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Par Christaldesaintmarc le 13 Août 2013 à 06:00
Les adhérents de la Société Archéologique et Historique du Châtillonnais se sont retrouvés dernièrement à Vix pour une visite des fouilles actuelles sur le site du Mont Lassois.
C'est Jacques Stréer, secrétaire et Michel Pétot, Vice-Président de la SAHC, qui nous ont accueillis.
La visite a commencé par celle du nouveau chantier de fouilles de l'équipe autrichienne dirigée par Thomas Pertlwieser.
Ce nouveau chantier de fouilles, appelé "levée 11", se trouve à proximité d'un rempart déjà découvert par la même équipe autrichienne ces années dernières. Il s'agit d'un élément de fortification supplémentaire qui nous prouve que le Mont Lassois était entièrement entouré de remparts à l'époque Hallstattienne et de la Tène.
Cette ville princière devait être véritablement exceptionnelle pour être protégée de cette façon... Une révélation, un peu plus loin dans ce récit, vous le prouvera !
Nous nous sommes ensuite rendus près du rempart découvert les années précédentes par l'équipe autrichienne de Thomas Pertlwieser. Jacques Stréer nous montre ici la photo du rempart avant qu'il ne soit bâché :
Un jeune archéologue autrichien nous a résumé les recherches et les découvertes qui ont eu lieu l'an dernier...en anglais, traduit ensuite fort bien en français par Clément Lassus....
Le jeune archéologue nous montre un trou dans lequel on a découvert les restes d'un poteau peint en rouge et muni de pointes de fer, fait très étonnant pour l'époque hallstattienne. D'autres trous ont été découverts à proximité, preuves qu'une palissade existait à cet endroit.
Après l'exposé du jeune chercheur autrichien, nous avons rencontré Walter Reinhart qui dirige avec Bruno Chaume, les fouilles au sommet du Mont Lassois.
Il nous a dévoilé une information stupéfiante : avant que les fouilles ne s'arrêtent pour laisser aux générations futures le plaisir de les continuer, les archéologues ont découvert une seconde maison à abside, aussi grande que la première qui se trouve au sommet du mont Lassois ! (il y en a aussi trois autres plus petites).
Cet ensemble unique en Europe, nous dit malicieusement Jacques Stréer, serait notre acropole !!
Sur ce plan, on voit, au centre, la grande maison à abside déjà découverte, la nouvelle à exhumer, aussi importante, se trouverait à gauche.
Fabuleux, non ?
Nous nous sommes rendus ensuite à proximité du rempart, pour rencontrer une équipe suisse dirigée par le professeur Della Casa et son adjointe Alexandra Winkler. C'est Circé Fuchs qui nous a accueillis et nous a présenté les fouilles qui ont permis de découvrir un four qui devait être adossé au rempart.
On voit bien ici la forme arrondie du four qui devait être , nous dit Circé, à hauteur d'homme.
Le troisième chantier de fouilles que nous avons visité, est un chantier de fouilles Suisse, dirigé par Ariane Ballmer .
Cet autre rempart qui est très empierré, possède une ouverture . Cette ouverture, qui devait permettre d'entrer sur le site princier, a été modifiée à l’époque de la Tène, peut-être par la construction d'une tour fortifiée..
L'équipe Suisse, durant les dernières fouilles, a découvert un squelette d'enfant. On ne peut dire si ce squelette est de l'époque de la Tène, la datation en a été confiée à une anthropologue allemande.
Nous nous sommes ensuite dirigés vers le quatrième chantier de fouilles, dirigé par Bruno Chaume, Walter Reinhart, Norbert Nieszery et Clément Lassus.
Un coup d'œil au mont Lassois, c'est dans ce champ à gauche que fut découverte la tombe de la princesse de Vix, il y a soixante ans, par Maurice Moisson.
