-
Par Christaldesaintmarc le 15 Mai 2023 à 06:03
Durant le trajet entre Mâcon et Saint-Point, le chauffeur a arrêté le bus pour nous permettre de voir l'arrière du château de Saint-Point où vécut Alphonse de Lamartine.
Le château de Saint-Point est un château construit entre le XII ème et le XIVème siècle . Il fut acquis par le Chevalier de Batz, autrement dit Pierre de Lamartine, le père d'Alphonse, en 1801.
Alphonse de Lamartine reçut le domaine en "hoirie", lors de son mariage avec Mary-Ann Elisa Birch.
Le bâtiment était en très mauvais état, aussi les jeunes époux le firent restaurer, en y ajoutant un donjon, des créneaux, une galerie, un porche à colonnettes , dans le style gothique anglo-saxon, ce qui modifie totalement l'allure de ancien château médiéval.
Ce qui fait que le mélange des genres surprend un peu...je ne pense pas qu'actuellement une telle transformation serait autorisée !
Nous avons été fort bien reçus par l'Administratrice du château et ses deux stagiaires.
Le porche à colonnettes permet de pénétrer dans la partie droite du château .
Nous pénétrons donc, tout d'abord, dans la partie centrale du château, où se trouve la salle à manger de la famille Lamartine.
Les assiettes sont d'origine anglaise, comme l'était l'épouse d'Alphonse de Lamartine, Mary-Ann.
Le grand salon a été transformé en "Musée Lamartine".
Plusieurs vitrines emplies de souvenirs conservés précieusement par la nièce de Lamartine à la mort de son oncle, sont visibles dans ce musée.
Dans cette vitrine on peut voir des souvenirs familiaux émouvants...
comme les objets ayant appartenu à Julia , la fille d'Alphonse et Mary-Ann, décédée lors du voyage de ses parents en Orient.
Une autre vitrine contient des souvenirs de voyages, des poèmes...
La troisième vitrine nous présente des souvenirs de la vie politique d'Alphonse de Lamartine
Son écharpe de Député...
Ses décorations...
Le drapeau tricolore qu'Alphonse de Lamartine réussit à imposer, alors que ses adversaires ne voulaient qu'un drapeau rouge.
Un carré de soie représentant le député brandissant le drapeau tricolore.
Dans une petite vitrine, un coffret contient toutes les lettres d'amour qu'il envoya à Mary-Ann.
Vue du château sur le côté : au premier étage se trouvent la chambre du poète et son bureau de travail.
Pour y accéder il faut gravir l'escalier en colimaçon du donjon gothique.
La première pièce était le cabinet de travail de son secrétaire et sa bibliothèque.
La seconde c'est la chambre d'Alphonse de Lamartine qui a gardé son incroyable tapisserie en cuir de Cordoue.
Les médaillons de la cheminée, dite des poètes, ont été peints par Mary-Ann qui était une artiste peintre talentueuse.
Ce portrait de Julia en témoigne ...
A droite, l'endroit où couchait le chien préféré de Lamartine.
Le lit du poète...
Dans ce vestibule on a entreposé le mobilier du chalet de Vincennes, dont le lit dans lequel il mourut.
Le bureau de travail d'Alphonse de Lamartine, tapissé de cretonne rayée, contient beaucoup de souvenirs : des peintures de Mary-Ann...comme ce magnifique portrait de leur fille Julia de Lamartine décédée à 11 ans.
Sous un globe, se trouve le moulage de la main de Mary-Ann de Lamartine.
Le portrait du poète sur son lit de mort....
La fenêtre s'ouvre sur la balustrade qui fait le tour du château, et d'où Lamartine pouvait admirer la belle nature qui l'entourait.
Près de l'église on admire le tombeau des époux Lamartine...
Tous deux sont enterrés à cet endroit, un buste d'Alphonse et un gisant de Mary-Ann en témoignent.
Dans l'église , on peut voir...
Le banc où priait la famille Lamartine....
En descendant le chemin de l'église de Saint Point, voici le groupe des adhérents de l'Association Culturelle Châtillonnaise, accompagnés de leurs deux chauffeurs, tous très heureux d'avoir pu faire un si magnifique voyage sur les pas d'Alphonse de Lamartine.
Un voyage très bien organisé par la Présidente madame Simon, et son Conseil d'Administration, sans fausses notes, tout a été parfait !
Alors à l'AC.C. !
