• Atteinte par l'épidémie de grippe, je n'ai pu assister à l'Assemblée générale 2015 des Amis du Châtillonnais.

    René Drappier en a fait un petit résumé pour le blog, agrémenté de ses photos ainsi que de celles de DS. Merci à eux.

    Samedi 7 février, avait lieu à Sainte-Colombe, salle Robert Delavignette, l'Assemblée Générale des Amis du Châtillonnais.

    Beaucoup d'adhérents étaient présents et la salle était comble.

    L'Assemblée Générale 2015 des Amis du Châtillonnais

    M. Hubert Brigand, maire de Châtillon présidait cette AG et dans la salle étaient présents des responsables de la commune de Ste-Colombe. Au  bureau : Hubert Brigand, Dominique Masson, Président des Amis du Châtillonnais, Jenry Camus Vice Président et Michel Diey, trésorier.

    L'Assemblée Générale 2015 des Amis du Châtillonnais

    Michel Diey  présenta tout d'abord son rapport financier, puis Dominique Masson son rapport moral.

    Ensuite Jenry Camus et Dominique Masson présentèrent toutes les actions menées par les Amis du Châtillonnais tout au long de l'année 2014, dans toutes les manifestations du Châtillonnais, et quelquefois bien au delà, et celles qui vont se produire dans le courant de l'année 2015.

    Croyez moi le carnet est plein.

    Au cours de la séance quelques personnes prirent la parole pour expliquer leurs actions menées au cours de l'année.

    L'Assemblée Générale 2015 des Amis du Châtillonnais

    M. Gérard Jossot du Cercle généalogique de Côte-d'Or est venu parler des cahiers réalisés sur les morts de 14-18, auxquels, Agnès Mignot, Michel Diey et Sylviane Drezet ont contribué. Il envisage également d'installer à Châtillon une antenne du cercle généalogique par l'intermédiaire des Amis du Châtillonnais s'il y a assez de personnes intéressées.

    Jacques Verschraeghen, représentant des Flamands du Châtillonnais :

    L'Assemblée Générale 2015 des Amis du Châtillonnais

    Marie-France Saint-Hillier,présidente des Amis du Château de Montigny sur Aube :

    L'Assemblée Générale 2015 des Amis du Châtillonnais

    Clément Vicic, directeur du CSCL :

    L'Assemblée Générale 2015 des Amis du Châtillonnais

    Pour terminer cette AG, M. Brigand  félicita les responsables des Amis du Châtillonnais et annonça l'ouverture du futur local qui leur sera réservé.

    Une projection, montée par Pierre Magès et Michel Massé a clôturé l'assemblée.

    Au cours du vin d'honneur, les adhérents purent partager un moment de convialité.


    votre commentaire
  • Le Revizor de Nicolas Gogol, par la Compagnie des Gens

    Je me suis rendue à la première représentation du Revizor, le 18 décembre 2014, donnée, salle Kiki de Montparnasse, par la Compagnie des Gens mais je n'ai pas voulu montrer des images du spectacle avant la fin des représentations (la dernière ayant été donnée le 8 février) pour laisser toutes les surprises aux spectateurs suivants...

    Car des surprises il y en a eu ! Tout d'abord de très beau décors pivotants, peints magnifiquement...

    Le Revizor d'après Nicolas Gogol, un truculent spectacle de la Compagnie des Gens

    Le Revizor d'après Nicolas Gogol, un truculent spectacle de la Compagnie des Gens

    Un jeu d'acteurs époustouflant avec  par exemple, Jacques Senelet en femme du bourgmestre ! de très jolis costumes, tout cela mettant parfaitement en valeur l'œuvre de Nicolas Gogol.

    Voici l'histoire du Révizor:

    Dans une petite ville de Russie, où règne la corruption, les édiles de la cité sont en émoi. Le bourgmestre annonce l’imminente arrivée d’un " révizor ", chargé de contrôler les affaires locales.

    Le Revizor d'après Nicolas Gogol, un truculent spectacle de la Compagnie des Gens

    Tout est négligé dans cette ville : l'hôpital, les écoles, la justice, la police, la poste, les responsables ne pensant qu'à s'en mettre plein les poches, aux dépens de la population.