(A ce sujet, il faut visiter la superbe exposition visible au Musée du Pays Châtillonnais-Trésor de Vix, sur la découverte du Trésor. Visible jusqu'au 31 octobre, j'en montrerai des images après sa clôture)
En l'absence de Bruno Chaume, retenu par une réunion importante, c'est Clément Lassus qui nous a fait découvrir le nouveau chantier de fouilles qui a lieu au bas de la colline.
Ces fouilles permettent de mettre à jour un habitat de la même époque que les tombes découvertes dans la nécropole de Vix.
Des photos aériennes réalisées par René Goguey, avaient permis de se rendre compte qu'un habitat protohistorique existait à cet endroit appelé "Les Lochères", c'est sur la partie dite "les Herbues" que les fouilles ont commencé.
Les photos de René Goguey sont visibles à la fin de l'article relatant la dernière AG de la SAHC, ici :http://www.christaldesaintmarc.com/l-assemblee-generale-de-la-societe-archeologique-et-historique-du-chat-a90083573
Les fouilles mettent donc à jour un habitat datant de 200 à 300 ans avant notre ère.
Les étiquettes jaunes indiquent qu'une trouvaille a été faite à cet endroit.
Cette photo montre une terre plus noire que le reste du site, elle contient en effet des restes de bois brûlé, ce devait être un lieu de cuisson.
On trouve d'ailleurs à cet endroit des fragments de poteries que les fouilleurs rangent précieusement dans des sacs plastiques...
Une découverte plus importante est indiquée avec plus de précision :
Voici quelques éléments trouvés dans la matinée :
Un débris de poterie :
Des morceaux de métal, des os...
Un très beau silex taillé :
Un potin à tête d'indien :
Chaque élément trouvé est brossé sous l'eau avant d'être répertorié :
Après ces deux journées enrichissantes (la pluie ayant écourté la première, nous sommes revenus le lendemain), la Société Archéologique et Historique du Châtillonnais a offert le verre de l'amitié (du délicieux crémant Bouhélier, Anne et Sylvain font partie de la SAHC) aux adhérents et aux fouilleurs.
A l'année prochaine pour de nouvelles révélations !
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Par Christaldesaintmarc le 11 Août 2012 à 06:00
Mardi 8 août 2012, la Société Archéologique et Historique du Châtillonnais, a proposé à ses membres une visite des fouilles du Mont Lassois de Vix.
Jacques Stréer, secrétaire de la SAHC, nous attendait devant l'église Saint Marcel pour nous nous indiquer le plan de notre matinée : tout d'abord visiter les dernières fouilles sur l'oppidum avec le Président de la SAHC, Bruno Chaume, puis voir où en sont les mises au jour des deux remparts colossaux de l'Est et de l'Ouest.
Celui de l'Est étant dégagé par une équipe d'archéologues autrichiens, celui de l'Ouest par une équipe d'archéologues suisses.
Nous montons déjà au sommet de l'oppidum, où nous attendent quelques surprises ...
Les fouilles de cette année se sont effectuées dans un endroit nouveau, situé près du lieu où a été découvert le grand palais à abside, palais qui était peut-être celui de la princesse...
Les archéologues s'affairent sur le terrain...
Bruno Chaume nous accueille sur le terrain pour la dernière fois. Il nous annonce, avec un petit peu de tristesse, que les fouilles sur l'oppidum de Vix s'arrêtent définitivement fin août 2012.
Elles seront reprises, nous dit-il, par les générations futures...
Bruno Chaume nous présente le dessin d'un édifice à abside.
Après la découverte des bases du grand palais à abside, son équipe a mis au jour les fondations de cinq autres maisons absidiales de ce type.
C'est le cas du dernier bâtiment sur lequel travailleront les archéologues jusqu'à la fin du mois.
Voici où se situe le chantier de fouilles actuel, qui sera, hélas le dernier.
L'année dernière, une tombe avait été mise à jour, Jacques Stréer nous en montre la photo.
