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Par Christaldesaintmarc le 16 Juin 2020 à 06:00
Le première fois que j'ai entendu le nom de sainte Brigide (et non Brigitte), ce fut lors de la visite de l'église de Cérilly, organisée par l'association "Un jour, une église".
En effet, dans l'église Saint-Martin de Cérilly, un autel secondaire lui est dédié, le voici :
et voici la représentation de la sainte :
Pourquoi cette sainte se trouvait-elle honorée ainsi à Cérilly ?
Madame Tondre , qui nous a si bien présenté l'église Saint-Martin de son village, nous a donné l'explication suivante :
Sainte Brigide est la seconde patronne de l'Irlande. Elle tient ici un livre qui note les règles de son abbaye, et elle terrasse à ses pieds, un démon à tête humaine
Pourquoi cette sainte irlandaise figure-t-elle dans l'église de Cérilly ? Eh bien parce qu'en 1729, un livre de la Confrérie sainte Brigide écrit en 1625, a été offert à Cérilly. Presque tous les habitants de Cérilly faisaient partie de cette confrérie.
Sainte Brigide était censée protéger le bétail.
En parcourant le numéro 10 de 2018, du bulletin de la SAHC (Société Archéologique et Historique du Châtillonnais, j' ai trouvé un article passionnant sur cette sainte, rédigé par Marielle Lefils.
Marielle a effectué une recherche approfondie sur le culte de cette sainte et nous révèle par exemple que son culte fut introduit en France, en Belgique , en Allemagne et en Italie par les disciples de saint Colomban (VIème-VIIème siècle)
Qui était sainte Brigide ? Voici ce qu'en dit Wikipedia :
En breton, on la nomme Brec’hed ou Berhet. D’origine irlandaise, elle fut convertie par saint Patrick. Elle refusa tous les prétendants qu’attirait sa grande beauté. Elle se retira à quelques kilomètres de Dublin, formant, avec plusieurs de ses compagnes, l’une des premières communautés religieuses féminines en Irlande.
Femme d’une très grande générosité et d’une énergie exceptionnelle, elle est considérée comme l’une des saintes patronnes de l’Irlande.
Marielle Lefils s'est intéressée très tôt à sainte Brigide, car une statue de la sainte se trouve dans l'église de son village de Noiron.
J'avais lors de la visite de l'église de Noiron photographié cette statue sans savoir qui elle représentait, grâce à Marielle et son article j'ai pu l'identifier (son nom était pourtant inscrit sur le socle !) :
Un bâton de procession de sainte Brigide, en bois finement sculpté se trouve à présent au Musée d'Art Sacré de Dijon, dépôt de la commune de Noiron.
Mais les représentations de Brigide ne s'arrêtent pas là, Marielle m'a rappelé que j'avais photographié une peinture murale dans l'église de Vertault, où apparaissait la sainte, en compagnie de saint Eloi et de saint Languer.
Sainte Brigide, appelée ici STE BRIDE se trouve dans la partie gauche de la peinture . A ses pieds un diable s'agrippe à sa robe.
Marielle Lefils nous indique encore qu'une statue de sainte Brigide se trouve dans l'église Saint-Hilaire de Charrey.
Si les visites des églises organisées par "Un jour une église" reprennent j'irai bien sûr la photographier.
Dans son article du numéro 10 de 2018 du bulletin de la SAHC, Marielle Lefils détaille les attributs de la sainte et nous explique la façon dont son culte est parvenu dans le Nord Châtillonnais par l'intermédiaire des disciples de saint Colomban, et c'est passionnant.
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Par Christaldesaintmarc le 9 Juin 2020 à 06:00
En publiant les photos des nombreuses statues de saint Nicolas présentes dans beaucoup d'églises Châtillonnaises, je m'étais demandée pourquoi ce saint était ainsi honoré ...alors que nous sommes loin des territoires de l'Est où il est énormément fêté.
C'est Anne Bouhélier, qui connaît très bien les coutumes Châtillonnaises (elle est guide de Pays), qui m'a donné l'explication de ce mystère, bien éloigné de ce que je pensais, la voici :
Saint Nicolas dans le Châtillonnais était célébré comme saint patron des jeunes gens à marier et sainte Catherine comme sainte patronne des jeunes filles.
Ces deux fêtes codifiaient les relations entre filles et garçons à une époque où les occasions de rencontres étaient plus restreintes qu'aujourd'hui et où les choix matrimoniaux étaient très encadrés.
