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L'église de Brémur et Vaurois est très difficile à photographier car elle est perchée en haut d'une butte escarpée.
La voici, vue de Semond, de l'autre côté de la vallée de la Seine :
Depuis la rue qui monte au sommet de Brémur :
Ici, depuis le bas de la butte :
Cette église est moderne, puisqu'elle a été construite en 1829. Auparavant, une autre église se trouvait tout en haut du village, plus rien n'en subsiste.
Elle est orientée Nord-Sud, ce qui n'est pas courant, cette orientation étant dûe, certainement, à la difficulté de sa construction, en haut de la butte.
L'église est très claire, elle est plafonnée.
Cette église est placée sous le triple vocable de saint Côme et saint Damien, dont les statues sont visibles dans le chœur en hémicycle, et de saint Florentin dont on peut admirer le buste-reliquaire qui contint son "chef" autrefois..
Saint Côme :
Saint Damien :
Dans le chœur on remarque cette statue de "la glorification de la Vierge" du XVIIème siècle.
On admire, dans la nef, quelques belles statues ..
En particulier, un Saint Thibault, qui porte un faucon sur son poing . Il serait de la première moitié du XVème siècle, de l'école sans doute (peut-être de la main) de Claude de Werve, l'imagier de Jean sans Peur.
Une sainte du XVIIème siècle avec son bouquet de fleurs et sa couronne :
Une Vierge à l'Enfant du XVIIIème siècle :
Saint Michel terrassant le démon (deuxième moitié du XVIème siècle):
Une éducation de la Vierge (XVIIIème siècle)
Le buste-reliquaire de Saint Florentin :
Les autels latéraux sont ornés de peintures du troisième quart du XIXème siècle, attribuées à Charles Ronot.
Jenry Camus me donne quelques indications sur ce peintre d'origine Châtillonnaise :
Charles Ronot est né le 28 mai 1820 à Belan-sur-Ource. Après des études au collège de Châtillon, il étudia le droit à Paris et Dijon. Mais il préféra devenir peintre plutôt qu'avoué. Il enseigna la peinture à Châtillon avant d'être nommé inspecteur de l'enseignement des beaux-arts à Dijon en 1878, puis directeur de l'école des beaux-arts en 1880. Membre de l'institut de France en 1887. Il est décédé à Dijon le 21 janvier 1895. C'est un peintre d'histoire, auteur de grands tableaux exposés à Dijon, Montpellier, Troyes, Beaune. Le musée de Châtillon en possède plusieurs (malheureusement non exposés) et l'église de Grancey-sur-Ource, trois.
A gauche, saint Côme et saint Damien :
A droite la Vierge et l'Enfant :
Un bâton de procession, représentant la Vierge et l'Enfant :
Une croix de procession :
Les vitraux sont modernes, ils méritent une restauration.
Une souscription est lancée par la commune pour leur réhabilitation.
Une très belle grille d'entrée en fer forgé (1852) sépare le porche de la nef :
Les fonts baptismaux sont sous le porche.
Quelques renseignements sur saint Côme et saint Damien :
Frères jumeaux, nés en Arabie, ils exercèrent gratuitement la médecine dans la ville portuaire d'Égée (maintenant Haylazli ? sur le golfe d'Iskenderun, l'ancienne Alexandrette) en Cilicie (Asie Mineure). Ils atteignirent une grande réputation. Ils étaient dits « anargyres » ou « gratuits secoureurs » car ils n'acceptaient aucune rétribution. Ainsi diffusèrent-ils la foi chrétienne parmi leurs patients.
Ils passaient pour guérir les animaux comme les hommes. C'est ainsi qu'ils guérirent la patte d'un chameau blessé.
Les différents épisodes de leur martyre sont purement légendaires. Quand la persécution de Dioclétien commença, le proconsul Lysias fit arrêter Côme et Damien et leur ordonna de renier leur foi. Ils furent jetés enchaînés dans la mer (comme Vincent de Saragosse), mais un ange rompit leurs liens et les ramena au rivage. Lysias les fit attacher à un poteau et ordonna de les brûler vifs ; mais les flammes se retournèrent contre les bourreaux. On tenta de les lapider, de les percer de flèches (comme Sébastien), mais les flèches et les pierres refusèrent de les frapper. Après tous ces tourments surmontés par une force divine, de guerre lasse, Lysias les fit décapiter. Leurs trois frères Anthime, Léonce et Euprepius moururent en martyrs avec eux. L'exécution aurait eu lieu un 27 septembre, probablement en l'an 287.
Les restes des martyrs furent enterrés à Cyr, ville épiscopale de Théodoret (en Syrie). L'empereur Justinien (527-565) restaura somptueusement la cité en leur honneur. Ayant été guéri d'une dangereuse maladie par l'intercession de Côme et Damien, Justinien, en remerciement, reconstruisit et orna leur église à Constantinople, qui devint un lieu de pélerinage. À Rome, le pape Symmaque (498-514) leur dédia un oratoire et Félix IV (526-530) une basilique au Forum, dont les mosaïques sont parmi les plus précieux vestiges de la cité.
Leur culte se répandit dans le monde entier, au point que les Grecs crurent à l'existence de plusieurs Côme et Damien (Arabie, 17 octobre ; Rome, 1er juillet ; Asie, 1er novembre ; ailleurs encore, 25 novembre).
Le culte de Côme et Damien a été diffusé en Europe à partir de la Légende dorée de Jacques de Voragine.(site de Damien Jullemier)
Et sur saint Florentin :
Saint Florentin, gentilhomme de la Champagne, fut fait prisonnier par Crocus, roi des Vandales. il fut mis à mort sur les ordres de ce païen, le 27 septembre 406, à Semond. La légende dit que Florentin ramassa sa tête et la porta dans ses bras jusqu'au château de Brémur.
(Voyage d'un touriste dans l'arrondissement de Châtillon sur Seine, par E.Nesle)
Autre source (Nominis):
À Sedunum chez les Éduens, au Ve siècle, saint Florentin aurait péri par l’épée des Vandales
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A la fin de la visite de Brémur et Vaurois, Jean Ponsignon nous a présenté un superbe diaporama sur la faune et la flore du Châtillonnais, en voici quelques images prises furtivement, un diaporama ça bouge, ce n'était pas facile !
Les photos originales, superbes, sont de Jean Ponsignon, François Poillotte et Patrick Vauquoulon, évidemment les miennes ne rendent pas leur beauté... Elles ne sont là que pour donner une petite idée de ce superbe diaporama...
A la fin du diaporama, des questions ont été posées à Jean Ponsignon, sur ces merveilles que renferme notre Châtillonnais.
Il a été très applaudi et gratifié d'un "ban bourguignon" bien mérité !
Monsieur François Moreau a présenté la souscription qui est lancée pour la restauration des vitraux de l'église Saint-Côme-Saint-Damien-Saint Florentin.
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Après le "Fantastic picnic" proposé par l'Office du Tourisme du Pays Châtillonnais, au bord de la Seine, près de l'ancien moulin, Lionel Moreau le Maire de Brémur et Vaurois, nous a fait visiter ses deux villages.
Il nous a conduits déjà à Vaurois. Cet endroit est très pittoresque : en effet, certaines maisons du village sont bâties sur la falaise que la Seine a creusée dans la roche.
Des témoins sur la falaise, permettent de contrôler sa solidité. Le lierre est un problème, car il peut s'infiltrer dans la pierre en en faisant tomber des morceaux, mais si on l'arrache, le trou de sa base peut-être dangereux en cas d'infiltration d'eaux de pluie. Il faut donc surveiller la falaise avec vigilance.
Les habitations, comme on le voit, sont construites sans fondations.
Cette habitation est adossée à la falaise :
Bruno Roger, ânier à Chemin d'Aisey, et joueur d'accordéon, a suivi la promenade avec son ânesse Alpine, que tout le monde voulait caresser.. De temps en temps elle poussait des braiements retentissants qui empêchaient d'entendre les explications, c'était bien amusant !
Près du pré où a eu lieu le "Fantastic Picnic", se trouve l'ancien moulin qui, autrefois, produisait de la farine, de l'huile, et sur la fin seulement de l'électricité qui alimentait le château de Brémur.
Le bief est entretenu, l'eau, en effet, pourrait servir à éteindre des incendies. Lionel Moreau se bat pour qu'il ne soit pas "effacé" comme cela se passe de plus en plus souvent, hélas...
Et en plus ce bief est superbe !
Nous repartons au pas léger d'Alpine...
Voici la Seine depuis le joli pont qui la surplombe ...
Et nous voilà partis pour Brémur...
Une halte devant un des portails du château de Brémur, qui se nomme la "porte en bois", alors que maintenant elle est en métal...
Vue sur le parc du château : au centre du bassin les châtelains ont placé un cerf magnifique...
Nous entrons dans le parc...
A l'entrée du château monsieur Moret de Rocheprise et son épouse nous accueillent fort aimablement.
La cour du château de Rocheprise nous plonge dans une "atmosphère Renaissance", mais qui n'est pas d'époque. Ces parties ont été construites par l'arrière-arrière grand-père du châtelain actuel, le Colonel Moret, Officier sous Napoléon. Le colonel Moret avait acheté ce château en 1832, il construisit les tours en 1870, et le logis que nous voyons ici à la fin du XIXème siècle.
Marc et Catherine Moret de Rocheprise nous ont raconté l'histoire du château durant la dernière guerre Mondiale : 200 soldats allemands investirent le château, jetèrent le mobilier , les livres par les fenêtres tandis que les châtelains s'enfuyaient en Lozère.. C'est d'ailleurs en Lozère qu'est né le châtelain actuel, le seul de sa fratrie qui ne soit pas né à Rocheprise !
