• "O GAH PAH, une histoire franco-indienne" , conférence de L'Association Culturelle Châtillonnaise..

    O Gah Pah, un conférence de L'ACC..

    "O Gah Pah, une histoire franco-indienne" , conférence de L'Association Culturelle Châtillonnaise..

    Le titre de la conférence proposée par l'Association Culturelle  Châtillonnaise, "O-GAH-PAH", était bien mystérieux .. cette peinture, posée sur un chevalet, à l'entrée de la salle Louis Pascal, représentant une famille d'indiens nous donnait déjà quelques indications.....

    Claude-Albert Martel, président de l'Association France-Louisiane a ,en effet, évoqué pour nous une bien émouvante histoire..non seulement indienne, mais franco-indienne ! O GAH PAH, une société entre deux mondes, une société dont l'histoire est aussi la nôtre....une histoire que nous avons oubliée et qui pourtant était si belle !

    "O Gah Pah, une histoire franco-indienne" , conférence de L'Association Culturelle Châtillonnaise..

    En observant un registre américain de 1959, recensant  les habitants de l'Oklahoma, on s'aperçoit que beaucoup de personnes portent un nom..français

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    Tout le monde a appris, à l'école, que la France possédait, au temps de Louis XIV, en Amérique du Nord, un territoire appelé "Louisianne" (orthographe ancienne du nom actuel Louisiane). En 1803, ce territoire fut vendu, bradé plutôt, aux Etats-Unis par Napoléon.

    Pourquoi et comment les français s'étaient-ils installés sur ce territoire ?

    La France possédait déjà des terres en Amérique du Nord, au Canada, mais elle désirait explorer d'autres espaces, plus à l'ouest, en descendant un fleuve que les indiens nommaient Mississipi.

    Voici une carte où l'on peut voir en bleu la route que prirent les aventuriers français.

    A un certain endroit, le Mississipi reçoit les eaux d'un autre fleuve nommé Arkansas.

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    A la jonction du Mississipi et de l'Arkansas vivait une tribu d'indiens appelés justement les Arkansas, peuple très accueillant, fier et intelligent. Des relations se nouèrent entre les Français et ces indiens, appelés aussi Quapaws "Ceux qui ont descendu le courant",  ces Quapaws faisaient aussi partie de la grande tribu des Sioux.

    Voici la représentation d'un beau Quapaw ;corps peint en rouge, blanc et noir, un duvet de cygne rouge sur le crâne.

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    Les Quapaws étaient des êtres pacifiques, et courageux. Il ne vivaient pas dans des tipis, mais dans des huttes faites de branchages et recouvertes d'écorces.

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    Plusieurs familles habitaient ces huttes.

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    Les Français s'installèrent donc sur ce territoire, des  trappeurs, des religieux, des soldats de petite noblesse, de simples soldats comme le capitaine Bossu originaire de Baigneux les Juifs . Ils devinrent très amis avec les Quapaws, apprirent leur langue, des relations intimes se nouèrent entre eux : des français épousèrent des squaws Quapaws , des enfants naquirent de ces unions ,ce qui explique, qu'aujourd'hui encore, des américains d'origine indienne portent un nom français.

    Le territoire français s'étendit peu à peu comme on le voit sur cette carte (en jaune), sans jamais léser les populations indiennes. Ceci est à bien remarquer, quand on sait ce que leur feront subir plus tard les américains en  leur achetant leurs terres à vil prix et les parquant dans des "réserves",  une autre façon de les exterminer.

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    Les excellentes relations établies entre Français et Quapaws portaient sur le commerce : nourritures, viandes, peaux etc..., mais les Quapaws aidaient aussi les Français en surveillant le territoire.

    Français et Indiens avaient besoin les uns des autres.

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    Les Quapaws appréciaient les Français, la preuve, ils fumaient ensemble le calumet, pratique  qui est une façon d'échanger sa parenté et de parler avec les esprits...

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    En haut de cette gravure on voit les Français, les Quapaws arrivent vers eux en effectuant la "marche du calumet" :

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    Cette amitié extraordinaire entre deux peuples que tout aurait dû opposer, on en voit la trace sur cette cape indienne, autour du soleil ...

