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Dominique Masson m'envoie un reportage qu'il a réalisé à la forge du Comte de Buffon, très bel endroit, témoin de ce qu'était la métallurgie bourguignonne du temps des Lumières.
Stéphane Bern a décidé d'inscrire la forge de Buffon sur la liste des monuments à restaurer, dans son projet "Epiques Epoques", loto du Patrimoine, qu'il en soit remercié !
Et merci aussi à Dominique Masson pour son texte et ses photos.
Le comte de Buffon et Stéphane Bern
Ce titre pourrait être anachronique mais, à 250 ans d’intervalle, le second va théoriquement venir en aide au premier.
Cette année, la Côte d’Or va célébrer les 900 ans de la fondation de l’abbaye de Fontenay, les 400 ans de la naissance du comte de Bussy-Rabutin et les 250 ans de la fondation de la Grande Forge par le comte de Buffon, à côté du village de Buffon.
Né à Montbard en 1707, Georges-Louis Leclerc, devenu comte de Buffon en 1773, avait là son hôtel quand il n’était pas à Paris et se maria, à Fontaines-en-Duesmois, à Marie Françoise de Saint Belin Malain, en 1752. A partir de 1749, il fera paraître les premiers volumes de son « histoire naturelle ».
Sur les terres de Buffon, à 6 kilomètres de Montbard, acquises en 1717 par son père, le comte de Buffon va réorienter son activité intellectuelle, abandonnant quadrupèdes et oiseaux pour l'étude de la minéralogie, de la métallurgie et fit construire, de 1768 à 1772, la Grande Forge lui permettant d’étudier, pour la Marine, l'amélioration des canons, et, pour lui-même, les effets de la chaleur obscure et les phénomènes de refroidissement ; les résultats de ses recherches alimenteront son œuvre scientifique, notamment au sujet de la création et de l'âge de la terre.
Dès 1768, la forge produira des ferronneries et des rampes d'escaliers, en particulier la grande grille, toujours en place.
Animées par l'Armançon, des roues à aube vont apporter la force hydraulique nécessaire aux machines, comme les soufflets, les marteaux, le bocard et le patouillet.
Ce site peut être considéré comme l’une des premières usines intégrées : les lieux sont aménagés pour optimiser les étapes de la fabrication ; c’est la première fois que les trois étapes se font dans la même usine, mais dans des lieux bien distincts. On trouve ainsi côte à côte le haut-fourneau, l’affinerie et la fenderie.
L’accès au haut-fourneau se fait par un escalier monumental, qui permettait aux invités de marque d'admirer les coulées de métal en fusion.
Outre les installations industrielles, le lieu renferme la maison du maître et les habitations ouvrières en un même espace. Autour d'une vaste cour rectangulaire, sont disposés les bâtiments d'habitation des ouvriers, la demeure du maître et des régisseurs ainsi que les remises et magasins de fer.
Une boulangerie, un potager (transformé aujourd’hui en jardin) et une chapelle sont aussi accessibles aux ouvriers. Plus exceptionnel, une orangerie et un pigeonnier complètent l'ensemble.
Figures 8 et 9 : haut-fourneau, affinerie et fenderie ; en bas, la roue du haut-fourneau (© D.Masson)
En 1791, les bâtiments furent vendus.
En 1860, ils furent rachetés par Roch-Joseph Guénin. En 1866, une crue exceptionnelle va mettre fin à l'activité sidérurgique qui est remplacée par une cimenterie jusqu'en 1923, date de la cessation de toute activité industrielle à la suite d'un incendie.
Ce sont les descendants de M. Guérin qui possèdent toujours la Grande Forge et qui, depuis 1978, l’ont ouverte à la visite. Les bâtiments ont été classés en 1943 et 1985.
Mais la tâche est difficile pour entretenir de tels ensembles. Vendredi 4 mai dernier, madame et monsieur Veyssière-Pomot avaient convié une soixantaine de personnes pour lancer l’anniversaire de ce lieu historique, dans le cadre de l’opération «Epiques Epoques ».
