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Par Christaldesaintmarc le 2 Décembre 2021 à 06:00
Madame Catherine Monnet , Conservatrice et Directrice du Musée du Pays Châtillonnais-Trésor de Vix, a proposé aux adhérents des Amis du Musée (AMPC), la présentation de plusieurs superbes objets, peintures..en relation avec le fonds Marmont...mais pas seulement !
Catherine Monnet a découvert sur Internet l'existence d une lettre écrite en français par Nicolas Ier, Tsar de Russie, au Maréchal Marmont, après la chute de la royauté et l'exil de Charles X, une lettre très amicale que nous a lue Djo.
St Pétersbourg
le 25 sept 1830
5 oct 1830
(peut-être la date à laquelle Marmont a reçu cette lettre)
J'ai reçu avec intérêt, mon cher Maréchal, la lettre par laquelle vous m'avez exprimé le désir de vous rendre en Russie.
Je n'ai pas besoin de vous dire combien je déplore les événements qui ont nécessité cette détermination de votre part, ni combien j'ai apprécié votre noble conduite au milieu d'une si grande catastrophe.
J'étais sûr de vous retrouver toujours dans le chemin de l'honneur et assuré d'un sentiment insatiable de dévouement à votre souverain.
Persuadé, comme vous l'êtes, de l'estime que je vous porte, vous ne doutez absolument pas de la satisfaction que j'aurais à vous l'exprimer de vive-voix.
Recevez-en l'assurance mon cher Maréchal, ainsi que celle de toute mon affection.
Nicolas
Cette lettre était mise en vente...5 000€, le Musée ne l'a pas acquise évidemment. L'essentiel est que nous puissions en prendre connaissance.
Avant de monter au dernier étage du Musée, Madame Monnet nous présente une toile d'Auguste Petit "la bonne amie"
(déjà décrite dans dans cet article : http://www.christaldesaintmarc.com/flutes-bulles-et-musee-au-musee-du-pays-chatillonnais-tresor-de-vix-a210675348 )
Nous arrivons dans la salle des "bois gravés"...
Madame la Conservatrice nous présente un chef d'œuvre pictural médiéval "La Vierge à l'Enfant et saint Jean" daté de 1531.
Cette petite toile se trouvait autrefois dans l'église Saint-Jean où elle avait été volée. Heureusement elle a été retrouvée et fait partie des joyaux de notre musée.
Sa petite taille fait penser plutôt à une commande destinée à un oratoire privé. Elle nous présente un beau visage de Vierge, l'Enfant Jésus caressant le cou de l'agneau, ce dernier posant sa patte sur le pied de l'Enfant, un symbole évident...
Madame Monnet nous fait remarquer que les pigments blancs utilisés par le peintre pour l'Enfant Jésus, l'agneau et saint Jean ne sont pas les mêmes, les peintres médiévaux nous dit-elle , choisissaient les pigments les plus chers pour peindre une scène sacrée, certains mêmes y ajoutaient un morceau de leur personne : cheveu, morceau de peau....
Le tableau, vu de plus près nous montre un paysage de style italien, un château et, sur le chemin, une minuscule représentation de la fuite en Egypte, une merveille de finesse et de beauté !
Une autre très belle toile a été découverte dans les réserves du Musée, elle nous est présentée par Djo.
C'est le portrait de Jacques Mauduit (1557-1627) âgé de 53 ans en 1610. Le nom du peintre n'est pas précisé.
Jacques Mauduit est un compositeur, luthiste et humaniste français. Compositeur parmi les plus estimés de son époque, il a composé un requiem pour les funérailles de Pierre Ronsard.
Nous arrivons à la salle adjacente, la "salle Marmont", où sont exposés beaucoup de souvenirs du Maréchal Marmont, duc de Raguse.
Nous admirons déjà les portraits des membres de la famille d'Auguste Viesse de Marmont : son père, sa mère, ses cousines, son épouse.
Ce portrait en pied du colonel Marmont, en chef de brigade commandant le deuxième régiment d'artillerie, a été peint par Philippe Augustin Hennequin (1762-1833).
Il a été malheureusement très mal restauré comme nous l'explique madame Monnet.
Madame la Conservatrice se trouve maintenant devant le portrait en buste du général Marmont , par Andréa Appiani (1754-1817)
Elle nous révèle que c'est au plus célèbre des peintres milanais, Andrea Appiani, que s'adressa Napoléon pour réaliser son portrait officiel.
