• Souvenirs de Pierre Roy : L'hôtel Roy entre les deux guerres

    L'hôtel Roy, à la fin de la grande guerre,  était à présent tenu par Armand et son épouse Constance, les enfants grandissaient...

    Avant de continuer, voici une anecdote amusante que nous conte Pierre Roy :

    En 1923, un officier U.S. qui avait logé chez nous à l’hôtel, était revenu avec sa femme visiter la France et Aisey. Le colonel Louquer, madame Deborah, avec une Torpédo Citroën B2, 4 places. Regagnant les U.S.A., mon père Armand, leur reprit leur voiture à un prix très intéressant.

    Souvenirs de Pierre Roy  : L'hôtel Roy entre les deux guerres

    Puis en 1925, il acheta la fameuse 5HP Citroën jaune deux places au prix de 6500 Francs.

    Un jour de novembre 1923, notre père nous emmena, Yvonne et moi, à la Foire Gastronomique qui se tenait dans les baraques du Cours du Parc à Dijon. Jamais pressés, nous repartîmes  de Dijon vers 17 heures.

    Arrivés à Darois, un brouillard intense, les phares étaient peu puissants, nous obligeant à rouler à tour de roue. Pour descendre le Val Suzon, je courais devant la voiture, puis Yvonne me relayait. Bref à 20 heures, nous avions traversé Chanceaux sans nous en être aperçus, pratiquement plus de lumière.

    On dut coucher dans la Torpédo, l’un contre l’autre, dans une couverture providentielle, il faisait très froid. Pas une seule voiture ne passa  durant toute la nuit. Enfin nous repartîmes au petit jour, et arrivâmes à Aisey à 9heures.

    Maman, ayant supposé un accident, était dans toutes ses transes. Aussi mon père acheta-t-il un phare à gaz Magondeau qui ne lui servit jamais.

    Je partis en 1925 en apprentissage de cuisinier à l’Hôtel des Bains à Besançon, bel établissement. J’ai eu le cœur gros le premier mois, sorti de l’affection familiale, logé dans un grenier. Sans lumière le soir, une bougie par semaine, je fis la connaissance avec les punaises dans le lit.

    Souvenirs de Pierre Roy  : L'hôtel Roy entre les deux guerres

    Je fis deux ans d’apprentissage satisfaisant, puis partis un an à Charleville où travaillait l’oncle Clément Copin ainsi que sa fille Elisabeth. Chef de premier ordre, l’abnégation au travail.

    Puis Londres avec Ludovic Humbert, Paris, Cannes etc…mon tour de France pour apprendre, me parfaire .

    Yvonne seconda les parents jusqu’en 1932, se maria à Alphonse Piétri, puis partit à Marseille, y fonda un foyer où naquit Madeleine, Jean-Pierre et Bernard qui à leur tour eurent enfants et petits enfants.

    Voici une photo du mariage d'Yvonne et d'Alphonse Piétri, prise devant la maison du baron de Gail à Aisey . Leur fils Bernard a noté quelques noms des membres des familles Roy et Piétri.

    La photo est cliquable.

    Souvenirs de Pierre Roy  : L'hôtel Roy entre les deux guerres

    Une servante polonaise, Marie Skimyna aida mes parents. Dans cette même période, je fis mon service militaire dans la Marine Nationale, embarqué à bord du torpilleur « Le frondeur » qui fit la tournée des pays riverains de la Méditerranée. Démobilisé, je continuai mon tour de France. Sur l’instance de mes parents, je revins à 23 ans.

    Je fréquentais une jeune fille de Saint Germain le Rocheux, Suzanne Bornot qui avait des aptitudes pour l’hôtellerie. Nous nous mariâmes le 27 avril 1935, mes parents me remirent le fonds d’hôtel restaurant.

    Jean naquit le 28 avril 1936, tout marcha bien jusqu’à la guerre. Madeleine naquit le 31 juillet 1941.

     Un des mes amis, le capitaine de vaisseau Georges Guierre, homme de lettres composa pour nous ce poème :

    Mon petit patelin s’appelle Aisey sur Seine

    En quittant Châtillon pour aller vers Dijon

    Au kilomètre seize, il faut prendre la peine

    De freiner à vingt pas d’un antique donjon.

     

    Puis vous tournez à droite et la route vous mène

    Quelques mètres plus loin, sur un tout petit pont

    Chevaucheur d’un courant qui fuit à perdre haleine

    Jusqu’à Paris, chantant dans les roseaux, le jonc…

     

    Arrêtez-vous ici, vous êtes arrivés

    Une table excellente à toute heure vous est servie,

    Pourquoi chercher plus loin alors qu’on a trouvé

     

    Des truites striant l’eau de rapides éclairs

    Les « Roy » qui pour bien peu, font heureuse la vie

    Des bons plats, des vieux vins, que célèbrent ces vers.

    Les prochains épisodes, écrits par Pierre Roy, nous montreront la vie à Aisey sur Seine au début du XXème siècle: ses artisans, ses commerces, le tramway, Aisey pendant les deux guerres, les distractions, les conscrits, les noces  etc...vous verrez, ils seront passionnants !


  • Commentaires

    3
    NG 2152
    Vendredi 17 Février 2017 à 20:40

    Je suis fan de cette saga familiale, j'ai hâte de lire la suite.

    Merci à vous de nous en faire profiter

    2
    Daniel T
    Vendredi 17 Février 2017 à 19:34

    Que de nostalgie en lisant l'histoire de cet hôtel et de cette famille, témoignage d'un temps révolu , notoriété qui a perduré avec la famille Damond.

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    1
    bridget
    Vendredi 17 Février 2017 à 17:45

    Je veux bien le croire et j'attends la suite. Merci.

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