• Le Grand Prieuré de Champagne à Voulaines les Templiers

    Bertrand Savatier, un  fidèle lecteur du blog, m'a contactée il y a peu pour me proposer de la documentation et des illustrations sur le Grand Prieuré de Champagne qui existait autrefois à Voulaines les Templiers.

    J'ai bien sûr accepté avec enthousiasme ses documents et je vais vous les faire partager.

    Monsieur Savatier possède, avec son épouse et ses beaux-parents, une superbe demeure construite à l'emplacement du Prieuré de Champagne, et dans son parc on peut encore en voir une magnifique tour  .(à droite de la photo)

    - Images en Châtillonnais

    - Images en Châtillonnais

    Voici ce que monsieur Savatier nous dit du Grand Prieuré de Champagne :

    Voulaines a été depuis le XIV siècle le chef du Grand Prieuré de Champagne qui constituait une des six grands prieurés de France

     Les prieurés s'inscrivaient dans le ressort géographique des langues : celle de Provence avait deux prieurés, Saint-Gilles et Toulouse,  celle d'Auvergne un seul, du même nom,  celle de France trois, France, Aquitaine et Champagne. Il en fut ainsi de 1317 à 1792 :  ces prieurés étaient désignés comme "les six prieurés du royaume de France".

    A cheval sur le royaume et l'Empire, le prieuré de Champagne s'étendait sur toute la Lorraine "romane", Metz compris, la majeure partie de la Bourgogne, quelques paroisses de la Franche-Comté et la partie orientale de la Champagne, avec Châlons les deux principales villes de la Champagne, "Troyes et Reims, étant du prieuré de France". Ses limites faisaient fi, et de façon surprenante, de la géographie ecclésiastique :  le prieuré de Champagne comprenait l'ensemble des diocèses de Chalon et Châlons, Toul et Verdun, presque tout celui de Langres, partie de ceux d'Autun et Metz, avec quelques extensions à ceux de Besançon, Mâcon, Reims et Troyes.

    La forme du prieuré de Champagne est tout à fait singulière :  c'était une bande mince et allongée, d'une quarantaine de lieues dans sa plus grande largeur et de quelque quatre-vingt-huit de longueur, autour de la vieille chaussée de Chalon à Toul et Metz, qui reliait la Saône à la Moselle.  Le prieuré de Champagne, s'étendant sur l'étroit couloir que constituaient ces deux rivières, faisait communiquer Méditerranée et Mer du Nord. En d'autres termes, il occupait une situation stratégique, essentielle pour la Religion, de passage de la France du Nord à Rhodes, par les vallées de la Saône et du Rhône et la Méditerranée.

    En très gros, sa superficie était de quelque 42 000 k m2, moins d'un quinzième de la superficie actuelle de la France. Le centre géographique du prieuré de Champagne était à peu près à Chaumont. Son coeur était au diocèse de Langres, dans les vastes forêts giboyeuses du plateau du Châtillonnais, dans l'extrême nord de la Bourgogne, sur les marches de la Champagne.

    Le Temple y avait fondé ou réuni un grand nombre de maisons. Parmi elles, deux commanderies particulièrement importantes, Bure et Epailly. Après être entrés en possession des biens du Temple, l'Hôpital établit dans ce qui avait été le berceau de l'Ordre du Temple le siège du nouveau prieuré de Champagne.

    Le prieuré de Champagne était, et de beaucoup, le plus petit des trois prieurés de la langue de France, du royaume et même un des moins importants de tous ceux de l'Hôpital. Ce n'est pas pour autant le moins intéressant :  en raison tant de ses origines, dans une large mesure templières, que de sa situation géographique, sur les marches du royaume de France et de l'Empire.

    (Source: "Le prieuré de Champagne des Chevaliers de Rhodes : Thèse de paris IV 2001, Université Paris-Sorbonne, Jean-Marc Roger")

    -Le grand Prieuré de Champagne de Voulaines les Templiers

    HISTOIRE DES BATIMENTS


    Le château fortifié en 1362, comprenant notamment une grosse tour carrée très élevée, du temps des templiers, a été en grande partie reconstruit par Michel de Sèvre, conseiller d'Etat qui fut aussi grand-prieur de Champagne entre 1572 et 1590.

