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Quelques incunables exposés à l'Hôtel-Dieu de Troyes , lors de "Clairvaux, l'aventure cistercienne"
Voici quelques incunables présentés lors de l'exposition troyenne "Clairvaux, l'aventure cistercienne", quatorze aujourd'hui, quatorze autres dans un prochain article.
La Charte de charité
texte constitutionnel de l'Ordre de Citeaux attribué à Etienne Harding et approuvé par le pape en 1179, était destinée à promouvoir l'union des abbayes cisterciennes.
La charte énonce le principe de la caritas (amour charitable) devant unir entre elles les différentes communautés.
Notice rapportant la fondation du nouveau monastère
(Dijon, Archives Départementales)
En l'absence d'une charte de fondation de l'abbaye de Citeaux, ce cartulaire fournit de précieux renseignements sur les origines du nouveau monastère. Loin de l'image du désert qui façonnera la légende cistercienne, les premières donations du Vicomte de Beaune, puis du Duc de Bourgogne,montrent une forêt habitée par des paysans, et bordée par deux anciennes voies romaines très fréquentées un axe nord-sud reliant Boulogne sur Mer à Milan (voie d'Agrippa) et un axe est-ouest reliant Dijon à Besançon.
Psautier de Robert de Molesme
(Dijon, bibliothèquie Municipale)
Ce psautier fait partie d'un lot de trois manuscrits donnés à Robert de Molesme par l'évêque d'Arras, à la suite de la création d'une confraternité de prière entre le chapitre Saint-Vaast et l'abbaye de Molesme en 1095. C'est à l'occasion du renouvellement de cette confraternité avec Citeaux, vers 1124, qu'un artiste septentrional y peignit cette miniature de la flagellation du Christ.
Accord entre l'abbé de Citeaux et les Pères des quatre premières filles (Citeaux, 24 juillet 1647)
(Archives du département de la Haute-Marne)
En juillet 1647, l'Ordre de Citeaux sort d'un long conflit causé, entre autres,par l'élection contestée du cardinal de Richelieu à la tête de l'abbaye-chef d'Ordre, élection jamais confirmée par le Saint-Siège. Claude Vaussin, abbé de Citeaux, afin de faire taire les oppositions des moines réformés de l'étroite observance, passe un accord avec les premiers Pères.
Chronique des rois ou chronique abrégée de Bourgogne
(Londres, british library)
Cette chronique rappelle et glorifie les racines des territoires réunis au XVème siècle par les Ducs de Bourgogne.
Il a été souvent avancé que la miniature du fol.9v aurait figuré saint Bernard devant l'église de Clairvaux. Il s'agit, en réalité, d'une représentation de Bernard devant une image extrêmement réaliste de l'église Saint-Servais de Maastricht, érigée entre 1461 et 1480.
Jacques de Voragine
(Charleville-Maizières, médiathèque)
Fol.20v : la Vierge montrant le Christ en croix à saint Bernard.
Psautier du Prince Henri de France avec glose ordinaire
(Bibliothèquie de Troyes, provenant de l'abbaye de Clairvaux)
Henri de France (1121-1175), troisième fils de Louis VI, entre dans la vie religieuse à treize ans, cumulant petit à petit des bénéfices : abbé de Notre-Dame d'Etampes, archidiacre d'Orléans et trésorier de Saint-Martin de Tours, entre autres.
Après avoir rencontré Bernard de Clairvaux en 1146, ce prélat mondain se convertit à l'ordre de Citeaux et se retira à Clairvaux où il apporta une douzaine de manuscrits peints et ornés d'initiales filigranées dans les styles pratiqués à Chartres.
Les saints Robert, Albéric, Etienne et Bernard devant le pape EugèneIII
(bibliothèque du Grand Troyes)
Bernard Paganelli de Montemagno entre à Clairvaux en 1138, avant de devenir le premier cistercien à accéder au siège de saint Pierre, sous le nom d'Eugène III (1145-1153)
Cette gravure qui illustre une compilation des "Privilèges" de l'Ordre de Citeaux, destinée aux membres du chapitre général, le représente en pape, bénissant les grandes figures de l'Ordre : Robert de Molesme et Albéric tenant l'église de Citeaux, Etienne Harding et Bernard de Clairvaux.
Bernard de Clairvaux : Sermons (vol2)
provenant de l'abbaye de Clairmarais (1180-1200) (Bibliothèque de Saint-Omer)
Commentaire de saint Grégoire sur le Cantique des Cantiques provenant de l'abbaye de Clairvaux
(médiathèque du Grand Troyes)
Messe pour la fête de saint Bernard
(Paris bibliothèque Nationale).
Saint Barnabé présentant à la Vierge un prince agenouillé.
Provenant de la bibliothèque des Ducs de Milan de la maison Visconti, ce manuscrit comporte au folio 1, le formulaire d'une messe dans le style ambrosinien, en l'honneur de saint Bernard. Le manuscrit est orné de trois miniatures caractéristiques de l'enluminure lombarde du troisième quart du XIVème siècle, dont celle présentée ici dans laquelle saint Bernard apparaît en compagnie de saint Antoine et saint Barnabé.
(le tache ronde blanche provient, hélas, de l'éclairage, il m'a été impossible de l'éviter....)
Vincent de Beauvais, Miroir Historial
(La Haye, Koninllijke bibliotheek)
Oeuvre à succès du Moyen-Âge, le "Miroir Historial" de Vincent de Beauvais, un dominicain proche des milieux cisterciens, déroule l'histoire du monde depuis l'expulsion d'Adam et Eve du Paradis. Cette miniature illustre le culte rendu au bienfaiteur de leur abbaye, canonisé en 1174, par les moines de Clairvaux.
Le corps du saint fut transféré en 1178, derrière le maître-autel. On en profita alors pour prélever quelques reliques, présentées dans des châsses sur des autels dédiés, comme l'atteste le plus ancien inventaire du trésor de Clairvaux.
Bernard de Clairvaux : Apologie à Guillaume de Saint-Thierry
(bibliothèque de Charleville Maizières)
Assemblage de plusieurs traités composés pour des destinataires différents, l'Apologie à Guillaume de Saint-Thierry est célèbre pour les violentes diatribes de Bernard contre l'alimentation des clunysiens et surtout contre la richesse et l'ornementation de leurs monastères.
L'Apologie a donc été fréquemment utilisée par les historiens de l'art pour déduire les principes esthétiques bernardins fondés sur l'épure et le dénuement.
Grande Bible de Clairvaux : Josué, Juges, Ruth, quatre lives des Rois.
Les initiales ornées de la grande Bible de Clairvaux sont des chefs-d'oeuvre du style monochrome. Peintes en camaïeu, elles s'inspirent souvent des motifs développés dans les manuscrits de Citeaux, de Montiéramey et de Clairvaux, pendant le second tiers du XIIème siècle.
L'écriture, quant à elle, est de la main du même moine copiste. Elle a servi de modèle à Clairvaux pendant plus d'un quart de siècle pour les manuscrits les plus solennels.
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Commentaires
Un ami des monastères
(Abbaye cistercienne de Saint Sulpice en Bugey )
SUPERBE ! Merci pour cette présentation ,
trouvée par le plus grand des hasards ...
Alain