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Par Christaldesaintmarc le 4 Janvier 2017 à 06:00
Dominique Masson, s'intéresse à tout ce qui constitue l'histoire de notre Châtillonnais. Si vous ne l'avez pas encore procurez vous son magnifique ouvrage :
Dernièrement, la Ligue des Droits de l'Homme lui a demandé de réaliser une conférence sur les articles publiés pendant le Front Populaire de 1936, par notre journal local "Le Châtillonnais et l'Auxois".
Il a projeté des articles extrêmement intéressants , malheureusement je n'ai pu en photographier que quelques uns, pour les autres je n'avais mentionné que les titres.
Or, Michel Massé a repris ces articles, les a rendus lisibles avec une présentation superbe, il me les a confiés, merci à lui.
Je vais les publier en deux fois car ils sont très nombreux, je suis sûre qu'ils vont intéresser les lecteurs, car ils reflètent la préférence politique les habitants du Châtillonnais à cette époque !
La photo ci dessus nous montre la maison du Châtillonnais et l'Auxois telle qu'elle fut érigée après la seconde guerre mondiale.
En 1936, elle se trouvait rue Président Carnot, voici une photo de cette époque transmise par Michel Massé :
La suite demain....
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Par Christaldesaintmarc le 4 Janvier 2017 à 05:55
Voici la suite des articles parus en 1936 dans notre journal local "le Châtillonnais et l'Auxois", au sujet du Front Populaire qui a fêté ses ...80 ans l'an dernier...
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Par Christaldesaintmarc le 20 Décembre 2016 à 06:00
Bernard Marmorat, Président de la ligue des droits de l'Homme section de Châtillon sur Seine, a invité Jean Vigreux, auteur et commissaire de l'exposition sur le Front Populaire qui a été présentée salle des conférences de l'Hôtel de Ville.
Jean Vigreux est aussi l'auteur de nombreux ouvrages, mais aussi de brochures sur le Front Populaire...
Il est l'auteur d'un ouvrage passionnant intitulé "Histoire du Front Populaire, l'échappée belle..."
Jean Vigreux a eu accès à des archives très documentées sur l'époque du Front Populaire. Ces archives dites de "la surveillance Nationale" avaient été saisies par les nazis en 1940, puis ensuite emportées par les Soviétiques en URSS. Elles n'ont été rendues à la France qu'en 1994.
Le Front Populaire, nous a dit Jean Vigreux , n'est pas qu'une expérience gouvernementale, c'est aussi un mouvement social et culturel qui ne se résume pas qu'à la capitale, mais aussi à la province.
Sous le Front Populaire, apparut la bipolarisation de la vie politique. En effet avant 1936, le Parti Radical gouvernait tantôt à gauche, tantôt à droite et les Communistes étaient hors du jeu politique.
Lors du Front Populaire, la SFIO, les Radicaux et les Communistes défendirent le modèle républicain d'une nation qui avait pour référence la Révolution française.
Le Front Populaire s'intéressa aux femmes et au monde colonial, mais hélas sans grand succès. Trois femmes firent partie du gouvernement de Léon Blum...sans être élues. Le droit de vote ne fut, en effet, accordé aux femmes qu'en 1944.
A la fin de la conférence Jean Vigreux répondit très aimablement aux questions de ses auditeurs.
Précédent article sur le Front Populaire publié sur ce blog :
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Par Christaldesaintmarc le 16 Décembre 2016 à 06:00
Avant que ne débute la conférence, Bernard Marmorat, Président de la section Châtillonnaise de la Ligue des Droits de l'Homme, a rappelé l'histoire de la LDH depuis sa fondation en 1898.
Les trois conférenciers Mathieu Chartier, professeur d'histoire au Lycée Désiré Nisard, Georges Vayrou historien, et Dominique Masson, ancien professeur d'histoire et historien local, ont présenté le l'histoire du Front Populaire chacun à sa manière.
Mathieu Chartier s'est attaché à nous présenter l'origine du Front Populaire en France, mais aussi dans d'autres pays en Europe.
A la fin du XVIIIème siècle, la révolte grondait en France chez les ouvriers, les paysans et les chômeurs.
Le 1er mai 1891 des ouvriers avaient défilé à Fourmies, avec un triangle rouge . La révolte fut matée dans le sang.
L e 24 octobre 1929 eut lieu, à la Bourse de New York, un "krach boursier", qui marqua le début de la Grande Dépression, la plus grande crise économique du XXe siècle. Conséquence directe, aux États-Unis, le chômage et la pauvreté explosèrent.
En Allemagne, un bulgare, Damidov fut accusé d'avoir mis le feu au Reichstag. Acquitté il entra au Kominterm d'URSS. Un Front Populaire se créa alors clandestinement en Allemagne
Dans les années 30, le climat social, en France, fut troublé par les affaires, comme celle de Stavisky.
