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Le retable de l'église Saint-Pierre et Saint-Paul d'Aignay le Duc est enfin restauré
Avant de me rendre salle Roidot pour assister à la remise des bulletins de l'association "Les Amis d'Aignay le Duc et alentours" aux Archives Départementales, je suis allée admirer le retable de l'église d'Aignay le Duc, qui vient d'être totalement restauré.
Le retable se trouve tout au fond du chœur, derrière l'autel (qui abrite toujours dans son socle le cœur de Nicolas Frochot, premier Préfet de la Seine)
Françoise Vignier nous explique ci-dessous l'histoire de ce magnifique retable .
Eglise d’Aignay-le-Duc, retable de la Passion
L’église d’Aignay, dédiée aux apôtres Pierre et Paul, a été bâtie en moins de vingt ans, entre 1260 et 1280.
Sa construction a sans doute bénéficié du soutien de la jeune duchesse,Béatrice de Champagne, deuxième épouse du duc Hugues IV, qui résida souvent dans le château ducal dominant le village, y compris après le décès de celui-ci survenu en 1272.
La partie centrale du retable, dont la restauration est actuellement en cours, peut être datée du milieu du XVIe siècle, époque où furent bâtie la sacristie, transférées dans l’église les célébrations de la chapelle du château en voie de disparition et menés d’importants travaux de consolidation des piles de la croisée du transept.
Au XVIIe siècle ce retable originel a été complété par un encadrement fait de têtes d’anges parmi des guirlandes de tournesol, dispositif ayant permis de créer des consoles sur lesquelles furent disposés des statues sans rapport avec les thèmes du retable lui-même : au XVIIe siècle, à la partie supérieure, deux statues de saints non identifiés, au XVIIIe siècle des statues de saint Germain et saint Claude issues d’ateliers itinérants.
Le tout fut alors surmonté d’un grand Crucifix.
Simultanément on installait en 1736 un nouvel autel et recouvrait les murs du chœur de boiseries qui semblent avoir en partie dissimulé le retable.
Lorsque survint la Révolution l’ensemble était en assez bon état et sa qualité appréciée des habitants, mais un iconoclaste anonyme s’employa à détruire la plupart des têtes des personnages, ainsi que la croix portant le corps du Christ.
Le calme revenu les têtes des personnages et la croix furent reconstituées plus ou moins heureusement (un moule a été trouvé derrière le retable lors de l’étude préliminaire à la restauration), puis une grande toile peinte a été placée derrière le grand crucifix.
L’ensemble du retable a été classée Monument historique en 1902.
Un nouvel autel a été mis en place en 1877, qui a été avancé à proximité de la croisée du transept après la réforme liturgique de 1965, laissant de soubassement du retable brut de tout enduit.
Scènes du retable :la Passion du Christ.
1er niveau :
Jésus à Gethsémani, Jésus devant Pilate (ou devant le Grand Prêtre), Jésus chargé de la croix, Jésus allant chercher Adam et Eve en Enfer.
(Photo à cliquer)
2e niveau :
Flagellation de Jésus et Ecce homo, Crucifixion, Déposition de croix et Résurrection.
(Photo à cliquer)
De plus près on admire la finesse et la diversité des personnages.(Photo à cliquer)
L’ensemble est exceptionnel par l’élégance des architectures qui entourent les scènes et par l’abondance et le réalisme des personnages qui les animent.
Quelques images des travaux de rénovation que m'avait adressées Françoise Vignier:
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Commentaires
Merci pour ce reportage avec explications et photos.