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Par Christaldesaintmarc dans -Animations au Musée du Pays Châtillonnais-Trésor de Vix le 28 Octobre 2015 à 06:00
Le Musée du Pays Châtillonnais – Trésor de Vix a proposé, mercredi 21 octobre, une journée pour s’amuser avec l’histoire à travers ses collections.
Partage, rencontre, amusement et bonne humeur ont été au cœur de cette journée où chacun a pu y trouver son compte grâce à un large choix
de jeux.
Les plus petits ont joué avec des tampons et des pochoirs.D'autres ont fait des puzzles...
ont joué à des jeux de société...
Ils ont imaginé des histoires avec des Playmobil au rez-de-chaussée du musée...
Les plus grands se sont retrouvés pour un Pictionnary dans la salle du Trésor de Vix.
Certains ont construit un paysage médiéval et sont partis à l’assaut d’un château fort dans la salle des bois gravés.
Ils ont pu encore tester leurs connaissances en histoire dans la salle Marmont.
Au cours de ce parcours ludique, les participants ont également fait une chasse aux animaux.
Ce fut une journée pleine d’aventures pour les visiteurs de 3 à 99 ans à vivre en famille !
Les jeux ont été proposés par le magasin King Jouet de Châtillon-sur-Seine, partenaire de cette action. Les enfants ont été encadrés par l’équipe du musée, du Centre Socio-Culturel et de Loisirs du Pays Châtillonnais et différents partenaires : Relais Assistante Maternelle et Conseil Départemental de la Côte-d’Or.
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Vendredi 16 octobre à 20h30, salle de conférences du Musée du Pays Châtillonnais-Trésor de Vix, a eu lieu une très intéressante conférence sur un personnage peu connu :
Etienne-Jean Bouchu , un maître de forges au temps des Lumières
présentée par Dominique Masson, Président des Amis du Châtillonnais
Dominique Masson a évoqué un personnage secret, mais intéressant, qui a participé à la rédaction de l’Encyclopédie sous la direction de Diderot et qui a rédigé le plus important traité de métallurgie écrit en France au XVIIIe siècle. C’était un de ces hommes vivant au plus près de la mine et des forges, qui firent avancer les techniques métallurgiques en un temps où la chimie était à ses premiers balbutiements et ne pouvait encore percer les mystères du haut fourneau.
Avant de nous parler d'Etienne-Jean Bouchu, Dominique Masson nous a présenté les lieux où existaient des forges, il y a deux siècles, dans le Châtillonnais et dans le Barrois.
Une carte postale amusante...
nous montre que le Châtillonnais était riche en forges...
Des gisements de minerai de fer, et la présence de la forêt et de son bois, expliquent cette abondance de forges.
Dominique Masson nous présenta ensuite Etienne-Jean Bouchu, dont on n'a aucun portrait, seulement des textes manuscrits et sa signature.
Étienne Jean Bouchu naquit à Langres le 23 mai 1714 de Pierre Bouchu, conseiller avocat du roi au siège présidial de cette ville, et de Jeanne de Goix, probablement de la famille des de Goix de Vauclair.
Il épousa Nicole Becquet, fille de maître de forges d’Arc-en-Barrois.
Il se fixa alors à Arc en Barrois et devint lui-même maître de forges.
Il afferma d'abord le haut-fourneau de Veuxhaulles et y habita.
Il loua également d'autres fourneaux et, à le fin de sa vie, habita Arc où il s'occupait du haut-fourneau.
Il fit de nombreuses expériences sur le fer et analysa un grand nombre de minerais de fer en provenance de toute l’Europe.
Il se distingua dans les sciences naturelles et se créa de nombreux amis parmi les savants, comme par exemple Diderot.
Il fut l’auteur de plusieurs articles de l’Encyclopédie sur la fabrication du fer, mais n'en signa qu'un seul sur "les grandes forges"..
Il était en relation avec les philosophes de l’Encyclopédie, et fut membre de l’Académie de Dijon et correspondant de l’Académie des Sciences de Paris.