(Photo à cliquer) :
votre commentaire -
Par Christaldesaintmarc le 8 Mai 2023 à 06:00
L'Association Culturelle Châtillonnaise a proposé à ses adhérents un voyage culturel sur les pas de Lamartine, en Saône et Loire, à Mâcon , dans la partie du musée qui lui est consacrée, puis dans son château de Saint-Point
Deux conférences qui avaient eu lieu, en 2022 et en 2023 par monsieur Daniel Claustre, nous avaient éclairés sur Lamartine écrivain et poète, et sur Lamartine le politique.
Le musée de Mâcon est installé dans l'ancien couvent des Ursulines.
Le groupe a été accueilli très chaleureusement par monsieur Jean Thevenet, Président des amis du Musée de Mâcon.
Entrant dans le Musée consacré à Lamartine , nous avons admiré ce superbe tableau de Decaisne où le poète pose dans un décor bucolique, avec ses chiens qu'il adorait.
La médiatrice du Musée Lamartine nous a présenté d'abord la maison où naquit Alphonse de Lamartine, le 21 octobre 1790, à Mâcon, maison située près du couvent des Ursulines.
Un portrait de sa mère madame de Lamartine :
Alphonse de Lamartine passa les premières années de sa vie à la campagne dans le village de Milly. C'est là qu'il fut influencé par la Nature.
Le château de Saint-Point lui fut donné par son père à l'occasion de son mariage avec Mary-Ann Birch. Il y effectua de nombreuses transformations.
Une autre peinture du château de Saint-Point, qui ne reflète pas la réalité ! il n'y a pas de montagnes semblables en Saône et Loire....
Lamartine entama un voyage en Italie où il rencontra une jeune napolitaine qui deviendra le modèle de son livre "Graziella"
De retour en France où il devint maire à 21 ans, il fut victime de "langueurs" et partit à Aix les Bains.
C'est là qu'il entama une liaison avec une femme mariée, Julie Charles.
Celle-ci mourra l'année suivante.
Désespéré, il composa ses "Méditations poétiques" qui devinrent un immense succès, dont "le lac", un de ses plus beaux poèmes.
« Alphonse de LAMARTINE LE LAC »
Il devint célèbre, et riche, et put enfin épouser l'anglaise Mary-Ann Birch, dont les parents avaient été réticents a cette union.
Avec son épouse, il partit pour Rome où naquit sa fille Julia.
Plus tard tous trois voyagèrent en Orient, mais ils auront le grand malheur de perdre leur fille adorée durant ces voyages.
Quelques tableaux du Musée nous rappellent ce voyage en Orient :
J'ai remarqué ce tableau car il a été peint par Félix Ziem, un artiste de Côte d'or, de Beaune.
Plusieurs tableaux représentant Alphonse de Lamartine au cours de sa vie, sont exposés au Musée des Ursulines.
Lamartine par François Gérard :
Quelques objets personnels (nous en verrons beaucoup d'autres au château de Saint-Point) : ses lunettes et leur étui, et un insigne de député.
Car Alphonse de Lamartine, outre son talent de poète, devint un homme politique.
Lors de la Révolution de 1848, il devint membre du Gouvernement Provisoire.
Le voici au milieu des autres membres de ce Gouvernement Provisoire ::
Alphonse de Lamartine fut un libéral, il signa le décret d'abolition de l'esclavage, s'opposa à la peine de mort et imposa le drapeau tricolore.
Le Gouvernement Provisoire fut ensuite remplacé par une Commission Exécutive qui démissionnera après les Journées de Juin et la prise du pouvoir par Cavaignac.
La fin de sa carrière fut moquée par ses opposants qui le caricaturèrent méchamment :
Une superbe collection d'assiettes décorées est visible au Musée de Mâcon, ces assiettes nous relatent tous les événements de 1848 et ce qui vint ensuite
La fin de la vie de Lamartine fut marquée par de gros problèmes d'argent, et il fut obligé pour survivre de composer des écrits "alimentaires".
Ruiné, il vendit Milly et fut hébergé par charité, dans un chalet du bois de Boulogne....
C'est là qu'il mourut en 1869.
Dans la dernière salle du Musée Lamartine, on peut admirer les nombreuses statues qu'on lui consacra :
Ce fut une bien belle visite du musée Lamartine pour les adhérents de l'ACC, mais pas que ....car nous avons aussi visité la partie artistique du Musée des Ursulines qui contient des merveilles.
Un article bientôt.
