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Le projet d'effacement du bief du moulin de Belan sur Ource a donné lieu à une réunion constructive proposée par l'A.R.P.O.H.C.
Par Christaldesaintmarc dans -Défense des moulins et des biefs avec ARPOHC le 13 Juillet 2016 à 06:00Christian Jacquemin, membre d'un comité de défense des moulins et des ouvrages d'art sur les rivières, l'A.R.P.O.H.C.21, m'a envoyé une invitation à une réunion concernant l’effacement du bief du moulin de Belan. Cette réunion a été organisée avec le soutien du maire d’Autricourt sur sa commune.
Comme le moulin de Buncey et un ouvrage de la traversée de Châtillon, le bief du moulin Massard de Belan sur Ource est très prochainement voué à la destruction.
Il faut savoir que la plupart des moulins du Chatillonnais sont menacés comme, par exemple, l’ensemble des ouvrages sur l’Ource, la Seine, la Digeanne….
Ci-dessous le but de cette importante réunion :
Je me suis donc rendue à cette réunion, car je soutiens les actions de l'association A.R.P.O.H.C. contre la destruction des ouvrages d'art sur les rivières.
Voici la mairie d'Autricourt où a eu lieu cette réunion.
La Bourgogne et la Côte d'Or en particulier, ont un très riche patrimoine hydraulique dont témoignent les implantations gauloises et gallo-romaines, les réalisations cisterciennes, les forges de l'âge classique, les travaux de canalisation du XIXe siècle, l'hydro-électrification du XXe siècle et les centaines de moulins modestes ou imposants qui ont forgé les paysages de nos rivières depuis un millénaire. Ce patrimoine a une valeur historique, mais aussi touristique et sociétale qu'ignore la “renaturation” des masses d'eau.
Christian Jacquemin, Président de l'Association des Riverains et Propriétaires d'Ouvrages Hydrauliques du Châtillonnais, l'A.R.P.O.H.C., et François Blanchot, trésorier, ont accueilli les nombreuses personnes venues à la réunion, particuliers et élus en colère face à la destruction de notre patrimoine hydraulique.
Monsieur Christian Volterrani, maire d'Autricourt a évoqué les inondations et sécheresses, qui après l’été catastrophique de 2015 ont vu la mise à sec du bief et des douves du Château.
Après les protestations des habitants de la Commune, soutenus par les Elus et par la presse, monsieur le maire a demandé une réunion, qui a été réalisée sur ordre du Préfet, avec les administrations concernées. Celle-ci a eu lieu en mairie.
Il a été reconnu le droit d’eau dans le bief, donc la possibilité de la réfection du vannage par la propriétaire du Château, Patricia De Gruben. Le SICEC, qui était opposé à la reconstruction, a apporté ses conseils. ainsi que pour la construction de la digue de l’abreuvoir rue du Pont. Là aussi, la DDT, qui était réservée au projet en début d’année, a donné son autorisation . Les travaux sont donc maintenant effectués, à la grande satisfaction de monsieur Volterrani et de la population.Charles François Champetier, Président de l'Association Hydrauxois soutient l'association ARPOHC. Il a révélé que
"Les syndicats de rivière, poussés par certaines Agences de l'eau, tendent à privilégier des solutions d'effacement de seuils et barrages en rivières classées au titre de la continuité écologique. Cette pratique n'a pas de réelle base légale,mais un certain nombre d'effacements sont aujourd'hui bâclés : étude d'impact sommaire, information des tiers minimaliste, précautions de chantier douteuses, débat démocratique inexistant. Il convient de cesser ces pratiques, c'est pourquoi nous appelons les associations à exiger désormais le respect intégral du droit, que le chantier soit privé ou public. Même si un effacement a le consentement d'un propriétaire (souvent le cas de collectivités peu soucieuses de leur patrimoine ou de propriétaires privés mal informés), il exerce des effets sur les milieux aquatiques, il concerne la culture et le paysage, il peut nuire aux droits des tiers. En cela, une association de défense du patrimoine, des riverains et/ou de la rivière est fondée à agir."