Marmont fit de même ...ce qui donne encore plus de valeur à ce tableau, possédé par notre musée, les deux amis peints par le même artiste...
Un souvenir des cousines du Maréchal Marmont : ce tableau fait de cheveux....
Ces deux affiches ont été offertes par l'Association des Amis du Musée au Musée du Pays Châtillonnais, son Président Robert Fries nous en explique la teneur.
Djo nous présente ensuite les médailles, colliers, épées...du Maréchal Marmont....et nous dévoile quelques aspects un peu coquins du Maréchal....
Le collier de l'ordre du Saint Esprit en or, vermeil avec son écrin en maroquin rouge. Ce collier a été réalisé pour le Maréchal Marmont affin qu'il puisse assister au Sacre du roi de France Charles X, le 29 mai 1825 à Reims.
Il ne reste actuellement que 40 colliers sur les 80 produits pendant la Restauration
L'épée de Maréchal et son fourreau qui date de 1809, mais fut remaniée en 1815,.
L'écu de France couronné a certainement remplacé l'aigle jupitérien de Napoléon..
On peut aussi admirer les nombreuses médailles du Maréchal Marmont.
Son "bâton de Maréchal d'Empire" (1809) en argent doré, velours et étui en maroquin.
Djo nous présente le portrait équestre du Maréchal Marmont duc de Raguse, attribué à Jean-Luc Barbier Walbonne (1769-1860) où on le voit brandissant son bâton de maréchal
Dans cette dernière vitrine se trouve le sabre du Comte de Kamierowski qui fut aide de camp de Marmont.
Ce sabre fut forgé aux forges de Sainte-Colombe, propriétés du Maréchal Marmont
Merci à madame la Conservatrice d'avoir si bien su nous transmettre son amour de l'Art, ses très grandes connaissances, et ses recherches toujours renouvelées, merci aussi à Djo pour sa participation très documentée.
Madame Monnet nous a annoncé que le Musée, après fermeture pour travaux, fin décembre, rouvrira ses portes en février avec une salle Marmont complètement rénovée et très enrichie....
Cette présentation sera le soleil de notre début d'année, que j'ai hâte de la visiter....
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Par Christaldesaintmarc le 17 Novembre 2021 à 06:00
Une visite guidée privilégiée de quatre œuvres, en lien avec l'univers viticole, a été présentée au Musée du Pays Châtillonnais-Trésor de Vix, ponctuée par la dégustation de Crémant de Bourgogne des viticulteurs labellisés Vignobles & Découvertes du Châtillonnais, en accord avec des mignardises élaborées à partir de produits régionaux.
Madame Catherine Monnet, Conservatrice a distribué des flûtes aux participants.
Louise-Marie, agent d'accueil et de médiation, a entraîné les visiteurs dans les différentes salles du musée où se trouvaient des œuvres en relation avec le vin.
Dans cette jolie salle notre attention a été attirée par un portrait placé sur un chevalet.
Ce tableau est intitulé "la bonne amie"....il nous montre un personnage malicieux tenant amoureusement une bouteille de vin dans ses bras...un tableau peut-être destiné à un commerce de vins et spiritueux...
Catherine Monnet qui a découvert ce tableau dans les réserves du Musée, a fait des recherches sur son auteur.
Elle nous a révélé que ce portrait a été peint par Auguste Petit, un Châtillonnais qui étudia le dessin avec Nesle.
Auguste Petit s'exila au Brésil où ses œuvres furent très appréciées, mais il resta en relation avec les châtillonnais : on raconte que certains lui envoyaient une photographie, que le peintre utilisait comme modèle. Il envoyait ensuite le tableau au commanditaire.
Ses trois filles revinrent du Brésil pour se marier à Châtillon sur Seine.
Près du tableau d'Auguste Petit nous avons rencontré monsieur et madame Gheeraert, vignerons à Mosson.
Les époux Gheeraert nous ont fait déguster leur crémant blanc brut, millésime 2018, accompagné de délicieux toasts.
Louise-Marie nous a ensuite entraînés auprès du plus beau et du plus grand vase de l'époque du fer, connu au monde : le vase de Vix.
Joyau de l'époque hallstattienne, et de notre musée, ce vase fut découvert à Vix par Maurice Moisson et René Joffroy.