Les festivités comportaient au cours de la journée : cérémonie religieuse, procession, partage de la brioche mais aussi un grand bal.
Traditionnellement, le bal était offert par les filles aux garçons lors de la sainte Catherine et les garçons rendaient l'invitation pour la saint Nicolas.
Ce rite très important jusqu'au début du XXe siècle et généralisé sur l'ensemble des paroisses de notre secteur explique le fait que l'on trouve des statues de saint Nicolas et de sainte Catherine d'Alexandrie dans une majorité d'églises.
Ce patronage trouverait son origine dans le "miracle des trois filles". Selon la légende dorée, St Nicolas avait pour voisin un homme qui, ruiné, ne pouvait marier ses trois filles faute de dot. Ce dernier envisageait de les prostituer afin de récolter l'argent nécessaire à leurs subsistances. Nicolas, refusant que ses jeunes voisines ne puissent se marier, décida, en secret, de donner trois bourses pleines d'or à ces jeunes femmes. L’homme put marier ses filles et toute la famille fut heureuse ! "
Ce geste fit de Nicolas le saint patron des jeunes gens à marier.
L'évocation de sainte Catherine d'Alexandrie m'a conduite à rechercher les statues la représentant dans nos églises, il y en a en effet autant que de celles de saint Nicolas....et maintenant nous en connaissons la cause !
Autricourt :
Balot :
Belan sur Ource :
Bissey la Côte :
Brion sur Ource :
Faverolles les Lucey :
Laignes :
Magny-Lambert :
Saint-Germain le Rocheux :
Savoisy :
Vertault :
Veuxhaulles sur Aube :
Bâtons de Procession :
Chaumont le Bois :
Grancey sur Ource :
Villotte sur Ource :
Quelques mots sur cette sainte couronnée, représentée avec une roue et souvent avec une épée :
La tradition situe sa naissance à Alexandrie et date sa mort dans la même ville, à dix-huit ans en 312, sous le règne de Maximin II Daïa.
Elle était très instruite compte tenu de son sexe et de son âge : à 18 ans elle convertit plusieurs philosophes qui avaient été chargés par l'empereur de la faire renoncer à sa foi.
On croit qu'elle s'appelait « Dorothée », et que le prénom Catherine (du mot syriaque "céthar", couronne) lui fut donné parce qu'elle remporta, dit saint Jérôme, la triple couronne de la virginité, de la science, et du martyr.
Elle est la patronne des écoles de filles et des élèves de philosophie, et on la représente souvent appuyée sur une roue à demi rompue et teintée de sang. Elle serait apparue à sainte Jeanne d'Arc, en compagnie de sainte Marguerite et de l'archange Saint Michel.
Sa légende et son culte se sont répandus depuis l'Orient vers l'Occident et sont largement attestés après les croisades.
L'Église la célèbre le 25 novembre. Sa fête donne traditionnellement lieu à diverses célébrations populaires, dont celles des jeunes filles à marier de plus de vingt-cinq ans, appelées les catherinettes.
Selon certains chercheurs modernes, la légende de Catherine est probablement basée sur la vie et l'assassinat de la philosophe grecque Hypatie (355-415), en inversant les rôles des chrétiens et des païens.
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Par Christaldesaintmarc le 5 Juin 2020 à 06:00
Une Pietà ou Vierge de Pitié, est un thème artistique de l'iconographie en sculpture et peinture chrétienne.
Il représente la Vierge Marie en Mater dolorosa, mère pleurant son fils, le Christ qu'elle tient sur ses genoux au moment de la descente de croix, après la crucifixion et avant sa mise au tombeau.
Eglise de Chamesson :
Eglise de Courcelles :
Eglise de Laignes :
Eglise de Poiseul la Ville :
Eglise de Quémigny sur Seine :
Eglise de Vertault :
Eglise de Veuxhaulles sur Aube :
Eglise de Buncey :
Eglise Saint-Jean Baptiste Châtillon sur Seine :
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Par Christaldesaintmarc le 28 Mai 2020 à 06:00
En recherchant les statues de saint Roch et de saint Sébastien, saints évoqués autrefois en cas d'épidémies, suite au passionnant notule de Dominique Masson, je me suis aperçue que nos églises Châtillonnaises possédaient presque toutes des statues de saint Nicolas...
