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Souvenirs de Pierre Roy : la vie à Aisey sur Seine...
Par Christaldesaintmarc dans -LES SOUVENIRS DE PIERRE ROY d'Aisey sur Seine le 20 Février 2017 à 06:00Pierre Roy , après l'histoire de l'hôtel de sa famille, à Aisey sur Seine, le célèbre "Hôtel Roy", conte la vie de son village au début du XXème siècle, ses souvenirs d'enfance et de jeunesse (il était né en 1911)
Aujourd'hui, il nous présente la gare qui était très importante pour les habitants d'Aisey. A cette époque , les automobiles n'existaient pas, on se déplaçait avec des voitures à cheval et surtout avec le fameux tramway, que l'on appelait "le tacot";
(voir au sujet du tacot cet article sur une exposition réalisée par Jenry Camus, Président des amis du châtillonnais) :
LA GARE D’AISEY SUR SEINE
La gare d'Aisey sur Seine était la reproduction miniaturisée des gares du réseau P.L.M.
Ses bâtiments abritaient une salle d’attente, le bureau du chef de gare, secondé par un sous-chef et un employé, et un guichet pour la distribution des billets.
Le bureau était relié à Aignay, Baigneux et Châtillon par une ligne téléphonique unique. Si Châtillon appelait Aignay, la sonnerie fonctionnait à Aisey, ce poste écoutait si la communication était pour lui, sinon le poste raccrochait. Aignay prenait l’écoute, même service jusqu’à Baigneux, jusqu’à l’intéressé.
Contigu à la salle d’attente, on trouvait l’entrepôt, avec ses quais de débarquement et d’embarquements.
Sur le côté extérieur du bâtiment, trois portes surmontées des noms : W.C. hommes, WC femmes, ces toilettes étaient à la turque, les voitures n’en comportant pas.
L’autre porte était l’accès privé de l’appartement du chef de gare, situé au premier étage.
De chaque côté du bâtiment, se trouvait une aire définie suivant les marchandises, à gauche : dépôt des bois de chauffage, charbon de bois en bûches, à droite un quai pour bestiaux, un pont roulant pour le chargement des grumes, blocs de pierre etc…pour être acheminés sur Châtillon et au-delà sur le P.L.M. ou l’est (Troyes) .
Sur une voie, dite de garage, étaient stationnés des wagons de gabarits différents.
La gare d'Aisey possédait un nœud ferroviaire : l’arrivée de la ligne d’Aignay à l’aide d’aiguillages se divisait en faisceaux, l’arrivée de Baigneux se faisait sur une voie parallèle, une troisième, la centrale pour les trains en provenance de Châtillon.
A la hauteur de l’arrêt de la loco d’Aignay, se trouvait une prise d’eau, car il fallait remplir le réservoir.
A la suite s'élevait un bâtiment en bois dit « l’atelier ». On y trouvait la lampisterie avec outils de poseurs, cric, lory, lampes à pétrole pour locomotive et pour l’intérieur des voitures, évitant l’obscurité l’hiver. Il était impossible de lire ou d’écrire, c’était tellement rudimentaire !
La voie se prolongeait une plaque tournante afin de faire changer de direction les locomotives.Sur le côté se trouvaient empilées des briquettes de charbon pour compléter la réserve des machines. Sur la voie centrale, en direction d’Aignay, une autre prise d’eau permettait d’approvisionner les locos Aignay et Baigneux.
Une "station de chauffage des bouillottes" (par grand froid : seulement à -15°) . Ces dernières étaient en acier longues de 1mx0,25xO,15,elles étaient chauffées en groupe de 4 avec la vapeur d’une machine, et ensuite déposées, une par compartiment. Les voyageurs y posaient leurs pieds engourdis.En une demi-heure, toutes étaient refroidies, mais on arrivait à destination.
La formation du train Aisey-Châtillon se composait de trois voitures de deuxième classe, une voiture de première classe, et un fourgon- marchandise.
Les voitures pouvaient accueillir 18 à 20 personnes, avec des banquettes en bois en deuxième classe, des banquettes rembourrées, recouvertes d’un velours rouge de bonne qualité pour les premières classes.
Un compartiment était réservé, faisant fonction de convoi postal.
En deuxième classe, les voyageurs étaient peu nombreux.
Les voyageurs en provenance de Baigneux changeaient de voiture pour monter dans celles en provenance d’Aignay (les autres voitures restant là.
Lors des foires ou les grandes affluences, celles-ci étaient attelées sur l’autre convoi. La loco manœuvrait pour prendre un ou deux wagons de marchandises ou de bestiaux.
Dans le prochain article, Pierre nous racontera le voyage qu'il effectuait tous les jours pour se rendre à l'école à Châtillon sur Seine, un voyage, vous le verrez, plein d'imprévus !
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Commentaires
1dodocheLundi 1er Mai 2017 à 14:24la maison de mes arrieres grand-parents se trouve juste derriere cette ancienne gareRépondre
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