Ce vase venu de Grèce, servait sans doute à contenir du vin mêlé d'eau, de miel, de sel, et même de...plâtre, lors de cérémonies peut-être chamaniques nous dit notre guide.
Il fut découvert dans la tombe d'une jeune femme parée de bijoux, dont un torque en or, avec le char qui la transporta jusqu'au lieu de son ensevelissement.
http://www.christaldesaintmarc.com/la-merveille-des-merveilles-le-vase-de-vix-a502834
Près du vase de Vix, se trouvait un viticulteur de Molesme, du domaine Dangin, domaine viticole biologique.
Monsieur Dangin nous a fait déguster son crémant bio "Prestige de Narces", accompagné de verrines très originales.
Nous avons ensuite suivi notre guide dans la salle du Musée consacrée à la ville de Vertillum
Lors des fouilles de Vertillum, on découvrit un magnifique petit Bacchus, parmi d'autres objets de grande valeur.
Malheureusement le Bacchus originel, recouvert d'or, fut volé en 1973, avec la copie du torque d'or de la princesse de Vix.
Le musée de l'époque ne possédait qu'une copie de ce Bacchus, c'est celle que l'on peut admirer aujourd'hui.
Louise-Marie nous a confié qu'une enquête est depuis longtemps en cours, on aurait retrouvé la trace de notre Bacchus original, dans un pays étranger ....mais s'il est entre les mains de particuliers, il sera très difficile de le récupérer, croisons les doigts....
Près du Bacchus retrouvé à Vertillum....(Vertault aujourd'hui, village voisin de Molesme) le domaine Rousseau de Molesme présentait son crémant "cuvée R by Rousseau"
La dégustation du crémant du domaine Rousseau fut accompagnée d'amuse-bouches bien sympathiques.
Notre périple dans les salles du musée du Pays Châtillonnais, se termina près du portrait d'un personnage éminent, celui de Claude Ladrey.
Claude Ladrey, né à Châtillon sur Seine en 1823 et décédé à Dijon en 1885, fut un pharmacien et chimiste français.
Docteur en chimie et en physique depuis 1852, il fut également professeur à la faculté de sciences et à l'école de médecine de Dijon.
Sur ce tableau, il porte d'ailleurs la tenue de professeur d'Université.
Claude Ladrey est connu pour ses travaux dans le domaine de la viticulture.
Il fut correspondant national de l’Académie de médecine pour la division de physique et chimie médicales le 13 décembre 1881.
Installé dans la salle Marmont, Paul Bouhélier, du domaine Bouhélier de Chaumont le Bois, nous attendait.
Paul nous a présenté sa "cuvée Celtissime", conditionnée en fût de chêne, ce qui lui donne une saveur supérieure.
Sous le regard du Duc de Raguse, les participants ont apprécié la "Cuvée Celtissime"....
...accompagnée de délicieuses quiches et club-sandwichs.
La visite et les dégustations terminées, les participants qui le désiraient ont pu boire un peu d'eau...c'était utile pour ceux qui repartaient en engin motorisé !
...et, en accompagnement, quelques douceurs comme ces choux farcis de chantilly à la truffe...
et ces mousses au chocolat, ont été fort appréciées...
Cette soirée, très conviviale, a été l'occasion de (re)découvrir le Musée du Pays Châtillonnais - Trésor de Vix et notre territoire à travers son héritage et les délices de ses producteurs.
Les visiteurs ont tous été ravis de cette soirée pleine de découvertes tant artistiques que gustatives.
aux organisateurs : la Communauté de Communes, les vignerons, l'équipe du musée, et bien sûr madame la Conservatrice du Musée du Pays Châtillonnais-Trésor de Vix.
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Par Christaldesaintmarc le 28 Octobre 2021 à 10:00
Vendredi 29 et Samedi 30 octobre 2021, la Communauté de Commune du Châtillonnais invite ses petits fantômes pour une visite guidée au musée sur le thème des monstres.
Serpent à deux têtes, méduse effrayante ou cheval volant, ces animaux mythologiques n’auront plus de secrets pour eux !
Cette déambulation déguisée sera suivie d’un atelier créatif
Décore ta citrouille ou Fabrique ton sac à bonbons.
