• Souvenirs de Pierre Roy, : l'exode à Aisey sur Seine en 1940

    Le 13 juin 1940

     La veille de prendre la fuite… pas en Egypte, Pépé avait une collection d’épées, baïonnettes de 1870, deux casques prussiens à pointes, dont un perforé d’une balle. (Je ne sais pas s’il y a un rapport avec celui enterré au cimetière.)

    Il avait aussi deux pistolets américains de la guerre des Philippines vers 1898, des épaulettes numérotées, le tout mis dans deux sacs qu’il alla, la nuit, jeter dans la Seine au pont des Troubles.

    Souvenirs de Pierre Roy, : l'exode à Aisey sur Seine en 1940

    Une crue d’hiver de la Seine, emporta ces sacs dans un trou de trois ou quatre mètres de profondeur, où ces armes sont certainement enfouies dans la vase.
    La présence des soldats allemands ne permettait pas de les récupérer, le manque de volonté de les redécouvrir….puis ce fut l’oubli…

    Le 14 juin 1940, pris de panique en voyant les troupes françaises s’enfuir en désordre, sans officiers, des civils de tous bords, dans des autos, voitures attelées, ce fut l’exode, la voie du sud.

    Souvenirs de Pierre Roy, : l'exode à Aisey sur Seine en 1940

    Grand-Père, Mémé, mon épouse Suzanne et mon fils Jean (4 ans) quittèrent l’hôtel en voiture 402 Peugeot et Simca 5 avec le minimum de linge, literie, ravitaillement etc…

    L’Hôtel était fermé, ainsi que la Chatellenie. Hélas, une heure après le départ, tout était mis à sac par des civils et militaires de toutes armes…

    Route, direction imprécise, cap au sud, les grandes routes sont inabordables.

    Il faut prendre les chemins, les petites routes, par Villaines en Duesmois, Baigneux, les Laumes, revenir sur ses pas, tenter de passer sur la droite…impossible, reprendre un autre chemin. Semur, Précy sous Thil, Pouilly en Auxois.

    Première nuit : dormir dans une grange à Vandenesse. Le lendemain,  ça n’avance plus, c’est bloqué, puis ça reprend en direction d’Arnay le Duc, pour échouer à Lucenay l’Evêque (71).

    Refoulés sur Dracy saint Loup où les troupes allemandes sont déjà là, qui refoulent sur le nord tous ces migrants.

    Il faudra deux jours, dans des conditions difficiles, pour regagner Aisey où s’installait un détachement allemand.

    Dans une chambre, la numéro 7, de l’hôtel, donnant vue sur le pont, un fusil mitrailleur avait été installé par des soldats français.

    Pépé l’ayant vu en arrivant, alla immédiatement l’enlever de cette position et s’en fut le cacher sous le hangar.

    Un sous-officier allemand avait vu cette arme pointée. Il entra à l’hôtel, interpella Pépé, lui réclamant où était cette arme.

    L’homme se faisait menaçant, Pépé tentait de le convaincre qu’il n’y avait pas de mitrailleuse, ils allèrent dans la chambre numéro 7.

    Pépé après le départ du Fritz avait eu très peur. Le lendemain, discrètement, il enveloppa ce fusil mitrailleur dans un sac, le mit dans un vieux tuyau en fer, l’enterra au jardin.

    Jeannot avait vu et savait. Lorsque je fus démobilisé, revenu à Aisey, Jeannot me dit un jour : "Je sais où il est le fusil ! ". Je pris la précaution de le cacher ailleurs, où il doit toujours être dans un piteux état.

    Ces troupes de choc ne restèrent qu’environ 15 jours, puis furent remplacées par d’autres unités, arrivées avec des voitures à chevaux, genre Western. Ceux-là restèrent un an, puis évacuèrent les lieux pour le front Russe qui s’était ouvert.

    Les villages furent libérés, mais la présence allemande était établie et constante dans les villes de Châtillon, Montbard, Dijon etc…

    La Libération a été acquise par la jonction de l’armée Leclerc et De Lattre à Nod sur Seine le 11 septembre 1944.


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