Est-ce la proximité de la Lorraine, des Vosges, de l'Alsace, de la Franche Comté où saint Nicolas est très fêté ?
Car chez nous autrefois , en Bourgogne du sud, on fêtait seulement le premier jour de l'année en accueillant le "Père Janvier", bien avant que la mode américaine du Père Noël déferle sur la France....
(Voir en fin d'article l'explication de cette dévotion pour saint Nicolas dans le Châtillonnais, donnée par Anne Bouhélier)
Quand j'étais enfant j'adorais la fameuse comptine de la légende de saint Nicolas "Ils étaient trois petits enfants qui s'en allaient glaner aux champs" que me chantait ma grand-mère....
Au pied des statues de saint Nicolas que j'ai photographiées dans nos églises, ils sont bien là, les trois petits, sortant du saloir du méchant boucher....dans des statues toutes différentes.
A Autricourt :
A Bissey la Côte :
A Bâlot :
A Bouix :
A Brion sur Ource :
A Channay :
A Coulmier le Sec :
A Fontaines en Duesmois :
A Gommeville :
A Gommeville (chapelle) :
A Grancey sur Ource :
A Griselles :
A Marcenay :
A Savoisy :
A Saint-Germain-le Rocheux :
A Grancey sur Ource :
A Thoires :
A Veuxhaulles sur Aube :
A Châtillon sur Seine, au dessus du porche de l'église qui lui est dédiée, curieusement pas de petits enfants à ses pieds !
Saint Nicolas est aussi souvent représenté dans des bâtons de procession.
A Brion sur Ource :
A Thoires :
A Villers-Patras :
A Villotte sur Ource :
Je ne peux résister....
Ils étaient trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs
Tant sont allés, tant sont venus
Que le soir se sont perdus
Ils sont allés chez le boucher
Boucher, voudrais-tu nous loger ?
Ils n'étaient pas sitôt entrés
Que le boucher les a tués
Les a coupés en p'tits morceaux
Mis au saloir comme pourceaux
Saint Nicolas au bout d'sept ans
Vint à passer dedans ce champ
Alla frapper chez le boucher
Boucher, voudrais-tu me loger ?
Entrez, entrez Saint Nicolas
Il y a de la place, il n'en manque pas
Il n'était pas sitôt entré
Qu'il a demandé à souper
Du p'tit salé, je veux avoir
Qu'il y a sept ans qu'est dans le saloir
Quand le boucher entendit ça
Hors de la porte il s'enfuya
Boucher, boucher, ne t'enfuis pas
repens-toi, Dieu te pardonnera
Saint Nicolas alla s'asseoir
Dessus le bord de ce saloir
Petits enfants qui dormez là
Je suis le grand Saint Nicolas
Et le Saint étendant trois doigts
Les petits se lèvent tous les trois
Le premier dit "j'ai bien dormi"
Le second dit "Et moi aussi"
Et le troisième répondit
"Je me croyais au Paradis"A noter que le méchant boucher est ensuite devenu...le fameux père Fouettard !
Anne Bouhélier nous donne la raison pour laquelle saint Nicolas était fêté dans le Châtillonnais, et donc présent dans nos églises ! Merci à elle ....
St Nicolas dans le Châtillonnais était célébré comme saint patron des jeunes gens à marier et Ste Catherine comme sainte patronne des jeunes filles. Ces deux fêtes codifiaient les relations entre filles et garçons à une époque où les occasions de rencontres étaient plus restreintes qu'aujourd'hui et où les choix matrimoniaux étaient très encadrés.
Les festivités comportaient au cours de la journée : cérémonie religieuse, procession, partage de la brioche mais aussi un grand bal. Traditionnellement, le bal était offert par les filles aux garçons lors de la Ste Catherine et les garçons rendaient l'invitation pour la St Nicolas. Ce rite très important jusqu'au début du XXe siècle et généralisé sur l'ensemble des paroisses de notre secteur explique le fait que l'on trouve des statues de St Nicolas et de Ste Catherine d'Alexandrie dans une majorité d'églises.
Ce patronage trouverait son origine dans le "miracle des trois filles". Selon la légende dorée, St Nicolas avait pour voisin un homme qui, ruiné, ne pouvait marier ses trois filles faute de dot. Ce dernier envisageait de les prostituer afin de récolter l'argent nécessaire à leurs subsistances. Nicolas, refusant que ses jeunes voisines ne puissent se marier, décida, en secret, de donner trois bourses pleines d'or à ces jeunes femmes. L’homme put marier ses filles et toute la famille fut heureuse ! "
Ce geste fit de Nicolas le saint patron des jeunes gens à marier.