4- 7 ans* de 10h15 à 11h45 : « Décore ta citrouille »
7-12 ans de 14h30 à 16h : « Fabrique ton sac à bonbons »
* accompagnés d’un adulte
-Invitation offerte pour parents et enfants
-Places limitées
-Inscription obligatoire au musée de Châtillon Tél : 03 80 91 24 67
-Respect des gestes barrière requis
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Par Christaldesaintmarc le 23 Septembre 2021 à 06:00
JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE
Sur les traces du maréchal Marmont
À l’occasion du 200ème anniversaire de la mort de l’empereur Napoléon 1er, le musée a proposé un regard renouvelé sur l’un des 26 maréchaux de l’Empire, Auguste Frédéric Louis Viesse de Marmont (1774-1852) marié à Hortense de Perrégaux, fille du fondateur de la Banque de France et amie de Hortense de Beauharnais, fille de Joséphine.
Deux journées d’immersion dans l’histoire impériale, à la découverte de Marmont et de son temps, agrémentées de pièces de collection exceptionnellement sorties des réserves qui ont été présentées par des médiateurs passionnés et passionnants.
Toutes les "merveilles" extraites des réserves par la Conservatrice Catherine Monnet, ont été présentées dans deux salles, l'une où trône habituellement le superbe portrait du Maréchal Marmont à cheval,visible en tête de cet article, et l'autre consacrée à la période de la restauration et des "Trois Glorieuses"qui vit l'exil de Marmont.
Les objets nouvellement exposés sont tellement nombreux que je publierai plusieurs articles pour les montrer, dans le chapitre "les souvenirs du Maréchal Marmont" . (Avec l'autorisation bienveillante de madame Catherine Monnet, la Conservatrice du Musée du Pays Châtillonnais).
Le premier sera consacré aux différents portraits picturaux et sculptés d'Auguste Viesse de Marmont, Maréchal d'Empire, Duc de Raguse.
Ensuite viendront ses souvenirs familiaux et les décorations qu'il a pu obtenir tout au long de sa carrière.
Mais auparavant voici un article sur deux affiches datant du 1er Empire, offertes au Musée par l'association des amis du Musée et les commentaires de son Président Robert Fries.
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Par Christaldesaintmarc le 23 Septembre 2021 à 05:50
Les Journées Européennes du Patrimoine se sont déroulées samedi 18 et dimanche 19 septembre au Musée du Pays Châtillonnais-Trésor de Vix.
Cette année, le Musée a retenu pour thème l’Empire et Marmont. Des pièces peu connues ont été exposées.
Deux affiches ou "placards" ont récemment été acquises par les Amis du Musée à l'intention du Musée. Elles ont été exposées à l'occasion des Journées du Patrimoine, et le resteront dorénavant dans la salle consacrée au Maréchal Marmont.
Robert Fries, Président des Amis du Musée, les a commentées sous forme de deux causeries, suivies de discussions et d'échanges avec le public.
La première causerie portait sur un :
Aperçu sur la "com" de Napoléon Ier . Les faits et leur présentation officielle. La bataille de Hanau (30-31 octobre 1813)
Le document offert par l'AMPC est la reproduction sous forme d'affiche des "Nouvelles officielles de l'Armée Française", nouveau nom du "Bulletin de la Grande Armée"
Ces "Nouvelles Officielles de l'Armée Française" étaient des communiqués officiels, rédigés ou inspirés par l'Empereur.
Robert Fries, en nous commentant ce que contient cette affiche, nous a montré que le génie de Napoléon Ier se manifesta surtout par son art de la propagande, bien avant la stratégie, la politique, l'administratif, et la diplomatie !
Les communiqués officiels étaient publiés par le Moniteur Universel, puis envoyés aux préfets qui les faisaient imprimer par l'éditeur Mame, puis les placardaient dans tout le pays..En consultant ce document, on peut y lire les communiqués sur les campagnes napoléoniennes.
Leur but est de rassurer les français et leur insuffler la joie des victoires, d'impressionner les pays étrangers, de créer de l'émulation chez les généraux, et de laisser une trace écrite pour l'Histoire.
Ces informations sont évidemment orientées pour donner une image favorable de l'Empereur.
Cette affiche nous donne des détails sur la bataille de Hanau (30/10/1813) qui eut lieu à la fin de la Campagne d'Allemagne. Elle détaille les opérations, les noms des chefs.