Après cette visite, nous nous sommes dirigés vers le restaurant du "Poisson d'Or", au bord de la Saône, où nous avons partagé un repas délicieux et raffiné...
Et puis nous sommes partis visiter le château de Saint-Point où Alphonse de Lamartine écrivit un texte qui évoque la douleur du Maréchal Marmont, lorsqu'il apprit la mort de son ami Napoléon..
Ce texte fait partie des "Méditations"
Un texte superbe et extrêmement émouvant, que m'a remis Christian Carli, grand spécialiste de la période Napoléonienne , et que Madame Simon a lu pendant le voyage.
Pour le lire à votre tour , cliquez sur ce lien :
1 commentaire -
Par Christaldesaintmarc le 22 Avril 2022 à 06:00
Le voyage proposé en 2020 par l'Association Culturelle Châtillonnaise (ACC), c'est à dire la visite de Metz, n'avait pu avoir lieu du fait de la pandémie, et en 2021 également, il avait été annulé.
Heureusement, l'épidémie se calmant, les adhérents de l'ACC ont enfin pu découvrir la belle ville de Metz cette année, le 7 avril 2022.
A notre arrivée, nous avons été accueillis par Claude Buttner, médiateur de l'association "Metz Découverte", un guide exceptionnel qui n'a pas hésité à défier les éléments (il a plu énormément ce jour-là et le vent était déchaîné !) pour nous faire connaître sa ville à laquelle il est passionnément attaché.
Grâce à lui, nous avons découvert une ville superbe, dont beaucoup ne soupçonnaient peut-être pas la beauté, l'intérêt historique et la richesse patrimoniale, une ville qui cumule 3 000 ans d'histoire !
D'abord ville oppidum celte des Médiomatriques, connu sous le nom latin de Divodurum Mediomatricorum, puis comme Mettis (d'où Metz) , elle devint un protectorat et une place forte française au XVIe siècle dont elle conserve quelques éléments de fortifications, avant d'être annexée par l’Empire allemand à la fin XIXe siècle (Alsace-Moselle).
Metz devint alors une "ville impériale" où les empereurs aimaient à se rendre.
De nouveau française après la Première Guerre mondiale, elle fut annexée de fait par le Troisième Reich de 1940 à 1944.
Au XXIème siècle, comble du modernisme, elle a accueilli l'Art Moderne avec le Centre Pompidou.
C'est justement le Centre Pompidou que nous avons admiré en premier. Œuvre, en forme de pagode adoucie, du japonais Shigeru Ban, il abrite des expositions temporaires.
Après la pluie de sable du Sahara, le toit immaculé était devenu très sale...des "alpinistes encordés" l'ont nettoyé !
Nous nous sommes ensuite dirigés vers la partie "Impériale" de Metz, tout d'abord en traversant la gare, monument extraordinaire, œuvre des allemands après la guerre de 1870.
La gare de Metz obtient tous les ans le prix de la plus belle gare de France .
Elle mesure 300m de long sur 200 mètres de large et est construite à la façon d'une église, avec son clocher, ses fenêtres romanes intérieures, ses piliers à chapiteaux et ses vitraux !!
Même le château d'eau est construit dans le même style !
La gare de Metz fut érigée par Guillaume Ier. Lorsqu'il se rendait à Metz par le train, il logeait dans un prolongement de la gare, bâtiment luxueux, spécialement construit pour lui.
avec des décorations à son goût comme ce chevalier teutonique....
La place devant la gare de Metz porte le nom du Général de Gaulle, sa statue se dresse au centre.
Notre médiateur nous a ensuite conduits dans la partie allemande de la ville, où se dressent des immeubles construits après la guerre de 1870.
Certains immeubles sont construits en pierre de Jaumont, une pierre dorée de toute beauté, d'autres sont construits en grès rose des Vosges comme cet hôtel des Postes.
Les immeubles devaient avoir tous la même hauteur. Par contre leurs décorations de façades pouvaient être différentes.
Ces immeubles sont de styles extrêmement variés : néo-roman, néo-gothique, néo-baroque, néo-renaissance, et de style Jugenstil (Art Nouveau germanique)
Il m'a été difficile de photographier ces immeubles à cause de la pluie dont les gouttes tombaient sur l'objectif, poussées par un vent déchaîné....c'est dommage car ils étaient de toute beauté. En voici tout de même quelques uns :
L'après-midi, vue du bus...il faisait beau...
L'empereur fit aussi construire un palais du Gouverneur qui est le lieu où réside maintenant le commandant de la région militaire nord-ouest.
