• Un poème de Florian....

    En consultant le site :

    http://www.lire-des-livres.com/

    (que je recommande vivement pour ceux qui aiment lire, on y trouve gratuitement des romans, des livres policiers, des poèmes etc...)

    J'y ai retrouvé les poèmes de Florian, qui fut le plus célèbre auteur de fables, après Esope et La Fontaine, ce poème m'a particulièrement attendrie par sa grande humanité .

    (Les photos ci-dessous représentent un serin cini et un chardonneret tous deux visiteurs de mon jardin l'an dernier, cette année, hélas je n'ai pu observer ni l'un ni l'autre...)

    Un poème de Florian....

     Les serins et le chardonneret

     

    Un amateur d’oiseaux avait, en grand secret,

    Parmi les œufs d’une serine

    Glissé l’œuf d’un chardonneret.

    La mère des serins, bien plus tendre que fine,

    Ne s’en aperçut point, et couva comme sien

    Cet œuf qui dans peu vint à bien.

    Le petit étranger, sorti de sa coquille,

    Des deux époux trompés reçoit les tendres soins,

    Par eux traité ni plus ni moins

    Que s’il était de la famille.

    Couché dans le duvet, il dort le long du jour

    À côté des serins dont il se croit le frère,

    Reçoit la béquée à son tour,

    Et repose la nuit sous l’aile de la mère.

    Chaque oisillon grandit, et, devenant oiseau,

    D’un brillant plumage s’habille ;

    Le chardonneret seul ne devient point jonquille,

    Et ne s’en croit pas moins des serins le plus beau.

    Ses frères pensent tout de même :

    Douce erreur qui toujours fait voir l’objet qu’on aime

    Ressemblant à nous trait pour trait !

    Jaloux de son bonheur, un vieux chardonneret

    Vient lui dire : il est temps enfin de vous connaître ;

    Ceux pour qui vous avez de si doux sentiments

    Ne sont point du tout vos parents.

    C’est d’un chardonneret que le sort vous fit naître.

    Vous ne fûtes jamais serin : regardez-vous,

    Vous avez le corps fauve et la tête écarlate,

    Le bec… oui, dit l’oiseau, j’ai ce qu’il vous plaira,

    Mais je n’ai point une âme ingrate,

    Et mon cœur toujours chérira

    Ceux qui soignèrent mon enfance.

    Si mon plumage au leur ne ressemble pas bien,

    J’en suis fâché, mais leur cœur et le mien

    Ont une grande ressemblance.

    Vous prétendez prouver que je ne leur suis rien,

    Leurs soins me prouvent le contraire.

    Rien n’est vrai comme ce qu’on sent.

    Pour un oiseau reconnaissant

    Un bienfaiteur est plus qu’un père.

     

    (Jean-Pierre Claris de Florian)

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Pierre_Claris_de_Florian#Fables

     

     


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