• La statue de Bacchus enfant restituée au Musée du pays Châtillonnais, a été découverte à Vertillum (aujourd'hui Vertault)

    Des fouilles fructueuses à Vertillum

    C’est lors de fouilles menées en 1894 sur le site gallo-romain de Vertillum, à une vingtaine de kilomètres de Châtillon-sur-Seine, qu’une importante statue en bronze est découverte.

    Le site archéologique gallo-romain de Vertault faisait, depuis le milieu du 19è siècle, l’objet de campagnes annuelles de fouilles conduites par la commission archéologique de la Côte d’Or, puis par la Société historique et archéologique du Châtillonnais.

     La statue de Bacchus enfant restituée au Musée du pays Châtillonnais, a été découverte à Vertillum (aujourd'hui Vertault)

    (Une vue des fouilles de Vertault, photo collection "Images en Châtillonnais")

    Cette pièce a été mise au jour lors de la campagne de fouilles de 1894.

    Les origines de la statue de Bacchus enfant restituée au Musée du pays Châtillonnais

    (Plan original des fouilles de Vertillum conduites en 1894)

     La statue de Bacchus enfant restituée au Musée du pays Châtillonnais, a été découverte à Vertillum (aujourd'hui Vertault)

    (Tirage sur papier de négatifs sur plaque de verre pour la publication de la découverte en 1896 par Antoine Héron de Villefosse. Bacchus enfant, statuette de bronze trouvée à Vertault (Côte-d'Or). Monuments et mémoires de la Fondation Eugène Piot, tome 3, fascicule 1, 1896. pp. 51-58.)

    Un chef-d’œuvre de l’art antique

    Datée du tournant de notre ère (1er siècle av. n. è. et le 1er siècle ap. n. è), cette statue d’une grande beauté, pièce maîtresse de la collection gallo-romaine du musée, est sélectionnée en 1937, pour l’exposition Chefs d’œuvres de l’art français qui se tient à Paris de juin à octobre au Palais national des arts.


    Cette exposition, inaugurée par Léon Blum, Président du Conseil, et Jean Zay, ministre de l'Éducation nationale et des Beaux-Arts, est l’une des manifestations de l’Exposition internationale des Arts et des Techniques appliqués à la Vie moderne, qui se tient à Paris du 25 mai au 25 novembre 1937.

    À l’occasion de ce que l’on appelle plus communément l’Exposition universelle, le public découvre et se délecte devant cette statue de Bacchus.

    Les origines de la statue de Bacchus enfant restituée au Musée du pays Châtillonnais(Affiche de l’exposition)

    Les origines de la statue de Bacchus enfant restituée au Musée du pays Châtillonnais

    (Catalogue de l’exposition)

    Bacchus figuré sous les traits d’un enfant

    Représentant Bacchus sous les traits d’un jeune enfant potelé, l’atelier de production reste inconnu. Réalisée à l’aide de la technique de la fonte à cire perdue, cette œuvre est une pièce d’une importante rareté.

    Les origines de la statue de Bacchus enfant restituée au Musée du pays Châtillonnais

     Technique de fabrication

    La fabrication de cette sculpture fait appel à la technique, d'invention très ancienne, de la fonte à la cire perdue, procédé de moulage de précision, lent, minutieux et d’application difficile.

    La statue est composée d’un assemblage de plusieurs pièces réalisées indépendamment les unes des autres à l’aide de cette technique.

    L’artiste conçoit et modèle les différents morceaux de la sculpture et, une fois façonnés et terminés, ils sont entourés de bâtonnets, qui sont de cire comme les morceaux sculptés eux-mêmes.

    Les différents éléments de la sculpture sont ensuite enduits, par couches successives, d’une potée de matières réfractaires qui durcit en séchant et forme progressivement une chappe rigide autour des bâtonnets qui traversent l'enveloppe réfractaire.

    Le tout est porté au four et chauffé progressivement ; la cire fond lentement et s'écoule par les évents constitués par la fonte des bâtonnets.

    L'alliage de bronze liquide est ensuite versé doucement par ces orifices et doit remplir tous les vides occupés précédemment par la cire.

    Ainsi le bronze reproduit l'œuvre originale dans ses plus menus détails : il s'y est réellement substitué, comme s'il avait été lui-même modelé par le sculpteur.

    Lorsque le bronze a refroidi, le moule en terre cuite est cassé afin de récupérer la pièce sculptée en bronze.

    Des plaquettes de réparure rectangulaires sont posées à différents endroits pour masquer les défauts d’aspect résultant de la coulée, de l’extraction des clous distanciateurs ou du travail de soudure. Les différents morceaux sont assemblés par soudure.

    Les opérations de finition comprennent le polissage et les reprises à froid.

    Il faut aussi y ajouter les incrustations pour les yeux (feuille d’argent, plaquette d’ivoire…) et la patine ou les plaquages qui peuvent recouvrir l’ensemble.

    Il faut ensuite éliminer les coulures formées dans les conduits (évent et galeries d’alimentation) et tous les défauts inhérents à la fonte.

    Pour la statue de Vertault, le traitement de surface reste inconnu : patine, feuille d’or… quoi qu’il en soit, un jeu de lumière a été créé par l’artiste pour opposer les parties lisses du corps, à la nébride et à la chevelure.

    Les traces d’un traitement particulier des lèvres sont encore perceptibles à l’œil nu.

    Quel rôle était assigné à ce type de statue ?

    Les représentations de divinités aux allures d’enfants, sous forme de Bacchus ou d’Éros par exemple, sont très nombreuses dans les maisons hellénistiques et romaines.

    Ce sont souvent des statuettes de taille moyenne, ce qui répond à leur rôle, purement décoratif.

    Au 2è siècle av. notre ère, dans la Grèce devenue romaine, mais aussi à Alexandrie et en Italie, le luxe des villas conduit à développer les sujets de charme ou de genre, autour du monde de Dionysos-Bacchus et d’Aphrodite-Vénus, dont Éros est une figure centrale.

    Il en est de même dans les demeures luxueuses de la Gaule désormais romaine à partir de 52 av. notre ère.


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