Monsieur Grignon écrivit "Les mémoires de physique sur l'art de fabriquer le fer", mais Bouchu n'y participa pas..
Abel Caroillon de Vandeul était le gendre de Diderot. C'est l'article de Bouchu qui le poussa à se lancer dans le métier de maître de forges. Il acheta l'abbaye d'Auberive pour exercer son métier.
Etienne-Jean Bouchu publia, avec le Marquis de Courtivron, un important ouvrage sur le fer : " Descriptions des arts et métiers, faites ou approuvées par Messieurs de l'Académie royale des sciences de Paris" 1771-1783.
Etienne-Jean Bouchu, à force d'études et d'expériences sur les forges, avait découvert un secret de la fabrication du fer...mais il l'emporta, hélas, dans sa tombe, ne l'ayant même pas révélé à son épouse.
C'est probablement Etienne-Jean Bouchu qui fit construire une belle maison à Arc en Barrois....
La voici actuellement.
François Poillotte a rédigé une étude passionnante sur l'abbaye de Longuay. Dans son ouvrage, il cite le petit-fils de Bouchu, Paul-Marie Victor, fils de Thomas. Ce dernier acheta, avec sa mère, l'ancienne abbaye de Longuay pour exploiter la forge, et c'est lui qui transforma une partie de l'abbaye en château.
Dominique Masson a donc retrouvé grâce aux recherches de François Poillotte, la trace de la présence de cette famille.
Cette forge a, hélas, complétement disparu.
Plus tard, beaucoup de maîtres de forges du Châtillonnais se réunirent pour former les forges de Châtillon et Commentry, en 1845.
Etienne-Jean Bouchu apporta, comme plusieurs autres, sa forge et ses biens à cette nouvelle société des forges de Châtillon-Commentry.
Etienne-Jean Bouchu mourut, ruiné, à Arc-en-Barrois le 5 septembre 1773 et fut inhumé dans la chapelle Saint-Hubert de l'église d'Arc en Barrois..
Il eut deux fils, Victor et Thomas, qui furent proches de Gabriel Peignot.
Deux de ses fils furent maires d’Arc-en-Barrois : Thomas Bouchu de 1789 à 1791 et Victor Bouchu de 1791 à l’an IV et du 25 Germinal an VIII à l’an X.
Acte de naissance de René-Victor :
Il eut en tout huit enfants, certains morts en bas-âge.
Sa fille Catherine épousa Louis Thomassin de Montbel.
Son autre fille, Marie-Anne, épousa François Belgrand, maître de forges.
Thomas continua à être maître de forges
Un de ses fils, René-Victor, s'essaya à la poésie.
Au sujet d’Étienne Bouchu, Diderot écrivait à Grimm les lignes suivantes, lors de son séjour à Langres, en 1759 :
« Il y a ici un monsieur Bouchu, homme de tête que vous avez vu une fois ou deux chez le baron, gai, rebondi, rubicond. Habitant les forêts, creusant la terre, en tirant le fer, ramassant des plâtras, en remplissant ses poches, étudiant la nature tout seul, et passant pour fou comme Démocrite l’étant à peu près comme lui. Cet homme qui ne vous a pas oublié se recommande à votre souvenir. »
(Papiers personnels de Diderot, aux archives départementales de la Haute-Marne)
Après cette passionnante conférence, Dominique Masson répondit aux questions de l'assistance...
et présenta un cahier du Châtillonnais riche en documentation sur les forges en Côte d'Or et en Haute Marne.
Cahier disponible à l'Office du Tourisme de Châtillon sur Seine.
(Merci à Dominique Masson, pour ses corrections bienvenues)
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Samedi 24 octobre a eu lieu l'inauguration de la nouvelle exposition de champignons préparée pr la Société Mycologique du Châtillonnais.
