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"Le colportage, un média dans la France d'avant les chemins de fer", une conférence de Marie-Dominique Leclerc et Alain Robert a été proposée par les Amis du Musée du Pays Châtillonn
Marie Dominique Leclerc et Alain Robert de l'Université de Reims Champagne Ardenne, ont présenté une très intéressante conférence sur le colportage d'autrefois.
Marie-Dominique Leclerc et Alain Robert sont Maitres de Conférences honoraires à l’Université de Reims Champagne Ardenne. Leurs travaux portent notamment sur la Bibliothèque bleue, littérature de colportage née à Troyes au début du XVIIe siècle et plus généralement sur les formes de culture populaire pouvant s’y rattacher : imagerie, lanterne magique, enseignes…
Les colporteurs venaient le plus souvent des régions montagneuses Alpes, Pyrénées, Vosges, tous issus de cantons peu alphabétisés.
Il s’agissait de très petits commerçants mal achalandés et à la merci de défaut de clientèle.
Ces petits marchands au détail avaient un travail particulièrement pénible puisqu’ils transportent fréquemment, à dos d’homme, des balles de plusieurs dizaines de kilos.
Ils se déplaçaient quelquefois en famille.
Le colporteur parcourait énormément de kilomètres de villages en villages, souvent à pied, quelquefois avec une charrette.
Il s'installait souvent sur la place des villages, mais se rendait aussi dans les fermes isolées où l'on manquait de tout.
Il dormait à la belle étoile ou dans des granges.
Leur marchandise était achetée chez un marchand en gros ou la marchandise se payait au retour, grâce à l’argent gagné lors du voyage.
Le colportage se scindait en trois catégories : le grand, le moyen et le petit colportage.
Les colporteurs pratiquaient aussi la vente d'ouvrages imprimés , de libelles, d' almanachs.
En plus des almanachs, les images et les recueils de chansons, apparurent de façon régulière dans les balles des marchands ambulants.
Des images pieuses, des récits de vie de saints et même les fameuses boîtes de sainte Reine !
Ils vendaient aussi d'autres ouvrages sur des récits légendaires...
Les colporteurs vendaient aussi bien d'autres produits, dont du fil, des boutons, des lunettes, des tissus, des rubans, des objets de fer, de bois ou de verre, encre, plumes, enfin presque de tout, tant on manquait de tout dans les zones rurales les plus reculées..
A l'aide d'une lanterne magique certains faisaient des projections...
et jouaient du violon ! tout était bon pour attirer la clientèle....
Les colporteurs étaient des personnages connus et attendus qui, tout à la fois, apportaient les outils de la distraction et les nouvelles de la ville.
Le grand nombre de colporteurs voyageant à travers la France et les pays étrangers, n’était pas sans inquiéter les autorités.
Le Directoire craignit qu’il ne propage une propagande contre-révolutionnaire.
C’est ainsi que le 15 décembre 1815, une circulaire du ministre de la Police obligea chaque colporteur ou marchand ambulant à se munir d’un livret délivré dans l’arrondissement de son domicile habituel. Ce livret devait être visé par chacune des autorités locales où le colporteur passait.
Les colporteurs ont disparu....mais leur souvenir reste , figé dans ces petites statuettes qu'on trouve encore dans les régions montagneuses.
Rappelons que le Musée du Pays Châtillonnais dispose d’une remarquable collection de bois gravés du XVIIème siècle servant à imprimer des images largement diffusées par le colportage
Les deux conférenciers ont été très applaudis pour leurs si intéressantes recherches sur le colportage en Champagne, et leurs si belles illustrations.
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