    Le Revizor d'après Nicolas Gogol, un truculent spectacle de la Compagnie des Gens

    Le Revizor d'après Nicolas Gogol, un truculent spectacle de la Compagnie des Gens

    Voilà qu'arrive, à l'auberge locale, un dénommé Khlestakov, jeune citadin débauché qui n'a plus un sou, même pas pour se payer un repas correct.

    Le Revizor d'après Nicolas Gogol, un truculent spectacle de la Compagnie des Gens

    Le bourgmestre s'imagine que le jeune homme est le "révizor" attendu, (bien sûr il n'en est rien !)

    Tous les édiles, informés, rivalisent alors d’ardeur, d’honneurs et de largesses à son égard afin de conquérir ses faveurs.

    Le Revizor d'après Nicolas Gogol, un truculent spectacle de la Compagnie des Gens

     Le jeune homme, qui, au début, n'a pas compris la situation, ne tarde pas à y trouver un bel avantage...

    Le Revizor d'après Nicolas Gogol, un truculent spectacle de la Compagnie des Gens

    Les corrompus de la ville se pressent pour lui offrir de l'argent, des "pots de vin" bien agréables.

    Le Revizor d'après Nicolas Gogol, un truculent spectacle de la Compagnie des Gens

    Le Revizor d'après Nicolas Gogol, un truculent spectacle de la Compagnie des Gens

    Le Revizor d'après Nicolas Gogol, un truculent spectacle de la Compagnie des Gens

    Le Revizor d'après Nicolas Gogol, un truculent spectacle de la Compagnie des Gens

     Tous lui offrent des cadeaux, l'invitent à des réceptions somptueuses , le bourgmestre va même jusqu’à lui offrir sa fille  comme fiancée !

    Le Revizor d'après Nicolas Gogol, un truculent spectacle de la Compagnie des Gens

    Le Revizor d'après Nicolas Gogol, un truculent spectacle de la Compagnie des Gens

    La femme du bourgmestre va même succomber à son charme !

    Le Revizor d'après Nicolas Gogol, un truculent spectacle de la Compagnie des Gens

    Le jeune homme, s'amusant de la méprise des corrompus, profite, sans vergogne, de tout ce qui lui est offert.

    Le Revizor d'après Nicolas Gogol, un truculent spectacle de la Compagnie des Gens

    Le Revizor d'après Nicolas Gogol, un truculent spectacle de la Compagnie des Gens

    Jusqu’au moment où, craignant d’être démasqué, il quitte la ville rapidement sous prétexte d’annoncer à sa famille son futur mariage.

    Le Revizor d'après Nicolas Gogol, un truculent spectacle de la Compagnie des Gens

    C’est alors que les habitants comprennent que ce Khlestakov était un imposteur. Tout le monde est honteux de s’être fait berner jusqu’à ce qu'arrive une lettre invitant les responsables de la cité à se présenter, cette fois, devant le véritable inspecteur général.

    C'est la panique !

    Le Revizor d'après Nicolas Gogol, un truculent spectacle de la Compagnie des Gens

    Les comédiens furent très applaudis, nous avons passé un bien bon moment...

    Le Revizor d'après Nicolas Gogol, un truculent spectacle de la Compagnie des Gens

    Une surprise supplémentaire attendait les spectateurs, Jacques Senelet a fait se lever dans la salle, un spectateur spécial ...un membre de la famille de Nicolas Gogol  ! Nicolas Soldatenkoff s'est dit ravi de la façon magistrale dont a été mis en scène le Révizor.

    Le Revizor d'après Nicolas Gogol, un truculent spectacle de la Compagnie des Gens


    1 commentaire
  •  Longtemps oubliée, la magnifique musique du dijonnais Jean-Philippe Rameau ( 1683-1764) a été, depuis quelques années, de nouveau interprétée, pour notre plus grand plaisir.

    Les "Indes Galantes" ont, par exemple, été présentées par le Concert de l'Hostel Dieu, lors de la Semaine de Saint Vorles en août 2009.

    http://www.christaldesaintmarc.com/les-indes-galantes-de-rameau-par-le-concert-de-l-hostel-dieu-a655614

    Voici quelques éléments de la biographie de ce musicien d'exception.