Madame Marie-Geneviève Poillotte, sa Présidente, a retracé les événements que la Société Mycologique Châtillonnaise a réalisés depuis plusieurs années : des expositions, qui pour les premières ont eu lieu salle des Conférences, puis ensuite salle des Bénédictines, le Congrès de Mycologie de 2014, les expositions à la fête de l'automne, à la fête de la pomme, les sorties à la recherche de champignons avec la Maison de la forêt, les conférences, les initiations pour les enfants etc...
Madame Poillotte a adressé ses remerciements chaleureux à tous les bénévoles de la Société, à la Municipalité de Châtillon sur Seine pour l'aide qu'elle apporte à la Société.
Hubert Brigand, Maire de Châtillon sur Seine, admire le travail fait par la Société Mycologique, lui qui, dit-il ne reconnaît les champignons que dans son assiette ! (comme la plupart d'entre nous, n'est-ce pas...). Ces expositions font vivre la ville, et sont un instrument pédagogique très intéressant pour la population.
Une photo des bénévoles de la Société Mycologique autour de leur Présidente, accompagnés de membres du Conseil Municipal de la Ville :
A gauche de Madame Poillotte on voit monsieur Jean-Claude Verpeau, Président de la Société Mycologique de Côte d'Or, excellent mycologue.
La salle des Bénédictines était magnifiquement décorée.
Dans quelques jours je montrerai tous les champignons exposés, aujourd'hui je ne publie que quelques photos de spécimens qui m'ont intéressée par leur toxicité, ou leur beauté, des coups de cœur si l'on peut dire !
Madame et monsieur Poillotte ont publié trois fascicules sur les champignons du Châtillonnais :
Madame et Monsieur Poillotte ainsi que Monsieur Potherat vont publier bientôt un livre sur la forêt Châtillonnaise, sous tous ses aspects qui iront de son histoire à sa faune en passant par sa flore, son économie, sa fonge...un livre qui sera sans nul doute passionnant, une mine de renseignements sur notre forêt, vivement 2016 !
Voici un extrait de l'ouvrage.
Prochainement, plus de photos de cette exposition 2015 qui fut vraiment magnifique.
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Après la descente du Yang Tsé Kiang, Jean Ponsignon nous a présenté, sous l'égide de l'Association Culturelle Châtillonnaise, un magnifique montage sur l'île de Bali où il s'est rendu avec son épouse Sophie.
Tous deux m'ont donné leurs textes et leurs photos. Elles étaient très nombreuses, aussi j'ai dû faire un tri, avec regret, tant elles étaient superbes...mais il ne faut pas trop charger le blog pour que tout le monde puisse y avoir accès .
Merci Sophie et Jean pour votre générosité !
Bali est une petite île fertile, de la dimension d’un département français, très peuplée avec plus de 2,5 millions d’habitants, située au milieu du cordon d’îles de l’archipel indonésien. Située à 8 degrés au Sud de l’Equateur, on y trouve des rizières qui descendent des collines en marches géantes, des volcans actifs qui s’élèvent au dessus des nuages, une jungle tropicale dense, et de longues plages de sables alternant avec des falaises où le ressac vient se briser.
Le port de Bénoa abrite une flottille de pêche peu nombreuse, car le balinais craint la mer , et puis les bateaux ne sont pas très neufs.
Il sert de point d’arrivée à l’hydrofoil qui fait la liaison avec l’île de Lombok.
En dépit de la densité de population de 440 habitants par km2, la jungle conserve ses droits dans maintes parties de l’île.
Des cascades offrent des paysages de naissance du monde.
A leur pied les chercheurs d’or tamisent le sable aurifère.
Au flanc des collines les cultures abondent ; il s’agit de jardinage intensif autant que d’agriculture.Voici un arbre à cacao.
Les clous de girofle sèchent au soleil.
Les fleurs et les arbres forment une exubérante symphonie de couleurs et de formes.
Les oiseaux s’enorgueillissent de leurs couleurs de clown.
Ce petit jecko à la peau tachetée et l’œil vif :
Son cousin à l’aspect préhistorique, le dragon de Komodo est fort impressionnant, celui là avait au moins deux mètres de long.