Le 6 février 1934, les ligues de droite comme l'Action française, les croix de feu, les Jeunesses patriotes, manifestèrent violemment.
Les partis de gauche décidèrent donc de s'unir contre le danger fasciste et les tentatives de l'extrême droite.
Plusieurs comités antifascistes se formèrent, comprenant des socialistes, des radicaux et des représentants de divers groupes de gauche, mais jamais de communistes, car les clivages idéologiques persistaient.
Le 9 février 1934, le PCF et la CGTU organisèrent un grand rassemblement place de la République, contre le fascisme. Des militants communistes se joignirent au cortège socialiste aux cris de "Unité ! Unité" .
Le 14 juillet 1935 c'est le serment du vélodrome de Buffalo qui marqua le début du Front Populaire français.
Des élections suivirent, le Front populaire remporta une nette victoire aux élections législatives des 26 avril et 3 mai 1936, rassemblant environ 57 % des suffrages exprimés au premier tour et envoyant, au terme du second, un total de 386 députés sur 608 siéger à la Chambre des députés, dont 147 pour la SFIO.
Le 7 juin 1936, les accords Matignon furent signés par la CGT et le patronat, à l'initiative du gouvernement.
Ces accords mettaient en place, entre autres, le droit syndical, et prévoyaient une hausse des salaires de plus de 7 à 15 % selon les branches professionnelles, soit environ 12 % en moyenne sur toute la France. Quelques jours plus tard, les premiers congés payés (2 semaines) furent instaurés, et la semaine de travail passa de 48 à 40 heures.
En Espagne où régnait une monarchie constitutionnelle, un foyer de révolte se forma dans les Asturies, que Franco n'arriva pas à mater.
Certains espagnols comme Dolores Ibàrruri appellèrent la France au secours.
Le général Franco arriva tout de même à écraser le front populaire espagnol, les "Républicains", lors de la guerre d'Espagne. C'est cette année-là, que des milliers de réfugiés espagnols arrivèrent en France.
(Photo Robert Capa)
Un autre pays d'Europe connaîtra également un Front Populaire : la Grèce.
Par contre d'autres pays comme l'Autriche et l'Italie sombreront dans le fascisme et l'Allemagne dans le nazisme.
Un ajout personnel : voici la photo de la plaque qui se trouve sur le monument dédié à la "Retirada", au col d'Arès dans les Pyrénées Orientales. C'est en effet par ce col, près de Prats de Mollo, que les réfugiés républicains espagnols arrivèrent par milliers en France .
J'avais cette photo prise lors de vacances dans les Pyrénées, je ne savais pas où la mettre, eh bien elle a fini par trouver sa place dans cet article !
Le second conférencier a été Georges Vayrou qui a porté un regard critique sur le Front Populaire.
Le Front Populaire a toujours une très grande place dans l'imagier collectif de la France, c'est un mythe, inséré dans le panthéon de la Gauche.
Georges Vayrou a évoqué les hommes qui furent à l'origine et contribuèrent au Front Populaire.
Les précurseurs de ce mouvement furent les écrivains Henri Barbusse et Romain Rolland .
S'engagèrent ensuite des intellectuels comme le philosophe Alain et le physicien Paul Langevin. Ils créèrent avec Paul Rivet le Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, qui fut le précurseur du Front Populaire.
Victor Basch, co-fondateur de la Ligue des Droits de l’Homme, prit une part importante dans la naissance du Front populaire et apporta son soutien aux républicains espagnols.
Leon Jouhaux , en 1936, dans le cadre de la grève générale de juin et de la victoire du Front populaire, contribua aux réformes concernant les conventions collectives, les congés payés, la semaine de 40 heures et la nationalisation. Il est un des acteurs syndicaux des Accords Matignon.
Benoît Frachon fut un autre des signataires des accords Matignon.
Les principales réussites du Front Populaire furent l'obtention des congés payés, la semaine de quarante heures et les contrats collectifs.
Le Front populaire nationalisa les usines d'armement et les Chemins de fer en créant la SNCF, en 1937. Le secteur de la construction aérienne fut également nationalisé en août 1936 et début 1937. À noter que le programme de nationalisations du Front populaire était beaucoup plus important que celui effectivement réalisé. La Banque de France ne fut pas nationalisée
Léo Lagrange s'attacha tout particulièrement à la jeunesse en valorisant le sport, en créant des patronages laïcs, il disait : Notre but simple et humain, est de permettre aux masses de la jeunesse française de trouver dans la pratique des sports, la joie et la santé et de construire une organisation des loisirs telle que les travailleurs puissent trouver une détente et une récompense à leur dur labeur.
