«  Les Droits de l'Homme et la Fin de Vie »

Il a semblé important à la Ligue des Droits de l'Homme de traiter le sujet de la fin de vie, qui va faire l'objet d'une nouvelle loi.

Depuis la Déclaration Universelle ds Droits de l'Homme de 1948 , son article premier stipule que toutes les vies sont égales en dignité et en droit et établit clairement un lien indivisible entre la liberté et la dignité des vies.

Qu'en est il aujourd'hui ? Est-il possible de concilier les libertés, la dignité , l'humanisme , l'éthique ,l'acharnement thérapeutique ?

Autant de questionnements auxquels ont tenté de répondre le Docteur Claude PLASSARD et le philosophe Emmanuel KROMICHEFF dans des entretiens qui nous ont proposé un éclairage réaliste sur
la prise en charge de la fin de vie .

Auparavant des entretiens ont eu lieu avec des élèves du Lycée Désiré Nisard de 15h30 à 17 h

Bernard Marmorat, Président de la Section des Droits de l'Homme de Haute Côte d'Or a tout d'abord rappelé l'origine de la LDH qui  fut créée après l'affaire Dreyfus.

 Des citoyens révoltés par l’injustice dont était victime le capitaine Dreyfus ont décidé de créer la Ligue française pour la défense des droits de l’Homme et du citoyen.

Ils s’engageaient alors à porter aide et assistance « à toute personne dont la liberté serait menacée ou dont le droit serait violé ».

La Ligue des droits de l’Homme est aujourd’hui de tous les combats pour la justice, les libertés, les droits civiques et politiques, les droits économiques, sociaux et culturels, la lutte contre le racisme et l’antisémitisme.

Le Docteur Plassard a ensuite présenté un exposé sur  la fin de vie, telle qu'elle est appréhendée par le corps médical, et les différentes politiques gouvernementales au cours des années.

Il a eu l'extrême gentillesse de me confier son texte, merci à lui.

Claude Plassard a ensuite passé la parole à Emmanuel Kromicheff, philosophe, pour qu'il expose au public ce que la philosophie pense de ces différents termes.

L'autonomie c'est la faculté d'agir librement, en toute indépendance.

La dignité est liée aux valeurs, c'est un principe inaliénable. Le cadavre reste par exemple encore une personne, tout n'est pas permis  à son encontre.

L'acharnement est un problème pour le malade, mais il l'est aussi pour le médecin, car la mort est pour ce dernier une défaite et il voudrait bien qu'elle n'ait pas lieu. La Politique est impuissante elle-aussi.

L'Humanisme c'est la qualité humaine  qui nous est donnée, elle a été bafouée lors de l'esclavage.

L'éthique est l'étude des comportements en cherchant ce qui est bon et ce qui est mauvais pour l'homme, c'est l'ensemble des conceptions morales de quelqu'un, d'un milieu.

Emmanuel Kromicheff a repris la parole pour exposer ce que préconisent les différentes religions sur le problème du suicide, en général.

Pour toutes les religions Dieu est créateur de la vie, on n'a donc pas le droit de la supprimer par suicide..

Dans l'Islam le suicide est absolument interdit.

Dans le Judaïsme, il est aussi interdit, mais il a été toutefois valorisé dans la bataille de Massada.

Le Christianisme interdit le suicide. Les suicidés n'avaient pas droit aux sacrements, ni à un enterrement religieux. Mais depuis les années 60 il y a plus de compréhension de la part de l'Eglise.

Le Bouddhisme interdit le suicide car la personne qui se suicide n'atteindra pas le Karma.

Dans l'Antiquité le suicide était tout à fait normal.

Descartes a édicté des règles tolérantes.

Kant a considéré le suicide comme immoral.

Enfin, au XIXème siècle le mouvement anarchiste et libertaire permet à chacun de disposer de son corps

En conclusion le philosophe pense qu'il faut se méfier des lois, et que les règles morales sont bien meilleures .

A chacun de décider en son âme et conscience ce qu'il doit faire.

Un débat animé a suivi, surtout axé sur le suicide assisté.

Un participant  a été applaudi lorsqu'il a dit que le suicide assisté, très bien encadré,  permis par la loi, serait une bonne chose.

Le citoyen n'utilisera  sans doute pas cette "porte de sortie", mais il saura qu'elle existe et qu'il pourra  avoir cette possibilité, sans aller en Suisse ou  en Belgique .

C'est cela aussi un des Droits de l'Homme : pouvoir choisir la fin de sa vie en toute conscience, si on le désire, sans s'exposer et exposer ses proches aux foudres de la Loi.