Il est de style néo-renaissance.
Claude Buttner, notre médiateur, nous dit que l'ensemble des toitures, vue du ciel figure un aigle...impérial !
La visite de la ville de Metz s'est continuée, d'autres bien belles choses étaient à admirer ( les restes des fortifications, les bâtiments de la ville de l'époque Louis XV, les églises dont la magnifique cathédrale Saint-Etienne, les espaces verts, les bords de Moselle etc...) ce sera pour d'autres articles...
En attendant voici le joyeux groupe des adhérents de l'ACC que la pluie et le vent de la matinée n'ont pas empêché d'apprécier Metz, une ville pleine de richesses.
(à cliquer)
1 commentaire -
Par Christaldesaintmarc le 30 Avril 2019 à 06:00
Au mois d'avril 2019, l'Association Culturelle Châtillonnaise a proposé à ses adhérents et amis, un voyage à Beaune, à la découverte d'une merveille architecturale, un monument prestigieux où rayonne encore l'esprit de la Bourgogne ducale : "L'Hôtel-Dieu des Hospices de Beaune".
La façade extérieure de l'Hôtel-Dieu est austère, le toit est recouvert d'ardoises et non de tuiles vernissées comme on l'imagine...ces tuiles, si colorées,nous les verrons plus tard lorsque nous pénétrerons dans la cour centrale...
La flèche gothique nous indique la présence d'une chapelle.
L'entrée se fait par ce porche qui paraît très simple....
mais où l'on remarque, si on lève les yeux, de bien belles décorations...
Cette plaque nous apprend qui sont les fondateurs de l'Hôtel-Dieu de Beaune, en 1443.
Cet hôpital, palais pour les "pôvres", a été fondé par le Chancelier des Ducs de Bourgogne, Nicolas Rolin, et par son épouse, Guigone de Salins.
Lorsque l'on entre dans la cour intérieure, c'est un éblouissement !
On admire les différents bâtiments aux toits en tuile vernissée de Bourgogne, technique probablement originaire d'Europe centrale, devenue caractéristique des monuments bourguignons.
Avec le soleil, les couleurs vives des tuiles auraient été plus resplendissantes...
Les parties nord, est et ouest comprennent deux étages à galerie, avec colonnettes de pierre au rez-de-chaussée et de bois au premier, permettant le passage à l'abri des sœurs soignantes.
La cour, de forme rectangulaire, comporte un puits à eau en ferronnerie gothique.
De nombreuses lucarnes arborent des décorations sculptées en bois et en ferronnerie.
La partie gauche de la cour, qui abrite la grande salle, est couverte de simples ardoises de Trélazé.
Munis d'un plan, nous avons pu suivre la visite qui nous a été proposée par Alena Vacek qui connaît sur le bout des doigts l'histoire de la Bourgogne médiévale.
(Alena Vacek avait donné pour l'ACC une superbe conférence sur la vie du chancelier Nicolas Rolin en février 2019)
La grande "salle des pôvres" est de dimensions imposantes : près de 50 m de long, 14 m de large et 16 m de hauteur.
La salle est occupée par deux rangées de lits à rideaux bordant les murs sud et nord.
Deux patients pouvaient se coucher sur chaque lit.
Derrière chaque lit, un coffre permettait de ranger les vêtements des malades.
Un couloir, qui comporte une banquette équipée de chaises d'aisance, court le long du mur derrière les rideaux.
La grande "salle des pôvres" est couverte d'une charpente monumentale apparente et peinte, en forme de toit en carène de bateau renversée, couverte d'ardoise de Trélazé.
Les poutres traversières sortent de la gueule de dragons multicolores qui évoquent les monstres de l'enfer, on les appelle des "engoulants".
De petites têtes sculptées, représentant des caricatures des bourgeois beaunois de l'époque, rythment les travées.
Le carrelage comprend le monogramme de Nicolas Rolin et sa devise : " Seule". Ce mot accompagné de l'étoile signifie que sa femme, Guigone de Salins est la seule dame de ses pensées, sa "seule étoile".
La chapelle fait partie intégrante de la "salle des pôvres " et était décorée, à l'origine, du polyptyque du Jugement dernier, du peintre flamand Rogier van der Weyden, fermé en semaine et ouvert pour les dimanches et fêtes solennelles (je le montrerai en fin de visite).
Un jubé en bois sépare, depuis la restauration des bâtiments, chapelle et salle des malades.
