémée I Soter (305-282 avant J.C.) ami d’enfance d’Alexandre , un des diadoques. A la mort d’Alexandre , à Babylone, il déroba sa dépouille qu’il fit enterrer dans le grandiose mausolée du Sêma.

    Le bâtiment fut commencé en 297 avant J.C. sous Ptolémée I  Soter et achevé sous Ptolémée II Philadelphe, mais payé par Sostrate de Cnide.

    On ignore le nom de l’architecte. Pline précise qu’il coûta 800 talents (soit 2 milliards de francs 1989).

    La lumière provenait d’un immense feu à sa base, reflétée au sommet grâce à des miroirs. Mais quelle source d’énergie utilisait-on ?? essence, bois, charbon, bouse séchée ?  Il y avait peu de navigation la nuit, mais, pour Epiphane, on voyait son feu à 55 kms…

    L’édifice avait trois niveaux : 60 m pour le premier étage (l’entrée du phare est très haut), 30 mètres pour le deuxième, et 15 mètres jusqu’à la pointe du trident, au total 107 mètres.

    Les monnaies romaines donnent une bonne référence.

    De source arabe, des tremblements de terre en 956 après J.C., puis en 1303 et 1323 eurent raison de lui. Un voyageur en 1326, Ibn Battula, trouva le bâtiment en ruine et en 1349 il était en grand délabrement.

    "Les sept merveilles du monde", une conférence de Jean-François Gallice pour l'ACC...

    "Les sept merveilles du monde", une conférence de Jean-François Gallice pour l'ACC...

    Après cette conférence passionnante, Madame Simon, Présidente de l'ACC, annonça, pour l'année qui débute, encore 8 conférences, tout aussi intéressantes. Il est encore temps de se procurer une carte d'abonnement qui donne droit à des tarifs réduits.

    voir la liste de toutes les conférences ici :

    http://www.christaldesaintmarc.com/programme-des-conferences-de-l-association-culturelle-chatillonnaise-d-a49676492

    "Les sept merveilles du monde", une conférence de Jean-François Gallice pour l'ACC...

    La prochaine conférence sera celle de Robert Fries sur "la Reine Victoria et le temps des Victoriens"

    Lundi 21 janvier à 14h30, salle Louis Pascal du Lycée Désiré Nisard.

    Il vous y attend très nombreux !

     (Des commentaires sur le thème de l'article seront les bienvenus, ils me montreront que ce blog vous intéresse et ils me donneront envie de continuer à  l'alimenter .

    Merci.)                                      


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