-
Par Christaldesaintmarc le 28 Janvier 2020 à 06:00
La Société Archéologique et Historique du Châtillonnais (SAHC), vous informe de la parution au cours de la présente année, de plusieurs fascicules consacrés à l'histoire locale.
Les deux premiers seront disponibles, en principe, dès la fin du présent mois. Ils concernent :
le premier : "La révocation du droit de triage à Voulaines-les-Templiers. Les vicissitudes d'une réintégration"
Le second : "Champigny, une grange de l'abbaye de Clairvaux dans la vallée de l'Ource".
Le troisième sortira début avril. Il concernera "Garnier II de Rochefort, évêque de Langres".
Le quatrième paraîtra début juillet. "Bathilde de Saint Phalle, seigneur de Massingy et Mosson, une émigrée qui ne l'était pas".
On pourra se procurer ces divers fascicules, le moment venu, auprès de :
-L'Office de tourisme du Pays Châtillonnais
Rue du Bourg
21400 CHATILLON-SUR-SEINE.
- du Musée du Pays Châtillonnais/Trésor de Vix.
Rue de la Libération,
21400 CHATILLON-SUR-SEINE
- Chez François POILLOTTE
4 Rue de la Ferme
21400 CHATILLON-SUR-SEINE
Tél : 06 88 17 64 40
03 80 91 15 18
2 commentaires
-
Par Christaldesaintmarc le 18 Juillet 2019 à 06:00
Cette exposition située au rez de chaussée du château de Saint-Germain en Laye, et dans sa chapelle, a été clôturée le 14 juillet 2019, je peux donc en dévoiler quelques images.
Il y a tout juste 500 ans, au cœur de la Renaissance française, voyait le jour l'un des rois les plus méconnus de l'histoire de France, Henri II.
Fils de l'emblématique et visionnaire François Ier, mari de l'incontournable et autoritaire Catherine de Médicis et père de l'inoubliable reine Margot, Henri II semble avoir traversé l'histoire en toute discrétion.
Pourtant, de Nostradamus aux écrivains de la Pléiade, nombreux furent les célèbres contemporains à être touchés par sa personnalité.
Le Musée d'Archéologie Nationale a donc voulu, par cette exposition, lui rendre hommage.
Nous avons été accueillis par la reproduction d'une armure de l'époque .
Voici le portrait du roi Henri II, réalisé par Clouet :
et celui de son épouse, la reine Catherine de Médicis (copie d'un portrait se trouvant dans la galerie des Offices à Florence)
L'ascendance, et la descendance de François Ier et de son épouse Claude de France est présentée sur ce tableau.
François Ier fils de Charles d'Orléans et de Louise de Savoie, et son épouse Claude de France, fille de Louis XII et d'Anne de Bretagne eurent sept enfants, dont deux morts en bas âge.
Les survivants furent Charlotte, François, Henri (futur Henri II), Madeleine et Charles.
Le château de Saint-Germain en Laye fut la résidence de François Ier qui trouvait "le château plaisant", il fit sculpter partout son emblème "la salamandre".
Cette peinture représente des combats de lions, d'ours, de tigres et de taureaux qui ont été donnés en spectacle pour la venue du roi de Navarre.
On peut admirer dans cette vitrine, les grands sceaux de François Ier et d'Henri II.
Ici une quittance de 1557, pour les frais d'une députation envoyée par la ville de Paris à Saint-Germain en Laye (parchemin, plume et encre brune)
Ce splendide émail peint sur cuivre et or, attribué à l'atelier de Léonard Limosin, représente le siège de Calais.
Il témoigne de l'importance de la victoire remportée par le duc de Guise.
D'autres médailles et tampons destinés aux cachets de cire.
On peut admirer ici la masse d'armes du dauphin, futur Henri II (fer damasquiné d'or et d'argent attribué à Diego de Calas, damasquineur)
et la "bourguignotte" du roi Henri II, réalisée par un atelier milanais vers 1550, en fer repoussé, bruni, doré et partiellement damasquiné d'or et d'argent, cuir et textile, quelle beauté...
Dans la chapelle on peut voir la reconstitution d'une couleuvrine sur roues, utilisée à l'époque d'Henri II....
La chapelle du château de Saint-Germain en Laye possède des piliers à chapiteaux finement sculptés.
ainsi qu'une clé de voûte originale.
votre commentaire
-
Par Christaldesaintmarc le 2 Juillet 2019 à 06:00
Après la visite, le matin du 1er juin, des collections des âges préhistoriques, gallo-romains et mérovingiens du Musée National de l'Archéologie de Saint-Germain en Laye, l'après-midi à été consacrée à la découverte des collections du premier âge du fer, guidée par Bruno Chaume, Président de notre Société Archéologique et Historique du Châtillonnais.
Des collections qui nous intéressent évidement beaucoup, car notre territoire a été extrêmement riche en découvertes extraordinaires de cette période, comme celle de la sépulture de la Dame de Vix.
Bruno Chaume, Président de la Société Archéologique et Historique du Châtillonnais a commenté les objets présentés dans les vitrines, celles-ci renfermant des collections souvent extraordinaires, comme celles de Sainte Colombe sur Seine et de Magny-Lambert (mais d'autres aussi en France, ne soyons pas chauvins !).
Mais avant la présentation des collections de l'âge du fer, le président de la SAHC a tenu à nous présenter une superbe collection de cuirasses qui n'ont pas été trouvées dans le Châtillonnais, mais à Marmesse, en Haute Marne. Ce dépôt a été exhumé sous la direction de René Joffroy qui fut conservateur à Châtillon sur Seine et qui fut aussi un des deux "inventeurs" de la tombe de Vix.
René Joffroy fut ensuite conservateur du Musée National de Saint-Germain en Laye, l'invention de la tombe de Vix ayant beaucoup joué en faveur de cette nomination bien évidemment....
Voici une partie des collections trouvées dans le tumulus de "La butte" à Sainte Colombe sur Seine (à noter que certains autres objets sont exposés au Musée du Pays Châtillonnais comme le bassin et son trépied, situés dans la salle précédant celle du Vase de Vix)
Bruno Chaume nous les indique, elles sont à la droite de cette vitrine.
La « princesse » bourguignonne qui possédait ces bijoux mesurait plus d’1,80 m. Elle reposait sur la caisse d’un luxueux char à quatre roues tiré par deux chevaux. Les quatre roues, soigneusement enveloppées dans du tissu, étaient placées à plat de chaque côté du corps.
Un large bracelet en or, au décor géométrique très moderne, était porté à chacun des bras de cette aristocrate.
La feuille d’or est décorée au repoussé et à l’estampage dans la longueur, d’un groupe de lignes longitudinales et de bandes de x accolés. Aux extrémités, d’étroites barrettes décorées de bossettes sont rapportées par soudure.
Ces deux boucles d'oreilles identiques sont formés d’un ruban en or décoré au repoussé et par estampage de lignes droites et de zigzags (couchés accolés). Sur la face extérieure sont soudées seize rangées de deux petites capsules constituées chacune de trois cupules soudées. Etant donnés leur taille et leur poids (environ 25 grammes chacune), la princesse de Sainte-Colombe pouvait-elle encore bouger sa tête lorsqu’elle portait ses boucles d’oreilles ?
Voici maintenant une partie des objets retrouvés à Magny-Lambert. Ils se trouvent au centre de la vitrine :
(NB il est difficile de retrouver les collections qui nous intéressent, car elles sont mélangées dans les vitrines avec celles venues d'autres endroits, par exemple à gauche ce sont des jambières de Veuxhaulles sur Aube que je montrerai plus loin)
Sépulture féminine du tumulus de la Combe Bernard, vers 1250 avant JC :
Objets en bronze : jambière ou bracelet à spirales, bracelets torsadés, épingle à tête côtelée, torque à extrémités enroulées, bague en spirale , aiguille à chas.
Objet en or : applique circulaire en or estampé.
Sépulture masculine du Monceau-Laurent à Magny-Lambert :
Le diamètre original de ce tumulus a été estimé à près de 41m, il date du septième siècle avant notre ère.
Le guerrier reposait sur une sorte de dallage de pierres plates aménagé sur un terrain bien nivelé. Il était accompagné d’un mobilier funéraire associant la longue épée en fer à un rasoir en bronze, ainsi que de la vaisselle à boire (une ciste, un puisoir, un bol) et des restes de vases en céramique.
La ciste est un récipient métallique en forme de seau cylindrique.
On y mettait de l’hydromel ou du vin qui servait à la boisson des convives et aux libations offertes aux dieux lors d’un repas funéraire. Cette ciste, composée de feuilles de bronze chaudronnées rivetées, possède des renflements horizontaux parallèles appelés « cordons ». Le fond semble avoir été réparé dans l’Antiquité avec une plaque de bronze fixée par trois rivets.
Deux anses sont fixées par des clous à tête conique à la partie supérieure du récipient. Deux pendeloques, qui portent sur les côtés deux têtes de palmipèdes stylisées, sont accrochées à chacune des anses.Cette coupe est en bronze martelé. Le bord est plat et le fond présente un double ombilic. L’ornementation sur le dessus de l’épaule consiste en une forte cannelure.