Lionel Moreau a joué un petit sketch mettant en scène Louis XIV s'arrêtant à Brémur et ne voulant plus manger de confitures de mûres que de Brémur...
Bruno Roger nous a joué un petit air d'accordéon qui réveillait de temps en temps les braiements d'Alpine...
Les visiteurs sont sortis par une porte, ancienne cette fois. C'est ce qui reste de l'ancien château du XIIIème siècle.
Une des sœurs de Marc Moret de Rocheprise, Odile Benoist d'Anthenay, a donné quelques indications sur l'ancien château qui était autrefois entouré de douves sèches. On voit encore sur la porte des traces d'un pont-levis et des trous de canonnières.
Alpine a trouvé l'herbe de la cour du château délicieuse...
Nous voici devant le colombier (et non pigeonnier !) , il date du XVIème siècle. Seuls les seigneurs élevaient des pigeons, pour leur chair, mais aussi pour leurs fientes qui étaient de très bons engrais.
Les pigeons étaient enfermés au moment des semailles et des moissons. Ils logeaient dans des cases appelés boulins, le colombier du château de Rocheprise en contient 600.
Nous repartons en direction du lavoir...
L'eau qui coule dans le lavoir est l'unique source qui alimente les deux villages de Brémur et Vaurois. Elle est délicieusement fraîche et potable.
Elle devient encore plus potable pour les habitants, car elle est traitée par précaution selon les normes en vigueur, derrière le mur que l'on voit à droite.
En montant la rue qui conduit en haut de Brémur, une surprise nous attend : la recontre d'un collectionneur, fan de la marque Ciroën..
Il nous montre la plaque qu'il a posée sur le mur de sa maison : Quai André Citroën !!
Il nous présente des voitures de sa collection , tout d'abord cette increvable 2 CV qui s'est rendue jusqu'à Ushuaia !
Un véhicule tout terrain parachutable :
Et un très beau modèle rouge...
Un coup d'œil sur le superbe paysage...
Au loin, l'église d'Aisey sur Seine...
Une sculpture de gargouille moderne , surgit d'une tour ronde...
Une petite halte près du calvaire, pour souffler un peu durant cette promenade montagnarde !
Nous arrivons tout en haut de Brémur. Une autre sœur de Marc Moret de Rocheprise, madame François Moreau, nous montre des plans de l'ancienne forteresse et nous en raconte son histoire.
A l'endroit où nous nous sommes, de trouvait autrefois une forteresse romaine , puis en ce lieu, on construisit un château féodal qui relevait de la châtellenie d'Aisey. Henri IV au lieu de le faire démolir, y plaça une garnison de 150 hommes sous les ordres de Joachim de Gand, seigneur de Chalvosson.
Il n'en reste rien.
Les seigneurs construisirent un autre château, celui de Rocheprise pour y résider. Ce furent d'abord les Martigny, puis les Sommyèvre, les Ligny, et en dernier les Bruère de Vaurois. L'année 1736 y vit le mariage de Jeanne-Marie Bart, la fille du fameux corsaire, chef d'escadre de Louis XIV, Jean Bart, avec François de Ligny, seigneur de Rocheprise
Sur ce plan, en bas, on voit l'emplacement de l'ancienne église et du cimetière.
Il nous faut maintenant rejoindre l'église Saint-Côme Saint-Damien Saint-Florentin, par un charmant sentier ombragé.
Monsieur le Maire nous présente son église, ses statues, ses peintures.
La description de cette église fera l'objet d'un prochain article.
Un beau panorama sur la vallée de la Seine, visible à côté de l'église :
La Mairie se trouve à côté de l'église, elle abritait autrefois l'école.
Nous y sommes entrés pour admirer un très beau diaporama que nous a présenté Jean Ponsignon, quelques photos dans un prochain article.
Merci à Monsieur le Maire de Brémur et Vaurois pour cette bien sympathique et instructive visite !
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Par Christaldesaintmarc dans -Laurent Chambon concepteur de jouets en bois le 28 Septembre 2013 à 06:05
Laurent Chambon est décédé en 2015, je laisse tous de même les articles que je lui avais consacrés, en mémoire de lui.
Prière de ne pas me contacter au sujet des jeux de bois, merci.
Laurent Chambon, menuisier à Montigny sur Aube, s'est lancé depuis peu, dans la confection de très beaux jouets traditionnels en bois. Des jouets pour tous, aussi bien pour les adultes que pour les enfants.
Il est possible de les acheter bien évidemment, mais aussi de les louer, pour se faire (et faire) plaisir, lors d'une fête familiale, une kermesse...
Ces très beaux jeux ont toujours du succès, en voici quelques uns, que Laurent présentait lors du Salon de l'Auto 2013:
Laurent Chambon fait ici une démonstration du jeu de quilles Molkky...
(Des commentaires sur le thème de l'article seraient les bienvenus, ils me montreraient que ce blog vous intéresse et ils me donneraient envie de continuer à l'alimenter .
Merci.)
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Par Christaldesaintmarc dans -L'Office de Tourisme du pays Châtillonnais le 28 Septembre 2013 à 06:00
Samedi 21 septembre 2013 à Brémur-et-Vaurois, à l’occasion de la Fête de la Gastronomie, l’Office de Tourisme du Pays Châtillonnais a répondu à l’appel de Bourgogne Tourisme et a organisé le premier " Fantastic Picnic" châtillonnais.
L’objectif : proposer un moment convivial dans un cadre bucolique un peu insolite en bord de Seine et promouvoir la gastronomie bourguignonne et les produits du terroir châtillonnais.
A midi, le rendez-vous était donné en bord de Seine (rue du Moulin). Dans le pré, sous les saules, la Lyre châtillonnaise accueillait les participants avec leurs derniers succès, quelle gaieté !La fête a été lancée par Lionel Moreau, Maire de Brémur et Vaurois....
Par Michèle Pielin, Présidente de l'Office du Tourisme du Pays Châtillonnais
et par Hubert Brigand, Président de la Communauté de Communes, dont fait partie Brémur et Vaurois.
L'apéritif du terroir a été offert à tous les participants qui avaient apporté leur pique-nique : crémants bien évidemment, mais aussi jus de fruits...
De délicieux produits châtillonnais étaient proposés à la dégustation ; des rillettes de truite nature et à l'estragon, des dés aux algues et des tranches de truite fumée (Truites de l'Aube à Veuxhaulles sur Aube), jambon persillé et gougères (Traiteur Serge Barbier à Châtillon sur Seine ), magrets de foie gras au cassis sur pain d'épices de Savoisy (restaurant Côté Seine à Montliot), Epoisses fermier AOC au lait cru (fromagerie des marronniers à Origny sur Seine), bouchées apéritives pur chèvre nature et aromatisé (fromagerie La Corne Vaudrille à Savoisy)
(PS : je n'ai pas eu le temps de photographier les magrets de foie gras au cassis, sur pain d'épices de Savoisy du restaurant Côté Seine, tout était parti en quelques minutes)
Jusqu’à 14h, sous des toiles, ou au soleil (qui s'est monté très généreux ), les participants ont pique-niqué joyeusement.
Deux Hubert se sont retrouvés....
Les jeux en bois, de Laurent Chambon, ont diverti les enfants et les adultes : jeu de la grenouille, passe-passe à 4, billard à 8 trous, jeu des bâtons, tour infernale et bien d’autres !
Un château gonflable réjouissait les plus petits.
Ainsi qu'une balançoire...
Une animation-manipulation autour de la faune et de la flore aquatiques, proposée par Fabrice Rouge, membre du SICEC (Syndicat des cours d’eau châtillonnais), intéressait beaucoup les amoureux de la nature, petits et grands.
Durant le repas, une parenthèse musicale à l’accordéon par Bruno Roger, a réjoui les oreilles.
A partir de 14h, une balade commentée du patrimoine de la commune de Brémur-et-Vaurois comprenant la visite exceptionnelle des extérieurs du château de Rocheprise, a été faite par François Moreau, le Maire de Brémur en Auxois. A la fin de la découverte de Brémur, village perché, les participants ont pu assister à la projection d’un diaporama « La nature, faune et flore, dans le Châtillonnais » par Jean Ponsignon dans une salle de la mairie de Brémur et Vaurois.
Et avant de partir en balade, on pouvait se procurer les guides divers et variés de l'Office du Tourisme du Pays Châtillonnais.
(La visite du village de Brémur, celle de l'église et la conférence de Jean Ponsignon feront l'objet de prochains articles)
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Châtillon-Scènes a présenté à Molesme, l'après-midi du dimanche 15 septembre 2013, à l'occasion de la journée du Patrimoine, un très beau spectacle intitulé "Savinien de Cyrano, l'âme du libertin".
Mais toute la journée, il nous était proposé de visiter le village, admirer l'ancien pressoir des moines, écouter un concert d'orgue par Stéphane Besanceney dans l'église Sainte-Croix, rechercher les pierres provenant de l'abbaye dans les murs des maisons, admirer la "baleine" et le sentier botanique.
Voici quelques images de Molesme au gré de notre promenade.
L'abbaye, fondée par saint Robert, c'est le "nombril du Monde", selon une expression de Michel Diey...Cette expression a bien fait rire madame Gélis, la propriétaire de l'abbaye de Molesme, à qui je la confiais, mais elle a reconnu qu'elle était vraie !
C'est en effet de cette abbaye qu'est parti , par la grâce de Robert de Molesme, le mouvement cistercien qui a rayonné sur le monde entier !
Le pressoir des moines de l'abbaye de Molesme, vieux de près de dix siècles, une merveille !