Après un exposé de monsieur Charles-François Champetier, président de l’association Hydrauxois, sur « l’hydraulique à Buffon », monsieur Jean Ponsignon a présenté le nouveau film qui sera projeté aux visiteurs.
Madame Alix Mounier et monsieur Xavier Spertini, photographe, ont ensuite montré deux applications pour découvrir à distance le site, l’une permettant une visite virtuelle à 360° et l’autre la découverte du site avec son smartphone par le biais d’une application « Balades en Bourgogne ».
Enfin, M. Dominique Jouffroy a présenté les projets possibles de restauration car la Grande Forge est l’un des sites retenu par le « monsieur du patrimoine », Stéphane Bern, la Fondation du Patrimoine et le ministère de la Culture, au travers du loto du patrimoine.
Sur 2000 propositions, 250 sites ont été retenus. Autour du Châtillonnais, en Bourgogne-Franche Comté, ont été retenus le château de Rochefort (Asnières en Montagne) et la Grande Forge de Buffon. Dans la région du Grand-Est, on trouve en Haute-Marne l’abbaye de Longuay (Aubepierre) et l’église Saint-Georges à Etourvy, dans l’Aube. En outre, le château de Bussy-Rabutin fait partie des projets « emblématiques » nationaux.
( Dominique Masson)
Un article publié sur ce blog en 2009, avec d'autres photos , du petit musée par exemple :
http://www.christaldesaintmarc.com/la-grande-forge-de-buffon-a757021
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C'est toujours un plaisir de visiter le cabinet de curiosités des Z'uns possible à Chamesson, car on est surpris, subjugué par tout ce qu'il contient : des collections de toutes sortes, toutes plus étonnantes les unes que les autres, des installations, des assemblages, des peintures, des sculptures, des totems....tout ce qui fait la vie de son créateur le plasticien Fabien Ansault.
Depuis peu, le cabinet de curiosités s'est agrandi, s'est enrichi, on passe un temps fou à admirer tout ce qu'il contient, c'est la "saison 3" de ce lieu exceptionnel.
En voici quelques images....
Dans cette alcôve sont réunies des æuvres de l'artiste que les amateurs peuvent acheter : peintures, sculptures, installations, assemblages....
Fabien Ansault laisse toujours, dans son cabinet de Curiosités, quelques places pour ses amis artistes, ici une peinture de Karin Neumann.
et dans la bibliothèque un tableau de Jean Lochu :
Tout au bout de la galerie du cabinet de Curiosités, on trouve aussi quelques souvenirs de la fameuse "Boucherie Humaine" que Fabien avait installée à Montbard et qui avait tant fait parler d'elle.
Pour ma part j'avais adoré !
http://www.christaldesaintmarc.com/la-boucherie-humaine-de-fabien-ansault-a1646946
L'humour est toujours là !
Au balcon de l'atelier de Fabien Ansault, nous sommes observés !
A l'extérieur, la terrasse est devenue magnifique avec son balcon surplombant la Seine et ses couleurs joyeuses.
Fabienne Bécot-Ansault, Présidente de l'association des Z'uns possible, a inauguré la saison 3 du Cabinet de Curiosités des Z'uns possible, en présence de la Députée Yolaine de Courson.
Yolaine de Courson a été enchantée de sa visite du Cabinet de Curiosités des Z'Uns Possible, aussi elle a vivement félicité son auteur Fabien Ansault pour son inventivité et son talent. Elle a souhaité que ce cabinet de Curiosités, exceptionnel par sa richesse en Haute Côte d'Or, soit connu du plus grand nombre d'amateurs d'Art.
Philippe Bertrand, complice de Fabien et Fabienne Ansault, était là aussi.
Auteur d'un passionnant livre sur la voie pour l'avenir qu'est l'économie sociale et solidaire, "Manifeste pour demain", le journaliste a dédicacé son ouvrage...