Eh bien figurez-vous que peu de temps avant notre arrivée, le matin même, une autre tombe a été découverte. Pour l'instant seule la dalle est visible, mais à la prochaine AG de la SAHC, nous saurons sans doute ce qu'elle contient: un squelette sans aucun doute, mais peut-être aussi du mobilier, qui sait ?( le mobilier ce sont les objets découverts au cours d'une fouille archéologique, on l'appelle ainsi pour le différencier des éléments architecturaux qui en général restent en place )
Bruno aperçoit déjà quelques ossements...
Voilà la grande surface de ce dernier édifice à abside de l'âge du fer,découvert cette année, orienté Ouest- Est pour résister au vent, l'abside étant à l'Ouest. Ce bâtiment était long de 15 mètres et large de dix mètres.
On a retrouvé à cet endroit des morceaux de vases grecs et d'Esturie
Les relevés sont effectués avec une grande précision, des photos sont réalisées..
Car, à partir de fin août, la nature reprendra ses droits, l'herbe repoussera, comme elle l'a déjà fait sur les fondations du grand palais. D'autres archéologues viendront continuer, dans 20 ou 30 ans, les recherches sur l'oppidum, car il reste encore beaucoup de surfaces à explorer.
Nous nous dirigeons ensuite vers le rempart Est .
On distingue, sous la bâche, les premiers "degrés" du rempart à double fortification, qui s'élevait jusqu'en haut de l'oppidum.
Le chef de l'équipe autrichienne, Thomas Pertlwieser, nous révèle comment ce rempart gigantesque fut, sans doute, construit..un travail titanesque qui dût durer des années, au moins trois ans, nous dit-il.
Au début on creusa un fossé profond de neuf mètres, et de 28 mètres de large. Puis le rempart fut construit peu à peu, avec une face en pierre et l'intérieur en bois et en terre.
On voit en bas du plan la trace de deux "levées" , sortes de chemins qui descendaient du sommet du rempart, jusqu'à la Seine qui coule en bas. On suppose qu'il y avait peut-être au bord de la rivière, une sorte de "port" où arrivaient les marchandises qui ravitaillaient la ville de la princesse.
Voici le rempart photographié après les premières fouilles, non bâché comme il l'est à présent.
Au pied du rempart on a découvert des trous de poteaux, ce qui laisse à penser que le bas du rempart était sans doute protégé par une palissade.
Après les explications lumineuses et fort applaudies de Thomas Pertlwieser, chef des archéologues autrichiens, il est maintenant temps de rejoindre les archéologues suisses qui s'affairent sur le rempart Ouest.
C'est Ariane Ballmer, chef de l'équipe suisse, qui nous présente le rempart Ouest , appelé "Champ Fossé".
Le rempart de Champ Fossé,est édifié parallèlement à la pente sur une longueur de 400 mètres environ.
Les campagnes de fouilles de 2009-2011 ont révélé une fortification constituée d'un talus d'environ 15 mètres de large et 3 mètres de hauteur.
Il possède un coeur de terre végétale, alors que les niveaux de remblai sont constitués de gravats et de calcaire stériles. On ne retrouve pas de restes de bois comme dans le rempart Est mis au jour par les archéologues autrichiens.
L'architecture du rempart Ouest est très complexe, beaucoup plus que celle du rempart Est..
La discontinuité du mur laisse penser qu'il aurait pu comporter une porte d'entrée de la citadelle.
On y a trouvé aussi des traces d'un habitat hallstattien.
Je suis partie avant la fin de la visite, je devais participer l'après-midi à un mardi-découverte proposé par l'OTPC..
Les membres de la société Archéologique et Historique du Châtillonnais ont continué d'explorer le rempart avant de partager le pot de l'amitié, pour clôturer agréablement cette fructueuse année 2011-2012.
Quelques renseignements complémentaires sur toutes les fouilles du Mont Lassois, sous forme de photos, ont été donnés par le Président Bruno Chaume lors de l'AG de la SAHC, voici le lien de l'article qui les présente :
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