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Les poèmes présentés à la Journée de la Poésie de Villaines en Duesmois
Par Christaldesaintmarc dans -La journée de la poésie à Villaines en Duesmois le 25 Novembre 2010 à 06:25Voici les quatre très beaux poèmes présentés au cours de la Journée de la poésie, le 21 Novembre 2010 à Villaines en Duesmois.
Le thème en était "les ruines" puisque le village possède les restes d'un magnifique château féodal des Ducs de Bourgogne.
J'illustrerai d'ailleurs les poèmes par une vue de ces majestueuses ruines, et je les présenterai par l'ordre alphabétique du nom de leur auteur.
Les poèmes étaient si réussis qu'un classement n'a pu être fait par le jury, ils ont donc tous été primés, ce qui était justice, jugez-en :
RUINES
(Marie-Noëlle André)
Si les vieilles pierres pouvaient parler
Que pourraient-elles bien nous raconter ?
La sueur des milliers d’ouvriers
Qui jadis les ont assemblées,
Les personnalités y ayant séjournées,
Ou la splendeur des fêtes qui y furent données
Qu’elle fut le théâtre de drames,
Ou d’aventures de gentes dames,
Témoin de sombres diableries,
Ou simplement d’espiègleries,
Toute ruine est porteuse d’une histoire,
Qu’elle soit petite ou grande,
Celle d’une défaite ou d’une victoire,
Mais souvent entrée dans la légende.
Qu’elles soient issues d’un château féodal
Ou d’une demeure seigneuriale,
Ou bien encore d’un palais royal,
A la finale toutes les ruines sont égales.
Quand vous rencontrerez un de ces vestiges,
N’hésitez pas à les approcher
Et tendez l’oreille à leur histoire racontée
Vous en aurez certainement le vertige.RUINES
(Philippe Graffin)
Avec des cathédrales d’orties
Pour uniques jardins
Avec des forteresses de ronces
En guise de vergers
Avec des pierres roulées
Perdues dans les hautes herbes
Vous êtes là mes ruines,
Séculaires à jamais abandonnées
Citadelles dont ne subsistent que des fossés muets
Restes d’empires défaits aux guerriers enfouis sans sépulture.
Majestés qui commandiez ces empires, régniez sur ces royaumes
Que reste-t-il de vous hormis ces fragments épars et divisés
Pierres d’orgueils vaincus ?
Que demeure-t-il de vos saintes et savantes alliances
Prêtes à recréer le monde entier siècles après siècles
Sinon quelques bornes dans la trace de chemins qui s’effacent
Parmi les belles marguerites qui se balancent parmi les dalles
Qui n’ont plus ni nom ni dates ?
Enfin savez vous que les pierres des champs ont subi un même sort,
Que la terre des moissons est aussi faite de celles des grandes batailles,
Battue par l’assaut des fantassins, le galop des cuirassiers,
Ecrasée par les chenilles des tanks
Là tout à côté de vous !
Sur les étendues de Lorraine, de la Marne et aussi beaucoup plus tôt de la Bourgogne
Mais nous ne vivons pas dans un cimetière à tombes perdues
Ce que la main et les armes de l’homme ont su abattre pour défendre et conquérir,
Elle a su reconstruire, restaurer, et sinon rendre la vie en faire revivre la mémoire,
Sinon l’âme
Quel plus beau lieu pour l’évoquer que le château de Villaines et ses quatre tours
Qui marquent la limite du Duché de Bourgogne, tout près du chemin des Romains
Et de la route des pèlerins de Sainte Reine.LES QUATRE TOURS DU CHÂTEAU DE VILLAINES
(Dominique Masson)
Depuis l’aube, un ciel bas , mouillé de froide bruine,
Envahit le terrain couvert d’une herbe folle
Où des lapins joueurs, devant moi batifolent
Et se cachent parmi les pathétiques ruines.
Du château fabuleux où ducs et rois vécurent,
Ne restent que les tours écorchées, désunies,
Témoins d’un passé d’or que le présent punit
D’avoir été trop beau, car le présent n’a cure
De ces murs délabrés que nulle ombre, jamais,
Ne vient hanter la nuit sous le cri des hiboux.
Les splendeurs de jadis, délayées dans la boue
N’éveillent pas d’écho.Seul un cerf qui bramait
Hier a fait vibrer par un cri sans espoir
Ces cailloux ruisselants, oubliés par l’Histoire.LA TOUR
(Roselyne Salomon)
Née de l’orgueil de son maître
Elle est large, elle est haute, elle est lourde.
Il l’a voulue puissante
« Qu’elle domine ! » Il l’exige.
Tour apeurée d’un maître fou
Sa blancheur dit le vertige,
A la roche, elle s’accroche.
Entre ses murs obèses, dans des coffres de fer
Le maître cupide a caché ses pierres maléfiques
« Qu’elle les garde ! » Il la condamne.
Elle est close de partout, elle étouffe
Sa blancheur dit la peur
Sous l’épaisseur la douleur.
Un temps… deux temps…mille temps.
La brise… un souffle… un ange ?
Promesses chuchotées, elle attend.
La pluie, le vent, l’oiseau
Ça s’égoutte, ça souffle, ça caresse.
De l’eau sur les dalles, de l’air dans les pierres,
Courants d’air salutaires, la tour respire.
Le lierre, la linaire, les capillaires
Ça grimpe, ça pousse, ça s’étale
Le lézard, la fourmi, les choucas
Ça gratouille, ça chatouille, ça s’installe.
Tiens, un curieux qui s’avance…
C’est un signe
Signe de ruine, enfin !Chaque poète a été récompensé par un recueil de poèmes, voici celui reçu par mon amie Roselyne..
Ce fut une bien belle journée sous le signe de la poésie, art dont nous manquons cruellement dans notre société si matérialiste et si éloignée de la beauté pure...
A renouveler donc, pour notre plus grand plaisir !
(Des commentaires sur le thème de l'article seraient les bienvenus, ils me montreraient que ce blog vous intéresse et ils me donneraient envie de continuer à l'alimenter .
Merci.)
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Commentaires
2fleur de lotusSamedi 27 Novembre 2010 à 17:40merci pour toutes ces photos magnifiques!
et pour prendre le temps de réaliser ces reportages pour notre plus grand plaisir!
a très bientot!
1GevJeudi 25 Novembre 2010 à 09:30Merci pour ce billet Ce chateau est intéressant. Mais un lecteur pourrait-il nous dire si il est visitable et si oui quand (en dehors des journées du Patrimoine)
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Je viens de découvrir votre blog et le compte-rendu que vous avez réalisé sur cette journée Poésie à Villaines en Duesmois. Ce fut une journée de rencontres et de partage dont je garde intacte la saveur. Les trois membres de l'Association Les Délivreurs de Mots se sont senties en complète harmonie avec l'esprit de cette fête de la Poésie.
A bientôt peut-être...