Le pigeonnier des moines, près du pressoir :
Un autre pigeonnier des moines :
Monsieur Jacques Lazzarotti, maire de Molesme nous a confié que beaucoup de maisons du village possédaient, dans leurs murs, une pierre provenant de l'abbaye. En effet,lorsqu'elle fut détruite en partie après la Révolution, les habitants s'en sont servis pour leurs constructions.
J'en ai découvert quelques unes :
Ici ce haut de porte est un sarcophage !
Nous avons pu admirer des maisons anciennes ou originales :
Nous nous sommes ensuite rendus dans l'église où une visite guidée était organisée..
Stéphane Besanceney, le titulaire de l'orgue de Molesme, a interprété de beaux morceaux sur l'orgue rénové
Le jour de la balade, le temps était excécrable. Nous sommes tout de même allés voir "la Baleine", une jolie étendue d'eau en forme de cétacé, avec un jet d'eau qui sort de son évent..
J'y suis retournée depuis, lorsque le temps s'est amélioré...
Molesme possède aussi un parcours botanique très agréable, le sentier de la Garenne :
On y trouve des indications sur les animaux qui y vivent :
Le long de la route, les enfants des écoles ont planté des arbres fruitiers !
Une vue du joli village de Molesme depuis le sentier de la Garenne :
La visite de l'église Sainte-Croix de Molesme est relatée ici :
http://www.christaldesaintmarc.com/l-eglise-de-molesme-a1785581
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Que se passait-il donc le dimanche 22 septembre 2013, à l'aéroclub de Châtillon sur Seine ?
Invitée par Nanou, la secrétaire du Club, je me suis rendue le matin, au terrain d'aviation.
Un équipage s'apprêtait à s'envoler, muni de documents, l'un des membres était Jean-Michel Antoni, Président de l'Aéroclub... Où donc allait-il ?
J'ai eu la réponse à ma question, en entrant dans le chalet de l'aéroclub.
Il s'agissait, pour l'aéroclub de Châtillon sur Seine, de participer à un rallye ..
Ce rallye est organisé tous les ans, chacun leur tour, par les huit aéroclubs de Côte d'Or, sous l'égide du Comité Départemental Aéronautique (CDA).
Cette année c'est l'aéroclub de Châtillon sur Seine qui l'organisait.
Les équipages des avions, partis des aéroclubs Côte d'Oriens : Nuits Saint-Georges, Beaune, Saulieu, Semur en Auxois, Tilchatel, Pouilly en Auxois, Darois et Châtillon sur Seine, devaient survoler des sites châtillonnais, qui leur étaient présentés par "énigmes" historiques, géographiques, culturelles, puis photographier ces sites.
Le travail de préparation de ces épreuves a été minutieux : il fallait, en plus des énigmes, situer sur la carte aéronautique détenue par les équipages, les sites à survoler, avec leurs coordonnées .
Les équipages , à l'arrivée, devaient aussi répondre à des questions subsidiaires.
A 14 heures, je suis retournée au terrain d'aviation sur lequel s'alignaient les avions des équipages participant au rallye.
Un beau "Broussard" :
Les participants au rallye ont remis leurs photos et leurs réponses au jury, il y a eu quelques questions subsidiaires. Le jury a délibéré, voici les résultats :
Le vainqueur du rallye est un ULM de Til Chatel , le deuxième est un ULM de Châtillon sur Seine.
Le gagnant remporte pour un an une sculpture métallique représentant l'envol d'Icare, une valise pilote, une sacoche pour les documents aéronautiques, un livre etc.......
L'envol d'Icare sera transmis à l'Aéroclub vainqueur en 2014.Tous les participants ont partagé un délicieux repas dans la joie et la bonne humeur.
Jean-Michel Antoni, le Président de l'aéroclub de Châtillon sur Seine, a remercié les pilotes pour leur participation, les organisateurs pour la recherche des énigmes et la localisation des sites, les responsables du repas ...et le temps qui s'est montré fort généreux en ce dimanche 22 septembre !
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Lors de la merveilleuse après-midi de "Musiques en Voûtes" à Châtillon sur Seine, Dominique Masson, Président des Amis du Châtillonnais, a présenté une très intéressante exposition sur l'histoire de l'église de l'abbaye Notre-Dame, actuellement église Saint-Pierre.
Avant que les visiteurs consultent les différents panneaux, riches de documents sur l'abbaye, Dominique Masson leur a fait faire le tour de l'église en leur présentant le mobilier qui s'y trouve.
Voici les panneaux qui nous présentent toute l'histoire de l'abbaye Notre Dame :
Quelques documents en plus gros plan :
L'église de l'abbaye Notre-Dame, a été construite sur un plan semblable à celui de l'église de l'abbaye de Fontenay.
Une lettre de saint Bernard :
Le portail garni de ferrures magnifiques :
Quelques sceaux de différents abbés qui dirigèrent l'abbaye Notre-Dame:
Un abbé très controversé par ses écrits licencieux :
Un abbé de grande valeur Henri Lenet :
Sur ce plan de Châtillon sur Seine, l'abbaye se trouve à droite du N de Châtillon. On aperçoit la belle allée qu'Henri Lenet fit faire, face à l'abbaye, allée qui se nomme aujourd'hui :"le Cours L'Abbé"
Déclaration des derniers chanoines de l'abbaye avant leur expulsion :
Les derniers panneaux nous montrent ce qu'est devenue l'abbaye Notre-Dame après la Révolution : un hospice, puis un hôpital-hospice, puis enfin un très beau Musée, celui du Pays Châtillonnais-Trésor de Vix.
Pour connaître mieux l'histoire de l'abbaye Notre-Dame, , vous pouvez cliquer sur le lien suivant, et ainsi avoir accès à la très belle conférence de Françoise Vignier:
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Par Christaldesaintmarc dans -Les animations au château de Bussy Rabutin le 24 Septembre 2013 à 06:00
J'ai eu l'honneur, le 12 septembre 2013, d'être invitée à assister au dévoilement de deux plaques décernées au château de Bussy Rabutin par le ministère de la Culture.
Ces plaques récompensent le château, en lui octroyant deux labels : celui des "Maisons des Illustres" et celui de "Jardin remarquable".
Ces deux plaques ont été dévoilées en présence de monsieur le Préfet de Bourgogne Pascal Mailhos, de Bruno Chauffert-Yvart, directeur régional des affaires culturelles et de François-Xavier Verger, administrateur du château de Bussy Rabutin.
Cette cérémonie a été aussi l'occasion de procéder au lancement des Journées Européennes du Patrimoine en Bourgogne, les 14 et 15 septembre 2013.
Mais, avant le dévoilement des plaques, François-Xavier Verger, l'Administrateur, a présenté le château de Bussy Rabutin et son parc, au Préfet de Bourgogne, au Directeur de la DRAC et aux invités.
L'allée d'honneur qui descend en pente douce jusqu'au château a été replantée de tilleuls
Le château de Bussy-Rabutin que l'on aperçoit ici, est un merveilleux château, tant par la beauté de ses extérieurs que par la richesse de ses intérieurs.
Le parc du château a été rénové, en particulier son labyrinthe végétal que nous présente ici le Chef-Jardinier du château.
Nous avons été tous invités à parcourir le labyrinthe, Monsieur le Préfet nous en a montré le chemin.
Nous sommes arrivés au centre du labyrinthe...
et nous en sommes ressortis très joyeusement, personne ne s'est perdu !
Nous sommes à présent dans le parterre nord, composé de huit carrés de pelouse bordés de buis, avec au centre un grand bassin circulaire.
Un coup d'œil au potager qui sera bientôt labouré à l'aide d'attelages de chevaux, un spectacle qu'il ne faudra pas manquer.
Au loin, près de la fontaine abritant une nymphe, nous attendent les plaques qui seront bientôt dévoilées..
François-Xavier Verger nous rappelle la vie tumultueuse de celui qui fut l'illustre propriétaire de ce château: Roger de Bussy Rabutin.
Esprit vif et moqueur, écrivain élu à l'Académie Française, Roger de Bussy-Rabutin avait une plume audacieuse et féroce.
Louis XIV l'exila dans ce château pour avoir dévoilé les galanteries des dames de la cour. Roger de Rabutin se vengera en faisant réaliser quelques trois cents portraits accompagnés de devises impertinentes.
François-Xavier Verger rappela le travail effectué depuis plusieurs années pour entretenir, rénover ce château qui est un patrimoine vivant et évolutif. L'Etat est en effet propriétaire du château de Bussy-Rabutin depuis 1929, et depuis cette date, ne cesse de le restaurer pour assurer sa sauvegarde et sa mise en valeur.
Monsieur le Préfet de Bourgogne s'est dit très heureux de voir le château et son parc si beaux et superbement entretenus. "D'habitude a-t-il dit, je ne dévoile qu’une plaque. Je suis donc heureux de faire les deux en même temps. Ces labels mettent à l’honneur une demeure historique, un illustre occupant et un parc exceptionnel. La conjonction des deux faisant la magie de Bussy-Rabutin."
Puis vint le moment de dévoiler la première plaque , celle des "Maisons des Illustres" :
Puis la seconde, celle du "Jardin remarquable" :
Les invités ont été ensuite conviés à rejoindre le château pour une réception bien sympathique...
Nous avons ensuite, encore une fois, admiré les magnifiques pièces du château décorées de tableaux aux maximes piquantes et impertinentes.
Une exposition de costumes du Premier Empire s'y trouvait encore, je vous les montrerai prochainement.
Un dernier coup d'œil à ce château magique qu'il vous faut absolument visiter si vous ne l'avez pas déjà fait...
Je l'avais déjà présenté ici :
http://www.christaldesaintmarc.com/le-merveilleux-chateau-du-comte-de-bussy-rabutin-a1029966
En partant, un regard à l'intérieur du pigeonnier qui était superbement éclairé...quelle merveille !