Les singes sont nombreux, sans gène comme il se doit, et parfois agressifs dans l’enceinte de certains temples, où leur grand plaisir consiste à venir chiper les lunettes du visiteur, en les lui arrachant du nez, pour le narguer ensuite depuis la branche d’un arbre.
Le riz est la culture principale de Bali ; non seulement il constitue un produit de base pour la cuisine, mais le paysage entier a été sculpté, modelé, pour le faire pousser. L’organisation complexe nécessaire pour faire pousser le riz est un facteur important de la vie communautaire balinaise où le « subak » ou association de cultivateurs de riz, doit soigneusement planifier l’utilisation des eaux d’irrigation. Ils obtiennent deux récoltes par an.
Vous voyez tour à tour le riz pousser, puis être repiqué, puis récolté et enfin vanné.
Le travail de l’homme a joué un rôle prépondérant dans l’aménagement du paysage naturel, le rendant magnifique, avec ses terrasses cyclopéennes comme des marches pour géants, et avec son réseau compliqué d’irrigation.
Le canard fournit un plat de fête ; de nombreuses familles en élèvent un troupeau, qui, le jour est mené pour se nourrir dans une rizière inondée. On les conduit avec un bâton surmonté d’un petit drapeau que l’on plante dans la rizière. Le soir, les canards se rassemblent d’eux mêmes autour d'un fanion.
Les villages à l’écart des routes ont conservé une architecture et un aménagement que le modernisme semble ne pas avoir effleuré.
Scènes de marché sous les halles couvertes de la capitale Dempasard, agrumes, piments, étals de poissons, volailles dans les batteries locales...
Et un cochon dans son emprisonnement de bambou.
L’artisanat local est très vivace, Les scènes de la vie quotidienne inspirent les peintres.
Les sculpteurs fabriquent des meubles, des animaux décoratifs. et des divinités.
Les mobiles de bambou et de papier, comme les cerfs-volants font partie des amusements traditionnels.
La population est paisible, joyeuse et fraternelle.
En fin de journée , la mère et la fille portent leurs offrandes au temple hindouiste...
Les mobylettes vrombissent...
Les horticulteurs sont nombreux aux abords de Dempasar.
Voici comment on s’installe pour abattre un cocotier.
Les buffets garnis des restaurants sont une invite permanente à la découvertes de mets exotiques et épicés.
Cet ensemble de bronze ripoliné évoque un héros national ayant lutté contre les colons hollandais.
L’étranger ne vient plus en colon honni, mais en touriste bienvenu, avide de sable chaud, de mer tiède et de vents marins.
La pratique du parachute ascensionnel est fort répandue.
Le soir venu les orchestres de gamelan, les dragons et les danseuses vous initient à des sons et à des postures d’une culture bien différente de la nôtre.
Les combats de coqs constituent une autre activité fort prisée des hommes où les paris vont bon train dans un climat de grande excitation.
Dans la vie courante, tout est prétexte à décoration : la préparation de la visite d’un officiel, ou une fête religieuse.
Vous croyez peut-être que c’est un temple ? Perdu, c’est un magasin. Imaginez chez nous une entrée similaire pour « Monsieur Meuble » par exemple.
Les autels domestiques sont quotidiennement décorés d’offrandes fraîches.
Les temples et les statues reçoivent aussi leur lot de fleurs et de pétales Pour les Balinais, les esprits sont partout ; les offrandes déposées chaque matin rendent hommage aux bons esprits et apaisent les mauvais. On ne prend pas de risques.
A l’entrée des grands temples, les conditions de visite, inhabituelle chez nous, sont précisées.
Certains temples ont été taillés à l’intérieur de rochers.
Le centre de l’île est occupé par un volcan actif, le Bahur, haut de 1717 m. De son flanc ouvert s’échappent des fumeroles. Une violente éruption en 1917 tua des milliers de villageois t détruisit 60 000 maisons et 2 000 temples.
Le temple de Kintamani qui fait face au volcan a été reconstruit après l’éruption.