Ce rasoir de bronze reposait à 25cm de la tête du défunt. Il possède une bélière de suspension et sa lame ajourée présente deux ouvertures triangulaires symétriques. Son association est fréquente, dans les sépultures contemporaines des tumulus bourguignons, avec la grande épée de fer. Dans la tombe, il voisinait avec la vaisselle à boire.
D'autres tumulus du Châtillonnais
Sépulture de Veuxhaulles sur Aube
Vers 1250 avant JC : deux jambières à spirales en bronze finement gravées.
Perles en ambre des sépultures de Quémigny sur Seine, de Duesme, et de Minot :
Sépulture d'Orret, 6ème siècle avant notre ère :
Anneaux de jambe en alliage cuivreux :
Sépulture de Minot :
Bracelet en alliage cuivreux portés aux avant-bras :
A Minot toujours une plaque de ceinture à décor estampé et un torque tubulaire en alliage cuivreux :
Sépulture de Quémigny sur Seine , tumulus "Les Leveaux" :
bouterolle de fourreau en alliage cuivreux :
Quémigny toujours : bracelet à tampons à décor occulé en bronze
Sépulture de Baigneux les Juifs "tumulus de la Corvée" :
Rasoir en forme de croissant à dos échancré
A Vix, Mont Lassois , sondage du "Champ Fossé" :
Fibule à ressort en arbalète et anneau, tous deux en alliage cuivreux :
A Vix, au Mont Lassois, sondage du Champ Fossé
Bruno Chaume nous montre ....
des tessons de céramique peinte, 6ème siècle avant notre ère.
D'autres découvertes exceptionnelles en France :
A gauche de la vitrine on peut voir une "ceinture" en or, de 2,51kg...
et à droite ce cône en or (peut-être une coiffure ?)
De nombreux outils parmi lesquels quantité de haches en bronze :
Une superbe ceinture, ou collier...
Dans cette vitrine, deux armes du 6ème siècle avant notre ère : un poignard à antennes et une épée à poignée à sphères, fort semblable, nous dit Bruno Chaume, à celles trouvées à Vix.
Et encore bien d'autres vitrines nous présentaient beaucoup d'objets de l'âge du fer trouvés en France.
Pour visiter le Musée National de l'Archéologie, il faudrait bien deux jours...tout est si intéressant ...
Nous avons pu néanmoins admirer beaucoup de très beaux témoins du passé, en particulier de celui de notre Châtillonnais, et c'est bien l'essentiel.
1 commentaire
-
Par Christaldesaintmarc le 28 Juin 2019 à 06:00
Le voyage annuel de la Société Archéologique et historique du Châtillonnais, nous a conduits dans un lieu prestigieux que j'avais depuis très longtemps envie de visiter : le Musée National de l'Archéologie de Saint Germain en Laye.
En effet ce musée contient des collections qui proviennent du Châtillonnais, puisqu'à l'époque de leur découverte, le Musée du Pays Châtillonnais n'existait pas.
Voici les adhérents à la descente du car, sous un temps estival inespéré.
Quelques mots sur le Château de Saint Germain-en-Laye :
Résidence royale depuis Louis VI le Gros, au XIIe siècle, Saint-Germain-en-Laye fut à la fois un séjour de plaisance et un lieu de pouvoir des rois de France.
De nombreux édits royaux ou traités ont été signés à Saint-Germain-en-Laye, jusqu'au traité de 1919 qui mit officiellement fin à la guerre avec l'Autriche.
Saint Louis résida souvent ici et nous légua la chapelle gothique. François Ier construisit, sur les fondations du vieux château de Charles V, un palais Renaissance.
Henri II et Henri IV bâtirent à côté un second édifice, dit le Château-Neuf, qui était situé à l'emplacement de l'actuel Pavillon Henri IV.
Le Roi-Soleil naquit à Saint-Germain en 1638 et y passa, à partir de 1666, l'essentiel des premières années de son règne personnel, avant son installation à Versailles en 1682.
Même un roi d'Angleterre en exil vécut là avec toute sa cour ! Louis XIV prêta en effet le Château-Vieux (celui de François Ier) à Jaques II Stuart à la fin du XVIIe siècle.
Puis, délaissée, la résidence royale traversa de sombres années : le Château-Neuf fut rasé, le Château-Vieux devint un pénitencier militaire.
En piteux état et promis à la destruction, il fut sauvé grâce à la création, par Napoléon III, d'un musée d'archéologie.
Quelques images extérieures du magnifique château de Saint-Germain en Laye.
L'entrée se fait par un pont en pierre.
La cour intérieure est superbe, typique de la Renaissance : toits en terrasses, appareil en pierre mêlée de briques.
La traversée de la cour, ouverte au public, permettait au Roi de se montrer à ses sujets lorsqu'il se rendait à la messe du matin.
Trois tours enserrent des escaliers à vis, surmontés de coupoles de pierre qui permettaient un accès direct au "logis".
Ce château a été dédié à l'archéologie par Napoléon III.
Cette salle qui maintenant contient des vitrines, était autrefois une salle de bal.
La salle possède une grandiose cheminée...
ornée de la salamandre de François Ier.
et de ses initiales.
Même le plafond est décoré de fleurs de lys...
Sur un palier de l'escalier, un clin d'œil à notre région, avec cette reproduction de la statue de Vercingétorix à Alésia, voulue par le créateur du Musée...
Napoléon III :
Nous avons fait, durant une heure (c'était vraiment trop court !), avec une conférencière, la visite générale des collections du Musée ( hors Âges du fer qui devaient être présentées l'après-midi par Bruno Chaume.)
Visite bien trop rapide qui ne m'a pas permis d'admirer toutes les collections du Premier Moyen-Âge, et je le regrette.
Nous avons tout d'abord admiré:
les collections allant du Paléolithique au Mésolithique :
La merveille des merveilles c'est la tête minuscule de "La dame à la capuche, ou dame de Brassempouy" sculptée vers - 25 000 ans avant notre ère, incroyable....
Des sagaies et des harpons (entre -17 000 et- 9 000ans avant JC)
Des sculptures en bois de renne :
Un superbe propulseur sculpté figurant trois têtes de chevaux :
Puis la société Gallo-Romaine , IIIème siècle après JC.
Cette mosaïque dite des Saisons a été découverte à Saint-Romain-en-Gal (Rhône) Elle mesurait à l'origine 8,86 mètres sur 4,48 mètres et était constituée de 40 tableaux.
Il n'en reste que 22 maintenant dont 4 ont été endommagés par un incendie.
Voici quelques superbes scènes champêtres présentant la vie des agriculteurs au cours des saisons :
Des vitrines présentent différents aspects de la vie gallo-romaine.
Le trésor de Rethel, 270 après JC :
Une autre partie du Musée présente le Premier Moyen-Âge du Vème au XIème siècle après JC :
Cette vitrine présente les bijoux de la Reine Arégonde, morte vers 580 après JC. Elle était l'épouse de Clotaire 1er et la mère de Chilpéric 1er.
Nous n'avons malheureusement pas pu voir la suite, faute de temps....
La pause de midi a eu lieu dans un restaurant situé face au château de Saint-Germain en Laye, le Soubise.
L'après-midi, guidés par Bruno Chaume, Président de la SAHC, nous avons parcouru les collections de l'âge du fer, qui nous intéressaient tout spécialement puisque certaines présentaient des objets trouvés dans notre Châtillonnais (Sainte Colombe sur Seine, Magny-Lambert, Minot, Baigneux les Juifs, Orret, Quémigny sur Seine et...Vix)
Je vous les montrerai bientôt.
votre commentaire
-
Par Christaldesaintmarc le 19 Mai 2019 à 06:00
François Poillotte, vice-Président de la Société Archéologique et Historique du Pays Châtillonnais, a demandé à Jean-François Leroux-Dhuys, de venir présenter à Châtillon sur Seine, une conférence sur le devenir des moines cisterciens et de leurs abbayes à la Révolution Française.
Jean-François Leroux a accepté de venir partager son immense savoir avec nous et de cela nous le remercions infiniment.
Jean-François Leroux-Dhuys est journaliste, historien, il fut Maire de Bar sur Aube. Il est un des membres fondateurs de l'Association qui anime le site historique de l'ancienne abbaye de Clairvaux, dans le département de l'Aube.
Jean-François Leroux a écrit une multitude d'ouvrages dont beaucoup font autorité.
En voici un que tout le monde devrait posséder :
Jean-François Leroux nous a dit être heureux d'être présent pour cette conférence, à Châtillon sur Seine .
Châtillon, c'est en effet la ville où le futur saint Bernard passa toute sa jeunesse, étudia avec les enseignants de l'église Saint-Vorles, avant de devenir moine à l'abbaye de Citeaux et plus tard de fonder l'abbaye cistercienne de Clairvaux.
En prélude à sa conférence, le conférencier nous a rappelé ce qu'était la règle de saint Benoît : cette règle monastique privilégie le rapport à Dieu, c'est "la pureté évangélique dans le désert", en deux simples mots : prier et travailler.
