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La tufière de Rolampont, une véritable merveille minérale et végétale....
La tufière de Rolampont, est une cathédrale de la nature, un biotope exceptionnel à visiter absolument.... !
C'est ce que la Société Mycologique du Châtillonnais nous a proposé en juin 2021, ce fut vraiment une excursion inoubliable....
Beaucoup de panneaux, le long du parcours obligatoire, permettent de bien comprendre ce qu'est une tufière, il est d'ailleurs interdit de s'en éloigner, ce lieu étant d'une très grande fragilité.
En voici le plan :
Pierre Potherat, géologue, nous a expliqué le principe chimique de la formation du tuf.
L'eau de pluie tombant sur un substrat calcaire, vagabonde sur un lit de marne et resurgit au détour d'un relief du terrain.
Là, le calcaire contenu dans l'eau "précipite" et s'agglomère autour des mousses en les blanchissant et enfin en les pétrifiant .
Cette pétrification produit le tuf qui est une roche calcaire poreuse.
Dans le périmètre du Parc National des Forêts qui rassemble une partie de la Haute-Marne et du Châtillonnais, on compte une quarantaine de tufières appelés aussi marais tufeux.
Mais la tufière de Rolampont est exceptionnelle, c'est la plus grande du quart nord-est de la France.
Voici les marais tufeux que j'ai déjà pu visiter à l'intérieur du Parc National des Forêts :
Le marais tufeux de Chalmessin (Haute Marne) :
http://www.christaldesaintmarc.com/le-marais-tufeux-de-chalmessin-haute-marne-a178002096
Le marais tufeux du Cônois (Châtillonnais)
http://www.christaldesaintmarc.com/le-marais-tufeux-du-conois-a4637931
Le marais tufeux du moulin, St Germain le Rocheux (Châtillonnais)
http://www.christaldesaintmarc.com/le-marais-tufeux-du-moulin-a-saint-germain-le-rocheux-a5836901
Le marais tufeux des Brosses (Châtillonnais)
http://www.christaldesaintmarc.com/le-marais-tufeux-des-brosses-a6686812
Après ces explications géologiques et chimiques fort utiles à la compréhension du phénomène tufier, nous avons emprunté un chemin de sous-bois bien rafraîchissant...
Un pont de bois nous a conduits à des stations, où l'on peut admirer les différentes configurations de la tufière.
Ici, on commence à apercevoir les "escaliers" formés par le tuf...
L'eau tombe en cascades sur les gradins recouverts de mousse...
Les mousses forment une sorte de sublime caverne végétale...on s'attend presque à voir surgir à la porte une belle Oréade, c'est magique...
Plus loin, les gradins se transforment en empilements de vasques de toute beauté...
Tout autour de la tufière, les saules et les sureaux donnent refuge à beaucoup d'oiseaux : bergeronnette, sitelle, pouillot, bouvreuil, verdiers....
Dans les vasques, on trouve le crapaud sonneur à ventre jaune, la grenouille verte et rousse, les tritons, la salamandre....
Certaines parties de la tufière qui n'ont plus été alimentées par l'eau, forment des massifs fossiles gris que l'on aperçoit au loin.
Le tuf calcaire dont voici deux morceaux, est composé de dépôts carbonatés de source ou de rivière. Ce sont des formations sédimentaires issues de la précipitation des carbonates dissous dans les eaux continentales.
Le tuf calcaire se distingue de la craie par les débris végétaux qu'il enferme et qui lui donnent avec le temps une structure alvéolaire.
Facile à débiter et léger, on a fait avec du tuf des voûtes, des arches des ponts. Il est souvent utilisé comme pierres d'angle des édifices religieux, et même en flèche de clocher, comme celle de l'église de Gurgy le Château en Châtillonnais .
Saviez vous que le Colisée de Rome est en partie composé de blocs de tuf (que l'on appelle aussi travertin) dans sa structure, par exemple ses piliers ?
Après cette visite superbe, on retourne au parking, en oubliant pas, en bon mycologue de chercher un éventuel champignon !
Eh bien, oui, nous en avons trouvé un : il s'agit d'un inocybe de Patouillard, champignon toxique, voire mortel, printanier qui pousse dans les milieux herbeux en coteau calcaire.
Il est reconnaissable à son chapeau conique rougissant et fibrilleux.
Une conférence de Pierre Potherat sur les marais tufeux du plateau de Langres est à relire ici :
Les marais tufeux abritent aussi de nombreuses plantes peu connues et donc rares.
Marie-Geneviève Poillotte nous les a dévoilées dans la conférence qui a suivi celle de Pierre Potherat :
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