    (source Wikipédia)

    Jean-Philippe Rameau

    (portrait de Rameau par Jacques Aved, Musée des Beaux Arts de Dijon)

    Septième enfant d'une famille qui en compte onze (il a cinq sœurs et cinq frères), Jean-Philippe Rameau est baptisé le 25 septembre 1683, jour même de sa naissance . Sa mère, Claudine de Martinécourt est issue de la petite noblesse. Son père, Jean Rameau, est organiste à l'église Saint-Etienne de Dijon  et, de 1690 à 1709, à l'église paroissiale Notre-Dame de Dijon.

    L'église Saint-Etienne de Dijon :

    Jean-Philippe Rameau

    Élève au collège jésuite des Godrans, il n'y reste pas longtemps car rien ne l'intéresse en dehors de la musique. Son père voudrait qu'il devienne magistrat mais il décide lui-même d'être musicien

    À dix-huit ans, son père l'envoie en Italie pour y parfaire son éducation musicale, mais quelques mois plus tard, il est de retour en France.

    Après son retour en France on pense qu'il aurait fait partie d'une troupe de musiciens ambulants, puis il devient organiste à Avignon, et ensuite signe un contrat de six ans pour le poste d'organiste à Clermont-Ferrand.

    En 1709, Rameau retourne à Dijon pour y prendre, le 27 mars, la succession de son père, à l'orgue de l'église paroissiale Notre-Dame.

    L'église Notre-Dame de Dijon :

    Jean-Philippe Rameau

    Là aussi, le contrat est de six ans mais ne va pas à son terme. En juillet 1713  Rameau est à Lyon, comme organiste de l'église des Jacobins, puis il retourne à Clermont-Ferrand.

    Jean-Philippe Rameau

    (buste de Rameau par Jean-Jacques Caffieri, Musée des Beaux Arts de Dijon)

    Rameau va ensuite à Paris, cette fois de manière définitive, à partir de 1722 . Il publie en 1724 son second livre de pièces de clavecin qui ne porte pas l'adresse du compositeur.

    La poule :

     Il va collaborer avec Alexis Piron, poète dijonnais établi depuis quelque temps à Paris, qui écrit des comédies ou opéras comiques pour les foires de Saint-Germain (de février au dimanche des Rameaux) et de Saint-Laurent (de fin juillet à l'Assomption).

     Il écrit ainsi de la musique pour "l'Endriague" (1723), "l'Enlèvement d'Arlequin" (1726), "la Robe de dissension" (1726). Lorsqu'il devient un compositeur établi et célèbre, Rameau compose encore de la musique pour ces spectacles populaires : "les Courses de Tempé" (1734), "les Jardins de l'Hymen" (1744) et "le Procureur dupé sans le savoir" (vers 1758). C'est pour la Comédie Italienne qu'il écrit une pièce qui devient célèbre, "Les Sauvages", à l'occasion de l'exhibition d'authentiques « sauvages » Indiens d'Amérique du Nord. Ecrite pour le clavecin et publiée dans son troisième livre en 1728, cette danse rythmée sera ensuite reprise dans le dernier acte des "Indes Galantes", dont l'action se déroule dans une forêt de Louisiane.

    Le 25 février 1726, il épouse la jeune Marie-Louise Mangot qui a dix-neuf ans ,alors qu'il en a quarante-deux. L'épouse est d'une famille de musiciens lyonnais ; elle est une bonne musicienne et chanteuse, participe à l'interprétation de certaines œuvres de son mari. Ils auront ensemble deux fils et deux filles. Malgré la différence d'âge et le caractère difficile du musicien, il semble que le ménage ait mené une vie heureuse.  Son premier fils se nomme Claude-François dont le parrain est son frère, Claude Rameau, avec qui il conservera tout au long de sa vie de très bonnes relations.

    Pendant ces premières années parisiennes, il compose sa dernière cantate: "le berger fidèle" (1727 ou 1728), et publie son troisième et dernier livre de clavecin (1728).

    C'est selon toute vraisemblance par l'entremise de Piron que Rameau entre en relation avec le fermier général Alexandre Le Riche de la Pouplinière, l'un des hommes les plus riches de France, amateur d'art qui entretient autour de lui un cénacle d'artistes dont il fera bientôt partie.

    Jean-Philippe Rameau

    (portrait d'Alexis Le Riche de la Pouplinière par Quentin la Tour)

    Cette rencontre détermine la vie de Rameau pour plus de vingt ans et va lui permettre d'entrer en contact avec plusieurs de ses futurs librettistes, y compris Voltaire et Jean-Jacques Rousseau..