Les moines noirs clunisiens ont appliqué aussi cette règle, ils ont prié, mais ont toujours privilégié le "beau" plutôt que le travail.
C'est au XIème siècle que l'Eglise a décidé de revenir à la règle de saint Benoît, les moines qui l'appliquèrent se nommèrent des bénédictins.
Ce sont des bénédictins qui fondèrent l'abbaye de Molesme. Robert, son fondateur, trouvant que la règle de saint Benoît n'était pas assez suivie à Molesme, partit de son abbaye et en fonda une nouvelle à Citeaux.
Cette abbaye nouvelle composée de moines blancs, appliqua de façon drastique la règle de saint Benoît, on les appela des cisterciens.
Elle accueillit celui qui deviendra le chantre de la réforme cistercienne, Bernard de Fontaine. Ce dernier fondera une abbaye à Clairvaux et prendra de ce fait le nom de Bernard de Clairvaux et plus tard de saint Bernard.
Les moines cisterciens priaient et travaillaient avec les paysans, leurs travaux furent les premiers aménagements du territoire. Les cisterciens furent aussi à l'origine de la création des villes , des cathédrales.
Au début des créations des abbayes cisterciennes, tout se passa bien, elles devinrent de plus en plus nombreuses., chacune composée de nombreux moines.
Mais, peu à peu, les difficultés apparurent. Benoît XII définit en 1335 la synthèse cistercienne, les princes et les philosophes s'inquiétèrent, la peste apparut..
Puis ce fut la désastreuse création de la "commende"qui fut dévastatrice pour les abbayes ( La commende était le dépôt d'un bénéfice entre les mains d'une personne qui ne pouvait pas le tenir en titre. C’était une source de généreux profits pour les rois et les nantis du royaume.)
Néanmoins certaines abbayes n'eurent pas d'abbés commenditaires, ce fut le cas de La Trappe et de Clairvaux.
A la Révolution, la Constituante décida de vider les abbayes de leurs moines, d'empêcher les ordres monastiques, d'interdire le noviciat et ensuite de vendre leurs bâtiments et leurs terres aux citoyens qui en avaient les moyens, c'est à dire les membres de la Bourgeoisie.
Toutes les possessions des abbayes furent transférées aux communes et aux districts.
Ces changements, nous dit Jean-François Leroux, se firent dans d'assez bonnes conditions : certains moines retournèrent à la vie civile, d'autres préférèrent la vie collective ou se tournèrent vers le clergé assermenté.
Certains moines s'exilèrent comme les Trappistes qui trouvèrent refuge en Suisse et en Allemagne.
Tous les biens matériels des abbayes furent vendus : marbres, grilles etc... jusqu'aux poignées de portes. Il y eut un certain vandalisme "légal". Les communes se servirent : ainsi Troyes récupéra la riche bibliothèque de Clairvaux (ce qui fut une bonne chose !). Certains objets ont été cachés par les moines comme le crâne de saint Bernard qui se trouve maintenant dans une église troyenne.
Les terres et les forêts furent vendus aux enchères à des bourgeois qui en avaient les moyens, les granges cisterciennes furent cédées avec leurs terres, les plus petites abbayes devinrent des fermes.
Les grandes abbayes intéressèrent les industriels, à Fontenay les Montgolfier installèrent une papèterie, à Morimont, ce fut une brasserie, à Noirlac une fabrique de porcelaines.
Les bâtiments des abbés devinrent de petits châteaux. Hélas les églises tombèrent en ruines et furent achetées par des carriers pour le commerce des pierres.
En 1808, Napoléon promut la peine de privation de liberté. Clairvaux devint alors une prison.
A Citeaux on installa une colonie agricole.
A partir de 1815, on vit revenir des ordres monastiques à la Trappe et à Citeaux par exemple.
Certaines personnes s'aperçurent aussi que les monuments rescapés avaient une valeur historique, ce fut le cas de Viollet le Duc.
Jean-François Leroux fut très applaudi pour son brillant exposé , truffé de détails que je n'ai pu citer ici, car je n'en ai donné qu'un bref aperçu.
Un ouvrage fut remis en cadeau au conférencier par le président de la SAHC : le magnifique livre de Dominique Masson : "Châtillon sur Seine, mille ans d'histoire" en remerciement de sa venue tant appréciée de tous.
1 commentaire
-
Par Christaldesaintmarc le 18 Mai 2019 à 06:00
Bruno Chaume, Président de la Société Archéologique et Historique du Châtillonnais, a, lors de l'Assemblée Générale 2019, remercié de leur présence Jérémie Brigand, Président de la Communauté de Communes du Pays Châtillonnais, Valérie Bouchard, Conseillère Départementale, Martine Aubignat, représentant Hubert Brigand Maire de Châtillon sur Seine, Catherine Monnet, Conservatrice du Musée et les nombreux adhérents de l'association qui s'étaient déplacés.
Le Président a rappelé le rôle essentiel qu'a toujours eu la Société Archéologique dans la vie du Musée : René Joffroy et Maurice Moisson, inventeurs de la tombe de Vix, étaient respectivement pour le premier Président de la SAHC et pour le second salarié de cette association.
Jérémie Brigand, Président de la CCPC a rappelé les efforts intenses déployés par la Communauté de Communes durant trois ans pour que la reprise des fouilles de la tombe princière ait lieu : les terrains où se trouve la sépulture de la Dame de Vix ont étés achetés par la CCPC.
Des subventions de l'Etat ont été obtenues (au grand déplaisir du site de Bibracte !), la CCPC a aussi débloqué des fonds, car il faut faire de ce moment unique un sujet de découverte pour les Châtillonnais, mais aussi pour ...le monde entier, car on espère que ces nouvelles fouilles mettront à jour des éléments nouveaux.
L'INRA a été contacté pour organiser une journée de découverte des fouilles, le public sera informé en temps voulu. Il ne sera en effet pas possible d'accéder au chantier librement, ce qui se comprend.
Le Musée actuel, situé dans l'ancienne abbaye Notre-Dame, fête ses dix ans, cette année. Un superbe programme d'animation a été concocté par la Conservatrice et son équipe pour la Nuit des Musées, le public est invité à venir nombreux.
Une bien belle année se prépare pour le Châtillonnais a conclu le Président de la CCPC.
Le secrétaire de la SAHC, Jean-Pierre Lachaud-Manotte a présenté le rapport d'activités de la SAHC.
Des conférences fort intéressantes ont eu lieu, mais les adhérents les ont boudées, le secrétaire en a été contrarié. Il faut dire que toutes les fois un spectacle autre avait lieu à la même heure, il faudra dorénavant mieux choisir les dates.
La SAHC a été présente à la "Fête de l'automne" de Leuglay, au salon "Des livres au village" à Recey sur Ource, et au salon du livre d'Arc en Barrois. La SAHC a participé également aux commémorations de la Victoire de 1918, avec des documents de Jean Lagorgette, prêtés par Dominique Masson.
L'entente est bonne entre la SAHC et le futur Parc National, mais aussi avec les autres Associations de la Ville et des Sociétés archéologiques françaises et étrangères.
Les livres de la bibliothèque de l'association vont être numérisés
Marielle Lefils, Secrétaire adjointe a présenté le nouveau site de la SAHC qui est de plus en plus attrayant, pour vous y rendre cliquez sur ce lien : http://sahc21.org/
La SAHC a organisé, en 2018, un voyage qui a conduit les adhérents dans le département voisin de l'Aube, le matin à Mussy sur Seine, puis à Essoyes et ensuite à la Commanderie d'Avalleur près de Bar sur Seine.
Cette année la SAHC propose le 1er juin, un voyage à Saint Germain en Laye, pour visiter le Musée de l'Archéologie Nationale, en particulier les collections de l'âge du fer . Il reste quelques places, vous pouvez vous inscrire à cette adresse : sahc21@orange.fr
Note personnelle: j'espère pouvoir y admirer le mobilier découvert dans les tumulus de Magny-Lambert et dans celui de Sainte Colombe sur Seine spécialement cette parure en or si moderne d'allure, d'une beauté incroyable...
Marielle Lefils a évoqué le Club Archéo du Collège Fontaine des Ducs qui fonctionne parfaitement à la grande joie des archéologues en herbe : ils ont visité les fouilles l'été dernier, ont continué leurs fouilles au sein du Collège, et font des recherches diverses par exemple sur les jeux pratiqués durant l'Antiquité : les Latroncules et le loculus d'Archimède.
Le Trésorier Jean-Luc Runfola a annoncé aux adhérents et à tous ceux qui soutiennent la SAHC, que depuis cette année les dons faits à l'Association feront l'objet d'une déduction fiscale. Donc n'hésitez pas a-t-il dit !
Les comptes ont été présentés par la Trésorière adjointe Sylvie Cardini, ils sont parfaitement équilibrés.
Ils ont été vérifiés par le Commissaire aux Comptes, Jean-Pierre Gueneau, qui réalisera, l'an prochain, ce travail avec monsieur Trouvé.
Le rapport Moral, le rapport d'Activités et le rapport Financier ont été approuvés à l'unanimité.
Puis vint le renouvellement du Conseil d'Administration.
