• Souvenirs de Pierre Roy : Armand Roy pendant la guerre de 14-18

    Vint la guerre de 1914-1918, notre père Armand Roy, chef de cuisine au buffet de la gare à Besançon, devait reprendre cet établissement.

    Souvenirs de Pierre Roy : Armand Roy pendant la guerre de 14-18

    Son patron, monsieur Preire voulut bien attendre un an, espérant que ce conflit serait terminé.

    Mais les combats d’Alsace prenaient de l’intensité, il y avait des pertes humaines, une inspection des casernes regroupa des centaines de soldats.

    Armand avait trois enfants Madeleine (1906), Pierre  (1911) et Yvonne( 1914), nés à Besançon de son union avec Constance Nicolas.

    Armand, Constance et Madeleine en 1906 :

    Souvenirs de Pierre Roy : Armand Roy pendant la guerre de 14-18

    Bien que soutien de famille, Armand fut affecté au 260ème régiment d’Infanterie.

    Il fut envoyé en Alsace, puis au Front d’Orient, comme on disait en parlant de la Grèce. La Macédoine avait été enfoncée par les Bulgares, les combats n’avaient pas l’ampleur de ceux qui avaient lieu en France.

    Cuisinier du Commandant de l’Unité, il se plaisait à nous raconter que le ravitaillement était maigre, mais qu’il savait se débrouiller et ne pas prendre sur la population qui était misérable.

    Ainsi, il faisait cuire des orties en guise d’épinards, de gros chardons bleus en fonds d’artichauts, il pèchait à la grenade des poissons dans les rivières, cuisait des couleuvres en meurette, car il y avait un peu de vin.

    Un jour son commandant lui dit : « Roy, vous allez me faire du pâté avec des rats que j’ai tués ».  Ces rats blancs, désossés, hâchés, mélangés avec des boîtes de « singe », furent cuits comme une « terrine » avec récipient de fortune dans la brousse. Ces genres de préparations le répugnaient, il en avait des hauts de cœur, alors que le commandant se régalait (pourquoi pas ?).

    Un jour, un Commandant de l’Unité voisine vint lui rendre visite. Le pâté fut copieusement dégusté. Après le repas, il demanda à son hôte ce qu’il pensait de son pâté. Lorsque ce dernier apprit ce qu’on lui avait servi, il « dégobilla », furieux il partit, et ne reparut jamais chez son ami .

    Ces unités se débrouillaient pour vivre, jardinant partout où ils pouvaient faire pousser des salades, légumes. Ils furent nommés « les jardiniers du Sarrail » (général de division) .

    Au départ de notre père pour le front d’Orient, ma mère, Constance, professeur de musique, n’ayant que peu d’argent pour vivre, décida de nous replier chez notre grand-mère Ernestine Roy, à Aisey, où le ravitaillement ne posait pas de problèmes comme à Besançon.

    Notre père revint en début de 1918, épuisé par les privations, l’estomac délabré, atteint de paludisme .


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