Hélas la France s'enfonçait dans une grave crise économique depuis 1931, et la politique économique du Front populaire ne parvint pas à relancer la production, la consommation, ni à réduire le chômage. Ainsi, la flambée des prix et la dévaluation du franc annulèrent vite la hausse des salaires prévue par les accords Matignon.
Les femmes n'obtinrent pas le droit de vote qui leur sera accordé .en 1944, elle voteront pour la première fois en 1945. Mais faut remarquer qu'en 1936, Léon Blum avait placé trois femmes dans son gouvernement: Cécile Brunchvicg, Suzanne Lacore et Irène Joliot-Curie.
En matière coloniale, les réalisations furent plus difficiles en raison du profond conservatisme des colons.
Le troisième conférencier a été Dominique Masson qui a étudié, et nous a présenté, beaucoup d'articles de notre journal local "Le Châtillonnais et L'Auxois" consacrés à la politique menée en France durant l'année 1936 par le gouvernement du Front Populaire.
A l'époque, ce journal n'était pas comme celui d'aujourd'hui, consacré presque uniquement aux nouvelles locales.
C'était un journal dit "républicain"et d'opinion.
Voici les titres des articles proposés aux lecteurs châtillonnais en 1936, en italique.
(je recopierai pour certains, quelques passages, en vert, il m'a été impossible d'avoir des images satisfaisantes, sauf pour certains articles)
La dette publique- Le chômage plafonne-t-il ?-La crise du parti Radical avec la démission d'Edouard Herriot- La démission du cabinet Laval- Le ministère Sarraut- Où va-t-on ?-la fusion des deux CGT est réalisée.
-L'effort communiste :
-Où sont les fascistes ? ceux qui ne suivent pas aveuglément le Front Populaire..
-Les élections législatives A nous de rester français ou de devenir allemands ou bolchevicks. Plus de querelles, plus de parlottes.
-Dimanche le devoir s'appelle Gaston-Gérard
(Gaston-Gérard fut candidat à l'élection à Châtillon sur Seine ! il ne la remporta pas mais fut plus tard maire de Dijon...)
-La nouvelle chambre :
-Les Socialistes au pouvoir : Le vin est tiré. Le vin rouge. Il faut le boire.
-Après le scrutin : Ce suffrage n'a d'universel que le nom, nous le constatons tous, surtout lorsqu'on étale devant nos yeux exorbités le nombre insoupçonné des abstentions, et il nous faut reconnaître que cette fantasmagorie n'est qu'une lutte de partisans mercantiles qui se termine par des combines louches, des arrangements des désistements, des marchandages,toutes manoeuvres plus ou moins propres, signes précurseurs des tripotages et autres manigances qui attendent les élus dans l'exercice de leur mandat,Ce qui fait dire souvent"Plus ça change, plus c'est la même chose"
-Attendre et observer- Les actes du nouveau Cabinet-Incertitude-
-Les grèves dans le Châtillonnais : Les ouvriers de l'usine de Sainte Colombe se sont réunis et ont procédé à la formation d'un syndicat qui a remis un cahier de revendication à la Direction. Les pourparlés n'ayant pas abouti, les ouvriers ont cessé le travail et ont occupé l'usine(250 ouvriers hommes et femmes)
Les ouvriers de l'usine de Chamesson se sont joints au mouvement (44 hommes,8 femmes)
-Le nombre des chômeurs augmente-La panacée des grands travaux
-Travail pour les chômeurs :
-L'emprunt populaire
-Des mots ! :
-La hausse des prix- L'aide au Front Populaire espagnol- La non immixion dans les affaires de l'Espagne- L'Office du Blé- Les salaires agricoles
-Rassemblement paysan :
-La politique étrangère-Le suicide de Salengro-Le péril de la dénatalité -Les conflits au travail-Le gonflement des prix
Et quelques articles locaux comme :
-Les élections pour remplacer M.Montenot, sénateur démissionnaire,ce fut Emile Vincent qui fut élu
-Les élections législatives :
-Les candidats aux élections municipales de juillet 1936 à Châtillon sur Seine : candidats : A. Reignard, J.Curie chirurgien dentiste,A Baroiller négociant, G Bernard. Ce fut A Reignard qui l'emporta. Gaston Bernard finit deuxième.
Les trois conférenciers furent très applaudis et des questions furent posées à Georges Vayrou qui y répondit avec une grande clarté.
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Par Christaldesaintmarc le 14 Décembre 2016 à 06:00
Cette exposition gratuite présentée sous forme de 15 panneaux est une véritable leçon d'histoire.
Elle est à voir jusqu'au dimanche 18 décembre, une conférence sera donnée samedi 17 décembre, à 15 heures, par Jean Vigreux qui a conçu l'exposition.
Ne vous en privez pas.
Et pendant ma visite, des collégiens sont venus voir l'exposition...
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