Trois administrateurs dont le mandat arrivait à échéance se représentaient. Il s'agit de Babette Lamelin, François Poillotte et Jean-Luc Runfola.
Une nouvelle administratrice s'est présentée : Tiana Lechapt.
Tous les quatre ont été élus à l'unanimité.
Le Président de la SAHC, Bruno Chaume, a ensuite invité madame Catherine Monnet, nouvelle Conservatrice du Musée du Pays Châtillonnais -Trésor de Vix, à prendre la parole.
Madame la Conservatrice a confié qu'elle ne connaissait pas notre région puisqu'elle a exercé à Paris, Lille et Bourges.
Elle prend un grand plaisir à découvrir le Châtillonnais qu'elle apprécie, à visiter ses petits villages.
Les relations du Musée avec la SAHC sont pour elle naturelles, car les collections sont là grâce à l'Association, madame Monnet souhaite le rappeler aux visiteurs.
Les rencontres en parfaite harmonie devront être fréquentes car beaucoup de choses sont à revoir au sein du Musée, et puis madame la Conservatrice pense qu'elle a tout à apprendre de la SAHC.
Le Président Bruno Chaume a remercié madame la Conservatrice d'avoir évoqué ces fructueux échanges qui s'annoncent, entre la SAHC et le Musée, et qui ne pourront qu'être bénéfiques pour tous
Il a ensuite présenté, avec des diapos, les actualités des recherches sur le site de Vix.
Le "Lidar " , depuis un avion, a permis de faire connaître le site du Mont Lassois en 3 D.
Une vue aérienne "contractée" permet de voir l'ensemble du site de Vix.
On ne sait pas encore qu'elle est la surface du site, elle serait, peut-être de 70 hectares, donc plus grande que celle de la ville de Châtillon sur Seine actuellement ! C'est unique en Europe ...
Le chantier de fouilles de l'équipe autrichienne :
Cette partie des fouilles du rempart intrigue. S'agit-il d'un chenal ? d'un canal ?d'un barrage, d'un déversoir ? La réponse sera peut-être trouvée plus tard.
Le rempart était fait d'une structure en bois remplie de pierres et de briques crues bien visibles à gauche de la photo.
Cet essai de reconstitution du rempart et de sa porte d'entrée est superbe !
Une découverte importante a été faite : les constructions du rempart se continueraient à droite de la photo et incluraient la rivière dans le site
Malheureusement, au cours des temps, des constructions de bâtisses ont été faites à cet endroit et il est impossible de les démolir pour fouiller...c'est d'ailleurs la même chose pour la route et ce qui reste de la voie de chemin de fer....quel dommage !
Mais une autre photo montre quelque chose d'extraordinaire, regardez bien en bas, on aperçoit la trace d'une maison absidiale de forme ronde et une autre de forme carrée, et ces constructions se trouvent...dans un champ ! L'autorisation de fouiller cet endroit sera demandée au propriétaire qui, je l'espère, acceptera.
En prévision de la nouvelle fouille de la sépulture de Vix, un état des lieux a été refait.
Des prospections aériennes montrent des structures nouvelles :
Une partie du squelette de la Dame de Vix a été envoyée à des laboratoires spécialisés pour rechercher son ADN ...nous en saurons bientôt beaucoup plus sur la couleur de ses yeux, de ses cheveux, et de l'endroit où elle a vécu.
Ne trouvez vous pas que la Science est extraordinaire ??
La SAHC a demandé à monsieur Jean-François Leroux, grand spécialiste du site de Clairvaux et de l'époque cistercienne, d'avoir la gentillesse de venir présenter à Châtillon sur Seine, une conférence sur les moines blancs au moment de la Révolution.
Ce grand historien a accepté fort aimablement l'invitation, l'article que je consacrerai à cette conférence sera visible demain.
votre commentaire
-
-
Par Christaldesaintmarc le 1 Novembre 2018 à 06:00
Lors de la superbe exposition sur la fin de la guerre de 1914-1918 à la salle des fêtes de Montigny sur Aube, un panneau rappelait que le futur Président des Etats Unis, Harry Truman, avait été logé dans le village, avant de rejoindre Coëtquidan .
en 1917 :
A Coëtquidan en 1918:
François Poillotte, Vice-Président de la Société Archéologique et Historique du Châtillonnais m'envoie un intéressant texte relatant la biographie d'Harry Truman, Merci à lui.
Un américain à Montigny-sur-Aube : le capitaine Harry Truman
Dernièrement, une manifestation s'est tenue à Montigny-sur-Aube, pour commémorer le centième anniversaire de la présence en avril 1918, durant la Grande Guerre, d’Harry Truman, futur président des Etats-Unis, alors officier de l’armée américaine.
Il n’est pas inutile à l’occasion de cet évènement, de rappeler brièvement la biographie de cet illustre personnage.
Le 33ème président américain, a pris ses fonctions après la mort du président Franklin Roosevelt (1882-1945) dont il avait été le vice-président.
Originaire du Missouri où il est né à Lamar, le 8 mai 1884. Après des études secondaires, il participe à la gestion de la ferme familiale. Puis il occupe divers emplois.
Avec l’entrée en guerre des Etats-Unis en 1917, Truman est incorporé dans la garde nationale en tant qu’officier. En mars 1918, il commande une batterie d’artillerie de la 35ème division. En avril 1918 il séjourna durant deux mois avec d’autres officiers américains, au château de Montigny-sur-Aube, où il s’entraîna à proximité du village au tir du canon de 75 avant de partir combattre l’ennemi sous le commandement du Général Pershing aux côtés des troupes françaises. Son régiment se distinguera dans les Vosges ce qui lui vaudra le grade de capitaine dans la garde nationale.
Démobilisé en 1919 et de retour dans son état du Missouri, à Indépendance, il exercera pendant quelques temps diverses activités avec plus ou moins de bonheur.
Puis après avoir exercé certaines fonctions judiciaires, notamment comme juge au tribunal de Jackson, il est choisi en 1934, pour être le candidat du parti démocrate au poste de sénateur du Missouri. Élu, il se présentera comme un partisan du « New deal ». Réélu, son comportement lui vaudra le respect de ses pairs et il deviendra logiquement candidat à la vice-présidence, en 1944. A peine élu (20 janvier 1945), il accède au poste de président des États-Unis à la suite du décès, le 14 avril 1945 de Franklin Delano Roosevelt.Réélu en 1949, il occupera la Maison Blanche de 1945 à 1953.
Pour mettre fin au conflit avec les japonais sur le théâtre d'opération du Pacifique, il autorisera le recours à l'arme atomique, les avions américains larguant 2 bombes sur les villes d'Hiroshima et de Nagasaki en août 1945.
A la fin de la guerre, il préconisera l’application du plan Marshall destiné à venir en aide aux pays européens. Parmi les faits les plus marquants de ses mandats, on citera la signature le 25 juin 1945 de la charte des Nations-Unies ou encore la reconnaissance le 14 mai 1948 de l’état d’Israël.
Truman ne briguera pas un nouveau mandat en 1953. Il assistera le 20 janvier de cette année-là à l’intronisation de son successeur à la Maison blanche, Dwight D. Eisenhower.
Retiré de la vie politique, il restera très actif en faisant de nombreux discours et en écrivant ses mémoires.
Il meurt à Kansas City dans le Missouri, le 26 décembre 1972. Il sera inhumé à Indépendance.
votre commentaire
-
-
Par Christaldesaintmarc le 28 Septembre 2018 à 06:00
C'est ce soir , venez nombreux !
votre commentaire
-
Par Christaldesaintmarc le 17 Juin 2018 à 06:00
Après la visite de Mussy sur Seine et de sa collégiale, les adhérents de la S.A.H.C. se sont retrouvés dans un restaurant d'Essoyes qui domine le village cher à Auguste Renoir et sa famille, celui des "Demoiselles".
Les Renoir, nous a-t-on dit plus tard, étaient de bons vivants, les adhérents de la S.A.H.C. aussi, le repas servi dans ce très bel endroit les a donc comblés !
Voici les délicieux plats qui leur ont été proposés :
un clafoutis d'andouillette à la moutarde ancienne :
Une timbale de chèvre frais et poivrons :
Une pintade farcie forestière, jus au porto :
Un suprême de lieu rôti à l'oseille :
Une tarte aux pommes meringuée :
Un tiramisu :
Après ce repas convivial, nous nous sommes dirigés vers le "Centre Renoir", situé au centre du village.
Notre guide a retracé pour nous l'histoire de la famille Renoir, tout d'abord avec son arbre généalogique : Pierre-Auguste Renoir et sa femme Aline, née Charigot, leurs trois enfants: Pierre (acteur), Jean (metteur en scène), Claude (céramiste) et leur nombreuse descendance.
Les débuts de Pierre-Auguste Renoir, né à Limoges, qui rencontra Aline Charigot à Paris, dans la crèmerie où elle travaillait, ses rencontres avec d'autres peintres qui allaient eux-aussi devenir célèbres comme Claude Monet par exemple...
Gabrielle, modèle de Renoir, native d'Essoyes a fait partie de cette famille d'artistes...