    En, voici la description faite lors de la visite aux Hospitaliers le 2 janvier 1574, par le bailly de la Montagne : "on désignait ainsi le Châtillonnais" en présence du Frère Michel de Sèvre, chevalier, Grand-Prieur, commandeur de Bure, Mormant et Epailly :

    Le château, et maison forte de Voulaines, est d'une grande étendue, clos de murailles épaulées par dix tours de 50 pas en 50 pas. Cette muraille est bordée d'un fossé qui l'isole des attaques de ses ennemis. L'entrée est munie d'une grande et grosse porte, d'une herse, d'un pont-levis. Dans l'enclos, à gauche est le logis du portier. Vient ensuite la basse-cour, où au fond et sur les côtés on trouve un grand colombier, une forge, des écuries et des étables ; puis un pavillon contenant des chambres hautes et basses pour le logement du capitaine du château ; enfin une fontaine d'eau vive et courante au milieu de cette basse-cour. De là, on entre par un pont en pierre dans la cour principale qui est entourée de murailles crénelées flanquées de cinq tours construites en pierres de taille à bossages, et au pied de cette muraille et des tours il y a un fossé plein d'eau, revêtu en pierres, large de 60 pieds. Au milieu de cette cour s'élève un donjon à quatre côtés, dont le côté qui est face à l'entrée est muni de quatre tourelles, tandis que les trois autres côtés du donjon sont flanqués d'une grosse tour chacun. Les tourelles, tout comme les tours, sont recouvertes d'ardoises".

    -Le grand Prieuré de Champagne de Voulaines les Templiers

    La tour du commandeur

    Au rez-de-chaussée du donjon et sur le côté face à l'entrée, on y trouve la chapelle voûtée, longue de 48 pieds et large de 24 pieds ; puis la salle des gardes avec quatre grandes fenêtres dont les verres sont en couleur et armoriés de la croix de l'Ordre ; Au bout de façade se trouve la chambre du Frère secrétaire, et à l'autre bout les cuisines.

    Au premier étage, il y a une grande salle pour la tenue des chapitres ayant quatre fenêtres aux verres colorés et armoriés ; à côté de cette salle du chapitre et placée au centre de cet étage, la chambre du commandeur et dans chacune des tourelles se trouve un cabinet qui lui sont réservés ; à la suite du logement du commandeur, se trouve le logement de l'argentier avec cabinet dans une tourelle fermée par une porte de fer, servant à garder les chartes, papiers, titres, et autres de la maison.

    Les autres tours du donjon

    Elles sont toutes construites de la même manière, avec des galeries hautes et basses auxquelles on monte par des escaliers en pierres pour communiquer dans toutes les pièces. Ces galeries sont soutenues par des colonnes en pierres sculptées et ouvragées, ce donne une impression de cloître.

    -Le grand Prieuré de Champagne de Voulaines les Templiers

    La tour juste après celle du commandeur
    On y trouve les sommelleries "caves", les fours, le rôtisserie ; à l'étage, les chambres des novices, des servants, et aussi des magasins.


    Deuxième tour
    Il y a des chambres hautes et basses pour les servants, dont l'une est réservée pour les frères prêcheurs de passage, et une autre pour la "malgouverne ?"


    Troisième tour
    Cette tour est dite "tour du lion" contenant l'arsenal où l'on trouve des piques, arquebuses, pistoles, et vieilles armures.


    Quatrième tour
    Celle du garde-manger, et tout en haut est la lingerie et les chambres des valets de basse-cour.