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Nous avons découvert, lors de la visite du village de Molesme, un bien agréable restaurant communal "Le Pouilly".
Sandra et Landry Lainé qui ont pris la gérance de ce restaurant, reçoivent les clients avec beaucoup de gentillesse et de courtoisie.
Les plats sont délicieux et joliment présentés.
Ici un feuilleté aux petits légumes :
Une cassolette de fruits de mer :
Des brochettes de poulet au miel et au soja :
Un filet de saint pierre , sauce vierge :
Un baba au rhum :
Un feuilleté de fraises !
Un restaurant à découvrir, en semaine comme le dimanche, vous ne serez pas déçus !
(comme d'habitude, je n'ai pas été sollicitée pour faire cet article, c'est un coup de cœur personnel !)
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Par Christaldesaintmarc dans -La Section-Peinture des Amis du Châtillonnais le 22 Septembre 2013 à 06:00
La chapelle Saint-Phal était ouverte pendant les journées du Patrimoine, comme tous les ans. La visite en était commentée par Monsieur Fonquernie, Président des Amis de Saint-Phal.
Des détails sur cette chapelle en cliquant sur ce lien :
http://www.christaldesaintmarc.com/la-chapelle-saint-phal-c344025
Mais, en cette année 2013, des peintres de la Section-Peinture des Amis du Châtillonnais y ont présenté leurs œuvres, des peintures qui nous montraient, toutes, des éléments de notre patrimoine châtillonnais, châteaux, chapelles, églises, sculptures....
La chapelle Saint-Phal a été bien sûr mise à l'honneur...
Monsieur Fonquernie, président des Amis de Saint-Phal, et Hélène Parize, une des peintres exposants.
(Les photos sont de Monique Hérard et de Jenry Camus, que je remercie)
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Une bourse aux vêtements d'enfants et articles de puériculture a été organisée, pour la seconde année, par les adhérentes du Zonta Club de Châtillon sur Seine.
Voici les membres du Zonta Châtillonnais qui ont préparé cette vente :
Cette vente a eu, m'a-t-on dit, un grand succès, beaucoup de vêtements et articles de puériculture ont été achetés dans la matinée du samedi 14 septembre et certainement d'autres l'ont été après mon passage, en tout début d'après-midi.
Les bénéfices de cette vente seront attribués aux œuvres du Club.
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C'est sous la pluie que s'est déroulée, cette année, la foire aux vieux papiers et aux livres. Les exposants, néanmoins, ont gardé le moral...
Les Amis du Châtillonnais :
Des particuliers :
Le stand de Gilles Surirey :
La distraction des malades :
Les Amis de la maison de la Charme :
La Bibliothèque pour Tous :
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Le compte rendu de la conférence de Jean Ponsignon sur le Nord Laos se trouve ici :
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Par Christaldesaintmarc dans -Animations au Musée du Pays Châtillonnais-Trésor de Vix le 20 Septembre 2013 à 06:00
Une conférence passionnante sur "la découverte de l'art Gaulois par le surréalisme", a eu lieu dernièrement au Musée du Pays Châtillonnais, trésor de Vix.
Elle fut présentée par Raphaël Neuville que la conservatrice, Félicie Fougère avait invité: il est Doctorant en Histoire de l'art contemporain, et membre de l'Université de Toulouse II-Le Mirail.
Bruno Duval, qui est un grand amateur d'œuvres surréalistes, m'a envoyé un article qu'il a écrit pour "La Semaine de la Liste Mélusine". Il y fait le compte-rendu de cette conférence, tellement mieux que j'aurais pu le faire, et m'autorise généreusement à le publier, merci à lui !
Le surréalisme était à Châtillon-sur-Seine (Côte d'Or), ce vendredi 13 septembre 2013, veille des Journées du patrimoine, grâce à la conférence donnée, à l'invitation de Félicie Fougère, conservatrice du Musée du Châtillonnais, par Raphaël Neuville, de l'Université de Toulouse Le Mirail, sur André Breton et l'art gaulois, tant vaudrait dire les monnaies gauloises, puisque, selon le conférencier, l'”art” en question s'est principalement exprimé dans ce domaine, d'autant plus fascinant en période de crise économique et de scandales financiers. C'est Raphaël qui avait révélé à Félicie l'existence, dans les oeuvres complètes de Breton, d'un article de Medium sur la découverte, en 1953, sur le Mont Lassois voisin, du plus grand vase de bronze de l'Antiquité, sur laquelle une exposition avait été ouverte tout l'été au musée, avec la reproduction en grand format du manuscrit de l'article sur une paroi de verre.
Sur l'itinéraire de Breton, une telle découverte précéda celle de L'Art gaulois dans les médailles, de Lancelot Lengyel, qui l'avaient personnellement émerveillé depuis que son grand-père lui avait montré à St-Brieuc, quelques “souvenirs lointains d'une civilisation disparue” pendant ses vacances d'enfant. Dans son essai sur Breton, Philippe Audoin parle, à ce propos, d'un “mobilier héraldique”. Dans le Tarot de Marseille, son double portrait en Janus éveillé/dormant par André Masson en porte la trace.
Dans Le Surréalisme et la peinture, Breton récuse hautement, sous prétexte d'”ambiguïté”, le point de vue déjà exposé, en 1929, sur Le Cheval académique par Georges Bataille, dans un article de la revue Documents.
En imitant au revers d'une pièce de monnaie une figure de Pégase issue de l'art grec, les Celtes, selon Bataille, l'auraient disloquée de manière à lui imprimer une sorte de “frénésie barbare”.Mais la considération initiale prêtée par Bataille à la “raison” méditerranéenne n'est pas partagée par Breton, qui, en 1956, préfère se reconnaître comme prédécesseur le Malraux de La Monnaie de l'absolu, volume de sa Psychologie de l'art parue en 1950 où il considère les monnaies gauloises comme des “chef-d'oeuvres absolus”. De même qu'une décennie auparavant la France avait été occupée par les Allemands, de même, dans l'Antiquité, les Gaulois auraient été “occupés” par les Romains. Par son refus de la culture gréco-romaine, les premiers auraient manifesté un “instinct souterrain” de libération comparable à l'action de la Résistance : en fait d'art gaulois, on pourrait, sous la plume de Malraux, entendre, rétrospectivement, “art gaulliste”( le conférencier s'est bien gardé d'aller jusque là). Plus sérieusement, il s'agit aussi d'un rejet de l'anthropocentrisme gréco-romain au profit de la vision d'un cosmos dynamique, où tout, dans le monde, est emporté dans le même rythme, selon une “signification transcendante du visible”, dépourvue du souci immédiat d'imiter la réalité. C'est la référence à un “modèle purement intérieur” que Breton favorise, en 1948, dans une exposition à l'Étoile scellée des dessins en arabesque d'Adrien Dax, dont le nom même porte l'empreinte géographique du Sud-Ouest français, une des premières régions “envahies” par les Romains.
(œuvre d'Adrien Dax)
En 1955, l'historien Paul-Marie Duval organise au Musée pédagogique de la rue d'Ulm une exposition consacrée à la Pérennité de l'art gaulois. À côté des monnaies gauloises, “frottées” pour être photographiées et agrandies, des toiles de nombreux artistes modernes jusqu'au surréalisme, parmi lesquels Max Ernst, qui, trente ans plus tôt, avait inventé le...frottage, exercice proverbialement “gaulois” (le conférencier n'ose pas aller jusque-là). À la date de la vogue de l'”art abstrait” en France, le conflit entre le figuratif et le non-figuratif est dépassé “par le haut”, comme dans les monnaies gauloises. C'est l'époque où Jean Markale obtient la faveur de Breton pour son livre sur les Grands bardes gaulois. Le repli identitaire, serait-ce, en l'occurrence, le revers de la médaille gauloise?
À une question posée par l'un de ses auditeurs les plus attentifs, le conférencier répond, bien sûr, qu'il n'en est rien.
(Bruno Duval)Après la conférence de Raphaël Neuville, Félicie Fougère, Conservatrice du Musée Châtillonnais-Trésor de Vix, nous a entraînés dans le Musée pour découvrir l'exposition temporaire "sur les routes du vase de Vix, 60 ans après la découverte" .
Cette découverte du plus grand cratère du monde, fut faite par Maurice Moisson et René Joffroy. Le vase était très abîmé, écrasé par le plafond de la tombe mortuaire, l'exposition nous présente les étapes de sa restauration qui ne fut pas facile.
Cette exposition magnifique, qu'il faut absolument visiter, sera close le 15 octobre 2013.
Tout d'abord nous faisons une halte devant cette merveille, le Vase de Vix, qui fut tout d'abord exposé au Louvre avant de revenir à Châtillon sur Seine après restauration.
Dans la vitrine qui nous montre, habituellement, le mobilier découvert dans la tombe de la princesse, Fabien Ansault a réalisé une "installation" : sur le char, il a placé une sculpture qui représente la princesse. Ce corps couché dans son char mortuaire , est décoré de ses bijoux, mais il n'a pas de tête..
Sur la vitre qui protège le mobilier de la tombe de la Princesse, on peut lire le texte d'André Breton, tel qu'il a été publié dans Médium.
Voici la salle qui contient l'exposition "Sur les routes du vase de Vix, 60 ans après la découverte", on nous y montre les tribulations du vase, ses multiples restaurations.
(Des photos de l'expo après sa clôture)
Félicie Fougère expose la genèse, le sens et la réalisation de l'exposition, devant un public très attentif.
Une autre salle nous présente "le banquet", un très bel ensemble de céramiques grecques et de citations...