    En ce qui concerne Voltaire, il a de prime abord une opinion assez négative de Rameau, qu'il juge pédant, méticuleux à l'extrême et, pour tout dire, ennuyeux. Cependant, il ne tarde pas à être subjugué par sa musique et, pour saluer son double talent de savant théoricien et de compositeur de haut vol, lui invente le surnom d'Euclide Orphée.

    Quant à Rousseau, il ne s'entendra guère avec Rameau.

    On suppose que, dès 1731, Rameau dirige l'orchestre privé, de très grande qualité, financé par La Pouplinière. Il conserve ce poste pendant 22 ans. Il est également professeur de clavecin de Madame de la Pouplinière.

    Jean-Philippe Rameau

    (Nouvelle statue en pierre représentant Jean-Philippe Rameau, vue depuis une fenêtre du Musée des Beaux Arts de Dijon. Elle est l'œuvre du sculpteur dijonnais Lefebvre, elle remplace, à l'identique, celle, en bronze, d'Eugène Guillaume, fondue par les Allemands en 1942, que l'on voit sur la carte postale ci-dessous)

    Jean-Philippe Rameau, un grand musicien dijonnais

    La pièce "Hyppolite et Aricie" est montée en privé chez La Pouplinière dès le printemps 1733, la première représentation a lieu le 1er octobre. La pièce déconcerte tout d'abord mais finalement fait un triomphe. Conforme à la tradition de Lully quant à la structure, un prologue et cinq actes, elle dépasse musicalement tout ce qui s'était fait auparavant dans ce domaine.

    Rameau est en même temps encensé par ceux que ravissent la beauté, la science et l'originalité de sa musique et critiqué par les nostalgiques du style de Lully, qui proclament que l'on dévoie la véritable musique française au profit d'un italianisme de mauvais aloi. L'opposition des deux camps est d'autant plus étonnante que, toute sa vie, Rameau professe à l'égard de Lully un grand respect.  Avec 32 représentations en 1733, cette œuvre installe définitivement Rameau à la première place de la musique française ; elle sera reprise trois fois à l'Académie royale du vivant du compositeur.

    Hippolyte et Aricie :

    Pendant sept ans, de 1733 à 1739, Rameau donne toute la mesure de son génie et semble vouloir rattraper le temps perdu en composant ses œuvres les plus emblématiques : trois tragédies lyriques après "Hippolyte et Aricie", "Castor et Pollux" en 1737 puis "Dardanus"en 1739 et deux opéras-ballets "les Indes Galantes" en 1735 et "Les Fêtes d'Hébé" en 1739.

    "Les Indes galantes" symbolisent l'époque insouciante, raffinée, vouée aux plaisirs et à la galanterie de  Louis XV et de sa cour. L'œuvre est créée à l'Académie royale de musique le 23 août 1735 et connaît un succès croissant. Elle comprend un prologue et deux entrées.  Une quatrième entrée "Les Sauvages" est finalement ajoutée le 10 mars 1736 : Rameau y réutilise la danse des Indiens d'Amérique qu'il a composée plusieurs années auparavant puis transcrite en pièce de clavecin dans son troisième livre. "Les Indes Galantes" sont reprises, en totalité ou partiellement, de nombreuses fois du vivant du compositeur.

    Extrait des "Indes Galantes", les sauvages :

    Maintenant célèbre, Rameau peut ouvrir, à son domicile, une classe de composition.

    Le 24 octobre 1737 est créée la deuxième tragédie lyrique, "Castor et Pollux", puis en 1739, c'est la création des "Fêtes d'Hébé".

    "Les Fêtes d'Hébé" connaissent un succès immédiat mais l'abbé Pellegrin est appelé pour améliorer le livret (particulièrement la deuxième entrée) après quelques représentations. La troisième entrée (la Danse) est particulièrement appréciée avec son caractère pastoral envoûtant - Rameau y réutilise, en l'orchestrant, le fameux "Tambourin" du second livre de clavecin qui contraste avec une des plus admirables musettes qu'il ait composées, tour à tour jouée, chantée et en chœur.

