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Par Christaldesaintmarc le 1 Novembre 2015 à 06:00
Madame Claire Villemant, maître de conférences au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris (le Jardin des Plantes) et aussi responsable des collections d'hyménoptères de l'Unité d'Entomologie dans ce même Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, a donné, en juin 2015, une conférence sur les abeilles à la Mairie de Montigny sur Aube.
Le Muséum d'Histoire naturelle de Paris (Jardin des Plantes), a aussi prêté de beaux panneaux pédagogiques qui ont été installés dans le verger-potager du château de Montigny sur Aube. Madame Claire Villemant nous les a commentés l'après-midi de l'Assemblée Générale des Amis du château.
Madame Ménage-Small, propriétaire du château nous les a faits découvrir.
La canicule débutait, le soleil était ardent...ce qui explique les ombrelles sous lesquelles nous nous sommes abrités...
Ces panneaux étaient visibles par les visiteurs jusqu'à fin octobre, je peux donc, maintenant qu'ils sont retournés à Paris, vous les montrer.
(Les photos sont cliquables pour mieux lire les textes).
Les journées du patrimoine au château de Montigny ont eu un très grand succès, 220 personnes y ont participé.
Prise par les événements relatifs au 900ème anniversaire de la fondation de Clairvaux, je n'ai pu assister au repas qui a été sublime, au dire des nombreux convives.
Le château de Montigny sur Aube possède maintenant son compte Facebook, vous pourrez y trouver toutes infos utiles :
https://www.facebook.com/chateaumontignysuraube?ref=hl
Madame Ménage-Small, la propriétaire du château de Montigny nous communique :
L’an prochain entre les journées des jardins et celles du patrimoine nous ouvrirons un lieu de restauration car, dès le mois de mars nous allons, avec notre chef-cuisinier préparer la production de légumes dans notre potager avec, avant tout, le souci du « bon » et du « sain » ! Notre menu ne reflètera que les produits de notre « ferme », des légumes et des fruits de saison ! Il s’agira d’un menu unique chaque weekend (les vendredi, samedi et dimanche midi).
1 commentaire -
Par Christaldesaintmarc le 12 Septembre 2015 à 05:55
Une belle journée du patrimoine attend, le samedi 19 septembre 2015, les amateurs de beaux jardins, au verger-potager du château de Montigny sur Aube :
Le menu du repas d'A la table des Jardiniers est encore secret, je ne puis le dévoiler, mais je vous assure qu'il promet d'être à la hauteur des plus grandes tables françaises.
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Par Christaldesaintmarc le 17 Juin 2015 à 06:00
Une conférence passionnante a eu lieu dernièrement à la Mairie de Montigny sur Aube, initiée par les Amis du château de Montigny.
Madame Menage-Small, la châtelaine de Montigny sur Aube, nous a présenté la conférencière qui a passé deux jours au château. Elle avait déjà commenté, la veille, les panneaux prêtés par le Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. Ces panneaux sont implantés dans le verger-potager conservatoire du château.
Madame Claire Villemant est maître de conférences au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris (le Jardin des Plantes). Elle est aussi responsable des collections d'hyménoptères de l'Unité d'Entomologie dans ce même Muséum d'Histoire Naturelle de Paris.
Qu'est ce qu'une abeille ?
C'est un pollinivore : ses larves sont nourries de pollen,et c'est aussi un anthophile car l'insecte est attiré par les fleurs, le nectar étant une source d'énergie pour l'adulte et le pollen de la nourriture pour sa descendance.
La pollinisation des plantes
Elle peut être directe ou croisée : la plupart des plantes à fleurs sont entomogames (pollinisation par les insectes). Les graminées et de nombreux arbres sont anémogames (pollinisation par le vent).
Les fleurs attirent les pollinisateurs et pour les récompenser, elles leur offrent du nectar. En puisant le nectar l'abeille se frotte aux anthèreset repart avec du pollen qu’elle déposera sur une autre fleur. Les fleurs attirent les pollinisateurs par leur couleur, leur forme, leur odeur.
Les pollinisateurs se focalisent sur certaines fleurs.La "danse des abeilles" a été découverte par Karl von Frisch en 1919 chez l’abeille domestique,et décrite dans son célèbre ouvrage « Vie et mœurs des abeilles ». Martin Lindauer en 1986 a vérifié avec un mini-robot abeille que cette danse indiquait bien la position de la source de nourriture par rapport à celles de la ruche et du soleil.
Les abeilles un groupe majeur de pollinisateurs
Il en existe 20 mille espèces dans le monde, 1000 en France dont 44 abeilles sociales, toutes les autres sont des abeilles solitaires.
Les abeilles ont une langue longue ou courte pour aspirer le nectar, elles ont des dispositifs pour récolter le pollen.
Parmi les abeilles sociales on distingue en Europe, l’abeille domestique ou abeille mellifère et les bourdons (63 espèces en Europe et 43 en France). Il existe d’autres espèces d’abeilles domestiques en Asie.
Parmi les bourdons quelques espèces sont des parasites appelés « bourdons-coucou » ; ilspondent dans le nid d’une autre espèce de bourdon qui élevera leurs descendants.
La colonie d’abeille mellifère ou ruche
Une ruche peut renfermer jusqu’à 40 à 60000 individus.
La reine peut pondre jusqu’à 1800 à 2000 œufs par jour.
La larve qui se développe dans une cellule royale est nourrie de gelée royale à partir du 3-5e jour et devient une future reine. La vieille reine quitte alors la ruche avec une partie des ouvrières (essaim) pour fonder une nouvelle colonie. Un essaim peut contenir jusqu’à 30000 abeilles, une reine et un millier de mâles.
Importance économique des abeilles sociales
L'abeille domestique pollinise de grands champs grâce à ses nombreuses ouvrières.
Le bourdon pollinise les vergers à floraison précoce et est utilisé dans les serres pour polliniser les tomates.
Les abeilles solitaires
Les abeilles solitaires n’ont pas de colonie, chaque femelle aménage des cellules dans lesquelles elle dépose une boule de pollen et pond un œuf avant de fermer définitivement son nid. Les larves se développent ensuite en consommant la réserve de pollen.
Selon le type de nid, on distingue des abeilles terricoles (nid dans le sol), des xylicoles(dans le bois) et rubicoles (dans les tiges de ronce), des caulicoles (dans les tiges creuses ou les trous du bois), des cigarières (cellules faites de fragments de feuilles roulés), des maçonnes (nids en terre), des hélicicoles (nid dans des coquilles d’escargots)
On distingue aussi des généralistes qui recherchent le pollen d’un grand nombre de fleurs, des spécialistes qui se limitent à un petit nombre d’espèces de fleur et des super-spécialistes qui ne s’intéressent qu’aux fleurs d’une ou deux espèces de plantes.
Les abeilles orchidophiles assurent la pollinisation des orchidées tandis que les abeilles-coucous ne collectent plus de pollen car elles parasitent les nids d’autres espèces d’abeilles.
Les abeilles solitaires ont de nombreux ennemis,notamment des guêpes diverses qui parasitent leurs nids ou des guêpes prédatrices qui attaquent les abeilles adultes, mais aussi des vertébrés prédateurs comme les lézards et des oiseaux.
Remarque : le varroa ne s’attaque qu’aux abeilles domestiques
Les abeilles solitaires sont des spécialistes indispensables
Les abeilles solitaires sont des spécialistes indispensables
50% de la diversité florale dépend des abeilles sauvages : elles sont de bons pollinisateurs des pommiers, sauges, légumineuses, luzernes.
La pollinisation par les abeilles donne des fruits plus gros et meilleurs et permet le maintien de la diversité des plantes à fleurs ; mais hélas, l'abondance et la diversité des abeilles sauvages diminuent chaque année car les elles sont menacées, surtout les spécialistes. Les causes en sont l'urbanisation, l'intensification de l'agriculture, l'usage des pesticides, la pollution, le réchauffement climatique….
Comment les protéger ?
Favoriser les prairies naturelles, planter des fleurs mellifères locales en massifs monofloraux, construire des hôtels et des spirales à abeilles.
Des sites très intéressants à consulter :
Insectes pollinisateurs, éléments de bibliographie, documents transmis par Claire Villemant :
Bellmann H. (1999).Guide des abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d’Europe. Delachaux & Niestlé, Paris, 336 p.
Cantot P. et Phalip M. (1997). Les insectes de nos jardins et cultures. Atlantique, Editions de l’actualité scientifique Poitou –Charentes, Poitiers, 160 p.
Chinery, M. (2012). Insectes de France et d’Europe occidentale. Flammarion, 320 p.
Commeau, F.M., Coutin, R. et Fraval, A. (1994). Ravageurs des végétaux d’ornement : arbres, arbustes, fleurs. Atlas en couleur. INRA, 464 p.
Mound, L. (1990). Le peuple des insectes. Coll. « les yeux de la découverte », Gallimard, Paris, 64 p.
Piquée J. & Pierrevelcin M. 2012. Guide des plantes mellifères. Ed. Clerc
Pouvreau A. (2004). Les insectes pollinisateurs. OPIE. Delachaux & Niestlé, 190 p.
Références en ligne
Sur les abeilles
- Un jardin pour les abeilles sauvages; comment les accueillir, les observer et les protéger Terzo M & Vereecken N. 2014.: http://www.jedonnevieamaplanete.be/fr/biodiversite/publications/un-jardin-pour-les-abeilles-sauvages_596.aspx
- Abeilles sauvages, bourdons et autres pollinisateurs. Rasmont P & Terzo M 2007. Les livrets de d’aide à l’agriculture : http://agriculture.wallonie.be/apps/spip_wolwin/IMG/pdf/370780_Aides_a_l_agriculture_14_OK.pdf
- Note sur l’effondrement des colonies d’abeilles. Mathieu D 2015. (résumé très intéressant de la situation chez l’abeille domestique)
- http://www.tela-botanica.org/actu/IMG/Article_-_effondrement_des_colonies_d_abeille.pdf
- Sur la coexistence entre l’abeille domestique et les abeilles sauvages. Vereecken, Dufrêne & Aubert 2015. http://www.oabeilles.net/OA_2015_Apis_non_Apis_light.pdf
- Observatoire des Abeilles (OA) Informations diverses, autres Pdfoabeilles.net
- OPIE activités / information : http://www.insectes.org/opie/monde-des-insectes.html
articles sur les pollinisateurs (et beaucoup d’autres …) :
(nids d’abeilles) :http://www.inra.fr/opie-insectes/pdf/i121villemant.pdf (cleptoparasites) :http://www.inra.fr/opie-insectes/pdf/i142darrouzet.pdf (mortalité des abeilles)
- Revue INSECTES, publiée par l’OPIE, dont de nombreux articles sont en ligne à : http://www.inra.fr/opie-insectes/pdf/
- Revue La Hulotte. N° 28/29 (1981) Spécial mouches à miel ; N°27 (1977) frissons d’ombelles (voir le site : lahulotte.fr); N°98 : l’escargot des haies II (et l’abeille Osmia bicolor)
- Spipoll (MNHN) Suivi Photographique des Insectes POLLinisateurshttp://www.spipoll.org/
- Photos d’abeilles: Nico’s bees & waspshttps://www.flickr.com/photos/90408805@N00
- Portraits Philippe Blanchot dont des abeilles et guêpes : http://www.philippeblanchot.com/photos/portraitsinsectes/guepes,fourmis,abeilles/index2.htm
Sur le frelon invasif Vespa velutina INPN (Inventaire National du Patrimoine Naturel, MNHN)avec une carte de l’invasion, une fiche descriptive et de nombreux articles à télécharger: http://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/433589
une fiche de signalement en ligne : http://inpn.mnhn.fr/espece/signalement/vespaet les articles sur le frelon dans la revue Insectes (OPIE) http://www.insectes.org/opie/pages_dyna.php?idpage=715
http://www7.inra.fr/opie-insectes/pdf/i169muller-et-al.pdf
Madame Claire Villemant fut très applaudie pour cette conférence passionnante, dont je n'ai livré que les thèmes, les titres de chapitre.
Chacun de ces thèmes a été superbement enrichi par la conférencière qui nous a livré des centaines de compléments stupéfiants sur les pollinisateurs.
Nous nous regardions alors en nous disant que la vie des abeilles est d'une complexité que nous ne soupçonnions même pas..
Qu'elle est merveilleuse cette nature que nous ne protégeons pas assez...
Grâce à des chercheurs comme Claire Villemant, nous en savons un peu plus qu'avant, c'est très enrichissant !
Une question a été posée à Claire Villemant sur le frelon asiatique.
On voit sur la carte inférieure où il se trouve actuellement, avec le réchauffement climatique il risque d'arriver bientôt jusqu'à nous. C'est un féroce destructeur des ruches....
Certains magazines sont recommandés à ceux qui s'intéressent aux abeilles...mais aussi à tout le règne animal, Claire Villemant nous conseille de lire "La Hulotte".
Les panneaux du Muséum d'Histoire Naturelle, qui sont plantés dans le verger-potager conservatoire du château de Montigny sur Aube, initient les visiteurs à la pollinisation et aux insectes qui la pratiquent.
Je vous les montrerai quand la saison des visites au château sera terminée, soit le ...1er novembre, à vous d'aller les voir avant cette date !
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Par Christaldesaintmarc le 5 Octobre 2014 à 06:00
Les visiteurs ont pu, de nouveau, admirer l'exposition sur la gastronomie au Moyen Âge, visionner le film et déguster de délicieux mets confectionnés à partir de recettes médiévales...
Voulez vous goûter l'hypocras ?
des oublies ?
Des darioles ?
Près des petits jardinets de bois abritant des plantes aromatiques, se tenait l'étal du jardinier du château de Montigny sur Aube.
On pouvait y acheter de très beaux légumes cultivés sans pesticides.
La variété de pomme de terre Gwenne est une exclusivité cultivée au potager du château de Montigny :
Les premiers fruits du verger étaient disponibles.
Vous pourrez acheter désormais légumes et fruits du potager du Château de Montigny :
-Au magasin Proxy de Veuxhaulles sur Aube
-Tous les jours du lundi au vendredi au château. Sonner à la porte qui se trouve place de l'église.
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Par Christaldesaintmarc le 22 Août 2014 à 06:00
La journée du 15 août a eu lieu la visite des expositions sur le thème « cuisine, gastronomie et herboristerie au Moyen Âge » avec la projection du film « Histoire en cuisine » accompagnée de dégustations gratuites à partir de recettes du Moyen Âge.
L'exposition est un parcours à l'iconographie inédite, au travers de laquelle sont évoqués : l’architecture, la décoration des mets, le personnel de cuisine, les produits, les objectifs recherchés ainsi que les techniques culinaires propres à satisfaire le goût médiéval.
Dans l'orangerie, on peut voir de nombreuses plantes à tisanes séchées, c'est avec celles-ci que l'on se soignait autrefois.
Michel Pierre, herboriste à Paris, propose ses "tisanes du bien-être".
Le verger-potager du château de Montigny présente aussi plusieurs tisanes à son nom.
Un film, très bien fait, évoque la cuisine médiévale.
Sous les tentes, on peut déguster des mets inspirés de l'époque médiévale.
Marie-France Saint Hillier, présidente de l'Association des Amis du château de Montigny sur Aube, met ici la dernière main à la présentation des mets.
Janice Campbell, membre de l'association, a préparé certaines dégustations à base de recettes anglaises et écossaises. En effet on a gardé en Angleterre certaines recettes médiévales, alors qu'en France on les a souvent oubliées...
Voici quelques exemples de ce que vous pourrez goûter si vous venez au château les 20 et 21 septembre prochains.
On consommait aussi beaucoup de graines au Moyen-Âge...Nous en avons dégusté accompagnées d'hypocras, qui est une ancienne boisson à base de vin, sucrée au miel et aromatisée, un délice !!
Les Vergers-Potagers de Montigny ont proposé à la vente légumes, plantes aromatiques, fruits et fleurs produits sur le domaine (sans traitement chimique).
La vente de légumes s'est faite en présence de Madame Ménage-Small, la châtelaine de Montigny sur Aube, que l'on voit ici en compagnie de ses jardiniers.
Courgettes de toutes sortes, concombres, pommes de terre originales, dont une sorte en exclusivité....
Carottes en bottes, haricots verts, plantes aromatiques...
De beaux bouquets de fleurs avaient été préparés avec goût......
Un petit tour au jardin pour voir les ruches et leur armée d'abeilles qui se régalent du nectar des fleurs mellifères...
Chaque ruche a été peinte de la couleur d'une des sortes de fleurs butinées par les abeilles.
Quelle activité bourdonnante !
Les magnifiques fruits du verger seront bientôt mûrs....
Voici le carré des pommes de terre :
Les enfants de l'école de Montigny sur Aube, ont planté, butté le carré de pommes de terre réservé à l'école, avec beaucoup d'enthousiasme. A la rentrée madame Menage-Small leur remettra, à chacun, un sac des tubercules qu'ils ont soignés. Ils attendent ce moment avec beaucoup d'excitation, m'a dit la châtelaine !
Les jardiniers du verger-potager de Montigny cultivent toutes les plantations avec un soin extrême, absolument sans pesticides.
Un peu plus loin, dans le parc, on peut admirer la volière qui abrite, poules, coqs, colombes, et de très beaux paons blancs...
mais aussi des oiseaux exotiques...
Les 20 et 21 septembre prochains, de 14 h à 18 h, de nouveau, vous pourrez , après avoir visité l'exposition, déguster de délicieux mets moyen-âgeux, voir le film, acheter les magnifiques légumes (et sans doute fruits) du potager du château, admirer la volière, vous promener dans le parc si bien fleuri...
C'est toujours avec regret que l'on quitte ce merveilleux château, et on n'a qu'une hâte, c'est d'y retourner...ce que je ferai bien sûr encore les 20 et 21 septembre.
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Par Christaldesaintmarc le 5 Juin 2014 à 06:00
Une conférence-débat à 14h30 avec Philippe Masson, professeur d'histoire en diététique à l'Université de Nancy a eu lieu samedi 31 mai au château de Montigny sur Aube...
Marie-France Saint-Hillier, Présidente de l'Association des Amis du Château de Montigny sur Aube a évoqué le cycle des animations qui se dérouleront au château de Montigny du 31 mai au 21 septembre.
Une très belle exposition de documents, de plantes médicinales utilisées au Moyen-Âge sera présentée, accompagnée à certaines dates de dégustations de mets inspirés de l'époque médiévale (31 mai, 1er juin, 12 juillet, 15 août, 20 et 21 septembre).
Pour débuter ce cycle, madame Saint-Hillier a présenté Philippe Masson, professeur d'histoire en diététique à l'Université de Nancy qui nous a fait un exposé passionnant sur la gastronomie médiévale.
Philippe Masson, au début de sa conférence, nous a précisé que la gastronomie médiévale est un sujet, encore aujourd'hui, méconnu. Il y a en effet peu de textes sur ce sujet et, dans ceux-ci, on ne connaît pas les proportions de produits, on ne sait pas par exemple la quantité d'épices, fort prisées en ce temps-là, qui agrémentaient les aliments.
On peut avoir une idée de ce que mangeaient les paysans et les seigneurs en regardant les vitraux, les tapisseries, les livres de comptes, les guides pour pèlerins. On peut aussi se baser sur l'archéologie : ossements d'animaux, d'humains, la science actuelle pouvant déterminer quelles sortes d'aliments avaient été ingérés en étudiant la composition des os.
Deux livres de cuisine existaient néanmoins au Moyen-Âge, le plus célèbre étant le "Viandier " de Taillevent, datant de 1391.
Taillevent était le cuisinier des rois de France Charles V et Charles VI. Il fut annobli par le roi et devint "Maistre des garnisons de cuisine du Roi".
Sur sa pierre tombale, Taillevent est représenté en combattant, entouré de ses deux épouses.
Un autre livre de cuisine "Le ménagier de Paris" fut écrit par un bourgeois à l'usage de son épouse. Ce livre se trouvait d'ailleurs dans la bibliothèque des Ducs de Bourgogne. Le Moyen-Âge est une période qui dura près de mille ans, on vit donc, au cours du temps, une évolution dans ce que consommèrent paysans et seigneurs.
Au début la nourriture était semblable à celle des gallo-romains, mais peu à peu, avec le passage des Barbares, elle évolua en incluant les aliments de cueillette, que ces derniers pratiquaient : champignons, framboises fraises etc..On vit donc apparaître un équilibre entre culture et cueillette.
On ne peut prétendre connaître le goût des différentes catégories sociales, mais on sait à l'évidence que le paysan ne mangeait pas la même chose que le seigneur.
Les grandes catégories d'aliments étaient, néanmoins, les mêmes pour tous :
-La viande: petit bétail, volailles, animaux issus de la chasse (jusqu'au Xème siècle pour la paysannerie, les seigneurs se la réservant ensuite). on ne consommait jamais de cheval ni de chèvre dont les pieds fourchus évoquaient le diable
-Les poissons :brêmes, carpes,brochets
-Les fromages de brebis surtout, les moines des abbayes élaboraient de bons fromages comme à Citeaux
-L'alimentation était principalement végétale, privilégiant les céréales, seigle, orge, épeautre, mais aussi les légumes secs, fèves, haricots secs, pois chiches.
-Les légumes et les fruits : panais,carottes, navets, poireaux, ail, salades, champignons, fraises et framboises sauvages. plus tard arriveront épinards, abricots, citrons.
-Beaucoup de plantes aromatiques étaient utilisées dans la cuisine et, de plus, elles pouvaient soigner.
-La boisson était essentiellement du vin, consommé par les adultes mais aussi par les enfants, car il contenait très peu d'alcool. On en mettait dans l'eau de boisson, car on pensait ainsi l'assainir. Lorsque le vin manquait on buvait du cidre.
Les paysans avaient une nourriture variée, équilibrée à base de céréales. La viande était celle du saloir, car les habitants des villes devenant plus nombreux, les paysans préféraient vendre, au marché de la ville, leurs viandes fraîches.
Les moines avaient une nourriture frugale à base végétale : pain et légumes. Ils ne consommaient pas de viande car, pour eux, tuer un animal, faire couler son sang, les éloignait, pensaient-ils, du jardin d'Eden originel.
La noblesse utilisait beaucoup d'épices: noix de muscade, gingembre, girofle. Car ces épices avaient aussi un aspect médicinal, elles rendaient les aliments plus digestes.
Chez les nobles on pensait que manger de la viande rendait fort. La chasse (autre façon nous dit le conférencier, de faire la guerre !) devint fondamentale, on chassait cerfs, chevreuils, sangliers et même...cigognes. On aimait aussi les volailles à la viande "aérienne". Les bovins étaient peu utilisés on pensait que leur viande était dangereuse pour la santé. On consommait aussi beaucoup la viande de mouton.
Les fromages forts étaient appréciés, les poissons également.
Le poids de la religion était très important dans l'alimentation: on jeûnait le vendredi et le samedi en consommant œufs, miel, verjus, poissons en utilisant du beurre, plus léger que le saindoux et la graisse de bœuf. Il y avait aussi les longues périodes de Carême...
Les paysans, comme sur cette gravure, avaient un lieu pour faire la cuisine, sans cheminée, seulement un trou au plafond. La cuisson se faisait avec un "pot" (d'où le potage, la potée) suspendu au dessus du feu par une crémaillère, on y cuisait des céréales bouillies avec des herbes. D'autres cuissons se faisaient au four banal.
Les moines avaient des cuisines modestes près des réfectoires.
Les seigneurs, comme les Ducs de Bourgogne possédaient de grandes cuisines, on peut d'ailleurs voir encore à Dijon celle de nos grands Ducs d'Occident. L'entourage des Ducs comptait environ 150 personnes ..de plus ils recevaient beaucoup. Le personnel de cuisine était donc très important: sauciers, rôtisseurs...environ 61 personnes travaillaient aux cuisines, au temps de Philippe le Bon.
Il n'y avait pas de pièce réservée dans les châteaux pour les repas. On dressait la table simplement avec une planche sur des tréteaux. On la recouvrait d'une nappe en satin damassé, doublé qui descendait jusqu'à terre, on s'essuiyait d'ailleurs les mains dessus. Les convives n'étaient assis que d'un côté de la table, souvent sur les bancs peu confortables, seul le seigneur était assis dans un fauteuil. Lui seul possèdait une cuillère et un verre personnels, les autres convives se partageaient verre et cuillère, cela donnait entre eux, nous dit le conférencier , une grande convivialité !!
les couteaux par contre étaient personnels.
Derrière la table on trouvait un buffet souvent à cinq étages dans lequel on rangeait la vaisselle et des décorations.
Sur la table on posait de très beaux objets comme cette salière somptueuse, les Ducs aimaient y placer une nef en métal, symbole de leur puissance.
Les règles de table étaient très strictes, les convives devaient avoir un comportement courtois...
Exemple de menus au temps des Ducs de Bourgogne où l'on consommait dans l'ordre :
Fruits crus, potages, rôtis, entremets, hypocras (vin aux épices), amandes et fruits confits.
Cette conférence de Philippe Masson a ravi l'assistance, nous avons appris énormément de choses sur la gastronomie médiévale, c'était vraiment passionnant.
Le conférencier a été très applaudi.
Madame Menage-Small, la châtelaine du château de Montigny sur Aube, nous a ensuite conviés à aller voir la très belle exposition de la Tour Jean Sans peur à l'orangerie du château, et à participer à une dégustation de mets de l'époque médiévale.
La visite de l'exposition était superbe, les mets médiévaux dégustés étaient succulents.
Pour profiter de toutes ces merveilles, rendez vous au château les jours indiqués, je publierai à ce sujet un article après le 21 septembre, lorsque l'exposition sera terminée.
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