Chaque temple possède au minimum deux cours dans lesquelles on pénètre par une porte principale, située au dessus de deux marches, que l’on n’ouvre que pour les fêtes importantes.
Les statues des gardiens qui se veulent féroces protègent les entrées et repoussent les mauvais esprits.
Les temples sont vides la plus grande partie de l’année mais s’animent et se parent de mille couleurs lors des grandes fêtes.
Suivons ces femmes qui cheminent dans la forêt en direction de la mer.
Les prières et les offrandes se font devant et à proximité de la mer.
Pour les Balinais religion est synonyme de divertissement dont les mortels peuvent jouir, tout comme les dieux ; les innombrables jolis plats d’offrandes, chefs d’œuvre d’art populaire, sont confectionnés pour les dieux, mais une fois que ceux ci en ont absorbé « l’essence », il reste assez de « substance » pour organiser une grande fête et un abondant repas. L’hindouisme des Balinais diffère totalement de celui pratiqué en Inde, car il s’est ajouté et mêlé à des cultes animistes. Deux traits principaux caractérisent la religion à Bali : elle est partout et elle divertit. Vous ne pouvez y échapper : il y a au moins trois temples dans chaque village, des autels dans chaque champ et des offrandes dans chaque coin de maison ou de magasin.
Le visiteur est prié en signe de respect de porter une écharpe jaune ou orange autour de la ceinture.
L’un des célébrants bénit la foule avec une eau sacrée, puis chacun repart chez soi avec les offrandes en équilibre sur la tête.
Le temple de Bédulu est construit autour et au milieu de bassins remplis d’énormes poissons rouges,
Et dispose de bassins et fontaines destinées aux ablutions sacrées.
Celui de Bedugul se dresse au bord d’un lac d’altitude qui donne au site une atmosphère irréelle et magique.
Franchissant un large fossé, nous pénétrons dans le temple de Taman Ayoun ; il est orné d’une multitude de clochetons à toits multiples : les merus.
Ce temple construit de pierre et de briques domine la mer ; ses sculptures nous paraissent particulièrement baroques.
De retour aux abords de la capitale, nous rencontrons une des processions fréquentes en fin d’après-midi, qui se dirige vers la mer. La circulation s’arrête et le chef de cérémonie, le sifflet à la bouche, dirige son monde avec bonheur. Après quelques hommes pour ouvrir la marche, suivra la procession des offrandes portées par les femmes ; l’ensemble ruisselle de lumière, de couleurs vives, de gentillesse, symboles d’une humanité pacifiée. Le gamelan ferme la marche au son des flûtes et des tambours. Ici le sacré est lieu commun.
Chaque étape de la vie balinaise est rythmée par des cérémonies dont la dernière – la crémation – en représente souvent le summum. A Bali une crémation est un événement étonnant, spectaculaire, coloré et bruyant. En fait il faut parfois tant de temps pour l’organiser qu’elle peut avoir lieu plusieurs années après le décès. Durant ces préparatifs le corps est temporairement enterré. Comme la cérémonie est très onéreuse, de nombreuses familles peu fortunées préfèrent se réunir pour brûler leurs morts ensemble, une fois la date propice choisie.
Ce cérémonial représente pour les étrangers une occasion exceptionnelle d’admirer l’incroyable énergie déployée pour créer de véritables œuvres d’art éphémères. Ce n’est pas seulement un corps que l’on brûle, mais c’est aussi la haute tour dans lequel le défunt est transférée. Haute de plusieurs étages, elle est réalisée en bambou, papier, ficelle, cheveux d'ange, soie, tissus, miroirs, fleurs et toutes sortes d’objets brillants et colorés.
Cet édifice est transporté sur les épaules d’un groupe d’hommes, dont la taille, comme celle de la tour, dépend du rang social du mort.
