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Par Christaldesaintmarc le 6 Juillet 2021 à 10:00
Je viens d'apprendre avec une immense tristesse qu'Axel Kahn vient de nous quitter.
Je republie donc aujourd'hui l'article sur la conférence qu'il avait si aimablement acceptée de nous donner en avril 2019.
Le professeur Axel Kahn, immense savant généticien a répondu avec une extrême gentillesse à l'invitation de Christine Bret, Présidente des Anciens élèves du Lycée Désiré Nisard et du Collège Fontaine des Ducs, de venir présenter un exposé scientifique , salle des Conférences à Châtillon sur Seine.
Axel Kahn a dit son attachement à notre Châtillonnais si proche de son Mussy qu'il aime tant, et s'est dit très heureux d'être si bien accueilli à Châtillon sur Seine.
Le thème qu'il a choisi est "La place de l'Homme dans un univers de plus en plus robotisé".
Au début de son exposé, il a rappelé qu'il y a eu quatre grandes séquences dans l'histoire de l'Humanité, séquences qui ont successivement ébranlé l'Homme dans ses certitudes.
La première fut celle du XVIIème siècle , celle de Copernic, de Galilée...l'Homme qui se croyait depuis toujours au centre de l'Univers a déchanté, car il s'y est retrouvé en périphérie.
La seconde fut celle de la découverte de l'Evolution des Espèces. L'Homme s'est rendu compte, stupéfait, qu'il n'avait pas été créé tel qu'il est, mais qu'il était le produit d'une évolution.
La troisième fut la révolution freudienne et la découverte de "l'inconscient" : l'Homme a dû renoncer à maîtriser ses actes ou ses paroles et être autonome et sans faille.
La quatrième est celle que nous vivons actuellement, celle où l'homme est suppléé par la machine, de plus en plus. Nous pouvons tous nous apercevoir que cette évolution est incroyable : plus de caissières, plus d'ouvriers sur les machines, plus besoin de livres, l'apparition des drones qui nous surveillent etc....
La cinquième sera à n'en pas douter la plus importante de toutes, ce sera l'irruption de "l'intelligence artificielle" qui était au début assez "bête", mais qui va devenir de plus en plus intelligente et peut-être dépasser celle de l'Homme....
Le Professeur Axel Kahn a ensuite évoqué les origines de cette "intelligence artificielle", découverte par le génial Alan Turing en 1935.
Ses avancées furent de plus en plus extraordinaires : on est passé d'ordinateurs qui occupaient une pièce entière à des machines qui enregistrent les concepts de plus en plus rapidement avec des algorithmes qui prospectent les idées et sous une forme minuscule (comme les puces).
Il a évoqué le "Big Data" qui a bouleversé toutes les certitudes car il a permis aux spécialistes de mettre en commun leurs découvertes, mais qui a montré aussi son immense danger puisque, avec lui, la vie privée n'existe plus.
Les "jeux" ont joué un grand rôle dans l'évolution de l'intelligence artificielle : du Deep Blue d'IBM qui a battu Garry Kasparv aux échecs, on est passé à l' Alpha Go Zéro qui a pu jouer 43 millions de fois contre lui même.
On peut donc se rendre compte que maintenant la machine traite les données comme le cerveau humain les traite, les ordinateurs peuvent apprendre à une vitesse extraordinaire.
Quelques notions que j'ai pu noter qui stupéfient :
Dans 1cm3 de matière cérébrale il peut y avoir 10 milliards de connexions
Dans 1cm3 d'un transistor , il y peut y avoir 40 milliards de connexions, et celles-ci doublent tous les deux ans.
Un transistor peut effectuer 100 millions d'opérations par seconde..
Le professeur a évoqué la "mécanique quantique" où un objet peut être à plusieurs endroits à la fois, mais aussi l'apparition d'un nouveau monde celui du numérique quantique et donc de l'ordinateur quantique, le qubit.
Devant ces affolantes avancées on peut faire des objections : allons, la machine n'a pas de bon sens.... d'accord pour l'instant, mais elle l'acquérera.
Un ordinateur n'a pas de conscience morale, pas d'émotions....patience, ça viendra !
Devant ces perspectives effarantes peut-on penser à la disparition de l'Homme ?
NON répond Axel Kahn, car le robot le plus perfectionné n'aura pas le sens du bonheur. Chez l'Homme en effet, le corps est partie prenante dans l'expérience du bonheur, et le robot n'en a pas.