Comme nous, les Renoir étaient de bons vivants qui appréciaient les bons produits de la région, Aline Renoir adorait faire la cuisine....
Un superbe tableau où l'on reconnaît Aline Renoir, ses fils Pierre adolescent, et Claude dit Coco, soutenu par Gabrielle...
Une jolie photo de famille : Auguste, Claude et Aline Renoir à Essoyes...
Dans une salle à gradins, nous avons pu visionner un film très poétique et joliment illustré, sur la vie de la famille Renoir...
Puis nous nous sommes mis en route pour aller visiter la maison de Renoir qui est maintenant ouverte au public.
La maison de Gabrielle avec un beau portrait d'elle avec Coco.
Nous voici face à cette maison que nous connaissions seulement par la peinture qu'en avait fait Pierre-Auguste...
Le salon qui servait aussi d'atelier au peintre :
.
La cuisine si chère à Aline :
Au premier étage se trouvent les chambres de la famille ...
La chambre d'Auguste :
La chambre d'Aline :
La chambre des enfants :
Nous nous dirigeons à présent vers l'atelier du peintre situé dans cette petite maison (la seule que nous visitions autrefois).
Au rez de chaussée, on a suspendu la chaise roulante qui permettait au peintre, devenu handicapé , de se promener dans le jardin.
Ce beau périple qui a conduit les adhérents de la S.A.H.C. de Mussy sur Seine à Essoyes n'était pas terminé !
En effet nous avons pu ensuite visiter une ancienne commanderie templière, située près de Bar sur Seine, celle d'Avalleur.
L'article qui la montrera ce sera pour bientôt...
1 commentaire
-
-
Par Christaldesaintmarc le 15 Juin 2018 à 06:00
Les adhérent(e)s de la Société Archéologique et Historique du Châtillonnais ont fait trois belles sorties historiques le 9 juin 2018.
Ils ont tout d'abord visité la jolie petite ville médiévale de Mussy sur Seine et sa superbe collégiale, puis ils sont allés à la rencontre du grand peintre Pierre-Auguste Renoir à Essoyes. Et pour terminer cette enrichissante journée, ils ont rencontré deux Templiers qui leur ont présenté l'ancienne Commanderie d'Avalleur. Un beau voyage dans le temps !
Le village de Mussy Sur Seine s'appelait autrefois , avant la Révolution, Mussy l'Evêque, car il était le lieu de la résidence d'été de l'évêque de Langres.
C'est ce que nous a appris, en préambule de la visite, notre aimable guide.
Nous débutons la visite par cette superbe allée-promenade de 400 mètres, plantée de tilleuls . Elle fut aménagée sur le revers des anciens fossés entourant la ville, par l'évêque de Langres, monseigneur Luzerne (ça ne s'invente pas !), au début du XVIIIème siècle, pour faire plaisir aux habitants du village qui se plaignaient de ne pas avoir un lieu rafraîchissant pour se rencontrer.
A droite se situe l'usine CRIC qui fabrique des jouets.Une fresque est peinte sur le mur.
Le village de Mussy sur Seine possède beaucoup de très belles maisons. Certaines sont superbement restaurées comme celle-ci :
Des têtes sculptées ont été utilisées pour la décoration de certaines maisons.
Une très belle bâtisse qui aurait bien besoin d'être restaurée...
Nous sommes ici devant le "grenier à sel", fondé au XIVème siècle, après la création de la gabelle.
Remanié à la Renaissance, ce grenier à sel desservait cinquante paroisses.
Le porche ouvre sur la rue des Juifs.
Dans la rue des Juifs, on admire la superbe maison du Rabbin ou synagogue, qui date de la Renaissance.
Le long des petites rues , on trouve des pierres sculptées qui proviennent sans doute des anciennes fortifications qui servirent ...de carrières de pierre aux habitants.
Cette maison faisait partie de l'ancien hôpital.
Nous n'avons pu la visiter, mais vous pourrez cliquer sur le lien en fin d'article pour en avoir une petite idée.
Une halte auprès de l'ancien canal de Mussy, aujourd'hui comblé.
Nous passons dans la ruelle de Mauconseil...qui portait bien son nom, nous a dit notre guide...
Et rejoignons le boulevard de l'est qui longe la Seine.
Une tour faisant partie des anciennes fortifications est toujours debout. On ne l'a pas détruite car elle servit longtemps de lieu où l'on parquait les bêtes destinées à l'abattoir.
Les dernières inondations ont fragilisé l'entrée, nous n'avons pu admirer ses murs de 3m50 d'épaisseur et sa superbe voûte. (à voir dans le lien plus bas)
L'abattoir est maintenant désaffecté.
La ville de Mussy a la particularité de posséder des passages nommés "ruelles", qui, de la rue Gambetta, permettent d'accéder à la Seine.
Rue Gambetta, on admire un superbe "Christ aux liens", malheureusement pas très bien mis en valeur...(le chéneau, les fils électriques...sans commentaires)
Au fond de cette rue existait un couvent , apparenté avec un de ceux de Châtillon sur Seine.
Nous voici près de l'Hôtel de Ville de Mussy, qui était autrefois le château où les évêques de Langres venaient passer l'été, depuis le XIIIème siècle, loin des "froidures" du plateau de Langres...
Ce beau bâtiment a connu des malheurs : incendies, destructions gratuites, remaniements sévères au XIXème siècle, mais il est toujours bien agréable à regarder. Les intérieurs sont encore très beaux, un bel escalier permet de rejoindre le premier étage.
Une fenêtre de l'ancienne chapelle des évêques a été heureusement conservée.
Un joli point de vue sur un bras de la Seine...
Près du lavoir nous admirons ce calvaire...
sa Vierge à l'Enfant naïve...
et son fût décoré.
Le lavoir a été restauré, il présente une superbe charpente.
Mussy possède un château , propriété du Maire de la Commune.
Au bord du parc on admire cette maison appelée "Maison du chanoine", typiquement Renaissance. C'est la maison la mieux conservée de l'ensemble canonial qui entourait la collégiale, elle a été superbement restaurée.
(Je lui trouve une certaine ressemblance avec la maison "dite des Templiers" de Coulmier le Sec)
Le long des rues de Mussy on aperçoit de belles plaques ....
Et celle-ci, étrange, un frère trois points habiterait-il ici ?
J'avais déjà visité la jolie ville de Mussy sur Seine avec un guide de l'Office du Tourisme.
En cliquant sur ce lien vous pourrez voir des lieux que nous n'avons pas pu visiter avec la S.A.H.C : l'ancien hôpital et son collectionneur de réveils, le magnifique intérieur de la tour du boulevard de l'est...et même la glacière des évêques de Langres !.
http://www.christaldesaintmarc.com/une-visite-de-mussy-sur-seine-bourg-medieval-a5419884
La collégiale Saint-Pierre-ès-liens de Mussy est maintenant presque restaurée... la blancheur de ses murs extérieurs nous a surpris...
Cette collégiale possédait au Moyen-Âge un chapitre de 13 chanoines qui y siégeait.
Construite au XIIIème siècle, les dix chapelles latérales furent ajoutées au XVIème siècle.
On peut maintenant voir les voûtes gothiques et admirer les vitraux.
Je remarque dans ce vitrail que Satan, le serpent tentateur, possède un buste de femme ailé !!! ai-je la berlue ? c'est vrai qu'à l'époque on traitait les femmes de tentatrices ....
Ce Christ aux liens est magnifique, quelle douleur sur son visage...
Notre guide nous révèle qu'autrefois existait à Mussy un atelier de sculpteurs.
Ces artistes réalisèrent au XIVème siècle des œuvres de toute beauté comme cette statue de saint Jean-Baptiste, et les gisants du Sire et de la Dame de Mussy.
Le chanoine Bréjard fonda la quatrième chapelle de la collégiale en 1594. Il a dû habiter la belle maison Renaissance, vue précédemment.
Dominique Masson nous montre un triptique dont la partie gauche représente saint Vorle. (Nous écrivons habituellement Vorles avec un S)
Les gisants du Sire et de la Dame de Mussy , fondateurs de la collégiale, ne sont pas visibles actuellement car cernés d'échafaudages. Vous les verrez mieux en cliquant sur le lien suivant.
Au début des rénovations de la collégiale de Mussy, tout n'était pas caché, en particulier les magnifiques gisants du sire de Mussy et de son épouse, et d'autres très belles statues. Vous pourrez les voir en cliquant sur ce lien :
http://www.christaldesaintmarc.com/la-collegiale-de-mussy-sur-seine-a91762845
L'Office de Tourisme nous a réservé une surprise : une dégustation de produits artisanaux de la région Champagne-Ardennes...
Des délices....
Le champagne Clérambault de Neuville sur Seine accompagnait à merveille ces agréables dégustations, mais on pouvait aussi apprécier du jus de pommes du pays d'Othe.
à notre guide et au Syndicat d'Initiative de Mussy sur Seine pour leur sympathique accueil.
1 commentaire
-
Par Christaldesaintmarc le 12 Juin 2018 à 06:00
Venez nombreux !