En chemin, certaines précautions doivent être prises pour s’assurer que l’âme du défunt ne retourne pas hanter sa demeure où elle pourrait se montrer nuisible. Pour l’en empêcher, les esprits doivent perdre tout sens de l’orientation, ce que l’on obtient en secouant la tour, en la faisant tournoyer sur elle même, en l’aspergeant d’eau, bref en avançant d’une façon qui ressemble à tout sauf à un cortège funéraire solennel. Un prêtre, perché à mi hauteur de la tour, fait de son mieux pour asperger le cortège d’eau bénite. Un gamelan fournit l’accompagnement musical de rigueur.
Il faut se rendre à l’évidence, à Bali, cérémonies et religion sont prétextes à réjouissances.
Sur le lieu d’incinération, le corps est déchargé et le linceul ouvert pour d’ultimes bénédictions.
Enfin tout se termine dans les flammes : la tour funéraire, les linceuls, le corps. Le fils aîné accompli son devoir en recherchant dans les cendres les éventuelles parties du corps non consumées.
Nous terminerons cette évocation de Bali, l’île des dieux, en nous rendant au temple de la mer, à Tanah Lot, le plus connu et le plus visité. Perché sur un îlot rocheux, isolé à marée haute, il n’est relié à la terre qu’à marée basse.
Le monument est splendide dans la lumière du soir qui le découpe avec force sur l’horizon. Partageons cet instant ou le crépuscule semble une transition vers l’éternité.
Jean Ponsignon a ensuite répondu aux nombreuses questions des auditeurs, ravis d'avoir pu assister à cette si belle et riche conférence.
Nous avons voyagé très loin avec Jean et Sophie, en Chine, puis à Bali...quels beaux périples virtuels nous avons faits !
Merci encore à tous les deux.
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Mardi 20 octobre, Hubert Brigand, maire de Châtillon sur Seine, a récompensé les habitants de la ville qui ont eu à cœur de fleurir leurs maisons, leurs balcons, leurs commerces durant l'été 2015.
Grâce aux habitants et aux services municipaux des espaces verts, Châtillon sur Seine devient de plus en plus une ville fleurie, faisant l'admiration des touristes qui y passent et qui s'y arrêtent de plus en plus souvent.
Malheureusement la ville a dû retirer ses espaces fleuris assez tôt, à cause de la sécheresse et de la canicule, arrêté préfectoral oblige. La réserve d'eau de la ville avait bien baissé, autant qu'en 2003, elle commence à remonter, il faudra encore bien des pluies...
Hubert Brigand a terminé en félicitant tous ceux et celles qui ont fleuri leurs habitations, puis il a proclamé le palmarès 2015 et a remis à chacun des lauréats un diplôme et une enveloppe qui leur permettra d'acquérir des fleurs et des graines pour l'an prochain.
Voici le diplôme qui a été remis aux lauréats :
Prix des maisons fleuries
Premier prix : Monsieur et Madame Jean-Pierre Loget, 41 rue Charles Gounod, Châtillon sur Seine
Deuxième prix : Monsieur et Madame Michel Widemann, 35 Chaussée de l'Europe, Châtillon sur Seine
Troisième prix : Monsieur et Madame Omur Acar, 33 Chaussée de l'Europe, Châtillon sur Seine
Prix des maisons avec balcons
Premier prix : Madame Marie-Paule Ferreira, 1 Rond-Point Francis Carco appartement 61, Châtillon sur Seine
Deuxième prix : Madame Dominique Partitaro, 37 rue Maréchal de Lattre, Châtillon sur Seine
Troisième prix : Madame Marcelle Bghaibegh, 1 Rond-Point Francis Carco, appartement 62, Châtillon sur Seine
Prix des commerces fleuris
Premier prix : Le Phoenix d'Or, 4 rue Saint Maurice, Châtillon sur Seine
Deuxième prix : Hôtel de la Côte d'Or, 2 rue Charles Ronot, Châtillon sur Seine
Troisième prix : la Brasserie du Marché, 1 Chaussée de l'Europe, Châtillon sur Seine
Tous les lauréats (photo cliquable)
Hubert Brigand a ensuite félicité tous ceux et celles qui ont fleuri leurs maisons, leurs balcons et leurs commerces, en leur remettant un diplôme d'encouragement.
