• La crise européenne de 1929 à 1969, une conférence de Robert Fries, troisième partie

     Voici la troisième partie de la conférence de Robert Fries sur la crise européenne de 1929 à 1939.

    Régimes autoritaires et dictatures ; la montée du nazisme.

     En Europe centrale, l’échec de la démocratie.

    Dans l’esprit du président Wilson et de ses pairs, le traité de Versailles devait conduire au triomphe de la démocratie en Europe : un ensemble de républiques ou de monarchies constitutionnelles sur le modèle des Etats-Unis, de la France ou du Royaume-Uni. 

    De nouveaux Etats virent le jour (Pologne, Tchécoslovaquie, Yougoslavie,Etats Baltes) ; d’autres, à l’intérieur de frontières nouvelles se réformèrent (Autriche, Hongrie, Bulgarie, Roumanie).

    Très vite on déchanta : Dans des circonstances difficiles les mentalités n’étaient pas prêtes à accepter les contraintes de la démocratie et à renoncer à l’usage de la violence dans le combat politique. 

    En Pologne, le maréchal Pilsudski, après avoir été chef de l’Etat de 1919 à 1922, revient au pouvoir en 1926 à l’occasion d’un coup d’Etat organisé par l’armée.

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    C’est un régime paternaliste et autoritaire (gouvernement par décret et censure) qui se met en place ; les oppositions sont muselées.

    En Hongrie, l’éphémère République des Conseils (mars-août 1919) dirigée par le communiste Bela Kun disparait devant l’offensive franco-roumaine sous le commandement du général Berthelot.

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    L’amiral Horthy est nommé régent du royaume.

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    Il instaure un régime autoritaire où l’aristocratie conservatrice, l’église catholique et l’armée jouent un rôle prépondérant. 

    Les partis politiques peuvent s’exprimer à l’exception du parti communiste qui est interdit, mais le système électoral empêche toute alternance.

    En République d’Autriche deux partis se partagent le pouvoir : un parti socio-démocrate (socialiste) et un parti socio-chrétien (conservateur). 

    Ces deux partis disposent chacun de milices paramilitaires : le Heimwehrpour la droite, le RepublikanischerSchutzbund pour la gauche.

    Ces milices se heurtent violemment notamment en 1927 au cours de combats aux abords du Palais de Justice qui fit près de 100 tués. 

    En mai 1932Engelbert Dollfuss [1] (Socio-chrétien) devient chancelier.

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    Il instaure une dictature à partir du 4 mars 1933 : dissolution de l’assemblée nationale et gouvernement par décrets, suppression du droit de grève, contrôle de la presse.

    Le parti communiste est interdit.

    Idem pour le parti nazi. 

    Dollfuss se heurte alors aux socialistes. 

    Le 12 février 1934, l’opposition socialiste est liquidée après des combats de rues contre les milices socialistes qui firent 1500 à 2000 morts. 

    En mai 1934,Dollfuss instaure un Etat corporatif autoritaire s’inspirant du modèle fasciste italien.

    Le 25 juillet, des SS autrichiens pénètrent dans la chancellerie et l’abattent. 

    Hitler n’aide pas les insurgés de peur d’une intervention de Mussolini dont des troupes ont pris position à la frontière.

      Kurt Schuschnigg succède à Dollfuss.

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    En juillet 1936, il est forcé par Hitler d’accepter deux ministres nazis dans son gouvernement en échange de la levée de l’embargo qui ruinait le pays. 

    L’Anschluss se prépare.

    La Bulgarie s’était rangée du côté de la Triplice.  Le traité de Neuilly ne lui est pas favorable. 

    Dans la violence, deux partis s’opposent : un parti social paysan, parfois allié des communistes et un parti conservateur. 

    Ce dernier, sous la direction d’Alexandre Tsankov, installe une dictature de type fasciste après le coup d’Etat du 9 juin 1923. 

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    Le régime poursuit sans merci les socio-paysans et les communistes.

    A partir 1935 le tsar Boris exerce une dictature royale.

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      Le pays se rapproche de l’Allemagne nazie.

    La Roumanie qui bénéficie entre les deux guerres d’une certaine prospérité du fait de l’exploitation de gisements pétroliers, est confrontée à l’existence de minorités (Allemands, Hongrois, Juifs) qui compliquent le jeu politique.

      La vie politique est violente avec l’opposition des « Gardes de fer » d’inspiration fasciste et des milices paysannes ou communistes. 

    A partir de 1930 le roi Carol II instaure une dictature royale avec le soutien du parti paysan.

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    Au sein du Royaume Serbe, Croate et Slovène les tensions entre les différentes composantes sont nombreuses. 

    En janvier 1929, le roi Alexandre décide de suspendre la constitution et d’instaurer une dictature royale.

    Le royaume s’appelle Yougoslavie.Les opposants communistes ou nationalistes (Croates Macédoniens par exemple) sont emprisonnés ou assignés à résidence.

      En 1934, le roi est assassiné à Marseille sur ordre du mouvement terroriste croate des Oustachis et de l’Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne.

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    Les luttes entre les composantes de l’Etat sont attisées par l’Allemagne et l’Italie qui souhaitent réviser les frontières du pays. 

    En 1939, la Croatie est pratiquement indépendante.

    Les Etats baltes (Lituanie, Estonie, Lettonie) sont à l’origine des républiques démocratiques. 

    Elles se transforment rapidement en dictatures (Lituanie 1926, Estonie et Lettonie 1934).

    Seule la Tchécoslovaquie parvient à conserver un fonctionnement démocratique de ses institutions.

     [1]Engelbert Dollfuss (1892-1934) dit Millimetternich en raison de sa petite taille.  Il est fermement opposé à l’Anschluss.


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