Voici un article, publié après la visite des adhérents de la SAHC sur le lieu de ces fouilles, qui vous fera comprendre l'intérêt de cette conférence qui sera donnée par Olivier de Cazanove , Directeur du programme "Sanctuaire d'Alésia", et Professeur d'archéologie Romaine Université Paris 1 Panthéon Sorbonne.
votre commentaire
-
Par Christaldesaintmarc le 31 Mai 2018 à 06:00
Les adhérents de la Société Archéologique et Historique du Châtillonnais (SAHC) ont assisté à l'Assemblée Générale de leur association samedi 26 mai 2018.
Le Président de la SAHC, Bruno Chaume a annoncé que 2018 était une année charnière pour l'association. En effet plusieurs démissions ont eu lieu : celles du secrétaire Jacques Stréer et du Trésorier Gérard Dumaire.
Il a fallu les remplacer rapidement avant l'Assemblée Générale.
Jean-Pierre Lachaud-Manotte et Marielle Lefils ont accepté les fonctions de Secrétaire et Secrétaire Adjointe, et Sylvie Cardini a accepté celle de Trésorière.
Ces fonctions ont été entérinées ensuite par des votes à l'unanimité.
D'autres votes ont renouvelé à l'unanimité les membres du bureau qui se représentaient, soit Dominique Masson, Jean-Pierre Lachaud-Manotte, Jean-Pierre Barroy et Gérard Dumaire.
Le Président a annoncé la création d'un site internet qui manque cruellement à la SAHC, ce sont Chantal Contant et Jean-Pierre Barroy qui s'en chargeront.
Bruno Chaume aimerait que le tumulus de Vix, celui où l'on a découvert la tombe de la Princesse, soit "refouillé" avec les méthodes de prospections actuelles, telles qu'on les a vues à l'œuvre à Lavau.
Mais ces fouilles coûteraient très cher (plus de 300 000 €), il faudrait des subventions...
Jérémie Brigand, Président de la Communauté de Communes du Pays Châtillonnais, sollicité, aimerait aider, mais, vu la conjoncture actuelle, ce sera impossible....
Bien sûr, fouiller de nouveau le tumulus en 2019, anniversaire de sa découverte serait une immense publicité pour le Pays Châtillonnais...mais les fonds manquent cruellement partout, Jérémie Brigand en est désolé.
Jean-Pierre Lachaud Manotte, Secrétaire, a annoncé encore deux changements au sein de la SAHC :
Michel Pétot, ancien Vice-Président ne se représentait pas, il a été nommé "Président d'Honneur" sous les applaudissements.
Le nouveau Vice-Président est François Poillotte
Jean-Pierre Lachaud-Manotte a présenté quelques pages du bulletin qui sera envoyé aux adhérents en juin.
Il a annoncé une conférence sur les fouilles du sanctuaire d'Apollon Moritasgus que les adhérents de la SAHC avait visitées l'an dernier, après s'être rendus au Muséo-Parc d'Alésia.
Le Secrétaire a donné ensuite la parole à Marielle Lefis, professeure au Collège Fontaine des Ducs à Châtillon sur Seine qui participe au club-Archéo de l'établissement.
Elle nous a présenté un diaporama fort intéressant sur le travail des collégiens férus d'archéologie.
Pour voir les autres travaux non présentés dans le diaporama ci-dessus, cliquer sur ce lien, puis sur "la vie du collège/club Archéo
http://col21-fontainedesducs.ac-dijon.fr/
Je m'étais rendue au collège Fontaine des Ducs pour voir les élèves du club en action , lors de leurs fouilles :
Sylvie Cardini, la nouvelle Trésorière a présenté des comptes parfaitement équilibrés...
...vérifiés par messieurs Gueneau et Roy.
Monsieur Gueneau a félicité l'ancien trésorier , Gérard Dumaire pour sa gestion toujours parfaite.
Le Vice-Président de la SAHC, François Poillotte, a présenté son nouvel ouvrage sur la vente des biens immobiliers de l'Eglise à la Révolution française.
Pierre Potherat a évoqué la disparition de certains ouvrages hydrauliques de type seuils ou vannages sur les cours d'eau Châtillonnais, initiés par l'agence Sequana. Il faudrait s'y opposer, car ces ouvrages font partie de notre patrimoine vernaculaire historique. Sans eux les inondations deviennent plus importantes.
Le Châtillonnais est un des châteaux d'eau de la région parisienne.
Savez-vous que les rois faisaient pêcher des truites entre Châtillon sur Seine et Gommeville pour la confection du fameux pâté de truite dont ils étaient friands...
Voici l'article de Pierre Potherat sur les dernières inondations de février 2018, à lire absolument :
(Et consulter l'article suivant celui-ci, où je reproduis la lettre que Pierre Potherat a écrite à Stéphane Bern)
Valérie Bouchard, Conseillère Départementale, s'intéresse au projet des nouvelles fouilles du tumulus de la Princesse de Vix. Elle essaiera de voir s'il est possible d'avoir des fonds par le Conseil Départemental.
Bruno Chaume a ensuite clôturé l'Assemblée Générale par une communication sur l'état des travaux sur les fouilles de Vix par l'équipe autrichienne et la programmation de prospections géophysiques.
Cette vue a été réalisée par un drone.
Les fouilles ont montré l'existence de briques en argile crue posées sur la base de la fortification. Cette découverte est extrêmement rare, il n'y en a deux seulement semblables en France.
Les pierres non gélives, quant à elles, proviennent de la carrière d'Etrochey.
Les fortifications sont composées d'un système mêlant des poutres verticales et horizontales en bois.
Cette dernière photo montrerait l'existence d'un vannage, mais cela reste à vérifier.
Les adhérents se sont ensuite retrouvés pour partager un bon repas à l'hôtel de la Côte d'Or.
En entrée un délicieux pâté de truite nous a été servi, spécialité du Châtillonnais, dont nous avait parlé Pierre Potherat.
Puis un suprême de volaille...
des fromages...
et un délicieux dessert.
votre commentaire
-
Par Christaldesaintmarc le 3 Mars 2018 à 06:00
Bruno Chaume, Président de la Société Archéologique et Historique du Châtillonnais a présenté la Conférence de François Poillotte, membre de la SAHC, sur saint Bernard et l'ordre des Templiers.
François Poillotte, avec une aisance et une mémoire remarquable a stupéfié le public venu très nombreux, par son érudition et sa mémoire des noms et des dates de périodes riches en événements et en protagonistes ! nous nous y perdons, pas lui !
Marie-Geneviève Poillotte, son épouse, a fait défiler les gravures et a lu des textes de saint Bernard.
Dans notre Châtillonnais, nous dit François Poillotte, existent encore des traces de l'ordre des Templiers : à Bure les Templiers une église, à Voulaines les Templiers les restes d'une commanderie, à Epailly où subsiste cette chapelle d'une autre commanderie :
Depuis le VIIème siècle de notre ère, le Saint Sépulcre était aux mains des Musulmans. Les pèlerins pouvaient néanmoins s'y rendre en versant un tribut aux autorités musulmanes.
La prise de Saint Jacques de Compostelle (préservant néanmoins le tombeau du saint) et surtout la destruction du Saint Sépulcre par les Turcs horrifièrent les Chrétiens qui pensèrent partir en Terre Sainte pour récupérer les Lieux Saints.
Le pape Urbain II réunit un concile à Clermont en 1095.
Il fit appel à la noblesse de la Chrétienté pour délivrer le tombeau du Christ.
En effet, après avoir évoqué les malheurs et souffrances des chrétiens d’Orient, le pape adjura les chrétiens d’Occident de cesser leurs guerres fratricides et de s’unir pour combattre les païens et délivrer leurs frères en Orient, ce qui est une cause plus juste. En même temps les chrétiens pourront expier leurs péchés une fois arrivés à Jérusalem, ville sainte par excellence.
Son discours fut accueilli avec enthousiasme et fut suivi du départ de la Première Croisade.
Concile de Clermont (livre des passages faits outremer XVème) :
La 1ère croisade nous dit François Poillotte se fit en suivant plusieurs trajets, le but étant d'arriver à Constantinople.
Godefroy de Bouillon partit de Rethel, accompagné par son frère Baudoin.(ligne noire)
En arrivant, Godefroy de Bouillon se recueillit devant le Saint Sépulcre (histoire d'outremer de Guillaume de Tyr) :
Les terres conquises comportaient des Comtés (Edesse et Tripoli), une principauté(Antioche), et un royaume, celui de Jérusalem.
Le frère de Godefroy de Bouillon devint le premier roi de Jérusalem.
L'objectif des croisés fut atteint, malgré de très nombreux massacres.
Malgré ces conquêtes, la sécurité des pèlerins n'était pas du tout assurée, aussi les croisés pensèrent à la création d'une sorte de gendarmerie qui accueillerait les pèlerins , les soignerait.
Hugues de Payns, apparenté à Bernard de Clairvaux était seigneur de Montigny (Montfort ?), il fit la 1ère croisade avec Hugues, Comte de Champagne. Il pensa à la création d'un ordre de chevaliers dont il sera le fondateur : l'ordre des Templiers
André de Montbard était l'oncle de Bernard, du côté de sa mère, il devint le cinquième grand Maître des Templiers en 1154 jusqu'en 1156, il devint ensuite moine à Clairvaux.