Voici où ce trouve l'ouvrage Massard :
Pourquoi il ne faut pas effacer les ouvrages en rivières :
-La loi n'y oblige pas
-L'effet écologique est très faible, voire même inexistant
--Le patrimoine hydraulique a une valeur paysagère et historique
-C'est un potentiel énergétique et un outil de régulation des niveaux d'eau
-L'argent public pour l'eau serait mieux utilisée ailleurs (aide aux agriculteurs, assainissements, gestion des berges etc...)
Ce que dit la loi:
-Loi sur l'eau de 2006, article L-214-17 CE : tout ouvrage doit être "entretenu, équipé, géré"
-Loi de Grenelle 2009 créant la Trame bleue "l'aménagement des ouvrages les plus problématiques sera mis à l'étude"
-En aucun cas la loi française (ni la direction européenne sur l'eau) ne parle d'effacement, arasement ou dérasement.
-C'est une dérive administrative
Une mesure de bon sens de la Ministre de l'Environnement, Ségolène Royal, qui s'est inquiétée du problème : elle a demandé aux préfets d'arrêter les effacements....
L'état piscicole de l'Ource aval est "excellent" en regard des critères OCE, ce qui contredit l'hypothèse d'un impact piscicole grave des ouvrages sur les bio-indicateurs de qualité de la rivière.
De plus, l'ouvrage est franchissable .
En effet, la faible hauteur résiduelle de l'ouvrage d'environ un mètre, effacé en crue, le rend franchissable aux espèces migratrices à forte capacité de nage et de saut qui sont la cible première du classement des rivières.
De plus, il faut savoir que les retenues tendent à épurer la rivière, l'effacement des retenues peut donc avoir un effet chimique négatif (nutriments, pesticides), or aucune mesure n'a été faite à l'amont et à l'aval, aucune mesure de pollution des sédiments n'a été proposée , alors qu'on la demande aux particuliers qui veulent curer.
De plus :
Et le changement climatique ?
On pronostique des épisodes plus sévères de crues et d'étiages à cause du changement climatique.
L'Ource, en terrain karstique y est sensible.
On demande de produire de l'énergie bas-carbone et l'hydro-électricité a un très bon bilan.
Détruire est une solution extrémiste à courte vue, on peut garder l'ouvrage ainsi.
Mais des chercheurs tirent la sonnette d'alarme, car on a un peu trop vite érigé en dogme la question de la continuité écologique . Tout cela demande une étude au cas par cas et de la concertation.
Les aménagements n'entraînent pas une érosion de la biodiversité, comme on le dit parfois. De fait , ils créent de l'hétérogénéité et de nouveaux habitats.
En aménageant on perd certaines espèces et on en gagne d'autres car la biodiversité ne se réduit pas aux seuls poissons (Christian Lévêque 2016)
François Blanchot a ensuite demandé aux auditeurs de poser des questions....
auxquelles Christian Jacquemin a répondu.
Quelques épisodes lamentables ont alerté la population comme l'asséchement du bief de Vanvey, photos ci-dessous : "nous voulons ceci pas cela".
En bas du panneau tout ce qui a déjà été réalisé en 2015 par "les apprentis sorciers de la continuité écologique" du Châtillonnais, et les projets à venir auxquels il faudra s'opposer, avec l'A.R.P.O.H.C.
Des panneaux explicites...
Association des riverains et propriétaires d'ouvrages hydrauliques du Chatillonnais
2 rue de la roche
21290 Montmoyen
www.arpohc.blogspot.fr
Association partenaire
http://www.hydrauxois.org/
Portail collaboratif
http://continuite-ecologique.fr/
arpohc21@gmail.com
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Commentaires
Qu'en est-il du Moulin du Boeuf, à Bellenod, dont vous nous aviez parlé en 2013?
A-t-il pu être préservé et rénové comme le souhaitait son propriétaire?
2nicolleMercredi 13 Juillet 2016 à 06:341NoëlleMardi 5 Juillet 2016 à 22:54Conservons ces chères et bienheureuses traces de notre fabuleux et riche passé, qui assurent la pérennité de notre mémoire !
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Dans le registre du n'importe quoi, une enquète public vient de se terminer à la mairie de Châtillon pour détruire partiellement le petit barrage qui avait été érigé au droit du jardin du souvenir en amont du pont des grilles dans le but de retenir un minimum d'eau en période d'étiage.
En quoi la continuité écologique est menacée ?