En se promenant dans les vieilles rues de Châteauneuf en Auxois, les adhérents de l'Association Culturelle Châtillonnaise ont eu la surprise de voir l'église du village ouverte, ce qui, hélas, est de moins en moins le cas.

L'église de Châteauneuf est sous le double vocable de saint Philippe et de saint Jacques, elle date de la fin du XVème siècle.

Le portail d'entrée à accolades était surmonté, avant la Révolution, de deux statues  dont il ne reste que les piédestaux ornés chacun d'un écu porteur des attributs de la crucifixion : à gauche une paire de tenailles et un marteau, à droite une couronne d'épines et trois clous.

L'église est en forme de croix, orientée à l'est avec une seule nef et deux chapelles de chaque côté du transept.

Sur les murs blancs de la nef on remarque des croix de consécration, mais aussi des taches noires qui sont les restes d'un litre funéraire.

Les fonts baptismaux sont en pierre blanche de Bourgogne, et comme le bénitier, ils datent du XVIème siècle .

Deux statues en bois du XVIème siècle se trouvent de chaque côté du  choeur, ce sont :

Saint Philippe le Galiléen au livre ouvert.

Saint Jacques le Majeur, au livre fermé.

Les murs du choeur sont peints :

 L'autel principal en bois sculpté est l'oeuvre de l'ébéniste dijonnais Schanosky.

Les vitraux représentent de chaque côté du Christ, les deux saints patrons de l'église.

La chapelle de saint Joseph, au nord date elle aussi du XVème siècle. Elle renferme deux très belles statues :

Une Vierge à l'Enfant appelée Vierge à l'oiseau

Un saint Jean-Baptiste en pierre peinte, oeuvre de Guillaume le Moiturier, élève de Claus Sluter.

La chapelle de la Vierge, au sud, contenait une très belle statue en buis  qui a été malheureusement volée.

Le Christ en Croix date aussi du XVème siècle.

Dans une vitrine près de l'entrée on remarque ...un fouet.

A Noël, les habitants des hameaux se joignaient aux habitants du bourg pour assister à la messe de Minuit. Ils étaient accompagnés de leur famille, de leurs commis et de leurs chiens. Ces derniers avaient la charge d'éloigner les loups qui pullulaient dans la région très boisée.

A l'entrée de l'église, le marguiller montait la garde, armé d'un solide fouet dont la lanière noueuse interdisait l'entrée du Saint Lieu aux chiens, et sifflant au dessus de leurs oreilles apaisait leur tapage pendant l'office.

A noter que depuis plus d'un demi-siècle, une crèche vivante se tient dans la chapelle nord pendant la messe de minuit. Elle reproduit le tableau de "la Nativité" du peintre flamand Robert Campin dont l'original se trouve au Musée des Beaux Arts de Dijon.