L'exposition "sur les routes du vase de Vix, 60 ans après la découverte" dure jusqu'au 15 octobre 2013, ne la manquez surtout pas !
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SAVINIEN DE CYRANO, L'ÂME DU LIBERTIN
Savinien Cyrano de Bergerac, était un homme épris de liberté cherchant et trouvant dans l’utopie un regard neuf pour tenter de remédier aux incohérences de notre société.
Le "Festival Pierres Vivantes" a parfaitement évoqué cet écrivain oublié. Son nom, hélas, n'est connu que par la pièce de théâtre d'Edmond Rostand, pièce qui ne le montre pas sous son vrai jour, celui d'un adepte de la philosophie matérialiste.
Heureusement, Michel Serex en écrivant "Savinien de Cyrano, l'âme du libertin" a fait renaître pour nous cet homme de valeur, précurseur de l'anticonformisme.
Voici quelques images de ce magnifique spectacle...
Savinien de Cyrano se présente..Il est de la même époque que le Comte de Bussy Rabutin, c'est, comme Bussy, un libertin c'est à dire celui qui remet en cause les dogmes établis, un libre penseur (ou libertin d’esprit) dans la mesure où il est affranchi, en particulier, de la métaphysique et de l’éthique religieuse.
(et non selon la définition actuelle !)
La pièce de Michel Serex met en scène Le Bret. D'un an son aîné, Henri Le Bret fut dès l'enfance, et pour toute sa vie, le grand ami de Savinien : ils étudièrent ensemble, et ensemble s'engagèrent aux Cadets de Gascogne et ils quittèrent l'armée en même temps.
Michel Serex fait intervenir, dans sa pièce, la belle Ninon de Lenclos qui a, durant sa vie, collectionné une ribambelle d'amants...
Elle était aussi épistolière et femme de lettres.
Savinien de Cyrano évoque ses ouvrages que l'on dirait à présent de "science-fiction" : "L'histoire comique des Estats et Empires de la lune", mais aussi "l'histoire des Etats et Empires du soleil". Il nous raconte que, revenu de son voyage dans la lune, il est accusé de sorcellerie par un curé , est arrêté, s'évade, est entraîné dans une course-poursuite à l'issue de laquelle il est de nouveau emprisonné. Ayant du temps et étant confortablement installé dans une cellule avec terrasse, il construit diverses inventions, dont une machine composée de miroirs en parabole censée pouvoir voler avec un passager....
Savinien de Cyrano a écrit des pièces de théâtre comme "le pédant joué" où il met en scène Gareau le paysan qui s'exprime en patois
Molière, que Savinien de Cyrano n'a pas connu, a "emprunté" de nombreux passage de son "pédant joué"....
Ninon se transforme en oiseau de Paradis pour philosopher avec Savinien, évoquer avec lui la vie et surtout la mort......
"Il n'y a rien de plus nuisible à la santé que la mort"
mais..."Mourir, c'est achever de naître" conclut Savinien...
"De cette façon, dans un homme, il y a tout ce qu'il faut pour composer un arbre. De cette façon, dans un arbre il y a tout ce qu'il faut pour composer un homme. Enfin, de cette façon toutes choses se rencontrent en toutes choses...mais il nous manque un Prométhée pour faire cet extrait" (histoire des Etstats et Empires du Soleil)
Les comédiens et musiciens furent très applaudis :
Corine Thézier : Ninon de Lenclos
Robert Bensimon : Savinien de Cyrano
Claude Bornerie : Le Bret
Les musiciens ont ravi le public en interprétant, lors des intermèdes, des œuvres de Schubert, Beethoven et Jean Cras.
Steve Duong au violon :
Manon Tenoudji à l'alto :
Louise Rosbach au violoncelle :
Hubert Brigand, président de la Communauté de Communes du Pays Châtillonnais, Jacques Lazzarotti, Maire de Molesme et l'auteur de "Savinien de Bergerac, Michel Serex, se sont retrouvés après le spectacle. Tous les trois ont salué la performance des acteurs et des musiciens.
Michel Serex a félicité madame Yolande Estrat, présidente de Châtillon Scènes pour le travail immense qu'elle accomplit pour présenter des spectacles d'exception.
Un grand projet devrait voir le jour en 2014 : un spectacle sur Francis Carco, en collaboration avec Gilles Freyssinet, spectacle qui aurait lieu bien sûr, à Châtillon sur Seine où Francis Carco a passé ses jeunes années.
Les musiciens et l'auteur, heureux de s'être retrouvés à Molesme ...
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Par Christaldesaintmarc dans -L'année Cailletet : exposition, conférences le 18 Septembre 2013 à 06:00
En 2013, le grand savant Louis Cailletet a été mis à l'honneur, on commémore en effet le centième anniversaire de sa mort.
A Châtillon sur Seine, ville où il naquit et où il est inhumé, une exposition et des conférences ont eu lieu pour lui rendre hommage.
Les nombreux automobilistes qui passent à Saint Marc sur Seine, peuvent depuis longtemps remarquer un monument de pierre, sur le bord de la route au lieu-dit Chênecières, monument sur lequel est gravé
"C'est ici, aux forges de Chênecières, que Louis Cailletet (1832-1913) fit ses premières découvertes sur les gaz en 1860"
Gilles Seytre, maire de Saint Marc, fils de Roger Seytre qui dirigea l'usine de Chênecières de très longues années, a pensé, avec la participation de son Conseil Municipal, honorer Louis Cailletet le 14 septembre 2013.
Monsieur le Sous-Préfet de Montbard, Olivier Huisman, a rendu hommage au grand savant que fut Louis Cailletet. Il a rappelé toutes les étapes de ses travaux qui ont commencé à Chênecières, se sont ensuite continués dans son laboratoire de la rue saint Jean à Châtillon sur Seine, puis à Paris.
Trois conseillers Généraux accompagnaient le Sous-Préfet: Hubert Brigand, Marc Frot et Georges Morin. Avec Gilles Seytre, tous les quatre ont déposé des gerbes de fleurs devant le monument.
Les personnes intéressées ont pu ensuite visiter les chaîneries de Chênecières.
Le Directeur de l'usine, monsieur Brahim Guessoum, a rappelé l'historique des chaîneries.
En 1720, JB Pingat, maître de forges, installa une forge à la place du moulin.
Vers 1835, on introduisit des laminoirs anglais et des fours à puddler, la forge devint une tôlerie. Cent emplois furent offerts.
A partir de 1851, on utilisa de la houille et du fer anglais. Une roue hydraulique fut installée pour augmenter la force motrice.La production de tôles s'accrut annuellement malgré la conjoncture défavorable (concurrence étrangère à la matière première)
Entre 1865 et 1886, Louis Cailletet effectua des expériences dans la forge familiale, en particulier l'étude de la perméabilité des métaux par le gaz.
Plus tard il fit des recherches sur la chimie des hautes pressions, sur la loi de Mariotte, la conception du manomètre à mercure, la liquéfaction des gaz comprimés, l'obtention de l'air liquide, l'invention d'un masque à gaz par inhalation d'oxygène.
Au début du XXème siècle, Henri Suquet, deuxième successeur de madame Cailletet, modernisa la force motrice, les fours et les trains de laminoirs.
De 1914 à 1918, une aciérie fut installée, elle fut démontée après la guerre. Cent cinquante emplois furent offerts + des prisonniers allemands.
En 1930 ce fut la reconversion des bâtiments en Société Nouvelle des Forges de Chênecières, on y fabriqua de la chaîne soudée électriquement.
En 1938 un transformateur fut installé pour pallier à l'irrégularité de la chute d'eau.
1964 vit se créer une nouvelle dénomination : "Forges et Chaîneries de Chênecières", une trentaine d'emplois furent offerts.
En 1989, après des difficultés, l'activité cessa, il y eut liquidation, puis rachat par les propriétaires Jaillant. Ces derniers ont rebaptisé le site "Chaîneries de Chênecières"
Brahim Guessoum a ensuite présenté les machines et la production de l'usine.
Le sénateur Houpert a participé à la visite.
Les Chaîneries de Chênecières ne travaillant pas le samedi, les visiteurs purent tout de même se rendre compte de ce qui s'y passe, en regardant une vidéo.
Voici quelques machines qui fabriquent des chaînes de toutes sortes, dont la liste est impressionnante :
Chaînettes en fil de fer,chaînes en acier et ses alliages,chaînes en acier inoxydable,chaînes métalliques soudées, chaînes métalliques haute résistance, chaînes métalliques d'ancrage et d'amarrage,chaînes antivol pour véhicules automobiles, chaînes métalliques pour laisses et colliers de chiens, chaînes métalliques décoratives, chaînes traînantes métalliques pour transport de câbles et tuyaux flexibles, chaînes métalliques pour quais de ports, chaînes métalliques pour ascenseurs et monte-charge, chaînes métalliques pour appareils de levage, chaînes pour stores, chaînes métalliques pour machines et matériel agricole, chaînes métalliques pour sucreries, chaînes métalliques pour équipement de mines, de foresterie et de terrassement, chaînes métalliques pour matériel et équipement de transport, chaînes de suspension, maillons, manilles et anneaux métalliques, ensembles de chaînes en acier sur spécification client, courroies de transmission métalliques, chaînes à fuseau pour transmission, chaînes métalliques pour transporteurs et élévateurs.
Un panneau présentait diverses photos, souvenirs des années passées...
