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Par Christaldesaintmarc le 25 Novembre 2009 à 06:30Les Amis du Musée avaient convié les Châtillonnais, Vendredi 20 Novembre, à venir assister à une conférence sur la métallurgie en pays Châtillonnais, au 19ème siècle.
Cette conférence a eu lieu dans la nouvelle salle de notre beau Musée du Châtillonnais,consacrée à ce genre de manifestations..
Une salle de 60 places,mais qui a paru fort exiguë tant le public est venu nombreux !
Monsieur Coudrot,Conservateur,s'est réjoui de cette affluence..
Il nous présenta le conférencier,Monsieur Serge Benoît,Maître de Conférences et Enseignant chercheur à l'Université d'Evry-Val-d'Essonne..
Monsieur Serge Benoît a subjugué son auditoire par ses immenses connaissances sur la métallurgie en général,mais surtout sur celle de notre Châtillonnais..
Sans s'arrêter,pendant plus de deux heures, il nous a conté l'histoire métallurgique de notre belle région,et avec quelle compétence !.
Il nous a appris que le fer était déjà connu chez nous au temps de la dame de Vix ,il était bien sûr utilisé à Vertillium.(.il faut voir tous les objets confectionnés en fer dans la salle de notre Musée du Châtillonnais, consacrée à cette ville , qui disparut brûlée par les Barbares)
Un détail étonnant:savez vous que les cathédrales Françaises ne sont pas faites que de pierre,mais aussi de fer ?
Sans le soutien de ce métal ,elles n'auraient jamais pu tenir aussi longtemps debout ...
A l'aide de son rétro-projecteur Serge Benoît nous montra où se trouvaient les mines de fer Châtillonnaises,les hauts-fourneaux,les forges,il nous exposa la longue histoire de la métallurgie dans notre coin de Bourgogne...
On peut encore voir certains hauts-fourneaux Châtillonnais,certaines forges,mais cela fera l'objet d'un chapitre spécial.
Il y a tellement à dire ,d'après des notes prises en écoutant l'exposé de Monsieur Benoît ,qu'il me faut le temps de la réflexion et de la rédaction !
Tellement passionné par son sujet,Serge Benoît ne s'est même pas arrêté pour boire un verre d'eau..Il nous a fait sa conférence sans lire aucune note,quel extraordinaire conférencier !
En plus des rétro-projections très parlantes, Monsieur Benoît nous présenta une animation magnifique de ce qu'était le haut-fourneau de Marcenay en action , au 19ème siècle...
Et Serge Benoît,à la fin de son exposé si riche,répondit aux questions du public..
Bien sûr, il fut applaudi comme il se doit,tous les auditeurs présents ne tarissaient pas d'éloges à la sortie ,sur cette conférence si passionnante et sur le conférencier hors pair !
Dans les prochains articles, je vous parlerai de ce qui reste de toute cette sidérurgie Châtillonnaise,en m'appuyant, bien sûr , sur les recherches de monsieur Serge Benoît.
2 commentaires -
Par Christaldesaintmarc le 2 Décembre 2009 à 06:30
La partie centrale et essentielle d'une forge était le haut fourneau qui avait un aspect particulièrement monumental au XVIIIème siècle. Au cours du temps, il avait fait l’objet de constantes recherches des métallurgistes qui tentaient d’en assurer la robustesse et d’en augmenter la longévité. À cette époque, il était conçu pour fonctionner plusieurs jours sans s’arrêter et il restait en état de marche des mois, voire des années.
Au sommet de l’édifice se trouvait une ouverture, qu’on appelait le gueulard, par lequel les ouvriers, en se relayant, déchargeaient le charbon de bois et le minerai de fer qu’ils transportaient dans des paniers en osier. Sur les deux côtés du haut fourneau étaient placés deux soufflets hydrauliques qui avaient pour fonction de diminuer la teneur en carbone du minerai. Lorsqu’une quantité suffisante de métal en fusion était disponible, ce qu’il était possible de voir par une petite fenêtre au pied du haut fourneau (la renardière), un ouvrier laissait s’écouler la fonte dans une rainure tracée à même le sol, nommée creuset.
(source Wikipédia)
Le haut fourneau de Marcenay, près de Châtillon sur Seine , a été construit en 1742 au bord d'un lac artificiel, qui est le plus grand plan d'eau du Châtillonnais,parfaitement rénové il illustre bien le texte qui précède.