Avant de partir, Fabien nous a montré un "bâton de chaman" qu'on lui a offert.
Encore une curiosité de plus à admirer aux Z'Uns possible !
Rendez vous à Chamesson au Cabinet de Curiosités des Z'Uns Possible, vous serez surpris, intéressés et enchantés de tout ce que vous y verrez !
Voici les jours d'ouverture :
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Par Christaldesaintmarc dans -L'ancien prieuré de Jully les Nonnains, dans l'Yonne le 14 Mai 2018 à 06:00
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Vendredi 4 mai à 20h30, Sabine Lefebvre, Professeur d’Histoire Romaine à L’Université de Bourgogne (Dijon), a présenté une conférence sur le thème :
Les oppida gaulois : définition, organisation et gestion d’un habitat préromain.
Lorsque les Romains partirent conquérir la Gaule du Sud, puis les parties plus occidentales et septentrionales à l’époque de César, ils découvrirent des structures, souvent fortifiées, perchées qu’ils désignèrent par le terme d’oppidum.
Or la variété des formes, d’organisation interne, de gestion de ces entités était grande sur le territoire gaulois.
Depuis le petit oppidum de moins de 10 hectares à celui de Bibracte, le plus grand découvert en Gaule, madame Sabine Lefebvre a tenté de nous faire comprendre qu’elle était la réalité des oppida et de voir aussi ce qu’ils représentaient pour les Romains.
Robert Fries, Président des Amis du Musée du Pays Châtillonnais a présenté au public Sabine Lefebvre, Professeur d’Histoire Romaine à L’Université de Bourgogne .
Madame Lefebvre est bien connue des Amis du musée du Pays Châtillonnais puisqu'elle est déjà venue plusieurs fois présenter de passionnantes conférences, à leur invitation.
Sabine Lefebvre n'apprécie pas le terme "oppidum" (au pluriel oppida) que l'on donne à ces structures fortifiées du monde Celte.
En effet, "oppidum" est un mot latin employé par les Romains, en particulier par César dans ses ouvrages sur la conquête de la Gaule..
Mais, hélas, on ne connaît pas le mot celte pour indiquer ce qu'était ce lieu, étant donné que les Celtes ne connaissaient pas l'écriture, et bien sûr, on n'a non plus aucune indication écrite sur la vie menée dans ces structures.
Certains historiens voudraient remplacer le mot "oppidum" par d'autres termes : ville, cité, ou agglomération etc..mais cette traduction n'est pas satisfaisante pour la conférencière.
On ne connaît donc rien de ces structures fortifiées, à part ce qu'en dit Jules César dans ses ouvrages, mais peut-on lui faire confiance ?
Heureusement, on peut, grâce aux fouilles archéologiques, avoir quelques idées sur la construction des remparts et sur l'organisation des habitats à l'intérieur de ces oppida.
En effet, nous dit Sabine Lefebvre ces structures fortifiées, leur construction, l'édification d'un habitat à l'intérieur des enceintes prouvent qu'il devait y avoir, sans aucun doute, une organisation dirigeante, un ou des chefs...mais hélas, a martelé la conférencière on n'en sait rien, absolument rien...et c'est très frustrant !
Voici la carte des oppida mentionnés par César dans le Bellum Gallicum, mais il y en avait beaucoup d'autres que l'on a découvert depuis.
(on note près de chez nous l'oppidum d'Alesia où s'enferma Vercingétorix)
Carte des Oppida mentionnés par César dans le Bellum Gallicum :
Les oppida étaient installés sur un éperon rocheux, ou en bord de rivière, ou encore fermant le méandre d'un fleuve etc...
Voici un résumé de ces différents lieux d'installation :
Les fortifications des oppida étaient faites de pierres et de bois savamment mêlés, ce qui fait qu'ils étaient difficilement attaquables même par des béliers très puissants.