Merci Anne pour vos révélations ! il ne me reste plus qu'à répertorier les statues de sainte Catherine d'Alexandrie qui, il est vrai, sont très présentes dans nos églises, je m'en étonnais souvent car cette sainte ne me parlait pas du tout, maintenant j'ai compris !
4 commentaires -
Saint Sébastien a été lui aussi prié lors des grandes épidémies qui ont affecté le Châtillonnais....
Par Christaldesaintmarc le 16 Mai 2020 à 06:00Dans sa superbe étude sur les épidémies en Châtillonnais, Dominique Masson souligne le fait que l'on priait saint Roch pour les arrêter, mais aussi que l'on invoquait saint Sébastien.
Les statues de ce saint sont moins nombreuses dans les églises Châtillonnaises que celles de saint Roch.
Il est vrai que saint Sébastien n'est pas mort de maladie...mais la tradition indique qu'après avoir été pour la première fois criblé de flèches, il guérit !!
Hélas la seconde fois il y laissa la vie.
https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9bastien_(martyr)
Voici les statues de saint Sébastien que l'on peut admirer dans les édifices religieux que j'ai pu visiter, églises et chapelles :
A Baigneux les Juifs :
A Channay :
A Poiseul la Ville :
A Vaugimois :
A Savoisy :
A Noiron :
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Par Christaldesaintmarc le 7 Mai 2020 à 06:00
En parcourant le si intéressant notule de Dominique Masson "Quand passent les microbes", vous avez sans doute lu qu'autrefois on priait saint Roch pour que s'arrêtent les épidémies...
Saint Roch est le saint représenté le plus fréquemment (avec St Jacques) dans les églises, au bord des rues ou sentiers empruntés par les chemins de St Jacques allant à Compostelle, aussi bien en France qu'en Espagne, car les pèlerins se plaçaient sous sa protection pour qu'il les préserve des maladies sur le Chemin.
Voici sa légende :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Roch_de_Montpellier
Je me suis amusée à rechercher les statues de saint Roch situées dans nos églises châtillonnaises...et je me suis aperçue que beaucoup en possédaient, signe que la peur des épidémies était bien forte en ces temps reculés.
Le saint est représenté en statue ou en bâton de procession.
Le saint est accompagné de son chien fidèle, et aussi quelques fois d'un enfant ou d'un ange, mais ce n'est pas systématique.
Michel Massé m'a signalé qu'une statue de saint Roch se trouve dans la niche d'une maison située place Joffre.
Personne ne la regarde, mais il suffit de lever la tête pour l'apercevoir, cherchez bien...
Michel Massé me dit également que la rue des Cordeliers se nommait autrefois rue Saint-Roch.
Michel Massé me signale un autre saint Roch, situé au bout de la rue Saint-Germain , au carrefour avec la ruelle des grands murs à Recey sur Ource :.
Une église Châtillonnaise est placée sous le vocable de saint Roch, c'est celle de Larrey.
Cette église fut construite en 1883.
D'après Dominique Masson, la commune de Larrey n'eut aucun mort lors de l'épidémie du choléra de 1854, alors que le village voisin de Poinçon-les-Larrey compta 20 cas, et totalisa 13 décès.
Je suppose que les paroissiens de Larrey avaient sans doute beaucoup prié saint Roch pour être épargnés, et qu'en reconnaissance, lors de la construction de leur nouvelle église, ils la mirent sous la protection et le vocable de saint Roch.
Voici la statue du saint patron de l'église de Larrey :
L'église Saint-Roch de Larrey possède également un beau reliquaire de saint Roch :
Voici les autres photos des statues de saint Roch vues dans les églises Châtillonnaises :
Buncey :
Busseaut :
Faverolles les Lucey :
Grancey sur Ource :
Laignes :
Magny-Lambert :
Noiron :
Autricourt :
Vertault :
Belan sur Ource :
Pothières :
Autricourt :
Chamesson :
Saint Germain le Rocheux :
Je n'ai pas encore visité toutes les églises du Châtillonnais, alors, lorsque je le ferai, je rajouterai des photos de saint Roch à cet article.
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