Les généraux cités sont tous des inconnus, il n'y a pas de maréchaux sauf Bertrand (qui suivit Napoléon à Sainte Hélène)
Chez les ennemis, apparaît un officier bavarois, Karl Philipp von Wrede qui fut au service de la France de 1805 à 1813.(la Bavière avait été conquise par la France, mais elle se joignit à la coalition des alliés contre Napoléon)
Il avait été nommé Comte d'Empire, Grand Officier de la Légion d'Honneur par l'Empereur Napoléon Ier.
Sur l'affiche on voit que le résultat de cette bataille a été transmis par l'Impératrice-Reine et Régente...on comprend donc que le Régime est solide.
Mais c'est surtout un message de propagande, en effet on y lit que :
-Tous les combats ont été victorieux
-Les pertes sont limitées
-L'Empereur est "entré" dans Mayence
--L'empereur vainqueur est magnanime, mais bien qu"il ait été trahi par un homme "comblé de faveurs".
Auguste Viesse de Marmont était à Hanau, il fut amer car sa valeur ne fut pas reconnue et, dit-il, "il en éprouva une vive affliction"
La seconde causerie de Robert Fries porta sur le contenu de la seconde affiche, offerte au Musée par la Société des Amis du Musée (AMPC) :
La reddition de Paris (31 mars 1814). Un prologue à la soi-disant trahison de Marmont.
Cette affiche donne les nouvelles officielles sur la situation de Paris le 5 avril 1814.
Elle comprend la proclamation du Général Schwartzenberg, la convention d'Armistice et la déclaration du Tsar Alexandre, empereur de Russie.
La situation est la suivante :
Napoléon est à Fontainebleau, Marmont et Mortier défendent Paris.
Joseph Bonaparte a quitté Paris, donc Marmont et Mortier sont autorisés à engager des pourparlers avec l'ennemi.
Marmont négocie seul et signe la convention d'Armistice qui ouvre les portes de Paris aux Alliés de la coalition, le 31 mars à 10 heures.
Le tsar Alexandre précise que les Alliés ne négocieront plus avec Napoléon, et il demande au Sénat de former un gouvernement provisoire dont il promet de respecter la nouvelle Constitution.
Marmont se retire avec ses troupes (4 000 hommes) à Essonnes.
Napoléon accepte les frontières de 1792, mais le Tsar refuse de traiter avec lui.
Le Sénat vote alors la déchéance de Napoléon, les soldats sont alors déliés de leurs serments de fidélité.
Marmont conclut alors un accord verbal avec Schwartzenberg qui représente les Alliés (accord qui ne fut pas signé)
Mais....Napoléon, à Fontainebleau, accepte l'idée d'une abdication conditionnelle, Marie-Louise serait Régente et son fils Napoléon II reconnu.
Marmont est alors pris de stupeur, il se propose de rencontrer Schwartzenberg pour annuler ce qui avait été convenu, et il ordonne au général Joseph Souham de ne rien faire avant son retour.
Mais celui-ci, de son propre chef, décide d'exécuter le mouvement des troupes vers l'ouest et se dirige sur Versailles !
A 4 heures du matin, le Tsar est averti de l'abdication de Napoléon et que l'Armée adhérera.
Mais la nouvelle de la marche des troupes de Souham sur Versailles fait tout capoter et le Tsar refuse alors l'abdication conditionnelle de l'Empereur.
Le 6 avril, Marmont signe la convention de Chevilly, il prend tout sur lui et dégage ses subalternes, dont Souham, de toutes responsabilités devant la Justice Militaire.
A la suite de cela, Napoléon abdique sans condition...
Conclusion de Robert Fries:
-Marmont a ouvert des négociations avec l'ennemi à l'insu de son chef Napoléon, pour un militaire, c'est une trahison.
-Mais pour un politique ??
Car, dès le 30 mars au soir, Marmont a enlevé son uniforme de soldat et a agi en politique.
Cette conférence nous a ouvert les yeux sur la soi-disant trahison de Marmont vis à vis de Napoléon, trahison que l'on appela "ragusade"du nom du titre de Marmont qui était duc de Raguse.
Marmont n'était pas seul à avoir agi de façon "inconsidérée", il pensait sans doute bien faire, et c'est Jean Tulard, grand spécialiste du Premier Empire qui a raison :"Le vrai traître de 1814,c'est Souham ", ce n'est pas Marmont .
