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La place de la Seine dans la sidérurgie et le flottage du bois dans le Châtillonnais d'autrefois, une conférence de François Poillotte
François Poillotte nous a présenté une fort intéressante conférence sur la place de la Seine dans la sidérurgie et le flottage du bois autrefois dans le Châtillonnais, sous les auspices de l'association Châtillon-Scènes.
La sidérurgie Châtillonnaise s’est implantée à la suite de la sédentarisation des forges dans la seconde moitié du XIIIème siècle. Elle est issue de celle qui s’est développée aux XIIème et XIIIème siècles en Champagne méridionale, qui fut dominée par les cisterciens. Un réseau important de cours d’eau permit le recours à la force hydraulique. Un combustible à profusion tiré d’une forêt omniprésente, un minerai abondant extrait des marnes oxfordiennes de la « Vallée » ont tout naturellement favorisé cette émergence.
La plus ancienne de ces forges a sans doute été celle de Chamesson dont l’existence, antérieure à 1282, nous est révélée , par une transaction contenant cession à cette date par le seigneur de Nesle du fief d’Esporves.
Ces fourneaux et forges assis sur nos rivières se sont substitués aux forges itinérantes représentées par les bas fourneaux dont l’existence remonte à l’antiquité.
le patouillet :
Ils vont assurer la transition vers le procédé indirect de fabrication du fer avec l’introduction du haut fourneau où le minerai va être transformé en fonte, laquelle sera dans un deuxième temps décarburée dans la forge pour produire du fer ou de l’acier.
Le haut fourneau de Champigny sur l’Ource dont l’existence nous est signalée par une amodiation de 1486 par l’abbaye de Clairvaux qui en était propriétaire ; au profit d’un maître de forges laïc, fut sans doute le premier à être installé
Gros consommateurs de bois, ces hauts fourneaux vont se multiplier sur les cours d’eau du Châtillonnais, sur la Seine bien sûr mais aussi sur ses affluents, l’Ource, la Digeanne, la Coquille ou le Brevon. Ils vont contribuer à l’essor économique de notre région.
Près de l'ermitage du Val de Seine :
A Grand Pré, commune de Quemigny sur Seine :
A Aignay le Duc, en direction d'Etalante, sur la Coquille :
A Cosne, commune de Quemigny sur Seine :
A Tarperon sur la Coquille :
A Chênecières sur la commune de Saint Marc sur seine :
A Rochefort, sur le Brevon :
A Brémur et Vaurois : la Chouette, sur le Brevon :
A Nod sur Seine :
A Chamesson :
A Ampilly le Sec :
A Châtillon sur Seine, au Fourneau :
A Sainte Colombe sur Seine :
C’est à partir de la seconde moitié du XIXème siècle que cette sidérurgie triomphante, va brutalement s’effondrer. Les causes sont diverses : épuisement des minières, traité franco-anglais de 1860 sur le commerce, arrivée sur le marché du combustible d’origine minérale, etc..
Le flottage du bois en Châtillonnais :
La Seine et ses affluents n’ont pas servi uniquement au développement de la sidérurgie. Pendant près de deux siècles, ils ont contribué à acheminer vers Paris, le bois de chauffage dont la capitale avait besoin. Ce transport s’opérait par flottage à buches perdues. Il s’agit là d’un pan méconnu de notre histoire économique locale qui a totalement échappé de notre mémoire.
Les instruments nécessaires aux flotteurs :
François Poillotte nous montre ici la taille des bûches de bois qui flottaient tout d'abord sur les ruisseaux, puis sur la rivière.
Le flottage prendra fin peu de temps avant la faillite de la sidérurgie, et amorcera avec la disparition de celle-ci, le déclin économique du Châtillonnais dont nous ressentons encore aujourd’hui les effets.
Après cette magnifique conférence qui nous a dévoilé une part de l'histoire du Châtillonnais que nous connaissions peu (la sidérurgie) ou même pas du tout (le flottage du bois), François Poillotte a répondu aux questions de l'auditoire.
Il a été très applaudi.
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