Le vitrail qui surplombe l'autel, d'origine du XVème siècle, a été restauré.
Il représente en bas une Piéta, encadrée par Nicolas Rolin et sa femme Guigone de Salins.
Au centre la Crucifixion est encadrée par les portraits, en orants, de Philippe le Bon, Duc de Bourgogne et son épouse Isabelle du Portugal.
de magnifiques stalles se dressent de chaque côtés de l'autel :
La "seule étoile" de Nicolas Rolin fut son épouse Guigone, partout sur les murs de la chapelle, on nous le rappelle.
Un superbe Christ aux liens du XVème siècle :
Guigone de Salins repose sous le sol de la chapelle, cette plaque en témoigne :.
La salle Sainte-Anne, située à l'ouest, au contact de la salle des pôvres , a une capacité de quatre lits. On ne peut la voir qu'à travers les vitres de sa fenêtre.
La salle Saint-Hugues, est voisine de la salle Sainte-Anne.
Elle a été créée en 1645 et comprend quelques lits destinés à des malades plus aisés.
La salle Saint-Hugues est remarquable par ses peintures murales d'Isaac Moillon représentant différents miracles du Christ ainsi que saint Hughes, en évêque et chartreux.
Il est aussi représenté sur le retable de l'autel, ressuscitant des enfants morts de la peste.
La salle Saint-Nicolas, située au nord-ouest de la cour, et dédiée à saint Nicolas, était destinée aux malades les plus graves, avec 12 lits.
Elle sert actuellement de salle d'exposition sur l'histoire des hospices et de son vignoble.
On nous explique comment étaient vêtues les religieuses qui, nous dit Alena Vacek, avaient un statut très privilégié par rapport aux autres Ordres féminins.
Tableau représentant "la Maîtresse" Françoise-Jeanne Bigot, élue en 1880 :
L'apothicairerie comprend deux pièces, l'une étant le laboratoire :
L'autre, la pharmacie proprement dite, est garnie d'étagères comprenant beaucoup de flacons et de fioles.
Les étagères présentent une collection de 130 pots de faïence datés de 1782 dans lesquels étaient conservés plantes médicinales, onguents, huiles, pilules et sirops de la pharmacopée des simples médecines.
La cuisine était dotée d'une vaste cheminée à deux foyers.
Elle possède un tourne-broche automatisé datant de 1698, animé par un petit automate en costume traditionnel appelé « Messire Bertrand » qui semble tourner la manivelle en veillant aux activités de la cuisine.
La cuisine est aujourd'hui présentée comme elle était au début du XIXe siècle avec son grand fourneau muni de deux robinets d'eau chaude appelés cols de cygne .
Une sainte Marthe en bois polychrome veille sur la pièce, encadrée de bassines de cuivre.
La salle Saint-Louis qui ferme la cour à l'est , a été construite en 1661 à l'emplacement d'une grange.
Cette pièce contient de beaux coffres gothiques :
Ce vitrail avec des grisailles date du XVIème siècle.
On y admire deux séries de tapisseries du XVIe siècle, dont l'une, tissée à Tournai, raconte en sept épisodes la parabole du Fils prodigue.
L'autre, provenant de Bruxelles, évoque l'histoire de Jacob.
Dans cette salle, on remarque une superbe fontaine :
Nous voici dans la salle du polyptyque du Jugement Dernier.
Les Hospices de Beaune abritent, en effet, une œuvre remarquable, peinte au XVe siècle, le polyptyque du Jugement Dernier du peintre flamand Rogier van der Weyden, polyptyque à volets mobiles rectangulaires, composé à l'origine de neuf panneaux de chêne à fil vertical peints, dont six sur les deux faces initialement exposées dans la chapelle des pôvres malades.
Probablement réalisé entre 1446 et 1452, ce retable a d'abord été attribué à Jan van Eyck en 1836 avant d'être attribué à Rogier van der Weyden en 1843.
Les parties de ce retable sont exposés conjointement dans une même salle climatisée.
Cette partie du polyptyque était visible dans la salle des pôvres. Elle représente les donateurs Nicolas Rolin et son épouse Guigonne de Salins.
En haut l'ange annonciateur et la Vierge, en bas saint Sébastien et saint Antoine.
Les visiteurs observent un moment de silence face à cette œuvre d'une beauté à couper le souffle....
Voici le retable ouvert, tel qu'il l'était les dimanches et les jours de fêtes solennelles dans la chapelle de la grande salle des "pôvres" .