    Cette description est extraite d'un rapport fait en 1574, et les futurs visiteurs des lieux doivent savoir que la commanderie de Voulaines a été presqu'entièrement détruite après la révolution

    -Le grand Prieuré de Champagne de Voulaines les Templiers

    (Ces reconstitutions sont l'oeuvre de Jacques de Guillebon)

    -Le grand Prieuré de Champagne de Voulaines les Templiers

    -Le grand Prieuré de Champagne de Voulaines les Templiers

    (Le grand Prieuré de Champagne au XVIIIème siècle, peinture de  Bertrand de Cointet d'après la reconstitution architecturale de Jacques de Guillebon)

    La Révolution


    En mars 1793, par jugement du tribunal de district établie en la ville de Châtillon, la commune de Voulaines demeure réintégré dans la possession et la jouissance de 386 arpents de bois par elle cédée pour tout droit de triage au Grand Prieuré de Champagne pour droit de triage dans l’acte du 13 juillet 1702.  Le 10 Août1797, le château est mis en vente comme bien national et acquis par Monsieur Cousturier, Maître des Forges à Froidvent pour la somme de 25000 Francs. La vente immobilière fut faîte par M. Malgras, huissier à Leuglay, remplacé par J. Viard son neveu.

    -Les Lauriers du Sport

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    Le château du XIXème

    Le Château actuel a été reconstruit en 1825 par Joseph Pétot, fils du dernier archiviste du Grand-Prieuré de Champagne sur l'emplacement de l'ancien château. Il n'en reste essentiellement qu'une tour qui abritait la chapelle privée du Grand-Prieur, ainsi que quelques éléments architecturaux qui ont été réutilisés.

    -Les Lauriers du Sport

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    -Le grand Prieuré de Champagne de Voulaines les Templiers

    Quelques grands prieurs du Grand Prieuré de Champagne de Voulaines les Templiers:

    GÉRARD DE VILLIERS

     Gérard de VILLIERS, nommé "frater Gerardus de Villaribus in Briard" qui, avant d'être précepteur de France, paraît avoir géré les baillies du Temple de Brie, du Mont-de-Soissons et de Barbonne.

    Chevalier du Temple,Précepteur de France Gérard de Villiers aurait fui avec le trésor des Templiers et se serait arrêté à Voulaines !

    "Cependant, au sujet du fameux trésor des templiers, plusieurs hypothèses ont été émises : la thèse d’une fuite en Angleterre, celle de Rennes-le-Château et plusieurs autres. La légende raconte que les archers de Philippe le Bel ne trouvèrent rien au temple de Paris en 1307.

    C’est pourquoi, on en déduira que les templiers, mis au courant de leur éventuel envahissement, auraient transféré tous leurs biens ailleurs.

    Le templier Jean de Chalon du temple de Nemours témoigne qu’à la veille de leur arrestation, Gérard de Villiers et Hugues de Chalon, deux templiers, conduisirent leur trésor à travers trois chariots

    -Le grand Prieuré de Champagne de Voulaines les Templiers

    MICHEL DE SEVRE

    -Les pressoirs châtillonnais

     (Armoiries de Michel de Sèvre :"D'argent (ou d'or) à la croix d'azur chargée d'une croisette d'argent et cantonnée de quatre fleurs de lys de sable")

    Michel de Sèvre, chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, Grand Prieur de Champagne, Gentilhomme Ordinaire de la Chambre du Roy, fut conseiller d'État de François II et Charles IX de France et leur ambassadeur auprès de la Reine Elisabeth Ire d'Angleterre. Il continua de servir la couronne malgré ses démêlés avec Henri III de France.

    Il a aussi été Grand Maître de l'Ordre de Saint-Lazare de 1564 à 1578, remplacé par Francois Salviati (1578-1586) parent et conseiller de la Reine Marie de Médicis, et frère de la fameuse Cassandre qui a inspiré Ronsard lors de son fameux poème "Mignonne, allons voir si la rose qui ce matin.....". A la mort de François, il a repris ces fonctions de 1586 à 1593, car  en résiliant sa charge, il avait conservé le droit de la reprendre en cas de disparition du titulaire.

     Michel de Sèvre est né à Lumigny-en-Brie, fils d'Antoine de Sèvre, seigneur de la Ville-du-Bois en la paroisse de Lumigny et de Louise de Verdelot, elle-même fille de Georges de Verdelot, seigneur des Prèz et de Catherine de Sailly, dame de Mersan.

     Il fut présenté le 11 juin 1539 au Grand Prieuré de France pour être reçu Chevalier de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem et y fut admis. En 1560, il était Gentilhomme Ordinaire de la Chambre du Roi, Chambellan du Roi, Conseiller en son Conseil Privé et capitaine d'une cinquante d'hommes d'Armes.

