• Souvenirs de Pierre Roy : les colporteurs qui passaient à Aisey sur Seine au XIXème siècle

    Les colporteurs

    J’ai connu de modestes colporteurs qui offraient aux gens des campagnes, qui n’avaient pas de moyen de locomotion pour aller à Châtillon, dans une toile cirée portée en baluchon : aiguilles, boutons, lacets, bas, chaussettes etc…

    J’en ai connu un qui était remarquable, jeune et poli, garçon de 16 ans qui  allait à pied, vendait de village en village.

    Il débuta avec une caisse cirée de 60X30X20 avec une grosse bretelle de cuir qui lui permettait de la porter dans le dos  lors de ses déplacements, devant lui pour la vente.

    Cette petite armoire portative était munie de 10 tiroirs avec chacun un bouton pour les tirer. C’est incroyable ce que les femmes des pays pouvaient acheter, en boutons, aiguilles, épingles, fusettes, élastiques, gros grain, bagues, boucles d’oreilles de pacotille.


    Très commerçant, il réussissait à vendre à tout à chacun quelque chose. Que de peine ce gagne-petit se donnait ! Puis au fil des ans, il acquit une bicyclette. Sur celle-ci était fixée, au porte-bagage avant,  son armoire. A l’arrière, une autre armoirette, sur les côtés deux sacoches avec de la bonneterie.

    Toujours mieux achalandé… mais en 1939 on ne le vit plus.

    Les voyageurs de commerce

     Madame Baudinet de Savoisy  allait à pied faire sa tournée du sud Châtillonnais et nord d’Aignay.

    Elle vendait du tissu, des serviettes de toilette. Le tout enveloppé dans des toiles cirées, bien plié et rangé. Ces paquets faisaient, à leur forme, penser à des valises. Pour se donner du courage, une bonne pincée de tabac à priser dans le nez.

    Madame Voizeux, dite la Jaquette, habitait Beaulieu et exerçait le même commerce, dans les mêmes conditions

    Toutes deux, de noir vêtues, étaient toujours très dignes.

    Dans un fourgon attelé à un cheval, un commerçant d’Etais, Jean Cattoni, vendait des coupons de tissus. Son père, commerçant à Laignes, faisait plus bazar.


    De la concurrence, il y en avait  avec le Bazar de la Correze : C’était un grand fourgon tiré par deux chevaux, les côtés se soulevaient, laissant  apparaître un magasin ingénieusement achalandé.

    On y trouvait de tout : assiettes, cuillers, fourchettes, couteaux, verres, lampes à pétrole, bougies, chaussures, sabots en bois et cuir, vêtements de travail bonneterie à l’arrière, chapeaux de paille, de champs, casquettes etc…Il y avait toujours l’article pour satisfaire le client. C’était la Providence aux conditions modestes.

    Par économie, monsieur Chazal avait une couchette accrochée au plafond de son habitat de conducteur. Il faisait la tournée du pays, puis continuait vers une autre localité. Il passait un jour par mois. Pour passer la nuit, il y avait toujours un cultivateur qui l’autorisait à mettre ses chevaux dans un pré. Ensuite il troqua son attelage pour un petit camion.


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