Chacune des personnes présentes a glissé son invitation dans une urne, et il a été procédé au tirage d'une tombola dont voici les lots.
Trois gagnants ont été tirés au sort par Hubert Brigand...
Les gagnants ont été ravis et certains même très émus !
Avant de partager le verre de l'amitié, rempli de délicieux crémant Châtillonnais, monsieur le Maire a rappelé que la prochaine étape sera celle des illuminations des maisons, balcons et commerces durant la période des Fêtes.
Et comme pour les maisons fleuries, il y aura des lauréats, alors illuminez notre ville, elle sera encore plus belle !
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Pour clore le cycle de manifestations relatives au 900 ème anniversaire de la fondation de Clairvaux par saint Bernard, les Amis du Châtillonnais et Châtillon Scènes, nous ont proposé une très intéressante conférence présentée par Edouard Bouyé, Directeur des Archives Départementales de la Côte d'Or : "Saint Bernard, Abélard et la théologie au XIIème siècle"
Dominique Masson, Président des Amis du Châtillonnais, a présenté le conférencier.
Edouard Bouyé nous a, tout d'abord, présenté les deux protagonistes de cette querelle qui les opposa : Bernard de Fontaine, Abbé de Clairvaux, et Pierre Abélard, brillant clerc, maître en théologie à la Cathédrale de Notre Dame de Paris.
Les élèves d'Abélard lui demandaient de leur faire comprendre, par le moyen de la philosophie et de la raison humaine, les dogmes chrétiens, en particulier celui de la Trinité.
Abélard avait foi en la Trinité formulée par le Christ, il publia d'ailleurs un traité sur ce dogme "Traité de l'Unité et de la Trinité Divine", mais il tablait sur la compréhension du dogme au moyen de la raison.
D'autre part, il remarquait que les individus ne sont pas tous les mêmes, "l'homme" n'est pas à confondre avec "l'Homme".
Il pensait aussi que c'est l'intention de faire le mal qui déplaît à Dieu, c'est donc un péché. Par contre l'intention qui plaît à Dieu est bonne.
L'Abbé de Clairvaux eut vent des idées nouvelles d'Abélard, il les vit comme un septicisme, une remise en question des vérités même de la foi.
Car, en effet, pour Bernard, la foi elle-même est dotée d’une intime certitude, fondée sur le témoignage de l’Ecriture et sur l’enseignement des Pères de l’Eglise.
Aussi il obtint la condamnation d'Abélard au concile de Sens en 1140 .
Pierre Abélard eut l'intention de faire appel au Pape de sa condamnation, sur le chemin de Rome il s'arrêta à l'abbaye de Cluny où il fit connaissance de l'Abbé Pierre le Vénérable.
La condamnation d'Abélard sera confirmée par le Pape, mais l'Abbé de Cluny arriva à réconcilier Abélard et Bernard.
Abélard resta à Cluny, il décéda en 1142 au prieuré de Saint-Marcel, onze années avant Bernard (il avait d'ailleurs onze années de plus que l'Abbé de Clairvaux)
Edouard Bouyé, directeur des Archives de Côte d'Or, a publié un beau livre sur la correspondance entre Abélard et Héloïse.
Chacun connaît la terrible histoire des deux amants qui finit tragiquement.
http://www.histoire-amour.com/heloise-abelard.html
Edouard Bouyé nous a confié que lorsqu'il fit ses recherches sur les lettres d'Abélard et d'Héloïse, il a trouvé Abélard bien sympathique !
Certainement parce qu'Abélard était en avance sur son temps.
Certains disent même que l'existentialisme de Jean-Paul Sartre était déjà en germe dans les idées d'Abélard ... mais cela reste à démontrer !
En tout cas cette conférence fut ardue, mais passionnante, car présentée très agréablement par monsieur Bouyé, merci à lui de nous avoir si bien éclairés sur cette querelle vieille de 900 ans.
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