    Le tambourin :

    Quant à "Dardanus", peut-être musicalement la plus riche des œuvres de Rameau, la pièce est initialement mal reçue par le public, du fait de l'invraisemblance du livret et de la naïveté de certaines scènes : modifié après quelques représentations, l'opéra est quasiment réécrit, dans ses trois derniers actes, pour une reprise en 1744 : il s'agit presque d'une œuvre différente.

    Après ces quelques années où il produit chef-d'œuvre après chef-d'œuvre, Rameau disparaît mystérieusement pour six ans de la scène lyrique et même presque de la scène musicale. On ne connaît pas la raison de ce soudain silence.

    Sans doute a-t-il déjà abandonné toute fonction d'organiste (certainement au plus tard en 1738 pour l'église Sainte-Croix de la Bretonnerie). Aucun écrit théorique non plus ; seules restent de ces quelques années les Pièces de clavecin en concerts, unique production de Rameau dans le domaine de la musique de chambre, issues probablement des concerts organisés chez le fermier-général.

    Seconde carrière lyrique

    Rameau réapparaît sur la scène lyrique en 1745 et va, cette année-là, quasiment la monopoliser avec cinq nouvelles œuvres.

    "La Princesse de Navarre", comédie-ballet dont le livret est dû à Voltaire, est représentée à Versailles le 23 février à l'occasion du mariage du Dauphin. "Platée", comédie lyrique d'un style inédit, est créée à Versailles le 31 mars ; dans le registre comique, c'est le chef-d'œuvre de Rameau qui a même acheté les droits du livret pour pouvoir au mieux l'adapter à ses besoins.

    "Les fêtes de Polymnie", opéra-ballet, est créé à Paris le 12 octobre. "Le Temple de la Gloire", opéra-ballet dont le livret est à nouveau de Voltaire, est représenté à Versailles le 27 novembre. Enfin, "les Fêtes de Ramire", acte de ballet, est représenté à Versailles le 22 décembre.

    Rameau devient le musicien officiel de la cour : il est nommé Compositeur du Cabinet du Roi au mois de mai, et reçoit une pension de 2000 livres

    En 1745, le rythme de production du compositeur va ensuite se ralentir, mais Rameau va produire pour la scène, de façon plus ou moins régulière, jusqu’à la fin de sa vie, et sans abandonner ses recherches théoriques ni, bientôt, ses activités polémiques et pamphlétaires : ainsi, il compose en 1747 "Les Fêtes de l'Hymen et de l'Amour" et, cette même année, sa dernière œuvre pour le clavecin, une pièce isolée, "La Dauphine", en 1748, la pastorale "Zaïs" l'acte de ballet "Pygmalion" l'opéra-ballet "Les surprises de l'Amour" en 1749, la pastorale "Naïs" et la tragédie lyrique "Zoroastre" où il innove en supprimant le prologue qui est remplacé par une simple ouverture, enfin en 1751, l'acte de ballet "La Guirlande" et  la pastorale "Acanthe et Céphise".

    Jean-Philippe Rameau

    (Le piédestal de la statue de Rameau est dû à Félix Vionnois et Louis Belin)

    Entre partisans de la tragédie lyrique, royale représentante du style français, et sympathisants de l'opéra-bouffe, truculent défenseur de la musique italienne, naît une véritable querelle pamphlétaire qui animera les cercles musicaux, littéraires, philosophiques de la capitale française jusqu'en 1754.On l'appellera "la querelle des bouffons"

    La querelle finit par s'éteindre, un édit de mai 1754 ayant d'ailleurs chassé les Bouffons Italiens hors de France, mais la tragédie lyrique et les formes apparentées ont reçu de tels coups que leur temps est révolu.

    Seul Rameau, qui gardera jusqu’à la fin tout son prestige de compositeur officiel de la cour, osera encore écrire durablement dans ce style désormais dépassé.

    Le 11 mai 1761, il est reçu à l'Académie de Dijon,  sa ville natale ; cet honneur lui est particulièrement sensible.

    Rameau, qui est anobli au printemps 1764 garde toute sa tête et compose, à plus de quatre-vingts ans, sa dernière tragédie en musique, "Les Boréades" œuvre d'une grande nouveauté, mais d'une nouveauté qui n'est plus dans la direction que prend alors la musique. Les répétitions commencent au début de l'été 1764, mais la pièce ne sera pas représentée : Rameau meurt d'une "fièvre putride" le 12 septembre 1764. "Les Boréades" attendront plus de deux siècles leur création triomphale à Aix en Provence en 1982.