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Par Christaldesaintmarc le 30 Août 2021 à 06:00
Robert Fries, Président des Amis du Musée du Pays Châtillonnais, a demandé à Catherine Monnet, Conservatrice du Musée du Pays Châtillonnais si elle voulait bien organiser pour les adhérents de l'association, une visite guidée du Musée... non pas de jour comme habituellement, mais de nuit, à la lueur d'une torche électrique....
Madame Monnet, a accepté bien volontiers cette demande, car elle lui a permis de présenter le Musée sous un jour nouveau (si l'on peut dire !)
Elle nous a donc entraînés dans les salles non éclairées du Musée, et nous a dévoilé avec sa torche, des détails sur les statues et les œuvres picturales, que nous n'aurions pas décelées à la lumière du jour...
Cette visite fascinante nous a permis de "redécouvrir", le Christ aux Liens et sa colonne gravée de signes énigmatiques, la gorgone du vase de Vix, le petit Bacchus de la salle de Vertillum, la cheminée de pierre Renaissance qui se trouvait autrefois dans la maison Philandrier, la superbe Vierge à l'Enfant de Grégoire Guérard (1531) et le portrait du Maréchal Marmont qui trône dans la salle qui lui est réservée.
Michel Lagrange, après la visite nocturne du musée, a composé un poème qu'il m'a généreusement offert.
Ce texte présente d'une façon très poétique les œuvres que nous avons "redécouvertes" à la lueur de la torche de Catherine Monnet.
Il avait donc toute sa place entre les photos que j'ai pu (difficilement, soyez indulgents !) réaliser.
MUSÉE NOIR
Endroit des interrogations
Envers des certitudes
Un noir nocturne étouffe ici l’espace
Et joue les comploteurs
Développant la suie de ses entrailles
Afin de confondre un à un les trésors du Musée
Une torche allumée va fouiller le silence
Afin de donner jour aux reliefs des chefs-d’œuvre
Ceux-ci surpris dans leur sommeil
Se retournent déjà
Dans les plis froissés de la nuit
En train d’effilocher son réseau sans couture
On dérange un à un les rideaux des secrets
Sur le Christ aux liens la lumière
A des accents de repentir
L’ombre bouge et remue la pierre
Où la douleur est palpitante
La nuit bientôt recouvrira l’Ecce Homo
De son manteau-miséricorde
L’inquisition de mes lueurs
Fait broncher les chevaux du cratère essayant
De se délier de leur harnais
Tandis que la Méduse a des yeux sarcastiques
En vain cherchant à nous confondre avec la nuit
Le cratère a du mal à retrouver son unité formelle
Il tâtonne dans la pénombre
Et s’interroge avant de parvenir
À sa perfection d’origine
C’est d’un massif d’oubli que sort une Vierge à l’Enfant
Et le petit Bacchus
Sans autre distinction que l’émotion de nos regards.
Même les escaliers font s’émouvoir leurs contremarches
En guettant nos faux pas.
Un manteau de cheminée Renaissance
Avoue des noms fantomatiques
Assurés de l’impunité
Le cavalier Marmont
Prend son élan immobile et variable
Pour être à la hauteur de sa réputation
J’ouvre ainsi sans bruit le silence
Et je contemple
Endormies des merveilles
Comme on devient voyeur d’une beauté
Qui s’imaginait seule
La lumière émeut des contours
Et les oblige à sublimer la main qui les sculpta
Nous sommes des mineurs amoureux de filons
Cachés dans le silence
C’est l’œuvre au noir d’une séance
Où la magie fait son office
Où le regard appréhende une énigme
À résoudre et apprivoiser
(Michel Lagrange août 2021)
Les adhérents sont repartis chez eux, ravis, après cette visite fascinante et inoubliable...
L'association des Amis du Musée pense proposer l'hiver prochain une autre visite de nuit du Musée à ses adhérents.
Lors des Journées du Patrimoine deux affiches anciennes seront offertes au musée par l'Association, une conférence les concernant aura aussi lieu.
Pour profiter des visites, des conférences, des rencontres comme celle avec le Directeur du Parc National des Forêts, et surtout enrichir les collections et améliorer les équipements de notre beau musée, adhérez-donc à l'association des Amis du Musée, pour cela rendez vous sur ce site :
https://www.musee-vix.fr/fr/les-amis-du-musee#sthash.PevZia79.dpbs
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