Au sommet, on voit le Christ, Juge suprême, l'archange saint Michel pèse les âmes à ses pieds, entouré de quatre anges soufflant dans des trompettes, et du tribunal céleste composé de la vierge Marie, de Jean Baptiste et des saints et des douze Apôtres, de l'humanité en bas, le Paradis à gauche et l'Enfer à droite.
Au centre, le Christ, assis sur un arc-en-ciel, surveille saint Michel rendant son jugement.
À terre, les morts se relèvent et saint Michel pèse leurs bonnes et mauvaises actions. Jésus bénit de sa main droite les justes et de sa main gauche maudit les damnés.
A gauche les défunts sont accueillis par un ange à la porte des cieux :
A droite, les damnés sont précipités dans le feu éternel
Dans cette salle, on admire aussi ce pavement d'autel de l'Agneau Mystique , d'entre 1462 et 1470 :
cette tenture de saint Antoine du XVème siècle :
et cette autre tenture de saint Eloi, elle-aussi du XVème siècle :
A la fin de la visite des Hospices, on peut voir dans une dernière salle des tonneaux, nous rappelant que les Hospices de Beaune possèdent des vignes, leur vin se vend lors de ventes de charité très suivies...
et sont dégustés à l'aide de "tastevin" dont on voit ici une superbe collection :
Dans une autre cour...
on aperçoit une statue représentant Nicolas Rolin.
Nicolas Rolin fut un homme d'une grande valeur morale, spirituelle et intellectuelle... Hélas, Alena Vacek, lors de sa conférence, nous a appris qu'il avait participé au procès de condamnation de Jeanne d'Arc, et ça j'ai du mal à le lui pardonner (avis tout personnel !)
Si vous voulez visiter Beaune, ses Hospices, sa Cathédrale, son musée du Vin, ses caves etc.... vous pourrez emprunter ce moyen de transport bien pratique.
Alors allez donc à Beaune, vous ne le regretterez pas !
Après la visite de l'Hôtel-Dieu de Beaune, nous avons déjeuné de bien agréable façon à la Villa Médicis, puis nous avons visité la Cathédrale Notre-Dame et le Musée du Vin...
Des articles prochainement....
5 commentaires -
Par Christaldesaintmarc le 2 Avril 2018 à 06:00
L'Association Culturelle Châtillonnaise , après avoir visité le si beau musée Camille Claudel de Nogent sur Seine, a entraîné ses adhérents au château de la Motte-Tilly, dans le département de l'Aube.
Un très bel escalier d’honneur mène au premier étage qui était réservé, au XVIIIe siècle, aux invités.
Notre guide nous a présenté les propriétaires successifs du château de la Motte-Tilly, puis nous a conduits admirer des intérieurs et leur mobilier exceptionnel ...le tout avec beaucoup d'humour ce qui ne gâte rien !
Le château de La Motte-Tilly fut édifié à partir de 1754 dans un parc boisé en bordure de Seine, sur des plans de l’architecte François Nicolas Lancret, pour les frères Terray.
Le plus célèbre, l’abbé Joseph Marie Terray devint contrôleur général des finances du roi Louis XV en 1769.
En 1910, le comte de Rohan-Chabot, descendant par sa mère de la famille Terray, entreprit des travaux de restauration d’après des documents d’archives.
Le château a été classé monument historique en 1946.
Après le décès du comte en 1964, sa fille, la marquise de Maillé, reconstitua par le décor et l’ameublement aux prestigieuses estampilles, l’ambiance raffinée d’une demeure du XVIIIe siècle.
Décédée en 1972, sans héritier, la marquise légua son château à la Caisse nationale des monuments historiques et des sites, aujourd'hui Centre des Monuments Nationaux, à la condition qu’il soit maintenu en l’état et que "le visiteur puisse y ressentir le sentiment d’une présence".
Le hall d’escalier recèle un plan signé de l’architecte Lancret et deux gravures de La Brunière qui montrent que si le château est resté extérieurement dans son état d’origine, les deux bâtiments des communs qui abritaient le théâtre et les cuisines ont malheureusement disparu en 1813.
C'est par cette antichambre que passaient les domestiques qui devaient être les plus invisibles possibles, nous dit notre guide....
Les salons du château, qui fut conçu comme une villégiature d’été, sont exposés au nord pour plus de fraîcheur, l’étage est dévolu aux appartements des invités.
Nous pénétrons dans le salon d’automne, décoré de bien beaux tableaux..