Les premiers Templiers prêtèrent serment, ils s'interrogeaient néanmoins, nous dit François Poillotte sur le fait d'être à la fois moine et soldat. D'ailleurs certains clercs s'indigneront des massacres commis durant la première croisade.
Bernard de Clairvaux émit des réserves au sujet de la croisade, car il ne voyait pas la nécessité d'aller chercher si loin le Christ, puisque les Chrétiens doivent le trouver au cloître.
Car pour les Cisterciens le retrait du monde est supérieur à tout : La Jérusalem Céleste est bien au dessus de la Jérusalem Terrestre.
Néanmoins il se résolut à admettre son principe , et d'ailleurs il prêchera la deuxième croisade.
Pour lui la croisade devint une sorte de liturgie qui poussait à la rémission des péchés.
Hugues de Payns et ses amis firent une campagne de recrutement de "chevaliers du Christ", puis ils se rendirent au Concile de Troyes.
(date non précisée en raison de deux styles...j'avoue n'avoir pas compris et je ne suis sans doute pas la seule !)
Le pape Honorius II organisa ce concile de Troyes, il ne fut pas présent mais était représenté par son légat.
La mission du concile était de créer une règle.
Les personnes présentes au concile de Troyes furent :
Le Légat du pape :
Le cardinal et représentant du pape, Matthieu d'Albano
Les Archevêques :
L'archevêque de Reims, Raymond de Martigné
L'archevêque de Sens, Henri Ier dit « le sanglier de Boisfrogues »
Les Évêques :
L'évêque de Chartres, Geoffroy II de Lèves
L'évêque de Soissons, Josselin de Vierzy
L'évêque de Troyes, Hatton
L'évêque d'Orléans, Jean II
L'évêque d'Auxerre, Hugues de Montaigu ou de Semur
L'évêque de Meaux, Burchard
L'évêque de Châlons-sur-Marne, Herbert
L'évêque de Laon, Barthélemy de Jur
L'évêque de Beauvais, Pierre Ier
L'évêque de Paris, Étienne de Senlis
Les Cisterciens :
L'abbé de Cîteaux, saint Étienne Harding
L'abbé de Clairvaux, saint Bernard
L'abbé de Trois-Fontaines, saint Roger
L'abbé de Pontigny, bienheureux Hugues de Mâcon
Les Bénédictins :
L'abbé de Vézelay, Raynaud de Semur
L'abbé de Molesme, Guy
Les Chanoines réguliers :
L'abbé de Reims, Ursion
L'abbé de Saint-Étienne de Dijon, Herbert (ou Humbert)
Les Maîtres :
Le chanoine et docteur en théologie, Albéric de Reims
Le chanoine et docteur en théologie, Fulcher
Les Seigneurs :
Le comte de Champagne, Thibaut IV de Blois
André de Baudemont, sénéchal du précédent
Le comte d'Auxerre, de Tonnerre et de Nevers, Guillaume II de Nevers
Les Templiers :
Hugues de Payns, maître
Godefridus (= Gondemare (pt) ?)
(Bernard) Rollandus (marquisat de Provence, Vaucluse actuel)
Gaufridus Biso/Bisol = Geoffroy de Bossoit (comté de Hainaut, Frameries, Belgique actuelle)
Paganus de monte Desiderii = Payen de Montdidier (dans la Somme, en Picardie)
Archembaudum de Sancto Amano = Archambaud de Saint-Amand (ou Saint-Ama
Le Concile de Troyes (tableau de Granet au château de Versailles)
La seconde croisade :
La seconde croisade fut décidée par le Pape Eugène III après la chute d'Edesse.
Bernard ne voulut prêcher la seconde Croisade à Vézelay que si le Pape lui en donnait ordre, ce qui fut fait.
Bernard de Clairvaux lut un message du Pape, puis prononça sa prédication, devant le roi Louis VII , son épouse Aliénor d'Aquitaine et une foule immense.
Son prêche fut sans aucun doute flamboyant (Malheureusement le texte ne nous en est pas parvenu)
Louis VII se croise à Vézelay (Histoire des passages faits outremer)
La seconde croisade fut un véritable désastre car elle eut lieu par la voie terrestre, nous dit François Poillotte. La voie maritime aurait été plus sûre mais il eut fallu s'entendre avec Roger II roi de Sicile, fâché avec Conrad II de Hohenstauffen....
Les croisés qui parvinrent en Asie Mineure furent écrasés par les Turcs, ce fut un échec total.
L'échec de cette seconde croisade atténua le prestige de l'abbé de Clairvaux, Bernard, mais aussi celui des Cisterciens.
Bernard en parle d'ailleurs dans son testament écrit un an avant sa mort, dont Marie-Geneviève Poillotte nous lut un extrait, très émouvant.
Beaucoup d'applaudissements saluèrent les deux conférenciers , quelques questions furent posées dont une sur le "trésor des Templiers" qui selon François Poillotte n'a peut-être pas existé...mais on ne sait jamais qui sait....
1 commentaire
-
Par Christaldesaintmarc le 15 Février 2018 à 05:55
Société Archéologique et Historique du Châtillonnais
Jeudi 1er mars 2018 à 16 heures
Salle des conférences, Mairie de Châtillon-sur-Seine
L'Ordre du Temple et saint-Bernard
Par François Poillotte
L'ordre du temple, dont la naissance est intimement liée à la Terre Sainte, à la notion de pèlerinage et à celle de croisade, a causé au XIIème siècle, un certain désarroi face à une institution nouvelle pas toujours bien perçue par une société féodale, empreinte d'une grande ferveur mais qui n'aimait pas les nouveautés.
Leur mission étant d' assurer la protection des pélerins qui se rendaient en grand nombre à Jérusalem sur le tombeau du Christ, les premiers templiers se sont légitimement interrogés sur leur raison d'être. Comment concilier deux états radicalement contradictoires : être moine et être en même temps soldat.
Il faudra toute l'autorité morale et spirituelle de saint Bernard pour dissiper ces réserves. Par son adaptation aux évènements plus que par conviction, l'abbé de Clairvaux contribuera de façon décisive à l'essor de ce premier ordre militaire de la chrétienté.
Entrée gratuite
votre commentaire
-
-
Par Christaldesaintmarc le 11 Septembre 2017 à 06:00
Dominique Garcia, président de l'Inrap depuis juin 2014, est professeur d’archéologie à l’université d’Aix-Marseille et à l’Institut universitaire de France (IUF). Il a été vice-président du Conseil national de la recherche archéologique de 2012 à 2014.
Bruno Chaume, Président de la Société Archéologique et Historique du Pays Châtillonnais a présenté son ami Dominique Garcia aux spectateurs.
Dominique Garcia est spécialiste des sociétés protohistoriques de Méditerranée nord-occidentale et de leurs relations avec les Étrusques, les Puniques, les Grecs et les Romains. Ses recherches portent notamment sur l’urbanisme, l’architecture et l’économie de ces sociétés ainsi que sur l’ethnogenèse et les dynamiques de peuplement des territoires.
Il a présenté une conférence passionnante qui a éclairé les auditeurs sur les mystères des sites princiers de Vix et de Lavau.
Il a eu l'extrême gentillesse de me confier les diapositives de sa conférence, qu'il en soit vivement remercié.
(Je n'ai, hélas, pas pu prendre beaucoup de notes, j'ajouterai simplement quelques propos de Dominique Garcia dont je me souviens)
Des Grecs de Phocée (Asie Mineure, Turquie actuelle) faisaient depuis longtemps du commerce avec les Phéniciens, les Etrusques et les Ibères.
Ils virent l'intérêt de commercer avec les populations Celtes longeant la Méditerranée
Un aperçu de la vie des Celtes de Gallia au temps du Bronze final III:
Les Celtes savaient extraire le minerai de cuivre et le recycler.
Les Celtes exploitaient de nombreuses mines de cuivre :
Les Celtes produisaient des objets en bronze, objets qui intéressèrent les colons grecs.
Des rencontres eurent donc lieu entre les Celtes et des navigateurs grecs phocéens , les grecs échangeant poteries contre objets en bronze.
Exemples de poteries grecques retrouvées à Agde :
Les Celtes construisaient des habitations à absides . (A Vix aussi !)
une superbe reconstitution :
Et un jour des grecs phocéens se fixèrent sur la côte méditerranéenne de la Gaule et fondèrent Massilia ( devenue plus tard Marseille)
La légende :
Les fouilles de Tamaris
La partie nord de l'éperon rocheux présentait principalement un habitat formé de maisons à pièce unique, alors que les unités domestiques du sud en comportaient plusieurs.
Pour ces habitats archaïques, Dominique Garcia a précisé que la notion de structure de ville n'était pas encore adoptée et que les intervalles entre les habitats contigus n'étaient pas des ruelles mais d'étroites séparations.
L'éperon rocheux était doté de remparts.
