Ce concert des Ménestrels de Bourgogne en l'Eglise de Villaines en Duesmois fut un enchantement..

Il permit au public nombreux de s'initier à la Musique Médiévale, et remit à l'honneur l'héritage historique et patrimonial si riche de notre Bourgogne.

Les Ménestrels de Bourgogne ont entamé depuis 2004 un travail d'historiens, énorme, autour des archives disséminées dans toute l'Europe pour tenter de reconstituer le répertoire le plus large possible et de l'interpréter ensuite.

Costumes,instruments, chants, tout fut parfait dans ce concert qui clôtura très agréablement la journée des peintres à Villaines en Duesmois !

 Avant le début du concert, Marcelle Tamène a évoqué saint Bernard de Clairvaux, fondateur de l'abbaye qui porte son nom, abbaye dont nous fêtons le 900ème anniversaire de la fondation (1115)

Puis le concert a commencé avec "Saltarello" de Giovanni Ambrosio, basse danse de la fin du XIVème siècle, une pièce instrumentale du manuscrit de Londres

 Et s'est poursuivi avec d'autres chansons, rondeau, basse danse, et  virelai...

"Vit encore ce faux dangier" (Jacques Vide) Ce morceau témoigne d'une grande diversité stylistique, C'est une chanson d'une grande cohérence avec des fragments musicaux répétés Jacques Vide a été compositeur de la Chambre à la cour de Bourgogne vers 1420, sous Philippe le Bon.

"A qui la dira" (Agricola)

"Rosti bouilli joyeux" (anonyme) une basse danse du XVème siècle dite de Marguerite d'Autriche (Bibliothèque de bruxelles)

"Fi maris" (Adam de la Halle), rondeau

Tout vrai solas (anonyme), manuscrit de Chypre, XVème siècle

Autant en emporte le vent (Pierre de la Rue) 1460-1518)

Dame à vous sans retollir (Guillaume de Machaut), virelai

Bernard Chevallier nous a ensuite présenté les instruments dont jouent les Ménestrels de Bourgogne.

Ces instruments sont des constitutions réalisées d'après le bréviaire de Philippe le Bon conservé à la Bibliothèque Royale de Bruxelles. Pour une moitié ce sont des instruments bruyants, pour l'autre moitié ce sont des instruments doux.

Le luth est un instrument qui connaîtra une popularité considérable. Il apparaît en Occident vers la fin du XIIème siècle.

La lyre est un instrument à cordes frottées et à caisse étroite en forme de poire. Le chevillier permet la tension de deux à trois cordes en boyaux.

Le psaltérion est une sorte de cithare. Il est représenté à partir du IXème siècle. L'instrument se joue à deux mains. Sa symbolique et son nom sont liés au roi David.

Le psaltérion à archet :

La chifonie est le nom médiéval de la vièle à roue. Son nom est une déformation de "Symphonie". Elle est appelée ainsi parce que plusieurs cordes vibrent en même temps (symphonie). Sa forme est celle d'une boîte rectangulaire. Une roue (archet circulaire) met les cordes en vibration. Le clavier permet d'en changer le ton.

Les flûtes droites existaient déjà aux temps préhistoriques, puis dans l'Antiquité. C'étaient des tuyaux de longueurs différentes avec ou sans bec. Ce type de flûte est surtout connu aujourd'hui au travers de la flûte à bec.

L'organetto est un orgue positif qui se pose sur les genoux : on joue d'une main tandis que l'autre actionne un soufflet unique.

Les Ménestrels de Bourgogne ont été très applaudis, leur spectacle fut un enchantement : beauté des costumes, présentation d'instruments oubliés, musiques et paroles des temps médiévaux...que du bonheur !

L'ensemble des Ménestrels de Bourgogne est composé de :

Martine Duplaa : chant, psaltérion à archet, lyre à archet

Jean-Paul Durand : flûtes à bec

Olivier Renaud : luth

Bernard Chevallier : Psaltérion, organetto, chifonie

Marcelle Tamène : présentation