Quelques photos :
Le site des "Chaîneries de Chenecières" :
http://www.chaineries-chenecieres.fr/
Après la visite des Chaîneries de Chênecières, Gilles Seytre nous a fait découvrir les autres entreprises de Saint Marc sur Seine :
La menuiserie Bruno Chapuis :
Le moulin Maurice:
Chapuis-Frères
Je visiterai prochainement les entreprises Bruno Chapuis-menuiserie et Chapuis-Frères, le moulin Maurice a déjà fait l'objet d'un article à lire ici :
http://www.christaldesaintmarc.com/le-moulin-maurice-a-saint-marc-s-seine-c155421
Dans la salle du foyer Rural de Saint Marc, Gilles Seytre et Marc Frot ont tenu à souligner la vitalité du village qui abrite cinq artisans en plus de l'usine des "Chaîneries de Chênecières" : Bruno Chapuis-Menuiserie, Chapuis-Frères, le moulin Maurice, Serge Martin-maçonnerie, couverture et zinguerie et Christian Mombel-électricité générale et plaquiste ce qui est vraiment exceptionnel pour un petit village !
Les voici justement ces artisans :
On peut les féliciter
Pendant le pot amical qui a suivi , Gilles Seytre a remis aux personnes présentes le livre sur Cailletet, que son père Roger Seytre avait rédigé, un grand merci à lui.
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COURS D’ANGLAIS GRATUITS POUR GROUPE D’ADULTES
JE VOUS PROPOSE UNE REUNION EXPLORATOIRE AFIN DE
- Mesurer les compétences initiales
- Evaluer vos ambitions
- Examiner les compatibilités de rythme et d’horaire
SI UN GROUPE (de 10 ?) EST FAISABLE, NOUS VERRONS DANS QUEL LOCAL LE COURS POURRAIT SE TENIR ET DE QUELS MOYENS IL POURRAIT DISPOSER
(durée 1h ou 2h, impérativement TV et lecteur DVD).
DANS L’IMMEDIAT, JE PROPOSE QUE CETTE PREMIERE REUNION AIT LIEU LE VENDREDI 27 SEPTEMBRE, 18 H, SALLE DU CONSEIL MUNICIPAL.
NB. Un cours pour « jeunes » n’est pas exclu. Des demandes détaillées pourront être déposées à cette réunion (âge, niveau).
Leslie Marchand
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Lors du festival "Musiques en Voûtes" qui s'est déroulé toute la journée du 7 septembre 2013, nous avons pu visiter le Musée du Pays Châtillonnais-Trésor de Vix, assister à une visite de l'abbaye Notre-Dame par Dominique Masson, écouter une conférence magistrale de Françoise Vignier sur l'histoire de l'abbaye Notre-Dame de Châtillon sur Seine, et bien entendu assister aux merveilleux concerts de Ré Mi La et du Quatuor Manfred.
A la fin de la Conférence de Françoise Vignier, je lui ai demandé de me confier le texte de sa conférence, ce qu'elle a accepté avec une grande générosité. Merci mille fois à elle..
Ce texte est passionnant, mais très long (il y en avait 11 pages !), je l'illustrerai donc, pour plus de légèreté, par des photographies et des documents, certains de ces documents sont ceux que Dominique Masson a exposé dans l'église Saint-Pierre (nouveau nom de l'église Notre-Dame), merci donc aussi à lui.
L’abbaye Notre-Dame de Châtillon sur Seine
(Châtillon, Musiques en voûtes, 7 septembre 2013)
En ouvrant ce propos, je vous dois un aveu : je ne m’étais jamais véritablement intéressée à l’abbaye de Châtillon avant que madame Estrat ne me demande avec insistance de venir en parler ici ce soir… M’étant finalement laissée convaincre et faute de pouvoir, en l’absence d’une documentation rapidement accessible, répondre positivement à sa requête de traiter de ces bâtiments dont vous venez d’avoir un aperçu au cours de la visite de l’église faite sous la conduite éclairée de M Dominique Masson, je vais tenter de vous en narrer l’histoire. Pour ce faire, j’ai eu recours à deux publications : le mémoire consacré à la constitution et à la gestion de son domaine au Moyen-Âge par Michel Petot, Vice Président de la Société archéologique et Historique du Châtillonnais, qui aurait été beaucoup plus qualifié que moi pour le faire, et la belle histoire de Châtillon due à Michel Belotte, historien scrupuleux auquel aucun document, aucune publication n’a échappé. Tout ce que je vais vous dire vient de ces deux ouvrages.
PLAN
Histoire de l’abbaye :
-Les origines du chapitre (IXème –XIème siècles
-La réforme de saint Bernard et l’affiliation de l’abbaye à la congrégation de d’Arrouaise (XIème-XIIIème siècles)
-Décadence (XIIIème-XVIème siècles)
-Le temps des réformes (XVIIème-XVIIIème siècles)
Le domaine
-sa vie dans une relative aisance durant six siècles et demi et rayonnement dans la région
-sa constitution du Xème au XVème siècles
-Sa consistance : églises paroissiales, biens et droits
HISTOIRE
-Les origines du chapitre (IXème –XIème siècles)
Pour comprendre les caractéristiques de l’histoire de cette abbaye, qui fut en fait un chapitre de chanoines placé sous la règle de Saint Augustin, il faut remonter aux premiers temps du christianisme à Châtillon et à l’implantation sur la colline dominant le cours de la Seine et la résurgence de la Douix, d’un modeste village, doté, semble-t-il, dès le IVème siècle, d’un oratoire dédié à la Vierge, puis au Vème siècle d’une église placée sous le vocable de Saint Martin et enfin, au VIIIème siècle d’une seconde église vouée, elle, à Saint Mammès, patron de la cathédrale de Langres, chef lieu du diocèse aux lisières duquel était situé l’endroit.
Le 28 mai 868, pour les mettre à l’abri des invasions normandes…et peut-être aussi pour donner plus d’assise à son pouvoir spirituel et temporel dans cette région où s’entremêlaient les frontières des grands domaines laïcs et religieux, l’évêque de Langres Isaac (39ème évêque) fit apporter de Marcenay à Châtillon le corps de saint Vorles. Comme le savent tous les châtillonnais, Vorles est l’un des premiers prêtres dont la présence soit attestée dans la région. Sa sainteté avait été spontanément reconnue après qu’il ait vécu à Marcenay même le miracle de la bilocation : alors qu’il y célébrait la messe en présence du roi Gontran, il s’était immobilisé quelques instants tandis que, simultanément il sauvait un enfant d’une maison en flammes à Plaines-Saint-Lange, village situé à une vingtaine de kilomètres de là.
(Vitrail moderne de l'église de Marcenay, représentant la "bilocation" de saint Vorles)
Après sa mort, en 591, des guérisons avaient été constatées auprès de son tombeau, suscitant un discret mouvement de pèlerinage, que l’évêque souhaitait peut-être détourner vers la ville naissante de Châtillon dont les premiers habitats étaient déjà entourés de murailles.
A Châtillon, les reliques furent déposées dans l’église Notre-Dame et Saint-Martin auprès de laquelle se constitua un groupe de prêtres chargés d’assurer le service de la liturgie et d’accueillir les pèlerins.
Devant leur afflux et pour donner aux reliques un cadre digne d’elles en ces temps qui étaient à la fois ceux du développement du culte des reliques et ceux d’une première ébauche de réforme de l’Eglise, l’évêque Brun de Roucy va ériger dès 991, le groupe de prêtres en chapitre de chanoines séculiers, à l’image des chapitres assurant les services religieux dans les cathédrales auprès des évêques. Puis, aux alentours de l’an mil, il engagera pour abriter les reliques, la construction d’une grande église, qui sera achevée vers 1025 : l’église Saint-Vorles.
(Translation des reliques de saint Vorles dans l'église qui portera son nom)
Dans le temps même où s’élevait cette église et où était créée une école, tenue par les chanoines dont la renommée rapidement s’étendit, l’un des dits chanoines, du nom d’Aganon, rédigeait en 1020 une vie de saint Vorles qui reste la source principale de l’histoire du saint et du développement de son culte.
Avant d’aller plus loin, je m’arrêterai un instant pour mieux comprendre l’importance de son rôle, sur la personnalité de ce Brun de Roucy, évêque de Langres de 981 à 1016. C’était un grand personnage : d’origine normande, il était le fils d’une demi-sœur du roi de France, le filleul de l’archevêque de Cologne et avait été à Reims le disciple fervent de Gerbert, célèbre érudit devenu pape en 999 sous le nom de Sylvestre II. Proche des derniers rois carolingiens, il était lié par le sang aux plus grandes familles du royaume.
Son œuvre à Châtillon était donc fondée sur de solides appuis, tant spirituels qu’intellectuels et matériels.
-La réforme de saint Bernard et l’affiliation à la congrégation d’Arrouaise (XIème –XIIIème siècles).
Un siècle après l’achèvement de l’Eglise, saint Bernard, qui, à l’initiative de sa mère, avait , durant huit années, été élève de l’école des chanoines, voulut, dans son zèle réformateur, transformer le chapitre en abbaye. Le projet semble en être né dès 1129, mais avoir rencontré quelques réticences auprès d’une partie au moins des chanoines, si bien que c’est seulement en 1138, que le statut de chanoines réguliers leur fut enfin reconnu. Statut de chanoines réguliers…Vous avez bien compris que ce n’est pas la règle cistercienne qui fut adoptée, mais celle de saint Augustin presque aussi rigoureuse (pauvreté, vie en commun, possession commune des biens, journées rythmées par la prière, travail manuel ou intellectuel…) mais qui laissait à chaque monastère plus d’indépendance et était mieux adaptée à une communauté vivant en milieu urbain, puisqu’elle prévoyait que les chanoines puissent assumer le soin des âmes. Encore cette règle fut-elle appliquée avec modération : les chanoines qui la refusèrent demeurèrent là jusqu’à leur décès, les nouveaux chanoines s’engageant seuls à la respecter.