Sur cette carte on voit l'influence commerciale des grecs de Massilia vers l'ouest, le nord et l'est de la Gaule
l'influence grecque indiquée ici en orange :
L'influence grecque arriva jusqu'à...Vix !
mais aussi jusqu'à Lavau (près de Troyes)
La fouille du tumulus de Lavau :
Dominique Garcia a une hypothèse personnelle sur les éléments retrouvés dans le tumulus de Lavau : ce seraient des Celtes de la région, formés par des artistes grecs chevronnés, qui auraient façonné les objets retrouvés dans la tombe du "Prince de Lavau".
En effet on sent une influence locale sur la création du torque...
sur les bracelets...
...sur la tête du dieu-fleuve Achéloos, à qui les artistes locaux ont ajouté plusieurs moustaches, trois paires au lieu d'une dans la représentation du dieu en Grèce.
La tête de lion est aussi un élément que se sont réattribué les artistes locaux, image provenant probablement d'éléments en provenance des côtes méditerranéennes de l'Afrique du Nord.
Lors de la création du vase grec les artistes ont rajouté des éléments en sur-décor. Ils se sont ainsi réapproprié des pièces originales en leur faisant subir une mise au goût locale, c'est une démarche qui à perduré jusqu'à nos jours.
Peu à peu, les Celtes échappèrent à l'influence grecque...
Les Celtes commencèrent à cultiver la vigne...
La culture de la vigne est très intéressante et devient un élément extrêmement important, vecteur de développement de savoir faire.
Ils construisirent des silos à grains...
La découverte des amphores donne aussi une indication sur le commerce du vin...
Une preuve des échanges entre Grecs , Etrusques et Celtes : le plomb de Pech Maho. (site se situant actuellement près de Sigean dans l'Aude).
Sur ce plomb figurent deux textes gravés, l'un en grec d'un côté, et de l'autre en étrusque.
Ce plomb est la preuve d'une transaction relative d'un tonnage de biens et de marchandises entre celtes, grecs et étrusques.
Ces sortes de "bons de transactions commerciales" en plomb, sont des éléments majeurs car il démontrent le haut degré des échanges.
Le port de Lattara (Lattes aujourd'hui) est passé pour une longue période sous le contrôle plus ou moins direct des Grecs de Marseille.
A Lattara, aux IVe et IIIe siècles av. J.-C. se place une première phase d’extension de l'habitat. Les fouilles ouvertes sur près de deux hectares ont révélé pour cette période une restructuration de la trame urbaine, avec notamment la création des principales artères de circulation et l'implantation d'un tissu plus dense.
L'habitat évolua ...
les représentations artistiques également.
Les différentes tribus celtes évoluèrent au fil du temps, elles s'opposèrent aux Grecs de Marseille. La ville se résolut à demander de l'aide aux Romains. Ceux-ci commencèrent à établir des garnisons en Gaule Méditerranéenne.
On connaît la suite....la conquête de la Gaule commença et Marseille perdit son influence grecque. Mais ceci est une autre histoire ...
Dominique Garcia fut très applaudi et il répondit ensuite aux questions des auditeurs, par exemple sur les actions de l'Inrap qu'il dirige.
http://www.inrap.fr/dominique-garcia-president-executif-de-l-inrap-11651
Une conférence passionnante qui m'a éclairée, personnellement, sur un point précis qui me taraudait depuis longtemps :
Je me demandais en effet, comment les Celtes de Vix avaient pu commander un immense et superbe vase de facture grecque, probablement coulé dans le Sud de l'Italie, alors qu'ils ne connaissaient pas l'écriture ??
Quelle performance extraordinaire que ce long voyage jusqu'au mont Lassois !
Le mystère est pour moi résolu...Merci Dominique Garcia pour votre si passionnante conférence qui m'a permis de comprendre ce qui s'était passé 500 ans avant notre ère dans notre région.
votre commentaire
-
Par Christaldesaintmarc le 24 Juin 2017 à 06:00
Après la visite guidée du MuséoParc d'Alésia, les membres de la Société Archéologique et Historique du pays Châtillonnais se sont rendus sur le site du lieu-dit "La Croix-Saint-Charles", à la pointe de l'oppidum d'Alésia.
C'est là qu'ont lieu des fouilles très intéressantes sur le site d'un sanctuaire nommé Apollon Moritasgus.
Des membres de l'INRAP nous ont accueillis, nous avons ainsi pu retrouver Samantha Heitzmann que nous avons rencontrée plusieurs fois pour des conférences à Châtillon sur Seine.
Bruno Chaume, Président de la SAHC, archéologue, chercheur au CNRS, nous a présenté son ami Olivier de Cazanove , Directeur du programme "Sanctuaire d'Alésia", Professeur d'archéologie Romaine université Paris 1 Panthéon Sorbonne.
Avec Olivier de Cazanove, nous partons visiter les fouilles du sanctuaire dédié à Apollon Moritasgus. Le premier élément de ce nom est gréco-romain, (Apollon) , le second gaulois (Moritasgus), ainsi que des thermes, divers bassins et bâtiments annexes.
Ce qui montre que ce temple a été utilisé à partir du 1er siècle avant JC, jusqu'au deuxième siècle de notre ère.
Dès l’année 1898, des archéologues de la Société des Sciences de Semur en Auxois mirent à jour un ensemble de canalisations antiques dans la zone de la Croix Saint-Charles, sur la pente est du Mont Auxois.
Emile Espérandieu, officier de carrière et archéologue reprit les fouilles de 1909 à 1911 qui lui ont permis de dégager un temple, des thermes, divers bassins et des bâtiments annexes.
La reprise des fouilles s'avérait souhaitable afin d'identifier les limites du sanctuaire, le fouiller extensivement et en restituer l'évolution. C'est pourquoi le programme "Sanctuaires d'Alésia" a été lancé en 2008 sous l'égide du ministère de la Culture-Direction régionale des affaires culturelles de Bourgogne en collaboration avec les universités de Paris 1,de Bourgogne et de Basilicate en Italie.
Olivier de Cazanove nous montre ici l'emplacement d'un "enclos à banquets gaulois". On y a trouvé des amphores vinaires, des céramiques, des potins et de très nombreux ossements d'animaux (porcs, boeufs, capriné, cheval).
Entre la fin de l'époque gauloise et les premières décennies de notre ère, une route à cailloutis montait doucement d'est en ouest. On en voit encore des traces le long de ce mur.
Le sanctuaire s'est doté d'édifices monumentaux à partir du 1er siècle après JC..
Le temple avait une forme octogonale, il était implanté au dessus d'une canalisation qui convoyait l'eau des sources par une série de drains jusqu'aux thermes situés en contrebas.
On voit ici la fondation de l'angle sud-ouest du temple avec l'entrée de la canalisation.
Plusieurs sources en effet existaient sur le site : l'eau suintait à la base du talus.
Ce qui incite à penser qu'Apollon Moritasgus était un "sanctuaire des eaux" c'est la présence omniprésente des canalisations, des vasques et des bassins : une mise en scène complexe de l'eau qui évoque de la part des concepteurs du sanctuaire une probable intention symbolique et cultuelle.
Malgré la sécheresse actuelle l'eau sourd toujours, les fouilleurs ont les pieds dans l'eau !
Une parenthèse : de cet endroit des fouilles on voit, au loin, la si jolie cité de Flavigny sur Ozerain. C'est à Flavigny qu'était basé le camp de César lors de la bataille d'Alésia.
Olivier de Cazanove nous dit que Vercingétorix est peut-être venu au sanctuaire, il pouvait donc, sans doute, voir les ennemis romains en face !
Nous voici près des thermes.
Olivier de Cazanove nous révèle que ces thermes ne constituent pas un ajout périphérique du sanctuaire, car ils sont reliés au temple par la même canalisation majeure.
Leur plan est un plan standard de thermes qui relève du type dit "axial semi-symétrique".
Les thermes étaient associés au lieu de culte.
A l'ouest se trouve la palestre, cour bordée de portiques d'où l'on peut descendre dans la piscine froide, puis au frigidarium par quelques marches Puis on accède au tepidarium (pièce tiède) puis au caldarium (pièce chaude) qui dispose d'un sol suspendu sous lequel l'air chaud circulait (hypocauste).
Le caldarium possédait trois baignoires
Le laconicum (étuve sèche), de forme arrondie devait être recouvert d'une coupole.
Les fouilles successives ont mis à jour de nombreux ex-votos, comme ce pied que montre Olivier de Cazanove, trouvé en 1909 devant le porche du temple. Il portait en abréviation "v(otum) s(olvit) l(ibens) m(erito) "il s'est acquité de son voeu de bon gré comme de juste"
D'autres ex-votos nous montrent des enfants emmaillotés, des seins, des yeux de bronze (plus de 300 !) qui devaient être fixés par des clous dans la galerie périphérique du fanum.
Ce qui n'implique pas, nous dit Olivier de Cazanove, que le sanctuaire d'Apollon Moritasgus avait une spécialisation thérapeutique, mais plutôt une demande de guérison, soit une demande, parmi d'autres, de ceux qui fréquentaient le sanctuaire.
Article sur la ville gallo-romaine d'Alésia, située sur l'oppidum :
http://www.christaldesaintmarc.com/la-cite-gallo-romaine-d-alesia-a43591070
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique