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Par Christaldesaintmarc le 25 Novembre 2010 à 06:30
Une bien agréable journée de la poésie s'est déroulée dimanche 21 novembre dans la salle des fêtes de la Mairie de Villaines en Duesmois, très joliment décorée..
C'est à l'initiative de Dominique Masson que cette journée poétique a eu lieu..
Dominique s'était entourée d'amis de la poésie, comme Francis Dupas de l'Association ARCE..
Des poètes de l'Association "les délivreurs de mots" de Dijon qui proposaient des ouvrages poétiques et des lectures ..
De nombreux livres de poésie étaient à la disposition des lecteurs...
On pouvait aussi reconstituer des puzzles "poétiques" , avec des poèmes comme "l'albatros" ou des comptines "une poule sur un mur..", réalisés avec art par Dominique Masson qui aime la poésie, mais aussi beaucoup la peinture !
L'événement fort de la matinée fut la conférence de Jenry Camus sur la poétesse d'origine Châtillonnaise Antoinette Quarré (à laquelle j'ai consacré un chapitre spécial dans "personnalités Châtillonnaises)..
Jenry avait réalisé de très intéressants tableaux nous montrant son portrait, les lieux où elle vécut..
L'après-midi fut très studieux : des ateliers de création poétique furent proposés par Francis Dupas et Dominique Masson..
Puis ce fut la lecture des poésies qui avaient été envoyées au jury pour le concours du plus beau poème, sur le thème des "ruines"..Les quatre poèmes étaient si réussis qu'ils ont été tous primés, bravo aux auteurs !
Pour clôturer en beauté cette si agréable journée, c'est Michel Auguste et sa délicieuse fille qui sont venus nous donner un merveilleux concert : des chansons personnelles, ou d'auteurs comme René Daudan, interprétées par la très belle voix de cette jeune interprète , très douée vraiment..
Moment de complicité père-fille...
Michel Auguste a ému l'assistance avec ses chansons et ses poèmes pleins de sensibilité..Michel Auguste, un auteur et un interprète qui est aussi membre de la Compagnie Théâtrale Châtillonnaise "la Compagnie des Gens", un homme aux multiples talents !
Ce fut une bien belle journée que cette "Journée de la poésie" à Villaines en Duesmois, nous sommes rentrés chez nous la paix et la joie au coeur, et croyez moi, par ces temps difficiles, qu'est ce que ça fait du bien !
(Des commentaires sur le thème de l'article seraient les bienvenus, ils me montreraient que ce blog vous intéresse et ils me donneraient envie de continuer à l'alimenter .
Merci.)
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Par Christaldesaintmarc le 25 Novembre 2010 à 06:25
Voici les quatre très beaux poèmes présentés au cours de la Journée de la poésie, le 21 Novembre 2010 à Villaines en Duesmois.
Le thème en était "les ruines" puisque le village possède les restes d'un magnifique château féodal des Ducs de Bourgogne.
J'illustrerai d'ailleurs les poèmes par une vue de ces majestueuses ruines, et je les présenterai par l'ordre alphabétique du nom de leur auteur.
Les poèmes étaient si réussis qu'un classement n'a pu être fait par le jury, ils ont donc tous été primés, ce qui était justice, jugez-en :
RUINES
(Marie-Noëlle André)
Si les vieilles pierres pouvaient parler
Que pourraient-elles bien nous raconter ?
La sueur des milliers d’ouvriers
Qui jadis les ont assemblées,
Les personnalités y ayant séjournées,
Ou la splendeur des fêtes qui y furent données
Qu’elle fut le théâtre de drames,
Ou d’aventures de gentes dames,
Témoin de sombres diableries,
Ou simplement d’espiègleries,
Toute ruine est porteuse d’une histoire,
Qu’elle soit petite ou grande,
Celle d’une défaite ou d’une victoire,
Mais souvent entrée dans la légende.
Qu’elles soient issues d’un château féodal
Ou d’une demeure seigneuriale,
Ou bien encore d’un palais royal,
A la finale toutes les ruines sont égales.
Quand vous rencontrerez un de ces vestiges,
N’hésitez pas à les approcher
Et tendez l’oreille à leur histoire racontée
Vous en aurez certainement le vertige.RUINES
(Philippe Graffin)
Avec des cathédrales d’orties
Pour uniques jardins
Avec des forteresses de ronces
En guise de vergers
Avec des pierres roulées
Perdues dans les hautes herbes
Vous êtes là mes ruines,
Séculaires à jamais abandonnées
Citadelles dont ne subsistent que des fossés muets
Restes d’empires défaits aux guerriers enfouis sans sépulture.
Majestés qui commandiez ces empires, régniez sur ces royaumes
Que reste-t-il de vous hormis ces fragments épars et divisés
Pierres d’orgueils vaincus ?
Que demeure-t-il de vos saintes et savantes alliances
Prêtes à recréer le monde entier siècles après siècles
Sinon quelques bornes dans la trace de chemins qui s’effacent
Parmi les belles marguerites qui se balancent parmi les dalles
Qui n’ont plus ni nom ni dates ?
Enfin savez vous que les pierres des champs ont subi un même sort,
Que la terre des moissons est aussi faite de celles des grandes batailles,
Battue par l’assaut des fantassins, le galop des cuirassiers,
Ecrasée par les chenilles des tanks
Là tout à côté de vous !
Sur les étendues de Lorraine, de la Marne et aussi beaucoup plus tôt de la Bourgogne
Mais nous ne vivons pas dans un cimetière à tombes perdues
Ce que la main et les armes de l’homme ont su abattre pour défendre et conquérir,
Elle a su reconstruire, restaurer, et sinon rendre la vie en faire revivre la mémoire,
Sinon l’âme
Quel plus beau lieu pour l’évoquer que le château de Villaines et ses quatre tours
Qui marquent la limite du Duché de Bourgogne, tout près du chemin des Romains
Et de la route des pèlerins de Sainte Reine.LES QUATRE TOURS DU CHÂTEAU DE VILLAINES
(Dominique Masson)
Depuis l’aube, un ciel bas , mouillé de froide bruine,
Envahit le terrain couvert d’une herbe folle
Où des lapins joueurs, devant moi batifolent
Et se cachent parmi les pathétiques ruines.
Du château fabuleux où ducs et rois vécurent,
Ne restent que les tours écorchées, désunies,
Témoins d’un passé d’or que le présent punit
D’avoir été trop beau, car le présent n’a cure
De ces murs délabrés que nulle ombre, jamais,
Ne vient hanter la nuit sous le cri des hiboux.
Les splendeurs de jadis, délayées dans la boue
N’éveillent pas d’écho.Seul un cerf qui bramait
Hier a fait vibrer par un cri sans espoir
Ces cailloux ruisselants, oubliés par l’Histoire.LA TOUR
(Roselyne Salomon)
Née de l’orgueil de son maître
Elle est large, elle est haute, elle est lourde.
Il l’a voulue puissante
« Qu’elle domine ! » Il l’exige.
Tour apeurée d’un maître fou
Sa blancheur dit le vertige,
A la roche, elle s’accroche.
Entre ses murs obèses, dans des coffres de fer
Le maître cupide a caché ses pierres maléfiques
« Qu’elle les garde ! » Il la condamne.
Elle est close de partout, elle étouffe
Sa blancheur dit la peur
Sous l’épaisseur la douleur.
Un temps… deux temps…mille temps.
La brise… un souffle… un ange ?
Promesses chuchotées, elle attend.
La pluie, le vent, l’oiseau
Ça s’égoutte, ça souffle, ça caresse.
De l’eau sur les dalles, de l’air dans les pierres,
Courants d’air salutaires, la tour respire.
Le lierre, la linaire, les capillaires
Ça grimpe, ça pousse, ça s’étale
Le lézard, la fourmi, les choucas
Ça gratouille, ça chatouille, ça s’installe.
Tiens, un curieux qui s’avance…
C’est un signe
Signe de ruine, enfin !Chaque poète a été récompensé par un recueil de poèmes, voici celui reçu par mon amie Roselyne..
Ce fut une bien belle journée sous le signe de la poésie, art dont nous manquons cruellement dans notre société si matérialiste et si éloignée de la beauté pure...
A renouveler donc, pour notre plus grand plaisir !
(Des commentaires sur le thème de l'article seraient les bienvenus, ils me montreraient que ce blog vous intéresse et ils me donneraient envie de continuer à l'alimenter .
Merci.)
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