    Il fut Ambassadeur des Rois de France François II et Charles IX de France auprès de la Reine Élisabeth Ire d’Angleterre de 1560 à 1562.

    En juin 1564, en récompense de grands services rendus au Roy et à l'état, il était nommé Grand-Maître de Boigny, Administrateur et Réformateur de l'Ordre de Saint-Lazare de Jérusalem. En 1571,les nombreuses charges qui l'appelaient à la cour le déterminèrent à donner sa démission en se réservant la jouissance de la commanderie de Boigny et à porter le titre de grand-maître.

    La même année, la reine-mère lui fit obtenir le grand-prieuré de Champagne, il fut ainsi nommé grand prieur de Champagne, et commandeur de Bure, Epailly, Beaune et Mormant en Bourgogne, pour l'ordre de Malte.Dans cette fonction, il fit reconstruire le château de Voulaines-les-Templiers, siège du Grand-Prieuré, en grande partie détruit pendant les guerres de religions. Il est dit dans les mémoires de l'Estoile Tome I, a 14, qu'en 1584, à l'occasion d'un discours trop libre qu'il tint à Henri III, ce prince qui s'en trouva offensé, usa main-mise sur lui.

    Le 6 mars 1584, le Roy Henri III étant en son conseil en son château du Louvre, entra en grande colère contre le chevalier de Sèvre, grand prieur de Champagne, jusqu’à lui donner des coups de poings et de pieds, pour ce qui, comme il est haut et furieux, en sa colère, il avait dit à Milon, seigneur de Videville, premier intendant des finances, qu’il était un larron assassin du peuple de France, l’ayant chargé de huit millions d’écus, sous couleur de payer les dettes du Roy, qui cependant ne montaient qu’à cinq millions ; et le Roy survenant à ces propos, osa encore dire : « Sire, Votre Majesté sait ce qu’il en est ». Et le Roy lui ayant répondu qu’il ne s’en souvenait point : « Si vous voulez, Sire », répliqua le chevalier, « mettre la main sur la conscience, vous savez ce qui en est ». Ce que le Roy prit pour une forme de démenti, et mit par une prompte colère, la main sur le dit chevalier, l’excédant ainsi que dit est ; et plus avant aurait tiré l’épée pour tuer ce chevalier,( et qu’il en fut empêché par l’ évêque de Paris ), sans le duc d’Espernon, ami du chevalier, qui remontra au Roy qu’il n’était pas séant à un grand prince comme lui d’user de mainmise à l’égard de son sujet, duquel il pouvait punir les témérités et forfaitures par la voie de la justice, qui était en sa main. (Collection complète des Mémoires relatif à l’histoire de France)

    Il y a à la marge de ces mémoires, que Monsieur de Sèvre était une espèce de fou qui parlait librement aux Reines et leur faisait des contes pour rire et cela fort au naturel. Ce terme injurieux de fou ne paraît pas convenir à un homme employé dans les affaires les plus importantes.

    Paul de Foix, ambassadeur de France à Rome, dans une lettre du 3 janvier 1581, parle de M. de Sèvre avec beaucoup d'estime, à l'occasion d'une dispense que le Roy faisait solliciter pour le rendre capable de posséder l'Abbaye de La Trappe, mais le Pape le refusa, parce qu'elle lui parût trop contraire à la discipline ecclésiastique.

    -Le grand Prieuré de Champagne de Voulaines les Templiers

    blason de Voulaines les Templiers

    De sable à deux chevaliers d'argent montant un unique cheval de même, à la champagne d'argent chargée d'une tour accostée de deux murs crénelés de sable. (Ce blason a été créé d'après le sceau du grand Prieuré de Champagne à Voulaines, sur une idée de M. Bonal, maire et a été approuvé par le conseil municipal le 2 décembre 1967 d'après un article de Marion Malville paru dans Historia n° 385 bis en 1978 )

     JACQUES AYMER

    chevalier de Malte, Grand Prieur de Champagne entre 1513 et 1528, seigneur de Voulaines

    -Le grand Prieuré de Champagne de Voulaines les Templiers

    -Les Lauriers du Sport

    (Armoiries de Jacques Aymer au plafond de l'église de Terrefondrée)

    ADRIEN DE LA VIEUVILLE DE VIGNACOURT

    Avant dernier Grand Prieur de Champagne, seigneur de Voulaines

    Adrien de La Vieuville de Vignacourt est le fils d'Alexandre de La Vieuville, Marquis d'Orvilliers et d'Angélique de Vignacourt, elle même nièce propre d'Adrien de Wignacourt (1618-1697), grand maître de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem de 1690 à 1697, et petite nièce d'Alof de Wignacourt (1547-1622), grand maître de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem en 1601.