La Vierge à l’Enfant placée entre les fenêtres, est un primitif italien du XVe siècle : il s’agit du plus ancien tableau de la collection.
Un petit salon de toilette :
Sur le bureau de la marquise de Maillé on voit sa photo prise en 1971 sur le perron du château.
La vie de la Marquise fut dramatique : son mari Jacquelin de Maillé, mourut à la guerre en juillet 1918 alors qu'elle était enceinte de leur fille Claire-Clémence.
Son unique frère, Gilbert, fut tué quelques jours avant son mari .
Sa fille unique, Claire-Clémence, décéda d'un cancer en 1969.
La Marquise s'éteignit en 1972, après avoir légué son château aux Monuments de France.
Les parquets des pièces du château de la Motte-Tilly sont magnifiques, j'en montrerai d'autres au long de la visite.
Le boudoir abrite un curieux meuble étroit : un gantier et possède une porte dérobée par laquelle les invité(e)s pouvaient s'éclipser ....
après avoir admiré quelques gravures érotiques...
Le salon du billard abrite un très beau billard en marqueterie, fabriqué en 1839 par la maison Descayrac à Paris.
Les éléments subsistants du cabinet de curiosités sont rassemblés dans cette pièce.
Au dessus des portes on admire des peintures en "trompe l'æil".
Dans ce salon, les invités pouvaient se livrer à des jeux de toutes sortes, des tables spéciales leur étaient destinées.
Le grand salon est la pièce de réception autour de laquelle s’organise tout le rez-de-chaussée : vue en enfilade sur les salons, communication directe avec le vestibule, perspectives sur les jardins à la française.
Des meubles de très grande qualité garnissent le salon parmi lesquels cinq fauteuils Louis XV à châssis couverts de velours vert et un meuble rare : une marquise qui se déplie pour former un lit.
La marquise :
Le salon bleu, pièce d’ambiance Louis XV, doit une grande part de son charme aux boiseries rocaille qui garnissent les murs.
Dans ce cadre précieux, le mobilier raffiné s’agrémente d’une décoration donnant une ambiance orientale au salon.
La bibliothèque est la pièce indispensable à l’époque des Lumières, liée au désir qu’a son propriétaire d’afficher une culture encyclopédique. Dans les vitrines sont présentées toutes les principales éditions du XVIIIe siècle
Le portrait de la grand-mère de la marquise de Maillé, peinte par le célèbre peintre Winterhalter.
et le portrait de sa mère.
Un superbe secrétaire :
Toujours de splendides parquets...
La salle à manger, située de l’autre côté du vestibule, permet d’admirer un service en porcelaine de Vincennes, présenté dans les vitrines.
Il s’agit d’un cadeau de mariage de 1776 dont les 170 pièces portent le monogramme de la famille Rouen-Sollé.
Notre guide nous a permis, ensuite, de voir les délicieux petits appartements réservés aux invités et à la famille.
Encore des parquets...
Les petits appartements comprennent une série de pièces aux plafonds bas réservés à la vie intime, familiale.
Un coup d'æil en passant au bel escalier :
Nous voici maintenant dans la chambre de la Marquise de Maillé.
Cette chambre a les murs ornés d’une percale glacée du milieu du XIXe siècle aux coloris frais, probablement le plus ancien tissu du château.
Notre guide nous présente un superbe secrétaire...
Sur la cheminée, on voit la photographie du Comte Gérard de Rohan-Chabot vers 1930, et de la marquise, sa fille.
Avant de regagner le car, il fallait absolument aller admirer le château de la Motte-Tilly, côté jardin.
Le parc a été redessiné par le Comte de Rohan-Chabot, avec des terrasses descendant en pente douce jusqu’au miroir d’eau.
Ce voyage proposé par l'ACC a été en tout point parfait, comme tous les autres précédents d'ailleurs !
Remercions le Conseil d'Administration, sa Présidente madame Jacqueline Simon et sa secrétaire Christiane Thomassin, de nous faire connaître d'année en année des endroits merveilleux, avec une organisation hors-pair .
2 commentaires -
Par Christaldesaintmarc le 29 Mars 2018 à 06:00
Après la visite de la première partie du Musée de Nogent sur Seine consacrée à plusieurs grands maîtres de la sculpture du XIXème siècle
nous arrivons dans la partie consacrée à Camille Claudel.
