L'ensemble Laostic-Bourgogne, animé bénévolement depuis sa fondation par François Tainturier, rassemble les amateurs passionnés qui suivent les cycles de formation à la musique ancienne. Par ces cours, sont découverts et approfondis le solfège, l'histoire de la musique, la pratique vivante des instruments anciens et du chant choral, au Moyen-Âge et à la Renaissance.

François Tainturier est venu, lundi 30 mai 2016, initier les enfants des écoles de Châtillon sur Seine aux instruments anciens à la demande de Châtillon-Scènes, pour le plus grand plaisir des écoliers et de leurs enseignants.

http://www.christaldesaintmarc.com/a-la-demande-de-l-association-chatillon-scenes-francois-tainturier-dir-a126041754

Pour le grand concert du dimanche 5 juin 2016, "de Charlemagne à Louis XIII", François Tainturier et son groupe de choristes "Le Laostic-Bourgogne a retrouvé avec bonheur Saint-Vorles et Châtillon-Scènes, qui les ont chaleureusement accueillis à plusieurs reprises.

François Tainturier, avant le début du concert, a présenté le but recherché par l'ensemble vocal Le Laostic-Bourgogne :

Notre programme est adapté à l'esprit du lieu mythique qui nous reçoit. La partie médiévale s'adosse au mode de ré, "gravis", premier ton ecclésial. Nous tenterons de faire chanter la pierre, de rendre perceptible "l'emboîtement des trois voûtes" et d'illustrer le paradoxe d'une musique qui se doit d'être, tout à la fois, humble dans sa facture, sa restitution mais également grandiose afin que la louange accède à l'infini. Verticalité et horizontalité, sobriété et fleurissement, monodie et polyphonie, ordre et désordre, union ou césure du charnel et du spirituel sont autant de tensions révélatrices des recherches qui ont nourri ces oeuvres intemporelles et engendré des mutations signifiantes dans l'évolution de la musique et de la pensée.

Le processionnal O Redemptor et ses reprises, traitées en quinte, précède le répons Crucem Tuam avec son invitatoire, en rite templier, qui nous place dans la sombre atmosphère des polyphonies parallèles à la quarte. Quittant le syllabisme nous découvrons le plain-chant orné. La visionnaire Hildegard enflamme littéralement le répons O Quam honorant la racine de David portant Jésus, fruit des entrailles de Marie. Ensuite Vivat Jesus fête la résurrection sur des bourdons à teneurs alternées. En ce lieu si fondamental pour saint Bernard, le grand répons des Matines, Pater Cum essem s'impose. Puis reprenez avec nous les acclamations carolingiennes Christus vincit, Christus regnat, Christus imperat.

Les dames choristes arrivent en processionnal...

Ensuite, en un jeu de Domino, nous explorons les polyphonies complexes de l'Ecole Notre-Dame de Paris, écrites sur la teneur récurrente du Benedicamus Domino, copie du Flos filius de Fulbert de Chartres. Délaissant les polychoralités savantes, nous terminons les parties médiévales avec l'apaisant ternaire du Gaudens in Domino et le tardif hoquet du Gloria d'Apt, attribué à Dufay (?)

Pour illustrer le thème de la nature, demandé par Châtillon-Scènes, nous proposons deux madrigaux Voicy le verd et beau may, en vers mesuré, référence à l'antiquité alors revisitée, décrit l'explosion vitale du printemps. Et, Il bianco e dolce cigno narre la mort du cygne, sous forme d'onomatopées. La quête spirituelle de l'homme est comparée à la soif du cerf, étanchée au bord d'une source vive : Palestrina offre dans le traitement polyphonique de son Sicus cervus  un art du contrepoint d'une sobre subtilité. Le psaume Le long des eaux symbole du flot qui passe, inéluctable, exprime la souffrance de l'exilé en un lyrisme exacerbé. Notre périple s'achève dans la joie avec le lumineux Ave Maria de Byrd et l'exubérant psaume Exultate Deo signé Scarlatti.

Un survol de huit siècles peut sembler prétentieux, notre approche est pourtant humble, tant ces mélodies sont puissantes, austères et complexes : elles n'expriment pas, elles sont. Leur ascèse ou leur magnificence est lumière qui surgit des ténèbres. Ainsi, en adéquation avec l'architecture, elles nous "envoûtent" pour cheminer, sereinement vers un ailleurs, un autrement.

Le concert se termina à notre grand regret, tant les voix sublimes  du Laostic ont résonné magnifiquement sous les voûtes de notre ancienne église...

Mais une heure trente de chant debout correspond, nous dit François Tainturier à un match de boxe ! Il était donc temps de cesser de chanter...

Un tonnerre d'applaudissements a , bien sûr, remercié les choristes du Laostic-Bourgogne pour leur superbe performance.

A ce merveilleux concert, j'ai fait connaissance de deux personnes fort sympathiques : Catherine Mariton qui m'a confié avoir connu le Laostic lors de son premier concert à Saint-Vorles, lorsqu'elle avait 12 ans...et l'ancien  célèbre journaliste de notre journal préféré, le Bien Public, Michel Huvet dont j'ai toujours lu les articles avec un très grand plaisir, tellement ils étaient intéressants et si bien écrits.

Michel Huvet a aussi un blog, nous avons donc échangé nos adresses !

Voici le lien qui vous permettra de lire le blog de Michel Huvet, ne vous en privez pas ! :

http://michelhuvetdixit.blogspot.fr/