    D'une famille très implantée dans l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, Adrien de La Vieuville de Vignacourt a été reçu Chevalier le 18 juillet 1692 à l'âge de 11 ans.

    Après avoir fait quelques campagnes sur les galères de la religion, il revint en France, et employa ses loisirs à la culture des lettres. Plusieurs romans écrits d'un style naturel et agréable auraient suffi pour lui mériter à cette époque une réputation assez étendue ; mais le succès de ses ouvrages ne put le décider à s'en avouer l'auteur. Il poussa plus loin l'insouciance à cet égard, que lorsque'on eut répandu le bruit qu'il n'était que le prête-nom du comte de Vaudrey, il ne fit entendre aucune réclamation.

    Revêtu du titre de commandeur de Malte, et nommé en 1758 Grand Prieur de Champagne, Vignacourt dut renoncer à des amusements qui pouvait paraître trop frivoles pour un homme de son rang ; mais il continua de faire par son esprit, le charme des sociétés qu'il fréquentait. Il mourut le 29 septembre 1774 dans un âge très avancé.

    -Le grand Prieuré de Champagne de Voulaines les Templiers

    (photo Jacques de Guillebon)

     Epoque Moderne :

    ADRIEN PETOT

    Fils d'Antoine PETOT, né le 2 mai 1714 à Voulaines, mort vers 1788, notaire royal et archiviste de Voulaines et de Jeanne MICHELIN née à Bissey la Côte le 2 mar 1729 et décédé à Voulaines le 20 avril 1809. Sa famille remonte à Nicolas PETOT, laboureur à Etalante à la fin du XIVème siècle, ils deviennent ensuite marchands à Saint-Germain-le-Rocheux avant de se fixer à Voulaines par le mariage de Philibert avec Marguerite GIRARDIN, fille du recteur de l’école de Voulaines en 1683.

    Né à Voulaines le 24 décembre 1762- décédé à Voulaines le 22 mars 1830, avocat en Parlement de Bourgogne, notaire royal. Nommé archiviste des 26 Commanderies qui composent le Grand Prieuré de Champagne, par Frère Bernardin Hypolite de Marbeuf, Grand Prieur de Champagne, le 20 mai 1781. En 1792, Pétot devient maire de Voulaines et met en vente l'ensemble des biens de l'ordre ainsi que le Château le 10 aout 1797. Vers 1786, il épouse Marie-Anne Rochet, fille de Claude-Joseph Rochet,fermier général de la terre abbatiale de Luxeuil Maître de forges à Conflandrey puis à Mirebeau, La Marche etc., d'une famille de maîtres de forges depuis le XVIème siècle originaire de la vallée de Joux dans le Doubs; il deviendra ensuite Maître de Forges à Vanvey.Il est le père de Joseph Pétot, Louise Adèle Pétot qui épouse Didier Bougueret. Avec son beau-frère, Nicolas Lacordaire, il rachète la Chartreuse de Lugny à Leuglay qu'il revend ensuite.

     JOSEPH PETOT

    -Le grand Prieuré de Champagne de Voulaines les Templiers

    (Photo Jacques de Guillebon)

    Maître de Forges,Maire de Voulaines après son père
    Député de la Côte d'Or

    Joseph Pétot est le fils d'Adrien Pétot (1762-1830), avocat en Parlement de Bourgogne, notaire royal, archiviste de l'ordre de Malte, puis Maître de Forges à Vanvey, et de Marie-Anne Rochet. Sa famille maternelle originaire de Franche-comté travaille dans l'industrie du Fer depuis plus de trois siècles possédant des forges dans le Doubs, la Haute-Saône , le Jura et la Côte d'Or. Sa famille paternelle s'est élevée grâce au service des chevaliers de Malte.

