Michel Huvet, écrivain, membre de l'Académie des Sciences, Arts et Belles Lettres de Bourgogne, ancien journaliste au Bien Public, fut un grand ami d'Henri Vincenot qu'il a côtoyé très souvent, aussi bien en public qu'en privé.

Il a accepté de venir parler de ce "Passeur d'Arts" que fut Vincenot à Aignay le Duc, à l'invitation de Chantal Gyulay, Présidente des Amis d'Aignay le Duc et des Alentours .

Dans la salle se trouvait un de ses anciens collègues journalistes, Philippe Bertrand, qui présente chaque jour ses "Carnets de campagne" sur France Inter, de belles et amicales retrouvailles !

Michel Huvet est très ému lorsqu'il évoque son ami Henri Vincenot,  personnalité rare et exceptionnelle qu'il a eu la chance de connaître et d'apprécier infiniment.

La fille d'Henri Vincenot, Claudine, avec qui Michel Huvet est resté en relation, lui a prêté divers documents, ainsi que des souvenirs intimes qui lui ont permis de préparer sa conférence, il l'en a beaucoup remerciée.

Pourquoi Michel Huvet a-t-il intitulé sa conférence "Henri Vincenot, Passeur d'Arts" ?

Eh bien parce que Vincenot n'est généralement connu que comme écrivain , personne n'a oublié ses livres comme "la Billebaude", "Le pape des escargots", "Les étoiles de Compostelle", "Le maître des abeilles" ou "La vie quotidienne des paysans bourguignons au temps de Lamartine" (mon livre de chevet, tant ce qu'il y raconte me rappelle ce que me disait ma grand-mère...).

Personne non plus n'a oublié les émissions de Bernard Pivot où, vêtu d'un gilet chamarré, il racontait des histoires bourguignonnes en roulant somptueusement les r...

Mais Henri Vincenot n'était pas qu'un écrivain qu'il ne devint d'ailleurs qu'assez tard.

Il fut, en effet auparavant  un merveilleux peintre, exposé très souvent à la galerie Vauban à Dijon, où il présentait ses aquarelles, ses gouaches tellement pleines de beauté et de sensibilité.

Henri Vincenot aimait la vie, la campagne où il aimait se ressourcer près des arbres qu'il enlaçait parfois pour en sentir toute la force.

Amoureux de la nature et de son village de Commarin, où il vécut après sa retraite dans sa ferme appelée "La Pourrie", Henri Vincenot avait tout d'abord été cheminot. D'ailleurs de nombreux membres de sa famille faisaient partie de la grande "famille" du rail.

Parallèlement à sa fonction d'ingénieur à la SNCF, il écrivait des articles dans le journal "La vie du Rail", illustré de ses propres aquarelles et gouaches.

Il vécut très longtemps à Paris, avec sa famille, car un de ses fils atteint de surdité devait fréquenter un centre de rééducation spécialisé.

A Paris, il se mit à écrire, en particulier des pièces de théâtre sur des thèmes religieux, il dessina les futurs décors de sa pièce intitulée " Ceux du Vendredi"

Il se mit aussi à la sculpture comme ce chemin de croix.

et cette mise au tombeau :

Puis vint le temps de l'écriture, son premier ouvrage publié par Denoël (qui restera son éditeur toute sa vie), fut "Walther, ce boche mon ami".

Vincenot a bien connu la dernière guerre En 1944, il fut arrêté par la Gestapo à Dijon ; blessé, il s'échappa du QG de celle-ci et se cacha dans les bois de la Montagne bourguignonne.

A sa retraite, Henri Vincenot et son épouse Andrée (originaire de Saint Léger sur Dheune comme ma famille) vinrent définitivement habiter à Commarin, à la Pourrie.

Henri Vincenot avait aussi un autre talent : il était musicien...sa fille Claudine se souvient que très souvent son père se mettait au piano. Michel Huvet nous révèle, qu'enfant, Vincenot avait fréquenté le conservatoire de Dijon où il connut Joseph Samson .

Pour sa pièce de théâtre "Ceux du Vendredi", il composa une superbe partition.

Voici encore quelques œuvres qui nous montrent le grand talent pictural d'Henri Vincenot, aquarelle, dessins au crayon.

Henri Vincenot fut donc un artiste complet : peintre, sculpteur, écrivain, compositeur...malheureusement nous dit son ami Michel Huvet, bien oublié actuellement.

Il est mort à Dijon en 1985 , avec, près de lui, le manuscrit terminé de son dernier livre "Le maître des abeilles".

Il est enterré à la Pourrie, près de son épouse et d'un de ses fils, sous des croix celtiques.

Michel Huvet se souvient d'un superbe texte sur Vincenot, écrit par Jean-Philippe Lecat, il va le rechercher dans les archives de l'Académie dont il fait partie, et pourra peut-être nous le communiquer.

Il serait bon que cet article soit publié, mais aussi qu'un musée en l'honneur de Vincenot soit créé, pour que ce magnifique  "passeur d'Arts" ne soit jamais oublié.

Michel Huvet fut très applaudi pour cette évocation, si pleine d'anecdotes, d'un des maîtres de la littérature bourguignonne.

Nous avons découvert, grâce à lui, bien des aspects de l'artiste complet que fut Henri Vincenot, qu'il en soit vivement remercié.

Claudine Vincenot a été, en 2016, l'invitée d'honneur du "Salon d'Automne" de Chamesson, elle avait apporté avec elle beaucoup de belles peintures de son père :

http://www.christaldesaintmarc.com/henri-vincenot-et-sa-fille-claudine-ont-ete-les-invites-d-honneur-du-s-a127134158