Le respect des choix individuels n’excluait pas la méfiance : pour consolider cette réforme Bernard jugea opportun de rattacher le chapitre de Châtillon à un groupement de chapitres implanté dans le diocèse d’Arras : la congrégation d’Arrouaise, dont le prieur était l’un de ses amis. Quelques chanoines d’Arrouaise semblent d’ailleurs être venus à Châtillon pour assister leurs confrères dans la mutation de leur vie. Dès 1257, les chanoines de Châtillon, avec l’appui de l’évêque, allaient s’affranchir de cette tutelle, pourtant légère.
Très vite, les chanoines, leurs serviteurs et leurs convers, se trouvèrent à l’étroit sur l’esplanade de saint Vorles , où ils étaient en outre sous le contrôle un peu trop direct de l’évêque qui y avait une résidence. Ils s’établirent donc au hameau de Courcelles-Prévoires, entre la Seine et la Douix, en terrain neutre en quelque sorte, puisque situé entre la seigneurie ducale et épiscopale du Bourg et la seigneurie ducale de Chaumont. Cette translation intervint sans doute avant même l’adoption définitive de la réforme, en 1138 : l’église comme vous avez pu le constater, est de même plan et même système de voûtement que celle de l’abbaye de Fontenay, construite entre 1139 et 1147. Elle lui est donc peut-être légèrement antérieure.
Cette nouvelle église, dont le construction semble avoir précédé celle des bâtiments conventuels, fut placée non pas sous le vocable de saint Vorles, mais sous celui de Notre-Dame, sur décision, vraisemblablement de saint Bernard, qui avait une grande dévotion pour la Vierge, dont il développa le culte, repoussant dans l’ombre celui des saints et de leurs reliques, y compris celui de Vorles.
En outre, la règle prévoyant l’admission de femmes dans l’enceinte du monastère comme converses ou oblates, mais avec résidence à l’extérieur, fut alors construit à peu de distance un petit couvent de femmes, pourvu d’une chapelle. Il disparut très vite, au plus tard au XVème siècle. Son emplacement est connu sous le nom de « Dames brûlées », en souvenir, sans doute de l’incendie qui mit un terme à son existence, alors que les moniales l’avaient déjà déserté. Ce petit couvent éphémère eut néanmoins un rôle matériel non négligeable : de nombreuses donations furent faites à l’abbaye par des familles dont les filles y furent admises comme oblates aux XIIème et XIIIème siècles. Il contribua donc ainsi à la constitution du domaine de l’abbaye.
Quelques chanoines restèrent près de l’église Saint-Vorles, devenue en 1139, église paroissiale de la ville, qu’ils desservaient en vertu de la règle qui leur accordait le soin des âmes.
-Décadence (XIIIème-XVIème siècle)
Bien installés dans ces bâtiments neufs et bientôt dégagés de liens avec la congrégation d’Arrouaise, nos chanoines ne vont pas tarder à prendre des libertés avec la règle établie avec tant de diplomatie.Scrutant les documents avec attention, Michel Petot a noté quelques étapes de cette décadence.
En 1212, premier témoignage de l’abandon de la propriété commune de biens, un chanoine ayant hérité à titre personnel d’une vigne à Beaune.
En 1257, à Châtillon comme ailleurs, autorisation est donnée de consommer de la viande trois fois par semaine, une fois par jour…à l’abri du regard des laïcs (il s’agissait en fait d’institutionnaliser une pratique déjà ancienne)
En 1320, coup fatal porté à la vie communautaire : l’abbé fait désormais table à part, ce qui entraîne un partage des biens entre manse abbatiale et manse conventuelle, avec une disproportion telle entre les deux, à l’avantage de l’abbé, qu’elle devait engendrer d’interminables procédures, closes par une transaction intervenue à la fin du XVIème siècle seulement, bien après que la commende, qui entraînait ce type de partage ait été instituée en 1494. Simultanément les offices claustraux (prieur, sacristain, aumônier, chantre, infirmier, pitancier) cessaient d’être pourvus par élection leur titulaire étant nommé à vie.
Cette décadence, il faut en convenir, fut largement favorisée par les évènements extérieurs, les conflits ayant, à plusieurs reprises, contraint les chanoines à abandonner leur monastère et à chercher refuge sur leurs domaines ou auprès de laïcs.
C’est ainsi que, en 1475, les bâtiments seront en partie ruinés lors de la prise de Châtillon par les troupes de Louis XI, en conflit avec Charles le Téméraire. Pour obtenir le retrait des troupes royales, les habitants de Châtillon mirent alors en vente les cloches de l’abbaye…. puis acceptèrent en 1489, que soit levée sur eux une taille dont le montant était destiné à dédommager les chanoines..Suivirent au XVIème siècle les Guerres de Religion : si les destructions semblent alors avoir été moindres, nos chanoines ne purent échapper aux impôts exigés par le roi pour combattre les protestants, ce qui les contraignit, entre 1567 et 1577 à vendre d’importants éléments de leur patrimoine ( j’y reviendrai dans un instant)
La paix n’était pas acquise que le coup de grâce était donné par l’abbé Garin de Montrigault, qui, sans respect pour l’accord de partage intervenu en 1585 (en règlement du conflit ouvert en 1320) se livra à un véritable pillage des domaines.
Puis, en 1595, Châtillon, dont les habitants tenaient pour le parti catholique, devint un enjeu entre les royalistes, attachés à Henri IV et les ligueurs. Alors furent rasés, à l’initiative du baron de Thénissey, gouverneur ligueur de la ville, successivement le faubourg du Temple (dont les pierres furent employées à renforcer le château), le couvent des Cordeliers, la vieille église Saint-Mammès et les maisons qui l’entouraient, et enfin le faubourg de Courcelles-Prévoires, y compris le monastère, mais en laissant subsister l’église Notre-Dame, très abimée et privée de sa toiture.
Et pour couronner le tout, Henri IV fit bientôt don des revenus de l’abbaye à l’une de ses favorites, la belle Corisande d’Andouins, comtesse de Guiche, qui avait des liens familiaux avec les seigneurs de Larrey. La gestion en fut confiée à des laïcs que les scrupules n’étouffaient pas. Cet épisode fut heureusement bref, mais fut suivi en 1597 de l’autorisation donnée par le roi de vendre les domaines jusqu’à une somme de 6000 livres pour relever le monastère de ses ruines, somme qui fut utilisée en particulier pour rétablir en 1607 le toiture de l’église. Quelques années plus tard, ces 6000 livres n’ayant pas suffi à tout remettre en état, le roi Louis XIII donna en 1611,l’autorisation de vendre des bois pour achever la reconstruction.
-Le temps des réformes (XVII et XVIIIème siècles)
Cette reconstruction fut suivie d’une première tentative de restauration de la règle et d’application stricte du partage de 1585. L’artisan opiniâtre en fut, non pas l’abbé, mais l’infirmier, soutenu dans sa tentative par le roi et l’évêque de Langres. Il avait un nom quasiment prédestiné puisqu’il s’appelait Claude Esprit, ou Esperit. Mais les chanoines ne l’entendirent pas de cette oreille et le séquestrèrent lorsque, fort de ses appuis, il revint de Paris prêt à rétablir la règle originelle. Il parvint à s’échapper et, pas découragé, obtint en 1635, après le concile de Trente, pour réformer non seulement les monastères ayant, comme celui de Châtillon, adopté la règle de saint Augustin, mais aussi les monastères bénédictins et cisterciens.
Dans le même temps, la reconstruction des bâtiments fut reprise et achevée.
Ainsi réformée et reconstruite, l’abbaye eut alors le malheur d’être confiée en 1638, à un favori du cardinal de Richelieu qui l’appréciait pour sa culture, son humour et la vivacité de son esprit volontiers libertin : François Le Metel de Boisrobert, qui devait en rester abbé jusqu’à son décès intervenu en 1662.
Ce personnage n’avait aucune des qualités pour être abbé d’un monastère réformé, aux biens désormais soigneusement gérés. Né en Normandie d’une famille protestante, il s’était fait connaître dans les milieux lettrés de la capitale par des poésies libertines, avant de se rallier au groupe d’écrivains, réunis autour de Malherbe et de faire partie de ceux qui suggérèrent au cardinal de fonder l’Académie Française. Converti en 1621, tonsuré en 1623, il avait été pourvu d’un canonicat à Rouen en 1634, après un voyage à Rome, avant d’être nommé abbé de Châtillon. Plus souvent présent à Paris que dans son abbaye, où il se contenta de se réfugier durant les troubles de la Fronde, il remit en cause le partage de 1585, ce qui l’opposa aux chanoines dans un conflit réglé par l’évêque d’Auxerre. Jusqu’à sa dernière heure il ne cessa d’écrire poésie, pièces de théâtre et, sous un faux nom, des contes licencieux.
Lui succéda, en 1662, un homme beaucoup plus soucieux des intérêts de l’abbaye et de son insertion dans la ville : Henri Lenet, filleul du prince de Condé, membre d’une famille parlementaire bourguignonne qui venait d’acquérir le proche château de Larrey.
Nommé abbé à 19 ans, Lenet devait le rester jusqu’à son décès, en 1710 et même renoncer, par fidélité au châtillonnais, à un siège épiscopal. Ce long abbatiat (un demi siècle) fut marqué par la création, pour relier l’abbaye à l’une des portes de la ville, de la longue esplanade qui porte encore, de nos jours, le nom de « cours l’abbé ». Il engagea, à ses frais, de nouveaux travaux de restauration qui n’étaient pas achevés à sa mort. A cette campagne de restauration appartient le portique aveugle plaqué contre la façade occidentale de l’église, que l’un de ses successeurs devait compléter en 1727, par un portail couronné d’un fronton.