La fonte produite par ce haut fourneau était affinée ensuite dans les différentes forges du Châtillonnais (Grancey,Villotte,Champigny puis Sainte Colombe à partir de 1830)
Ce haut fourneau fabriquait jusqu'à 425 tonnes de fonte en 1778, il était le plus puissant de Bourgogne à la fin de l'ancien Régime.Ce haut fourneau fonctionnait au charbon de bois,le bois étant très abondant dans notre région.
La déforestation ,liée à la confection du charbon de bois ,n'existait d'ailleurs pas nous a confié Serge Benoît lors de sa conférence sur la sidérurgie,les arbres étant replantés régulièrement,ce qui a nous a permis de conserver notre forêt Châtillonnaise,une des plus belles de France..
Le haut fourneau de Marcenay bénéficiait également de la présence d'un abondant gisement de minerai de fer situé dans son voisinage.Il fonctionnait avec une roue hydraulique,on voit encore le canal d'arrivée de l'eau..
Le haut fourneau de Marcenay a été éteint définitivement en 1866,lorsque la houille a supplanté le charbon de bois..
Il est tombé progressivement en ruines,il a heureusement été restauré par le SIVOM du Lac de Marcenay.
Des maisons ouvrières,du bâtiment de la fenderie qui lui avait été adjointe au 18ème siècle et supprimée pendant la révolution,il ne reste rien.
Néanmoins un bâtiment a été préservé,celui de la halle à charbon..(devenue la "Maison du Terroir")A la gauche de la halle à charbon, on voit le logement du fondeur..
A gauche du haut fourneau on voit encore les bassins où l'on lavait le minerai avant de le mettre dans le haut fourneau..
un coup d'oeil à l'intérieur du haut fourneau..
Au pied du haut fourneau on a laissé des morceaux de fonte....
A proximité ,un panneau explicatif très clair nous explique le fonctionnement du haut fourneau,j'en ai fait quelques photographies..
En grisé: les bâtiments disparus
A-Tour du haut fourneau
B-hallette de coulée
C-Halle de la soufflerie
D-Bâtiment de la fenderie
E-Habitations ouvrières
F-Halle à charbon
G-Logement du fondeur
H-Emplacement des installations de lavage du minerai de fer
I-Canal d'amenée de la roue hydraulique
Et pour finir, un joli dessin qui ornait autrefois la carte du restaurant situé au bord du lac..
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Par Christaldesaintmarc le 22 Décembre 2009 à 06:30
A quelques kilomètres de Châtillon sur Seine,on peut admirer un ancien haut-fourneau datant de 1829,celui d'Ampilly le Sec.
C'est un des derniers témoins de la sidérurgie en Châtillonnais.
Ce haut fourneau a été construit en 1829, à la suite du rachat par la famille Cousturier, de l' ancien établissement qui occupait alors les parcelles 89 à 91.( Pierre de fondation dans la halle de coulée). Il est construit à l' emplacement de la retenue d' eau de l' ancien établissement. Après la famille Cousturier, il fut exploité par la société Bougueret et Compagnie qui deviendra la Société des Forges de Châtillon et Commentry.
Ce haut fourneau produisait en moyenne 1000 tonnes de fonte par an avec du minerai provenant d'Etrochey et de Poinçon les Larrey.
Il était alimenté au charbon de bois,provenant de la forêt voisine de Châtillon sur Seine.
Voici ce que l'on voit en arrivant sur le site:Si l'on s'approche on peut voir le haut fourneau,,bien restauré par le SIVOM de Châtillon sur Seine,et d'ailleurs inscrit à l'inventaire des Monuments historiques..
Ce haut fourneau est construit en contrebas d' un talus sur lequel est établie la halle de charbon et à minerais d' où l' on accédait directement à la bune pour le chargement du gueulard .Cette bune est entourée d' un mur et couverte d' un toit à deux pans et croupe d' où émerge la cheminée du fourneau Un escalier intérieur relie la bune à la halle de couléeLa tour du haut fourneau d'Ampilly le Sec atteint 15,50 mètres (du sol au sommet de la cheminée).
On peut voir les arcs-boutants qui supportent la charpente.
Peut-être un jour pourrais-je photographier l'intérieur du haut fourneau,avec son escalier magnifique qui aboutit au gueulard situé à 15 mètres au dessus..Une forge à l'Anglaise a ensuite supplanté en 1834 , le haut-fourneau à charbon de bois,il n'en reste rien..
Elle comportait 6 fours à puddler et 2 trains de laminoirs,et fabriquait 4300tonnes de fer.