    Il épouse le 15 juillet 1817 à Lignerolles Victoire Maître (1788-1825) fille de Jean Maître, Maître de Forges et d'Anne Mathieu, qui meurt prématurément lui laissant une fille Louise (1820-1877) qui épousera son cousin germain Joseph Bouguéret, Maître des Forges.

    Propriétaire exploitant de l'usine de fer de Vexhaulles acquise en 1815. Acquéreur du château de Voulaines en 1825 qu'il fit reconstruire.

    Commanditaire en 1845 dans la compagnie des forges de Châtillon Commentry.

    Fit construire à ses frais l'école de jeunes filles de Voulaines,qu'il donna à la commune à charge de rester une école. En 2004, ses descendants renoncent à reprendre les bâtiments qui deviennent la nouvelle mairie.

    Mandats politiques
    Conseiller d'Arrondissement de Châtillon-sur-Seine (juil 1828- nov 1830)

             Didier BOUGUERET(beau-frère de Joseph Pétot)

    -Les Lauriers du Sport

    Né à Langres le 9 octobre 1780, décédé à Voulaines le 10 décembre 1861, Maître de forges à Gurgy-la-Ville, à Rochefort et à Voulaines. L'un des fondateurs de la Société de Châtillon Commentry en 1845. Maire de Rochefort, Conseiller d'arrondissement de Recey sur Ource (novembre 1830 - novembre 1833), il construit la grande maison bourgeoise en dessous de l'église.

    -Les Lauriers du Sport

    Sa famille est originaire de la Haute-Marne où ils étaient notaires à Prauthoy, puis procureurs fiscaux à Sacquenay et enfin directeur du Carrosse de Langres à Paris, maître des Postes et administrateur des Hospices

    Il épouse Louise-Adèle Pétot, fille d'Adrien,et est le père de Joseph qui suit, ainsi que - d'Edouard  (1809-1888), Maître de forges à Voulaines, Député de la Côte-d'Or; Directeur de la Société de Châtillon-sur-Seine. Député à la Constituante - et d'Alexandre (1814- 1874) Maître des Forges, Conseiller général de Recey sur Ource (6/1860-10/1871). Maire de Voulaines.

    -Les Lauriers du Sport

    (Chapelle funéraire de la famille Bougueret au cimetière Saint Vorles de Châtillon sur Seine)

      JOSEPH BOUGUERET (fils deDidier Bougueret)

    Né le 24 août 1812 à Gurgy la Ville , décédé le 10 mars 1860 à Sainte-Colombe-sur-Seine, Maître des Forges, Propriétaire des Forges et moulin de Boudreville et dépendance ainsi que d'un patouillet à Prusly sur Ource. L'un des fondateurs, en 1845, de la SCA Bouguéret, Martenot & Cie, raison sociale initiale de Châtillon-Commentry. Maire de Sainte Colombe sur Seine , Conseiller général de Recey sur Ource ( d'Août 1848 à mars 1860). Epouse sa cousine Louise Pétot (1820-1877) qui devient propriétaire du château de Voulaines après son père, et en eût une fille unique Camille (1860-1876), qui épouse Charles Noché d'Aulnay (1860-1918), ancien officier de marine et père d'une fille Marie. Le château de Voulaines appartient toujours à sa descendance.

    -Les Lauriers du Sport

    Veuf en 1876, Charles Noché d'Aulnay se remaria en 1878 avec Marie de Lespinasse.

    Leurs armoiries figurent sur un des vitraux de l'église de Voulaines.