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    Ici les Quapaws et leurs huttes au toit bombé :

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    Et tout près, les maisons des Français :

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    Hélas, le fort Arkansas ne fut plus guère défendu, les Espagnols s'en emparèrent, puis les Anglais, et enfin Napoléon vendit la Louisiane.

    Aussitôt les Américains voulurent acheter les terres des Quapaws, en les spoliant bien entendu ! pour 20 millions d'acres on leur donna seulement 4000 dollars qui ne seront d'ailleurs payés qu'en partie. On les déplaça plusieurs fois..

    Les Quapaws avaient tout de même gardé quelques terres où l'on découvrira plus tard des mines de plomb et de zinc, l'exploitation de ces mines  leur permettra d'avoir des revenus, de retrouver un peu de dignité et de renouer des liens avec les autres Quapaws  qui avaient été "déportés" dans les réserves.

    Ils décideront même de s'organiser pour fonder une "nation" indienne  dans l'état d'Oklahoma, "nation" qu'ils appelleront O-GAH-PAH, leur capitale est Miami (Oklahoma)

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    Ils ont actuellement un gouverneur :

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    Un drapeau (c'est celui que Claude-Albert Martel avait apporté le jour de la conférence)

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    Les mines de plomb et de cuivre se sont épuisées dans les années 50, mais les Quapaws ont trouvé une autre source de financement, ils ont ouvert des casinos et ça marche !

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    Les Quapaws d'O-GAH-PAH ont déposé depuis peu une plainte devant les USA pour malversation, et spoliation puisqu'ils n'ont jamais touché la totalité des 4000 dollars qu'on leur avait promis pour la vente de la surface énorme de 20 millions d'acres.

    Claude-Albert Martel est allé en O-GAH-PAH, il sait que certains Quapaws, ceux qui ont un patronyme français, veulent retrouver la langue de leurs ancêtres Français et Quapaws à la fois.

    "Leur histoire est notre histoire", fut la belle conclusion du conférencier...

    "O Gah Pah, une histoire franco-indienne" , conférence de L'Association Culturelle Châtillonnaise..

    Ce fut un bien beau récit que nous a conté là, Claude-Albert Martel , récit que j'ai résumé au strict minimum, ses anecdotes étant très nombreuses et passionnantes.

    Et, cerise sur le gâteau, avant que commence la conférence nous avons entendu des airs de danses Quapaws, la danse du calumet par exemple, que les Quapaws interprêtent lors de fêtes qu'ils appellent des powwows.

    Merci à Claude-Albert Martel pour cette conférence qui a véritablement subjugué les auditeurs, preuve en est  le nombre important de questions auxquelles il a répondu très aimablement, avec beaucoup de compétence, on voit que le sujet le passionne.

    A consulter, les précisions de Claude-Albert Martel :

    http://www.flfa.fr/dotclear/index.php?post/2011/10/24/O-GAH-PAH-ceux-qui-ont-descendu-le-courant

     (Des commentaires sur le thème de l'article seront les bienvenus, ils me montreront que ce blog vous intéresse et ils me donneront envie de continuer à  l'alimenter .

    Merci.)


  • Commentaires

    2
    Ipop
    Vendredi 9 Mai 2014 à 12:39

    j'ai appris beaucoup de chose, merci

    1
    Samedi 13 Octobre 2012 à 16:07

    Nous avons à Montauban (82) une histoire similaire avec les Osages (Wha-Zha-Zhe) qui sont apparentés aux Quapaws (Les Sioux Deghiha regroupent cinq nations : Ponca, Omaha, Osage, Kaw, Quapaw). En novembre 1829 trois Osages arrivaient épuisés à Montauban après un parcours d'errance de 2 ans 1/2. Les Montalbanais les aidèrent à revenir dans leur village (à l'époque dans une réserve du Kansas). En 1989 nouis avons repris contact avec cette tribu et depuis nous organisons des échanges culturels. Une belle histoire que vous découvrirez en visitant le blog de l'association Oklahoma-Occitania : http://oklahoccitania.canalblog.com et plus précisément en allant lire l'historique de l'asso. Promenez-vous dans le blog, il y a plus de cinq ans de belles histoires à découvrir et prenez un abonnement (gratuit) pour suivre l'actualité de ces échanges ne nous croyions uniques. Heureux de vous avoir découvert !

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