Par son testament, rédigé en 1708, Lenet avait organisé ses funérailles de façon somptueuse : 200 pauvres, bénéficiaires chacun d’une modeste rémunération, devaient accompagner son corps. Il fondait en outre quatre chapellenies à Saint-Nicolas, léguait 400 livres aux chanoines, des sommes diverses à une douzaine d’établissements religieux et 400 livres aux pauvres.
Hommage lui est rendu, dans l’église elle-même, par une plaque apposée sur le pilier situé à droite de l’autel :
Non loin de sa pierre tombale située elle-même dans l’allée centrale.
(Pierre tombale d'Henri Lenet)
Trois abbés allaient lui succéder jusqu’à la Révolution, qui tous appartenaient aux grandes familles de la noblesse de robe bourguignonne. Au cours de cette période de calme, le fonctionnement même de l’abbaye fut réorganisé par un chanoine, François Hocmelle, érudit qui procéda au classement des archives, et composa un cartulaire (c'est-à-dire un recueil de copies de chartes) et une histoire de l’abbaye restée manuscrite.
Au moment de la Révolution, l’abbaye n’abritait plus que 10 chanoines, qui furent dispersés en 1791, malgré une pétition qui avait rassemblé 132 signatures en faveur de « ces dignes religieux qui dans les circonstances actuelles sont restés fidèles à leurs vœux et ont donné l’exemple de la plus parfaite soumission aux lois »
Puis il fut procédé à la vente de leurs biens, la maison conventuelle elle-même, divisée en deux lots n’ayant trouvé preneur qu’en l’an V pour faire un hospice. C’est alors que l’église fut placée sous le vocable de saint Pierre.
LES DOMAINES
Nous allons maintenant laisser ces dix derniers chanoines se disperser et tenter de comprendre comment s’est constitué ce patrimoine, vendu par morceaux, après leur départ, dont les revenus avaient permis à l’abbaye de vivre durant six siècles et demi.
-Mode de formation
Rappelons-nous en introduction que la règle faisait obligation aux chanoines de vivre exclusivement d’aumônes, les achats proprement dits n’intervenant que « ad necessitatem monasterii »
Le noyau de ce patrimoine fut constitué, dès la fondation en 991 du chapitre de chanoines séculiers, par des donations de Brun de Roucy, qui entendait assurer à la nouvelle communauté des moyens d’existence. Ses successeurs suivirent son exemple, en particulier Robert de Bourgogne, évêque de Langres de 1085 à 1110. Ils donnèrent essentiellement des églises, accompagnées des droits en dépendants, mais aussi quelques terres.
A partir de la régularisation du chapitre, donateurs et donations se diversifièrent : les ducs de Bourgogne, les comtes de Champagne, les familles de Grancey (à laquelle Bernard était apparenté), de Brémur ou de Bissey rivalisèrent de générosité, entraînant dans leur sillage de simples chevaliers, s’apprêtant parfois à partir pour la croisade ou préparant l’entrée au monastère d’un fils ou d’une fille, celle-ci comme oblate. S’y ajoutaient quelques clercs. Les donations portaient sur des terres (surtout des bois et des prés), des seigneuries et des droits d’usage (notamment les droits de pâturage), mais aussi des hommes, le tout en simple aumône, sans attendre aucune contrepartie.
A partir du XIIIème siècle, donateurs et mode d’acquisition se modifièrent. Les grandes familles seigneuriales s’étaient divisées en de multiples branches ou s’étaient éteintes. D’autres s’étaient épuisées en générosités ou en participation aux croisades, dont beaucoup de membres n’étaient pas revenus. Beaucoup étaient désormais liées entre elles par les liens de la vassalité et les charges qu’ils entraînaient. D’autres enfin s’étaient mises au service des ducs qui, peu à peu, organisaient l’administration du duché , en particulier la justice, ou au service des évêques.
Ces derniers, quant à eux, se contentaient désormais de confirmer périodiquement aux chanoines la possession de leurs domaines et droits.
En revanche, une nouvelle génération de donateurs, liée au développement de la ville, était apparue : les bourgeois, enrichis dans le commerce, à qui l’abbaye dut alors la constitution de l’essentiel de son domaine urbain, tant au Bourg qu’à Chaumont.
Enfin, d’autres communautés monastiques s’étaient installées dans la ville qui avaient suscité un réel engouement, en particulier les Cordeliers, arrivés en 1227 qui avaient immédiatement créé une véritable concurrence, en particulier pour les inhumations dont l’abbaye avait jusqu’alors l’exclusivité.
Dans ce nouveau contexte social, les donations furent généralement accompagnées de conditions telles que célébration de messes en nombre défini, inhumation dans l’enclos de l’abbaye, voire dans l’église, entretien d’une lampe devant la statue de la Vierge, inscription dans l’obituaire (liste des personnes pour lesquelles les chanoines priaient à la date de leur décès) etc…
A côté des donations proprement dites, se multiplièrent les testaments comportant dons et fondations.
Puis se développèrent de nouveaux modes d’accroissement du domaine, à vrai dire peu conformes à la règle, puisqu’il ne s’agissait plus de dons plus ou moins gratuits, mais de véritables transactions. On vit alors apparaître des contrats d’engagements par lesquels les moines assuraient le règlement de dettes de laïcs, essentiellement celles de petits seigneurs, en échange de la jouissance de leurs biens, jusqu’à un remboursement…qui généralement n’intervenait pas, les biens ainsi engagés restant propriété de l’abbaye. Cette fiction de donation, qui ne trompait personne, fut bientôt abandonnée et se multiplièrent achats proprement dits, mais aussi échanges, dans beaucoup de cas avec des établissements religieux voisins, tels le grand prieuré du Val des Choux, ou les abbayes de Pothières, Molesme ou de Longuay, parfois pour mettre un terme à des conflits, mais beaucoup plus souvent dans un souci réciproque de bonne gestion.
Enfin, se coulant dans le système juridique régissant la propriété, il leur arrivèrent de prendre des terres ou prairies en bail à cens, en se réservant toutefois le droit de préemption en cas de vente des biens accensés par les propriétaires.
De ce souci de bonne gestion témoigne en particulier le mode de constitution du domaine de Chaume-les-Baigneux, autour d’un noyau primitif donné dès le XIIème siècle : il fallut en effet plus de deux cents ans aux moines pour, en usant de ces divers procédés d’acquisition (au total une quinzaine de donations, achats et engagements, souvent très importants ), éliminer du territoire de Chaume tous les seigneurs qui en possédaient une partie.
Les accroissements cessèrent à la fin du XVème siècle, temps de l’établissement de la commende, seules de menues adaptations à l’évolution du statut de la terre et à celle de l’assiette et de l’existence même des droits, intervenant désormais. Notons à ce propos l’affranchissement tardif des habitants de Chaume, chèrement acquis en 1528 seulement par les habitants.
S’il n’y eut plus d’accroissements, il y eut à la fin du XVIème siècle quelques aliénations justifiées, nous l’avons dit, par la nécessité de financer les combats des armées royales contre les réformés. Alors furent aliénés, en 1567, le moulin de Villotte, en 1569 des droits sur Chamesson, en 1574 et 1577 des terres, moulins et vignes à Courteron, Massingy et Poinçon-les Larrey. A Villotte, comme à Chamesson les acquéreurs furent les seigneurs des lieux. On était loin du temps des donations désintéressées.
-Constitution
L’élément premier, resté jusqu’au bout essentiel, de ce domaine, était les églises et les droits en dépendant, donnés du Xème au XIIème siècles par les évêques de Langres, de Brun de Roucy à Robert de Bourgogne et Godeffroy de Rochetaillée, ce dernier parent de saint Bernard.
Il s’agissait des églises de Châtillon (Saint-Vorles dont relevaient depuis 1139 les églises et chapelles de la ville), Maisey et sa succursale de Villotte, Saint-Phal, Buncey, Coulmier et sa succursale de Chamesson,Gyé et ses succursales de Courteron et Neuville, Larrey (qui desservait Poinçon et Larrey), Balot, Prusly, Brion et ses succursales de Mosson et de Thoires, Saint-Germain-le-Rocheux qui toutes relevaient de l’évêché de Langres, et bien entendu Chaume, la plus éloignée, relevant de l’évêché d’Autun dont on ne sait quand ni comment elle fut donnée à l’abbaye, parmi les biens de laquelle elle figure dès 1150.
La desserte des seules églises de Châtillon, Poinçon, Coulmier et Massingy était, au moins à l’origine, assurée par un chanoine, toutes les autres l’étant par un vicaire, désigné par l’abbé et étroitement surveillé par lui, avec qui le partage des biens et revenus n’était pas toujours exempt de difficultés.
Quant aux biens et droits, dont l’élément le plus cohérent était Chaume, où les abbés faisaient accessoirement leur résidence, ils étaient tous regroupés à Châtillon même et à proximité de la ville, à l’exception de vignes à Chablis, d’une maison à Beaune, de quelques terres à Montbard et de cens à Troyes. L’important domaine de Chaume était le plus éloigné, tous les autres étant situés à un maximum de vingt kilomètres, entre Courteron au nord, Poinçon et Larrey à l’ouest, Maisey à l’est et, si l’on exclut Chaume, Brémur au sud.
Ce regroupement, qui est la caractéristique principale de ce domaine, dont l’autre caractéristique est l’importance des propriétés urbaines, permettait à l’abbaye d’en assurer directement la gestion.
Et voilà pourquoi ce chapitre de chanoines au rayonnement géographiquement limité dès son origine, a pu faire face durant plus de six siècles à toutes les adversités.
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