Il ne pourra pas prendre, par exemple, la main du malade comme le fait le médecin pour le rassurer, il ne pourra pas montrer de la compassion pour des personnes âgées dans un EHPAD....
Le danger pourrait-être néanmoins l'asservissement de l'Homme au robot, comme on le voit chez de plus en plus de personnes qui ne peuvent se passer de leur petit robot personnel....leur portable....
Beaucoup d'applaudissements ont salué le génial exposé d'Axel Kahn qui a tenu le public en haleine avec souvent beaucoup d'humour, car il a entrecoupé son exposé d'exemples personnels et savoureux !
Quelques questions ont été posées par le public, par exemple celle-ci :
Y aura-t-il assez d'énergie pour faire marcher tous ces robots dans l'avenir ?? Axel Kahn a répondu qu'en effet le problème de l'énergie sera crucial, mais que l'homme trouvera sans doute le moyen d'utiliser une énergie inépuisable, celle du...soleil.
Le Professeur Axel Kahn a ensuite dédicacé son nouvel ouvrage "L'Ethique dans tous ses états"...
Toujours avec gentillesse et bonne humeur....
Merci monsieur Kahn d'être venu partager votre savoir, ce fut, pour nous tous, un très grand honneur !
Une interrogation «sur la vie bonne et les valeurs qui la fondent», c'est-à-dire un périple intérieur, un voyage au fond de soi passionnant et insatisfaisant, une aventure dévorante et nécessairement inaboutie, au final une exploration de l'âme à l'issue de laquelle nous pouvons mesurer l'être que nous sommes à celui que nous aurions voulu être.
Voilà ce qu'est l'éthique, que le généticien Axel Kahn, dans ce dialogue avec le journaliste Denis Lafay, met à l'épreuve des faits: libéralisme, capitalisme, Europe, démocratie, entreprise, progrès scientifique, intelligence artificielle, création artistique, écologie, mort, vie, spiritualité, guerre…
Une lumineuse plongée dans son exigence d'être, qui constitue pour tout lecteur en cheminement éthique un exceptionnel éclairage.Dans le blog d'Axel Kahn, cet article en rapport avec son exposé : :
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Par Christaldesaintmarc le 25 Avril 2018 à 06:00
Madame Christine Bret, présidente de l'Association des Anciens Elèves du Lycée Désiré Nisard et du Collège Fontaine des Ducs, a invité le capitaine Bruno Gruner, un des ses anciens collègues de la base aérienne de Dijon, à venir nous présenter une conférence.
Le capitaine Gruner a présenté les différentes étapes de sa carrière dans l'Armée de l'Air. Il a eu la chance de se rendre en Guyane, à Kourou, base aéro-spatiale française.
La conférence qu'il a présentée a eu pour thème la conquête spatiale française. Il nous a permis de visionner beaucoup de vidéos anciennes et modernes qui ont parfaitement pu nous faire comprendre les évolutions des recherches spatiales de notre pays et ont rendu ses propos très vivants.
Les V2 furent conçus à la station expérimentale de Peenemünde sous la direction technique de l'ingénieur allemand Wernher von Braun.
Le capitaine Gruner nous a fait voir un film impressionnant sur l'attaque de Londres par des V2.
Le programme spatial français prit véritablement naissance en 1961 lorsque le général de Gaulle décida de lancer la construction de la fusée Diamant tout en créant le Centre national d'études spatiales (CNES) chargé de coordonner les activités spatiales françaises.
Le lieu de tir se trouvait alors à Colomb-Béchar, en Algérie.
Le premier tir de la fusée Diamant A1, le 26 novembre 1965, depuis le site d'Hammaguir fut un succès : il permit la mise sur orbite du premier satellite artificiel français, baptisé Astérix .
À la suite de l'indépendance de l'Algérie, les accords d'Évian en 1962, prévoyaient l'abandon par la France de la base de lancement d'Hammaguir à compter de juillet 1967.
Le CNES fut chargé de trouver une base de substitution . Il préconisa la Guyane, qui offrait plusieurs avantages comme le faible densité de population et la large ouverture sur l'océan Atlantique qui permettait ainsi de réduire les risques en cas de problème avec le lanceur.
La façade maritime permettait également de faire des lancements de satellites sur l'orbite polaire dans des conditions optimales.
Le capitaine Gruner nous a présenté l'activité spatiale en Guyane en chiffres :
-15% de la population active travaille pour la base (9000 emplois directs et indirects)
-35%: c'est le pourcentage de la contribution financière à l'octroi de mer généré par l'activité spatiale en Guyane.
-15% du PIB en Guyane est réalisé par l'activité spatiale, 15% du montant global de la taxe professionnelle perçue en Guyane est versée par les entreprises de la base spatiale.
-Une cinquantaine de sociétés et organismes français et européens constituent les différents employeurs de la base.
Ariane 5 est un lanceur de l'Agence spatiale européenne (ESA), développé pour placer des satellites sur orbite géostationnaire et des charges lourdes en orbite basse.
Il fait partie de la famille des lanceurs Ariane et a été développé à compter de 1995 pour remplacer Ariane 4, dont les capacités limitées ne permettaient plus de lancer de manière concurrentielle les satellites de télécommunications de masses croissantes.
L'acheminement des pièces est impressionnant, il se fait par mer et par avion.
Puis la fusée est montée au CSG...BIL et BAF.
Une fois montée la fusée est acheminée sur le pas de tir, et le lancement peut se faire.
A noter qu'Ariane possède un moteur Vulcain
Décollage d'Ariane 5
La constellation Galileo
Galileo est un système de positionnement par satellites (radionavigation) développé par l'Union européenne et incluant un segment spatial dont le déploiement doit s'achever vers 2020. Il permet à un utilisateur muni d'un terminal de réception GPS d'obtenir sa position.
Le capitaine Bruno Gruner nous a affirmé que tout a été fait pour protéger l'environnement en Guyane, tant pour la faune que pour la flore.
Le conférencier, très applaudi, a remercié tous les organismes qui lui ont permis de visiter le site de Kourou, de prendre des photos pour réaliser la conférence : le CNES, Arianespace, et Youtube.
Merci Capitaine Gruner pour votre très belle conférence, très instructive sur un sujet un peu méconnu.
Quel dommage que peu de membres de l'Association soient venus, il faisait trop beau peut-être ?
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Par Christaldesaintmarc le 10 Mai 2017 à 06:00
"Images des tourments subis par nos souverains: mythe ou réalité ?"
Cette conférence a été présentée par une ancienne élève du lycée Désiré Nisard, Martine Constans, ici accueillie par un membre de l'Association des Anciens élèves du Lycée Désiré Nisard et du Collège Fontaine des Ducs.
Martine Constans, est archiviste-paléographe, conservateur en chef honoraire aux Archives nationales, et spécialiste de l'histoire et du patrimoine de Paris.
Elle a eu accès à des documents de grande valeur inconnus du grand public.
Ces documents ont permis de montrer que les peintures, dessins relatant des événements importants de notre histoire, ne sont pas tous présentés de la même façon.
On voit que ces images diffèrent suivant le talent de leur auteur, mais aussi souvent qu'elles ont été manifestement en proie à la censure. Les détails sont grossis pour impressionner les lecteurs, ou minimisés.
Les miniatures servent à illustrer un texte à des fins didactives et moralisatrices.
Voici ce qu'elle nous confie en préambule :
Nos rois, empereurs et chefs souverains ont été victimes d'emprisonnements, d'assassinats, d'attentats divers et de mises à mort tout au long de notre histoire. Ces tribulations ont donné lieu à des récits et descriptions plus ou moins imagés, relayés par une expression artistique très variée. Le réalisme de cette iconographie a souvent débouché sur un imaginaire pur que l'on retrouve aussi bien dans les plus beaux chefs d'oeuvre de la littérature médiévale que dans les musées et, depuis près de deux siècles, dans nos manuels scolaires.
(Les diapositives projetées dans une salle claire ont été difficiles à photographier, le rendu n'est pas d'excellente qualité, mais je les publie tout de même car elles ne sont que peu connues et donc intéressantes. Lorsque j'ai retrouvé l'original, je l'ai substitué à mes photos pour plus de lisibilité.)
Saint Louis part en Croisade voici son arrivée à Damiette :
saint Louis à Mansourah :
Jean le Bon et son fils Philippe le Hardi prisonniers en Angleterre, ,leurs yeux baissés, montrent que la captivité leur pèse :
Retour de Jean le Bon en France et de Philippe le Hardi (qui deviendra le premier de nos Ducs de Bourgogne),après leur captivité :
La bataille de Pavie, perdue par François Ier :
Charles Quint visite François Ier blessé :
François Ier libéré de sa captivité à Madrid rentre joyeusement en France après avoir laissé ses deux fils aux mains des geôliers. On comprend mieux, nous dit Martine Constans, le caractère de son successeur Henri III, qui a souffert de cet abandon et de cette captivité ! :
Henri III assassiné par le moine Jacques Clément :
Le supplice de Jacques Clément était présenté d'horrible façon, car il devait servir de leçon à de futurs agresseurs :
L'assassinat d'Henri IV par Ravaillac est représenté de multiples façons différentes :
L'attentat de Damiens contre Louis XV .
Damiens fut rattrapé rapidement, car il n'avait pas retiré son chapeau devant le carosse du roi !
Le supplice de Damiens n'eut rien à envier à celui de Jacques Clément :
Au début de la a Révolution , les parisiens ramènent la famille Royale à Paris :
On oblige Louis XVI à boire du vin...et la famille Royale est arrêtée à Varennes.
La famille Royale conduite au Temple :
Le jugement de Louis XVI :
Louis XVI est conduit à l'échafaud :
Les derniers sacrements donnés au Roi :
L'éxecution :
La Reine Marie-Antoinette après la mort du roi, son jugement :
La Reine conduite à l'échafaud :
Le Dauphin en prison :
L'arrestation et la mort de Robespierre : au départ était-ce un suicide ou un assassinat ? les gravures nous donnent des versions différentes.
L'exécution de Robespierre :
L'attentat contre Bonaparte Premier Consul, rue saint Nicaise, avec une "machine infernale" :
Napoléon 1er en exil, ses obsèques :
L'attentat de Giuseppe Fieschi contre Louis-Philippe, avec une autre "machine infernale"
Une illustration qui est fausse, puisqu'on imaginait de cette façon la "machine infernale". Elle n'était pas du tout semblable à cela.
L'attentat d'Orsini contre Napoléon III :
Les attitudes de l'Empereur et de son épouse sont différentes selon les auteurs des gravures...l'empereur est impassible, la robe de l'impératrice est parfois couverte de sang....
Napoléon III prisonnier rencontre le Kaiser, on le voit aussi en exil en Angleterre :
Cette conférence a été passionnante de bout en bout par son éclairage sur la fiabilité des documents qui présentent la réalité de différentes façons dans le but d'influencer le lecteur.
Madame Constans a ensuite répondu aux questions des auditeurs...en particulier sur la photographie d'aujourd'hui...tellement truquable elle aussi !
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Par Christaldesaintmarc le 10 Mars 2016 à 06:00
Michèle Belot, Présidente de l'Association des Anciens élèves du Lycée Désiré Nisard et du Collège Fontaine des Ducs, a évoqué l'Association et les oeuvres que celle-ci subventionne, comme dernièrement la restauration de la plaque dédiée aux anciens élèves morts pour la France.
Elle a ensuite présenté la conférencière Claire Constans, ancienne élève du lycée Désiré Nisard de Châtillon sur Seine, devenue Conservatrice Générale du Patrimoine à Versailles.
Le thème de la conférence était "Les grandes galeries princières en Europe du XVIème au XIXème siècles".
L'évolution de l'habitat princier en Europe du XVIème au XIXème siècle entraîna son enrichissement : dans les palais toujours plus grands apparurent en particulier des galeries. Elles furent d'abord destinées à faciliter la circulation dans les appartements et, peu à peu, se transformèrent en lieu d'habitation et de loisir.
Promenade, fête, cérémonial, exposition de collections d'œuvres d'art, salon de musique furent les principales utilisations de ces galeries généralement décorées à la gloire des commanditaires, roi de France ou d'Espagne, empereur ou prince ecclésiastique et devenant ainsi un parfait instrument de propagande.
La Galerie des Glaces à Versailles, fut construite sur une terrasse qui reliait les appartements du roi à ceux de la reine.
Cette galerie fermée fut magnifiquement parée de glaces qui augmentaient sa luminosité, le plafond fut peint par Charles Le Brun.
Peinture du plafond de Charles Le Brun, représentant les bonnes relations qui unissaient la France à L'Espagne, mais montrant que ces Etats devaient tenir compte de leur jalousie réciproque :
La galerie Apollon au Louvre, fut construite avant la galerie des Glaces, mais non terminée, car Louis XIV préférait vivre à Versailles.
La galerie des Batailles à Versailles fut conçue par Louis Philippe pour abriter tous les tableaux racontant l'histoire de la France.
A côté de la galerie des Glaces de Versailles, existent de somptueuses galeries : celles des palais des doges de Venise ou de Gênes, des galeries de collections anglaises ou allemandes. Elles montrèrent l'ambition des princes romains confrontés au pouvoir papal, mais aussi, à travers toute l'Europe, le prolongement en plein XIXème siècle de la fascination pour cette expression de la grandeur et de la beauté.
En voici quelques unes qui ont fait l'objet de projections par madame Constans.
Le roi Louis II de Bavière admirait le Palais de Versailles, il fit construire le château d'Herrenchiemsee sur son modèle...
et la galerie du château rappelait la galerie des Glaces...
Cette peinture représente la marquise de Montespan dans son château de Clagny. On voit derrière la marquise la galerie qui contient deux "cabinets" chinois. L'un a disparu, mais l'autre se trouve au Musée des Beaux Arts de Dijon.
Des galeries abritant des boutiques furent construites dans les villes, ici à Paris.
Certaines galeries se parèrent au fil du temps, d'une multitude de tableaux, de sculptures, c'était une "muséographie" bien pensée.
Certains propriétaires firent réaliser ce qu'on pourrait appeler aujourd'hui des "catalogues" pour que les visiteurs puissent identifier les oeuvres d'art.
Les galeries devinrent finalement des sortes de musées.
Madame Constans nous a fait découvrir des merveilles dont nous ne soupçonnions pas l'existence...
Merci à elle pour cette superbe conférence, et aux Anciens Elèves du Lycée Désiré Nisard et du Collège Fontaine des Ducs pour nous l'avoir proposée
Claire Constans était déjà venue à Châtillon présenter une conférence sur les grands peintres bourguignons à l'époque classique.
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Par Christaldesaintmarc le 8 Juin 2015 à 06:00
Cette conférence, présentée par Gisèle et Jean-Luc Runfola nous a fait connaître un pays méconnu faisant partie du Cachemire indien : le Ladakh. Madame Belot, Présidente de l'association des Anciens élèves du Lycée Désiré Nisard et du Collège Fontaine des Ducs a sollicité les deux intervenants pour qu'ils diffusent les images de ce voyage hors du commun. Les Amis du Châtillonnais se sont joints à elle.
Gisèle et Jean-Luc Runfola se sont partagé le travail. Jean-Luc a évoqué l'itinéraire du voyage...
Tandis que Gisèle faisait dérouler le diaporama et ajoutait de nombreuses anecdotes sur les paysages, les habitants...
Pourquoi avoir choisi tous les deux de se rendre au Ladakh ? Eh bien parce qu'une ancienne élève de Gisèle, au Lycée Désiré Nisard, Céline Rouzet, a une passion pour ce pays, elle a d'ailleurs réalisé un court métrage intitulé "Ladakh, la métamorphose du petit Tibet".
Céline a convaincu les Runfola de faire un voyage, et ceux-ci ont ensuite demandé à des amis de les accompagner.
Où se trouve le Ladakh ? Cette petite région est située dans la partie nord de l'Inde, dans le Cachemire. Elle est convoitée à la fois par le Pakistan et par la Chine.
Nous avons pu suivre l'itinéraire du voyage grâce à ce plan :
Les voyageurs ont fait une première halte à Srinagar, où ils ont logé dans un houseboat flottant sur le lac Dhal.
La ville de Srinagar renferme de nombreuses mosquées, les beaux jardins de Shalimar et un marché flottant pittoresque.
Les voyageurs sont ensuite partis pour Leh dans un minibus, par une route très escarpée et fort dangereuse... des centaines de camions l'empruntent et la circulation y est extrêmement difficile...
Le long de la route on peut voir des "drapeaux de prières" de toutes couleurs sur lesquelles sont inscrites des prières... Le vent les disperse dans l’espace et les transmet aux dieux.
Pour continuer le voyage, plus de minibus, il a fallu marcher sur des sentiers escarpés et pierreux, c'est le début du "trek".
Pour arriver aux "grottes de méditation", il faut être alpiniste...
Les grottes de méditation apparaissent enfin :
Certains ont logé dans un hôtel très modeste, d'autres ont dormi sous la tente.
Les voyageurs étaient accompagnés de cuisiniers...
Un des premiers "moulins à prières" rencontré en chemin, au loin on admire les hauts sommets de l'Himalaya...
Les trekkeurs ont fait halte chez un "amchi", médecin tibétain.
L'amchi établit un diagnostic à partir du pouls !! Et ce diagnostic correspond aux pathologies des patients (qui ne lui ont rien dit avant sur leur état de santé )....c'est extraordinaire !
Une ordonnance...
Dans ce livre on trouve tous les remèdes à donner aux malades. Ces remèdes sont à bases de plantes médicinales et de minéraux.
La route se poursuit, en minibus cette fois, et l'on passe au col de Fotula qui culmine à 4100m !
Ici on peut voir le confluent de l'Indus et du Zanskar....
Les voyageurs se sont rendus ensuite à un festival monastique, les spectateurs étaient déjà nombreux à avoir dressé leurs tentes.
Les moines donnent un spectacle de danses religieuses masquées.
Un tapis de prière où est dessinée une svastika, symbole bouddhique de paix que certains ont utilisé à mauvais escient (c'était l'emblème des nazis, ce qu'on appelait la croix gammée)
Le monastère de Tikse
Le shankti stupa est le plus grand du monde.
Le voyage s'est poursuivi par un Kalachakra, haute cérémonie bouddhiste. Les enseignements du Kalachakra ont été donnés par sa Sainteté le 14ème Dalaï Lama.
Le Kalachakra a pour but d’initier les pratiquants et observateurs à la condition d’éveil et aux fondements des pratiques bouddhistes.
Une rencontre étonnante : les deux femmes , à gauche et à droite, n'ont pas le "type asiatique", mais plutôt européen. Ce sont des Drokpas, autrement dit des "aryennes".....
On ne sait pas d'où viennent les aryens, ils ne vivent que dans une seule vallée fertile du Ladakh.
Le palais de Leh, fin du voyage, le retour se fera par la même route, en sens inverse.
Des coiffes traditionnelles garnies de turquoises :
Céline Rouzet a retrouvé une de ses amies ladakhie, connue lors de la réalisation de son film "Ladakh,la métamorphose du petit Tibet".
Pour terminer , la photo d'un superbe "mandala"de sable tibétain.
Les conférenciers ont été très applaudis, leurs photos étaient splendides, leur évocation du peuple ladakhi , très accueillant et plein de spiritualité, a été une très belle découverte.
Une boîte a pu recevoir des dons, destinés à l'association Bourgogne-Népal-Tibet, nous a dit la Présidente des Anciens élèves du Lycée Désiré Nisard et du Collège Fontaine des Ducs.
Une conférence et un bal seront d'ailleurs bientôt proposés à Saint Marc sur Seine, au profit du Népal, retenez ces dates.
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Par Christaldesaintmarc le 15 Novembre 2014 à 05:55
Le 15 novembre vous pourrez assister, salle Rencontres et Loisirs Luc Schréder, à 14h30, à la représentation d'une pièce de l'écrivain bourguignon Louis Calaferte, interprétée par la Compagnie "Le Rocher des Doms" dont le directeur est Sylvain Marmorat, un Châtillonnais bien connu....
D’un personnage à l’autre, comme on enlève un chapeau, deux comédiens nous emmènent visiter la vie, ses cruautés, ses cocasseries et ses absurdités par la lorgnette de Louis Calaferte.
A la fois solistes et duettistes, ils nous font rire, nous terrifient et nous offrent des petits morceaux du monde que nous savourons avec délectation, tout en sachant que c’est un peu nous que nous regardons. Quel plaisir !
Des textes grinçants et drôles, mettant en scène une galerie de personnages aussi vrais que terrifiants, dans une scénographie épurée.
Les situations absurdes imposent une familiarité, et le miroir déformant que manipulent les deux comédiens renvoie au spectateur une image du monde composée d’une succession de petits instants de lucidité aussi cruels que clownesques
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Par Christaldesaintmarc le 10 Avril 2014 à 06:00
Après, l'an dernier, une conférence sur la psycho-généalogie, l'Association des Anciens élèves du Lycée Désiré Nisard et du Collège Fontaine des Ducs a demandé à Françoise Colin, Châtillonnaise de naissance, mais longtemps, avec son mari, propriétaire du célèbre restaurant "le Pré aux Clercs" de Dijon, de venir nous parler de l'histoire de la Gastronomie, domaine qu'elle connaît parfaitement.
Michèle Belot, la Présidente de l' Association a présenté Françoise Colin à l'auditoire, venu très nombreux, en lui conseillant de "boire le nectar des paroles" de la conférencière. Ce qui a été fait !
Pourquoi avoir choisi ce thème de la gastronomie ? eh bien parce que "le repas gastronomique des français" a été inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO en 2010. Et qui pouvait mieux nous expliquer ce qu'est la gastronomie, que Françoise Colin qui a écrit de nombreux livres sur ce sujet ?
Monique Lannes, une grande amie de Françoise Colin, avec qui elle est très liée, nous présenta le récit de la vie de notre conférencière.
Françoise Colin, née Dhotel, est née à Châtillon sur Seine, son père était garagiste rue des Cordeliers. Elle devint infirmière à Dijon, se maria avec Henri Colin, célèbre propriétaire du restaurant non moins célèbre "le Pré aux Clercs", place de la Libération à Dijon.
Au décès d'Henri, Françoise continua de tenir le restaurant avec une brigade de 45 personnes.
A sa retraite, le journaliste-écrivain Lucien Hérard l'incita à écrire.
L'idée de "gastronomie" fut lancée en 1825 par Brillat-Savarin, qui écrivit "La physiologie du goût", il disait par exemple :
"Les animaux se repaissent, l'homme mange ; l'homme d'esprit seul sait manger".
Le mot "gastronomie" a été, par contre, inventé par Joseph de Berchoux en 1800.
Françoise Colin a fait des recherches poussées sur la vie et les écrits d'un autre écrivain, hélas un peu oublié : Marcel Rouff, à qui elle voue une grande admiration.
C'est Marcel Rouff, journaliste en chef à la Tribune de Genève et écrivain, qui a créé l'Académie des Gastronomes en compagnie de son ami Maurice-Edmond Saillant, dit Curnonsky.
Marcel Rouff écrivit beaucoup, mais un de ses livres les plus célèbres fut "La vie et la passion de Dodin-Bouffant, gourmet" qui nous montre la vie d'un gastronome, inspiré d'ailleurs de la vie de son ami Curnonsky, qui fut "Prince des Gastronomes".
La gastronomie, nous affirma Françoise Colin, ce n'est pas l'abondance de mets, mais leur finesse, leur délicatesse. Elle nous a lu un passage savoureux du livre de Marcel Rouff, où Dodin Bouffant sert un repas délicieux, et surprenant par sa simplicité, à un prince habitué au nombre incalculable de mets d'un repas... Le prince fut conquis évidemment !
Françoise a écrit un très bel ouvrage sur Marcel Rouff :"Et Marcel Rouff créa Dodin-Bouffant"
Marcel Rouff et Curnonsky n'étaient pas cuisiniers...
Par contre Auguste Escoffier l'était, et quel cuisinier ! Né à Villeneuve-Loubet, il travailla au Savoy de Londres (mon grand-père fut un de ses seconds...), puis au Carlton.
Il créa des recettes magnifiques dont celle de la Pêche Melba.
Monique Lannes et Jacqueline Debrabandère nous lurent des extraits d'un livre sur le célèbre Escoffier, où l'on nous conte la création de ce légendaire dessert....
Françoise Colin a écrit de nombreux autres livres : "Henri Darcy et Dijon", "Joseph de Berchoux inventeur du mot gastronomie", "les recettes bourguignonnes" et son dernier qu'elle nous présente ici :"Souvenirs d'un monde à table" où elle nous confie des anecdotes savoureuses...en particulier sur un serveur qui...caressa la cuisse du général de Gaulle !! (pour en savoir plus, procurez vous son livre !)
Françoise Colin a créé "l'association européenne du monde à table", qui organise des dîners européens animés par des personnalités d'un pays à l'honneur.
Elle fait partie de la confrérie des Chevaliers du Tastevin, est présidente de l'Amicale des cuisiniers de Côte d'Or...et est maintes fois décorée. Extrêmement dynamique, elle a toujours beaucoup de projets.
http://www.mouvement-europeen.eu/?p=20811
Elle fut très applaudie pour son remarquable exposé.
Elle répondit avec une grande gentillesse aux questions des auditeurs...
puis dédicaça son livre.
J'espère la retrouver à plusieurs salons du livre, dont celui de Recey sur Ource où j'ai toujours un grand plaisir à la rencontrer.
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