Une tréfilerie a remplacé cette forge,elle a fonctionné jusqu'entre les deux guerres en produisant du fil nécessaire à la pointerie de Chamesson.
On peut encore voir un bâtiment de cette tréfilerie,avec ses encadrements de fenêtres en briques ,à droite sur la photo.
Les ouvriers étaient logés à côté du haut fourneau,voici les logements ouvriers du bas :et ceux du haut:
L'eau de la Seine était utilisée,en dérivation,pour faire tourner une roue hydraulique de côtés à augets..
Il faut beaucoup d'imagination pour se rendre compte de ce qu'était ce site industriel..Un dernier coup d'oeil au site en partant,on distingue bien les autres arcs-boutants du haut fourneau..
Prochainement j'évoquerai l'usine de Chamesson, qui utilisait les fils tréfilés à Ampilly pour en faire des pointes...
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Par Christaldesaintmarc le 3 Janvier 2010 à 06:30
A Chamesson, au sud de Châtillon sur Seine, existait autrefois une fabrique mécanique de pointes d'origine parisienne, installée en 1854 et qui a fonctionné jusqu'en 1938.
Cette pointerie qui faisait partie du groupe de la Société Châtillon-Commentry, avait succédé à la forge dite "du Bas" datant du 18ème siècle.
Serge Benoît, dans sa passionnante conférence sur la sidérurgie en Châtillonnais, explique la prospérité de cette usine par le besoin énorme de pointes pour les constructions parisiennes..En effet à cette époque les constructions hausmaniennes battaient leur plein et il fallait des pointes pour clouer les charpentes... ...
Les métiers à pointes et les frottoirs étaient actionnés par une turbine hydraulique utilisant l'eau de la Seine..
Voici le bief tel qu'on peut le voir actuellement..Le fil nécessaire à la pointerie était fourni au début de la fondation de l'usine, par une tréfilerie Chamessonnaise existant au lieu dit "d'Esporves", puis à partir de 1863 par la tréfilerie d'Ampilly le Sec dont j'ai parlé précédemment.
De cette usine il ne reste que des bâtiments vides,abandonnés..
A l'époque de où l'usine fonctionnait beaucoup, plus d'une centaine d'ouvriers travaillait à faire des pointes(130 en 1860).
Ils étaient logés dans des habitations ouvrières près de l'usine..Les ouvriers étaient en majeure partie des hommes, mais quelques femmes travaillaient à empaqueter les pointes.
Certains avaient été recrutés dans d'autres régions :Vosges, Moselle ou Savoie..
Lors de la fermeture de l'usine en 1938, ils ont été reclassés aux usines de Sainte Colombe sur Seine.
Quelle tristesse de parcourir les lieux abandonnés de cette usine, autrefois si prospère, on imagine l'activité énorme qui avait lieu là, les familles regroupées autour de la "cour", les enfants qui y jouaient..
Quelques cartes postales trouvées sur le net:
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Par Christaldesaintmarc le 17 Janvier 2010 à 06:25A Nod sur Seine existait autrefois un haut fourneau isolé,qui approvisionnait les forges de Rochefort,comme je l'ai dit plus haut.
Ce haut fourneau a fonctionné de 1756 à 1851.
Il était équipé d'un soufflage à l'air chaud et produisait 1000 tonnes de fer par an.
Après l'arrêt des forges de Rochefort,ce fer a alimenté la forge anglaise de Sainte Colombe sur Seine, à partir de 1830.
Il ne reste rien de la forge,seulement la halle à charbon de bois,originale par ses contreforts caractéristiques de la seconde moitié du XVIIIème siècle.
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Par Christaldesaintmarc le 17 Janvier 2010 à 06:30A Rochefort sur Brevon on peut voir encore deux anciennes forges qui remontent à la première moitié du XVIIème siècle.
Tout d'abord la forge du Haut, située près du pont qui traverse l'étang au centre du village..
(en piteux était lorsque j'ai pris la photo ,mais il paraît qu'elle va être restaurée)
L'autre forge ,la forge du Bas, se trouve dans le parc du château de Rochefort (en restauration lorsque j'ai pris la photo)
Ces deux forges ont travaillé au XVII et XVIIIème siècle en association avec le haut fourneau de Maisey le Duc,puis avec celui de Nod sur Seine.
Lors de la concurrence des usines à l'Anglaise,leurs capacités ont été jugées insuffisantes,et elles ont arrêté de fonctionner en 1839.
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