• Souvenirs de Pierre Roy: la soirée des noces à Aisey sur Seine au XIXème siècle

    Le bal et le repas du soir

    Vers 17 heures, la noce s’ébranlait, on allait danser au café au son d’un violon, plus tard d’un accordéon, un phonographe et maintenant un petit orchestre. Pour les noces importantes, un parquet était monté dans une grange, éclairée par des lampes à pétrole complices d’enlacements amoureux, on y dansait la gigue, la polka, la valse, le tango, le fox-trot.

    On allait prendre des rafraîchissements dans les cafés, puis vers 21heures, à peu près tout le monde au complet regagnait les tables aux agapes alléchantes. Le déjeuner de midi était bien passé !

    Le diner, varié, était tout aussi copieux.

    Après ce festin, vers minuit, à nouveau le bal était envahi par les danseurs et leurs cavalières, s’en donnant à cœur joie. A 2 heures du matin, la fatigue se faisait sentir, c’était la danse du tapis, ronde où chacun se tenait par la main, un danseur dans le cercle, muni d’un tapis, le posait devant une fille de son choix, la ronde s’arrêtait, embrassades, le garçon sortait, la fille prenant sa place, présentant le tapis au garçon de son choix, jusqu’à élimination.Même les personnes moins jeunes y prenaient part.

    Puis c’était la danse les yeux bandés, ronde dans laquelle une personne aux yeux bandés, tâtait, palpait, faisait rentrer dans le cercle la personne choisie, on s’embrassait en enlevant les foulards, ainsi de suite.

    Puis venait la danse du balai :un danseur muni d’un balai frappait le sol, vire volte des couples, échanges de partenaires, celui qui restait seul laissait danser une minute, visait une fille, frappait du balai, le laissant tomber se jetait dans les bras de sa convoitée. Cela durait jusqu’à 4h30-5H du matin.

    Durant ce temps, les mariés s’étaient éclipsés pendant que le bal battait son plein, les serveuses s’y joignaient , le travail terminé, apportant une ambiance complémentaire en faisant danser les timides, hommes d’un certain âge, ravis d’être dans les bras de gentilles filles.

    Une dernière ronde, chaque couple s’éliminait en s’embrassant, la quittant et prenait fin .

     


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