    -Les Lauriers du Sport 

    Quelques photos complémentaires, transmises par Bertrand Savatier:

    - Images en Châtillonnais

    Une cheminée du XVIIème siècle avec une plaque de cheminée ornée d'un blason

    Ce blason a dans sa partie haute une croix d'argent (blanche) sur fond de gueules (rouge) qui est propre aux blasons des Chevaliers de Malte. C'est le blason d'Eustache de Bernard d'Avernes, Grand Prieur de Champagne entre 1734 et 1747. Sa description héraldique est : "d'argent au chevron de sable accompagné de trois trèfles de sinople, au chef de gueules chargé d'une croix d'argent",surmonté du chef de Malte décrit plus haut d'une couronne de marquis et insérée dans une croix de Malte

    - Images en Châtillonnais

     On retrouve ce blason sur un plan d'arpentage de de 1m70 de hauteur sur 2m 49 de largeur qui est dans la mairie de Voulaines.

    Avec la mention:
    "PLAN GENERAL DES BOIS DE VOULAINE PRINCIPAL MANOIR DE LA COMMANDERIE DE BURE ET DE PARTIE DES BOIS DE LA COMMANDERIE D' EPAILLY, SITUES SUR LE FINAGE DE VOULAINE, DEPENDANT DU GRAND PRIEURE DE CHAMPAGNE, EN EXECUTION DES ORDRES DE MESSIRE EUSTACHE DE BERNARD D'AVERNES, CHEVALIER, BAILLY, GRAND CROIX DE L'ORDRE DE SAINT JEAN DE JERUSALEM, COMMANDEUR DES COMMANDERIES DE STE VAUBOURG, MAUPAS ET SOISSONS, GRAND PRIEUR DE CHAMPAGNE... PAR MOY GERMAIN VERNIQUET*** ARPENTEUR DU ROY, EN LA MAITRISE PARTICULIERE DES EAUX ET FORETS DUDIT CHAON CONTROLLE A RECEY PAR DUMONT, LE VINGT TROIS OCTOBRE MIL SEPT CENS QUARANTE QUATRE REÇU DOUZE SOLS"

    - Images en Châtillonnais

    Assiette armoriée, également aux armes d'Eustache de Bernard d'Avernes, Grand Prieur de Champagne de 1734 à 1747, visible au musée de Saumur.


       Pourquoi Bertrand Savatier est-il un des gardiens de ce site comprenant   le château  bâti sur les ruines du Grand Prieuré de Champagne ? eh bien parce qu'il a épousé Bénédicte de Guillebon,l'arrière petite fille de Marie Noché d'Aulnay.  

    Merci Monsieur Savatier pour la  belle histoire du Grand Prieuré de Voulaines les Templiers que vous avez bien voulu partager avec les lecteurs du blog et avec moi-même , je vous en suis très reconnaissante.


  • Commentaires

    5
    W.LOSENKO
    Mardi 10 Avril 2018 à 16:33

    Dans votre description du blason de D.Bourgueret, vous désignez la figure dans le chef dentelé d'or de lettre hébraïque alors qu'il s'agit du trident de St Vladimir qui est aussi l'insigne de l'Ukraine.

    4
    bardo Profil de bardo
    Dimanche 20 Février 2011 à 11:17

    Merci beaucoup d'avoir transmis mon message à Monsieur Bertrand Savatier

    3
    NNN SANS DE
    Dimanche 16 Janvier 2011 à 10:30

    Merci infiniment de votre aimable invitation que j'accepte avec plaisir.Traversant actuellement une période difficile , j'attendrai des vacances scolaires plus ensoleillées pour prendre contact avec vous. Cordialement.

    2
    Bertrand Savatier
    Samedi 15 Janvier 2011 à 12:18

    Madame,


    En charge d'une famille nombreuse, nous ne sommes pas toujours là au moment des journées du patrimoine, par contre nous y sommes très souvent pendant les vacances scolaires.


    N'hésitez pas à nous contacter pendant ces périodes, nous serons ravis de vous faire découvrir ce témoin vestige de notre histoire châtillonnaise.


    Cordialement


    Bertrand Savatier

    1
    NNN SANS DE
    Samedi 15 Janvier 2011 à 08:05

    Merci Monsieur Savatier pour cette belle et parfaite leçon d'histoire. Quel bonheur  de nous la faire partager. Est-il possible pour une auboise, châtillonnaise d'adoption de visiter ces lieux au cours des journées du patrimoine, par exemple ? Merci encore pour toutes ces précisons à vous et à Christiane pour son blog constamment enrichi par les connaissances de ses lecteurs et lectrices.

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