Nous avons eu la chance d'avoir pour guide une jeune femme extrêmement cultivée et très souriante, qui nous a conté par le détail toute la vie de Camille Claudel, tant personnelle qu'artistique.
Un résumé de la vie de Camille Claudel pour mieux comprendre les sculptures présentées dans le Musée de Nogent sur Seine qui lui est, en partie, consacré :
Camille Claudel sa vie, son œuvre
Tout d'abord deux bustes réalisés par Alfred Boucher :
"Sophie Boucher" et "Julien Boucher" :
Ce buste en terre cuite a été créé par Camille Claudel, il s'intitule "La vieille Hélène" ou "Vieille femme".
Quelques bustes réalisés par Camille Claudel :
"Jeune fille au chignon" ou "tête rieuse", "Tête d'enfant" ou ""Etude pour un bourgeois de Calais", "Tête d'esclave", "Etude de main gauche"" et "Homme aux bras croisés".
Alfred Boucher confia Camille Claudel à Auguste Rodin.
Dans cette vitrine on admire quelques œuvres de Rodin et de Camille Claudel, et forcément on remarque une certaine inspiration ...
Plus tard Camille affirmera son propre génie, différent de celui de Rodin, son maître...et amant.
Auguste Rodin : "L'éternel printemps" :
Camille Claudel "L'abandon" :
Auguste Rodin "L'éternelle idole"
Dans cette vitrine les sculptures de Camille nous montrent qu'elle évolue et se détache de celles de Rodin :
Camille Claudel "Femme accroupie" :
Camille Claudel "La jeune fille à la gerbe"
Auguste Rodin "Frère et soeur" :
Camille Claudel "L'homme penché"
Camille Claudel " Mon frère" ou "Jeune romain" (son frère était l'écrivain Paul Claudel)
Camille s'affirme et réalise de merveilleux bustes qui n'ont rien à envier à ceux de son maître Auguste Rodin.
Ferdinand de Massary :
"Madame Louis-Prosper Claudel", sa mère
(Mon impression : on voit bien la méchanceté sur le visage de cette femme qui abandonna sa fille en la mettant dans un asile d'aliénés jusqu'à sa mort)
Léon Lhermitte :
Auguste Rodin :
Jeune fille aux yeux clos :
Camille dessinait magnifiquement bien, ici le portrait de Florence Jeans :
Notre guide nous présente la ravissante sculpture "la petite châtelaine" :
puis deux bronzes "L'Aurore" :
"La fortune", on remarque les prémisses de "La valse"....
Autour de la valse, quatre merveilleuses sculptures :
"L'implorante" ou "Imploration"
Dans la salle suivante on admire des sculptures de Camille Claudel, relatives à "L'âge mûr".
"Torse de Clotho chauve"
Etudes pour la tête d'Hamadryade" :
Camille Claudel était la Muse et la maîtresse de Rodin, ce dernier la représenta plusieurs fois.
Ici à gauche "Camille Claudel, portrait dit aux cheveux courts", à droite "Camille Claudel au bonnet"
Il la représente également dans cette sculpture : "La France"
Puis un merveilleux portrait prémonitoire , puisqu'il la quitta : "L'adieu" :
Camille Claudel "L'âge mûr" :
Dans une autre salle on admire de ravissantes sculptures . Camille Claudel avait beaucoup de mal à vendre de grandes sculptures, celles-ci étaient plus abordables pour l'intérieur des habitations.
"Les bavardes " ou "Les causeuses" en plâtre...
et en bronze :
"Rêve au coin du feu" :
"Profonde pensée" :
"Chienne rongeant un os" ou "Chienne affamée" :
"La sirène" ou "La joueuse de flûte" :
La visite du merveilleux musée Camille Claudel de Nogent sur Seine se termine par cette très grande statue "Persée et la Gorgone", réalisée par Camille dans l'atelier de François Pompon.
Allez voir ce très beau Musée Camille Claudel, et ensuite vous pourrez vous promener dans Nogent, cette jolie cité baignée par la Seine, qu'aimait beaucoup Gustave Flaubert.
En sortant du musée on peut admirer une œuvre d'Alfred Boucher "Piété filiale" .
Le car nous a conduits ensuite dans un très bon restaurant "Le Cygne de la Croix", où nous a été servi un savoureux menu précédé d'un apéritif à la liqueur de Provins...un délice !
Après ce délicieux repas, notre car nous a conduits à l'élégant château de la Motte Tilly, doté d'un ameublement somptueux de style Louis XV.
Un article prochainement....
1 commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique