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Par Christaldesaintmarc le 13 Juin 2020 à 06:00
Lorsque l'on évoque le nom de Volvic, on pense tout de suite à l'excellente eau minérale qui coule au pied d'un volcan d'Auvergne, absolument pure puisque le volcan qui la surplombe ne subit aucune pollution, une eau à recommander !
Mais Volvic, c'est aussi une bourgade où l'on a extrait depuis le XIIIème siècle, une pierre de taille noire à la beauté sans pareille.
Cette pierre est extraite d'une coulée de lave du volcan de la Nugère.
Des maisons ont été construites avec cette pierre de lave, mais aussi des églises, la cathédrale de Clermont-Ferrand par exemple qui surprend par sa sombre beauté.
Dans le village de Volvic, toutes les maisons sont évidemment construites en pierre de lave, son église sous le vocable de saint Priest, également.
Saint Priest, évêque de Clermont fut martyrisé à Volvic en 674. Son successeur Avit II fit bâtir un oratoire et une église , il établit un monastère de bénédictins proche du sanctuaire. Le bourg se développa grâce aux reliques du Saint Evêque et Saint Austremoine, premier évêque d'Auvergne.
Les chapiteaux sont finement sculptés.
La croisée du transept est coiffée d'une coupole ouverte de baies en plein cintre ce qui permet un éclairage zénithal.
Quelques statues originales de l'église Saint-Priest :
Saint Verny qui vécut en Rhénanie et mourut en martyr en 1287. Son culte passa les frontières, et se répandit en Franche-Comté et en Auvergne. Il est le patron des vignerons d'Auvergne comme chez nous l'est saint Vincent.
Madame Michèle Frommherz, dans un article de "Pays de Bourgogne", nous indique qu'à Semur en Auxois existait une confrérie appelée "Confrérie Saint-Vernier". Ce saint Vernier n'était autre que le saint Verny présenté ci-dessus . Il était fêté le second jour de janvier.
Voilà donc un lien entre l'Auvergne et la Bourgogne !
Un saint Sébastien très réaliste....
Je trouve cette Vierge à l'oiseau, du XIVème siècle, dite "Notre Dame de l'Arc" d'une posture extrêmement naturelle
La Mère et l'Enfant sont pleins de modernité, et quel regard ils s'échangent.......
L'église Saint-Priest possède aussi un trésor comprenant divers objets précieux dont une statue de saint Priest et une épée carolingienne...
Près de la source de Volvic, pour se souvenir des carriers qui ont si longtemps exploité la pierre de lave, et pour raconter leur histoire, une visite souterraine de la carrière a été imaginée.
Cette visite a lieu dans ce qui s'appelle la "grotte de Volvic".
On vous y explique, par le texte parlé d'un carrier qui vécut en 1900 et de nombreuses photos anciennes, l'origine volcanique de cette pierre, la vie difficile des ouvriers, les outils qu'ils utilisaient.
On y apprend comment, en creusant profond dans la lave du volcan de la Nugère pour trouver de l'eau destinée à humidifier la taille de la pierre, on découvrit la fameuse source de l'eau de Volvic, si célèbre aujourd'hui.
Pendant ce voyage au cœur d'une coulée de lave, on descend dans la carrière souterraine, magnifiquement mise en scène avec des éclairages très étudiés, et illustrée avec des photos d'époque, c'est vraiment magique....
A la fin de la visite, sont présentées des sculptures en pierre de lave, œuvres d'artistes contemporains.
Et quand on quitte Volvic on ne peut que s'arrêter devant le monument aux Morts de la ville, construit et sculpté dans cette merveilleuse pierre de lave qui date de la nuit des temps, lorsque les volcans d'Auvergne étaient en éruption, une pierre éternelle !
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Par Christaldesaintmarc le 26 Mai 2020 à 06:00
On en a un exemple à Châtel-Guyon où Guy de Maupassant effectua de nombreuses cures thermales.
Il évoque les soins thermaux, souvent très désagréables (il parle de sondes gastriques), dans un livre qui s'intitule "Mont-Oriol".
Châtel-Guyon s'appelle dans ce livre "Enval". Je vous en recommande la lecture qui ne ressemble pas aux ouvrages habituels de Maupassant qui sont, il est vrai, un peu tristes, ici au contraire le ton est léger, ironique et plaisant.
https://beq.ebooksgratuits.com/vents/Maupassant_Mont_Oriol.pdf
Voici l'ancien établissement thermal, appelé "Les Grands Thermes" vu de l'extérieur, la Commune de Chatel-Guyon l'a très bien conservé et le fait visiter tous les dimanches après-midis.
Cet édifice date de 1906, il est inspiré des architectures antiques et romane avec un jardin intérieur.
Lorsqu'on pénètre dans les Grands Thermes, on est ébloui par son extraordinaire création architecturale.
A l'intérieur on admire sa gigantesque voûte en stuc aux caissons ornés de rosaces.
Deux escaliers majestueux mènent aux étages, d'un côté ils conduisent aux bains des hommes, de l'autre aux bains des femmes.
Des colonnes luminaires, en marbre rouge, se dressent au pied des escaliers.
Les murs sont ornés de carreaux de faïences polychromes et frises en émaux.
Une cabine de cure...qui a peut-être été utilisée par Guy de Maupassant....
Quelques panneaux nous renseignent sur la ville de Châtel-Guyon...
Après les bains, les traitements, les curistes allaient boire l'eau dans parc thermal....
On peut y voir encore les buvettes anciennes comme celle-ci appelée "Miraton", du nom d'un ancien Maire de Châtel-Guyon...ce nom vous dit quelque chose ???
Dans le parc d'autres buvettes...
des kiosques où l'on écoutait de la musique...
Des boutiques de luxe...
Voici une source non exploitée qui en s'écoulant fait apparaître des couleurs fantastiques dûes à la concrétion du silicium, du magnésium, du fer et d'autres substances dont les eaux, issues du volcanisme, de Châtel Guyon sont très riches.
Châtel Guyon se trouve à quelques km de Volvic et de la chaîne des Puys où culmine le Puy de Dôme.
Après la fermeture des Grands Thermes, la ville construisit des thermes plus modernes, appelés "Thermes Henry".
A l'intérieur on pouvait boire l'eau thermale aux différentes sources de la station, pour des affections différentes, prendre des bains d'eau thermale, des bains de boue, des douches, des massages, et des soins plus spéciaux pas toujours agréables, mais efficaces...
Depuis cette année, les Thermes Henry sont fermés et remplacés par les Thermes "Aïga" (ce mot auvergnat signifie "eau"), d'un modernisme incroyable qui viennent de finir d'être construits.
Hélas l'arrivée du COVID 19 en a empêché l'ouverture au printemps, période où je devais m'y rendre...
Je n'irai donc pas à Châtel-Guyon cette année et j'en suis vraiment très triste, car non seulement les cures me sont bénéfiques, mais cette petite ville est ravissante et ses habitants très accueillants.
Et les environs sont superbes, la chaîne des Puys est une merveille de la nature, on ne se lasse pas de monter en haut du Puy de Dôme.
http://www.christaldesaintmarc.com/une-balade-au-puy-de-dome-a167150094
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Par Christaldesaintmarc le 4 Août 2019 à 06:00
Lorsque l'on grimpe les marches du chemin de ronde qui fait le tour du Puy de Dôme, on aperçoit une construction gigantesque près du sommet.
Une borne ancienne nous renseigne....il s'agit les ruines d'un temple gallo-romain dédié à Mercure.
Le terme "ruines" ne convient plus vraiment à notre époque , car certaines parties du temple sont en reconstruction.
Cette reconstruction est un travail gigantesque qui se réalisera en plusieurs décennies ....et même peut-être plus !
Un petit musée, " L'espace temple de Mercure", situé près de l'observatoire nous présente les Arvernes du IIème siècle de notre ère et permet de nous faire comprendre ce qu'était ce temple dédié au dieu Mercure.
Au premier plan la ville d'Augustonemetum, l'actuelle Clermont-Ferrand. Au loin le Puy de Dôme au sommet duquel les Gaulois du IIème siècle après JC construisirent leur temple.
Avant la conquête romaine, les Gaulois vénéraient à cet endroit le dieu Toutatis, mais les Romains lui substituèrent le culte du dieu Mercure Dumias dont la montagne a gardé l'héritage dans son nom.
En 1872, à l'occasion des travaux entrepris pour la construction d'un observatoire de mesures météorologiques au sommet du Puy de Dôme Emile Alluard, professeur de physique à l'université de Clermont-Ferrand découvrit les premiers vestiges du temple.
En 1875, le temple fut classé Monument Historique et les fouilles furent confiées à Louis-Clémentin Bruyerre, architecte en chef des Monuments Historiques .
Il réalisa de nombreuses aquarelles qui témoignent des vestiges au XIXème siècle, en voici une datée de 1876 :
Les archéologues révélèrent la structure d'un vaste temple en terrasses de 50 mètres de côté, qui paraît avoir été décoré de façon somptueuse, avec une cinquantaine de sortes de marbres différents.
Plusieurs hypothèses de construction furent émises, en témoignent ces deux maquettes :
Hélas, les archéologues ne retrouvèrent aucune trace de la statue géante en bronze de Mercure, que les Gaulois, à en croire les récits de Pline l'Ancien, avaient fait exécuter par le sculpteur grec Zénodore.
« La dimension de toutes les statues de ce genre a été surpassée de notre temps par le Mercure que Zénodore a fait pour la cité gauloise des Arvernes, au prix de 400 000 sesterces pour la main-d’œuvre, pendant dix ans. Ayant suffisamment fait connaître là son talent, il fut mandé par Néron à Rome, où il exécuta le colosse destiné à représenter ce prince. Cette statue, haute de cent dix pieds, est aujourd'hui un objet de culte, ayant été consacrée au Soleil après la condamnation des crimes de Néron. »
Ils mirent tout de même à jour de nombreux objets antiques, comme cette statuette de Mercure.
Mais pour accéder au temple il fallait monter, et monter longtemps !
Voici une superbe "borne milliaire". Ces bornes étaient placées au bord des routes, tous les "milles" ou toutes les "lieues" pour guider les voyageurs vers les principales directions.
On peut admirer cette partie d'un chapiteau corinthien du temple de Mercure :
Un film est projeté, qui nous montre l'histoire du temple et la façon dont il sera reconstruit.
Le projet de reconstruction est financé par le Conseil Départemental du Puy de Dôme, qui a acheté le site : il s'agira de conforter les structures, de reconstruire partiellement les murs d'enceinte et des sanctuaires.
Un travail de très, très longue haleine...
Sur le ticket du Panoramique des Dômes, une vue prise d'avion, montre bien l'immense surface qu'occupait temple de Mercure au sommet du Puy de Dôme :
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Par Christaldesaintmarc le 2 Août 2019 à 06:00
Durant mes séjours dans le département du Puy de Dôme, je n'ai pas manqué de me rendre plusieurs fois au sommet de l'ancien volcan qui a donné son nom au département.
Le Puy de Dôme, que l'on voit de loin lorsque l'on parcourt la plaine de la Limagne, se dresse au milieu de la "chaîne des Puys", paysage volcanique unique en France et peut-être ...dans le monde.
A son sommet on a malheureusement construit une gigantesque antenne de télécommunication, qui à mon avis, le défigure un peu.
Mais il faut reconnaître qu'à part cette antenne démesurée, le site a été préservé, les structures d'accueil se fondent dans le paysage, ainsi lorsqu'on est au pied du Puy de Dôme on ne les distingue pas.
Comment se rendre au sommet du Puy de Dôme ?
Autrefois on y accédait par un sentier, encore aujourd'hui très prisé des randonneurs (compter 2h45 de marche).
Une voie de chemin de fer à vapeur y fut construite, ainsi qu'une route . Mais depuis le XXIème siècle, un train à crémaillère, appelé "Panoramique des Dômes", permet d'accéder au sommet sans se fatiguer, en 20 minutes, et sans dégâts pour l'environnement, puisqu'il est électrique et qu'il récupère une partie de son énergie grâce au freinage de la rame descendante !
Le panoramique des Dômes arrive à la gare (il y en a deux qui se croisent à mi-chemin)
Voici la gare du panoramique des Dômes, qui se fond dans le paysage :
L'arrivée au sommet se fait dans une gare souterraine, creusée dans la lave du volcan.
En regardant le sommet, on distingue, à droite, une construction qui n'est autre que les vestiges d'un temple gallo-romain, dédié au dieu Mercure, dont je vous parlerai prochainement.
Un "chemin de ronde" permet de faire le tour du sommet du Puy de Dôme, et ainsi d'admirer l'ensemble des 80 volcans éteints que l'on nomme "la chaîne des Puys", qui se succèdent sur une distance d'environ 30kms.
C'est un paysage époustouflant....
Certains volcans, comme le Puy de Dôme, ont été formés par l'accumulation d'une lave claire et visqueuse appelée la domite qui s'est solidifiée en dôme.
D'autres, comme le Puy du Pariou, au premier plan, ont eu un cratère encore visible aujourd'hui, d'où se sont échappées de la lave, mais aussi des "bombes".
Les puys sont couverts tantôt de gazon ou de landes, tantôt de futaies de résineux ou de taillis de coudriers.
Le sommet du Puy de Dôme est l'endroit rêvé pour faire du parapente, à ma seconde visite, il y avait des dizaines de parapentistes qui survolaient le site.
Depuis le chemin de ronde, on distingue la gare du panoramique des Dômes et son parking très rempli ...car des centaines de visiteurs se rendent toute l'année, chaque jour, au sommet du Puy de Dôme pour admirer un paysage unique en son genre.
A la base de l'antenne se trouve un observatoire météorologique d'altitude.
En 1648, Blaise Pascal, alors à Rouen, demanda à son beau-frère Florin Périer de vérifier les hypothèses de Torricelli sur la pesanteur de l'atmosphère terrestre. Celui-ci mesura, dans la même journée, la hauteur du mercure à Clermont-Ferrand , puis ensuite au sommet du Puy de Dôme. La différence fut de 8,4cm, ce qui permit de démontrer incontestablement la pesanteur de l'air. On baptisa cette mesure le "pascal".
En redescendant on peut voir les toitures des restaurants, des boutiques, qui se fondent parfaitement dans le paysage.
Prochainement je vous parlerai du Temple de Mercure qui dominait au sommet du Puy de Dôme, au IIème siècle après JC, la ville d'Augustonemetum, aujourd'hui Clermont-Ferrand .
Le département du Puy de Dôme possède encore bien des sites archéologiques passionnants comme celui de Gergovie où Vercingétorix infligea une cuisante défaite à Jules César.
Durant mes séjours dans ce superbe département, j'ai beaucoup pensé à Félicie Fougère, notre ancienne Conservatrice du Musée du Pays Châtillonnais-Trésor de Vix qui travaille maintenant dans le Puy de Dôme.
Retrouver la victoire d'un Arverne à Gergovie, après avoir côtoyé sa défaite à Alésia, ce n'est pas banal ...
Qu'elle sache, si par hasard elle lit ce blog, qu'aucun Châtillonnais ne l'a oubliée !
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