• L'histoire de l'ermitage du Val de Seine par Dominique Masson (seconde partie)

    L’ERMITAGE DU VAL DE SEINE

    LES BATIMENTS ET LE CULTE A NOTRE DAME

     Logement des ermites et chapelle se trouvent sous le même toit. Un petit clocher surmontait autrefois l’ensemble. Le logement des ermites se composait autrefois de deux petites cellules et de trois chambres. Une porte fait communiquer leur logement avec la chapelle.

    L'histoire de l'ermitage du Val de Seine par Dominque Masson (seconde partie)

    Extérieurement, la façade de la chapelle est aujourd’hui surmontée d’une petite croix en pierre. En dessous une cloche a été installée lors de la reprise du pèlerinage, en 1922.

    La chapelle est éclairée en façade par un œil de bœuf et une fenêtre surmontant la porte et deux fenêtres de chaque côté, en plein cintre. La porte elle-même est entourée d’un décor dorique, avec pilastres cannelés ; sur le linteau est gravée la date de 1633. Non loin se dresse une croix et la dalle funéraire de Jehan le Grant, décédé le 8 septembre 1478, provenant de l’église paroissiale et installée sur quatre piliers en pierre.

    L'histoire de l'ermitage du Val de Seine par Dominique Masson (seconde partie)

    Intérieurement, l’autel en pierre était autrefois recouvert d’une enveloppe en bois ayant la forme d’un autel-tombeau. Le retable était constitué d’un tableau représentant l’Annonciation, encadré de colonnes doriques et surmonté d’un fronton. L’ensemble est daté de la deuxième moitié du XVIIe siècle. Si tout ce qui était en bois a disparu, le tableau, grâce aux dirigeantes de l’Association Baigneux-Archives, a pu être restauré. Un fronton surmontait le retable, encadrant une niche dans laquelle se trouvait la petite statue miraculeuse de Notre Dame du Val de Seine. De 49 cm de haut, la statue, représentant la Vierge portant l’Enfant Jésus, peut dater du XVIe siècle. L’autel était encadré par deux statues en pierre et plusieurs autres ornaient les murs, mais plusieurs ont été volées en 1979.

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    On venait et on vient aujourd’hui fréquenter l’ermitage aux jours concernant le culte de la Vierge, mais les dates de fréquentation ont changé.

    L'histoire de l'ermitage du Val de Seine par Dominique Masson (seconde partie)

    Aujourd’hui, la procession a lieu le 15 août, jour de l’Assomption ; il en était de même avant la Révolution. Lors de la renaissance du pèlerinage, en 1922, le pèlerinage avait été fixé  au jour de la Nativité de la Vierge ou dans son Octave. Le guide du pèlerin, édité en 1922 et réédité en 1937, comprend l’office pour la Nativité, le 8 septembre, mais également celui pour la Visitation, le 2 juillet. Si les débuts  furent modestes : quelques prêtres du voisinage, quelques groupes de fidèles venus des paroisses environnantes, le pèlerinage réunissait quinze ans plus tard  30 ecclésiastiques et 1000 à 1200 pèlerins.

    L'histoire de l'ermitage du Val de Seine par Dominique Masson (seconde partie)

    Mais les plus grandes réunions avaient lieu, avant la Révolution, le lundi de Pâques ; par exemple, le lundi de Pâques 1732, il y eut à l’ermitage plus de 3000 personnes. Car le lundi de Pâques était le lendemain de l’anniversaire de la Résurrection de Jésus-Christ, date intentionnelle pour honorer le privilège de Notre-Dame de ressusciter les enfants morts sans baptême (une statuette du Christ ressuscité était placé autrefois au-dessus de la statue de Notre-Dame). Selon la croyance populaire, le répit est, chez un enfant mort-né, un retour temporaire à la vie le temps de lui conférer le baptême avant la mort définitive. Ayant été baptisé, l’enfant pourra de ce fait entrer en paradis au lieu d’errer éternellement dans les limbes où il serait privé de la vision de Dieu. Le répit n’est possible qu’en certains sanctuaires, le plus souvent consacrés à la Vierge dont l’intercession est nécessaire pour obtenir un miracle. Il a été comptabilisé en France 277 sanctuaires de ce genre, dont quatre en Côte d’Or, mais pas le Val de Seine : dans l’église Saint-Rémy de Recey-sur-Ource, l’autel de Notre-Dame du Carmel ; à Notre-Dame de la Roche d’Hy à Massingy-les-Vitteaux ; à Notre-Dame du Chemin à Ladoix-Serrigny et à la chapelle Notre-Dame dans la cathédrale Saint-Bénigne de Dijon. On a conservé des procès-verbaux de résurrection d’enfants morts sans baptême en 1692 et 1694 et le curé de Baigneux à cette époque,  Didier Cresson, disait que  des faits semblables se produisaient journellement à l’ermitage par l’intervention de Notre-Dame du Val-de-Seine. C’est peut-être pour cette raison que le pape Urbain II accorda, en 1640, des indulgences spéciales.

    L'histoire de l'ermitage du Val de Seine par Dominique Masson (seconde partie)

     (Dominique Masson)

      (photos : D.Masson ; cartes postales : collection Jean Millot)

    Un grand merci à Dominique Masson pour nous avoir confié l'histoire passionnante de ce lieu peu connu de notre patrimoine


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