Voici ce que dit César de ces fortifications celtes qu'il appelle des "murus gallicus" :
En voici une reconstitution sous forme de maquette, ce sont ceux de Bibracte :
Un oppidum remarquable, celui de Nages dans le sud de la France, est lui, perché sur un éperon rocheux :...
Ce site a livré ses secrets aux archéologues qui ont découvert trois enceintes successives réalisées au cours des temps :
Un oppidum très célèbre, est celui de Bibracte, situé au centre du territoire des Eduens.
Le territoire de Bibracte, (ici vu d'avion), était très vaste, il avait une surface d'environ cent trente cinq hectares.
A l'intérieur de l'oppidum de Bibracte on a trouvé des constructions...dont on ne connaît pas l'usage, comme ce bassin d'une forme peu courante..
Car nous le répète Sabine Lefèbvre, on ne sait rien, absolument rien de ce qui se passait à l'intérieur de ces structures celtes...on ne peut faire que des suppositions.
Les fouilles de Bibracte ont permis de retrouver des traces d'un habitat très important.
Quelle était l'organisation de cette "cité" ? on sait par les fouilles qu'il y avait des artisans, des commerçants...mais c'est tout.
Voici à quoi pouvait ressembler une habitation de Bibracte....
César lors de la conquête de la Gaule a fait des observations sur la vie des habitants des oppida...
Il mentionne tout de même la présence de chevaliers, d'esclaves, de commerçants et de druides, ce qui est déjà une indication.
Comme c'est la seule source écrite qu'ont les historiens, on est tenté de le croire, mais n'y a-t-il pas un peu d'arrogance, de supériorité romaine dans ses propos ?
Sabine Lefèbvre souhaite que soient traduits de nouveau, les ouvrages de César, pour que l'on comprenne mieux le sens romain du mot "oppidum" qui pose problème aux historiens.
Mais hélas cela ne nous donnera pas d'autres explications, puisque les Celtes ne nous ont laissé aucune trace écrite de leur brillante civilisation et cela, je le répète, c'est frustrant.
La conférencière a répondu aux nombreuses questions des auditeurs, Robert Fries lui a ensuite remis un cadeau bien Châtillonnais en remerciement de sa superbe conférence.
Merci madame Lefèbvre pour votre très intéressant exposé.
Je me permets d'ajouter le lien d'un article que j'avais réalisé sur l'oppidum d'Alésia, devenu ensuite une ville gallo-romaine, après une visite guidée du site.
http://www.christaldesaintmarc.com/l-oppidum-d-alesia-a43591070
Et j'espère bien, cet été, me rendre sur le lieu de l'oppidum de Gergovie où Vercingétorix remporta une bataille contre César... avant de perdre, hélas, celle d'Alésia.
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CIRQUE EN PAYSAGE
Jeudi 17 mai 2018 à 10h00 et 20h00Au Lycée Désiré Nisard, rue de Seine
Une structure de 9 mètres de long, équipée de deux fils de fer maintenus à 4 mètres l’un de l’autre, est posé devant un panorama. Dessus, deux hommes se balancent doucement. Ils se regardent, ils nous regardent. Tout est doux et silencieux. Une harmonie plane intensément sur ces deux hommes. Pour l’instant, tout va bien… Et si l’un des hommes arrête ce balancier ? S’il pose son pied par terre ou s’il chute, que va-t-il arriver ?
Le paysage fait depuis longtemps l’objet d’expérimentation dans les arts. Nourrie de ces différentes expérimentations, la Cie La Migration crée une triangulation entre la structure, les interprètes et le paysage. Développant des courbes vivantes et gracieuses, l’acrobate peut faire contraste avec le paysage ou alors le sublimer, c’est un incessant aller-retour entre faire UN et faire CONTRASTE, afin de tantôt exister, tantôt s’effacer. Une belle forme de poétisation du paysage par l’acrobatie.
Avec le soutien du Réseau Affluences
A partir de 9 ans
Durée : 45 min
Tarifs : 4 à 12 €
Accueil-Billetterie : 03 80 91 39 51
resa.tgb@wanadoo.fr
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