    Les Boréades :

    Le grand musicien est inhumé dès le lendemain, 13 septembre 1764 en l'église Saint-Eustache à Paris. Plusieurs cérémonies d'hommage ont lieu, dans les jours qui suivent, à Paris, Orléans, Marseille, Dijon, Rouen. Sa musique de scène continue, comme celle de Lully d'être exécutée jusqu’à la fin de l'Ancien Régime, puis disparaît du répertoire pendant plus d'un siècle.

    Jean-Philippe Rameau

     Toute sa vie il ne s'est intéressé qu'à la musique, avec passion et, parfois, emportement, voire agressivité, celle-ci occupait toutes ses pensées . Piron explique que "Toute son âme et son esprit étaient dans son clavecin,  quand il l'avait fermé, il n'y avait plus personne au logis"

    Au physique, Rameau était grand et très maigre : les croquis qu'on en a, notamment un de Carmontelle qui le montre devant son clavecin, nous dépeignent une sorte d'échalas aux jambes interminables.

    L'homme était à la fois secret, solitaire, bougon, imbu de lui-même plus fier d'ailleurs en tant que théoricien que musicien et cassant avec ses contradicteurs, s'emportant facilement. On peine à l'imaginer évoluant au milieu des beaux esprits, dont Voltaire, avec lequel il avait une certaine ressemblance physique, qui fréquentaient la demeure de la Pouplinière : sa musique était sa meilleure ambassadrice à défaut de qualités plus mondaines.

    Jean-Philippe Rameau

    (Portrait de Rameau par Carmontelle)


    votre commentaire
  • "Evocation Cocteau" un bien beau spectacle à venir au théâtre Gaston Bernard

    Bientôt 50 ans qu'ont disparu Jean Cocteau, Poulenc et aussi Piaf. Leurs noms restent vivants dans notre mémoire. Bien sûr, Cocteau fut un artiste prolixe, curieux de son époque, dilettante génial et artiste protéiforme. Oui, il fut l’ami de nombreux autres, danseurs, peintres, sculpteurs, musiciens, comédiens, poètes - on s’en souvient. Mais il fut souvent, le confident de nombreux secrets féminins...
    Le spectacle nous a proposé une promenade subjective dans la première moitié du siècle dernier. On y a entendu Cocteau amoureux du théâtre, on y retrouvé les musiques de Poulenc, de Satie, avec en toile de fond aussi bien les lieux huppés fréquentés par le poète mais aussi les ports et guinguettes, plus canaille.

    Quelques images du spectacle entrecoupées d'extraits de textes poétiques:

    "Evocation Cocteau" un bien beau spectacle  au théâtre Gaston Bernard

    La dame de Monte-Carlo (Cocteau-Poulenc)

    Après avoir vendu votre âme

    Et mis en gage des bijoux

    Que jamais plus on ne réclame

    La roulette est un beau joujou.

    C'est joli de dire : je joue

    Cela vous met le feu aux joues

    Et cela vous allume l'œil....

    "Evocation Cocteau" un bien beau spectacle  au théâtre Gaston Bernard

    Fleurs (Louise de Vilmorin-Poulenc)

    Fleurs promises, fleurs tenues dans tes bras

    Fleurs sorties des parenthèses d'un pas,

    Qui t'apportait ces fleurs d'hiver

    Saupoudrées du sable des mers ?

    "Evocation Cocteau" un bien beau spectacle  au théâtre Gaston Bernard

    Photographie (Cocteau-Max Jacob)

    La pelisse est en brousse verte

    Quelle chute d'eau négligente

    C'est mieux que la découverte

    Des ruines d'Agrigente

    Le troupeau gémit en patois

    J'aime beaucoup la montagne

    Mais ton visage m'accompagne

    Je n'ai jamais rien vu de plus joli que toi

    "Evocation Cocteau" un bien beau spectacle  au théâtre Gaston Bernard

    Mes sœurs n'aimez pas les marins (Paroles et musique de Jean Cocteau)

    Mes sœurs n'aimez pas les marins

    La solitude est leur royaume.

    Mes sœurs n'aimez pas les marins

    Où les suivre et sur quel terrain ?

    On aime en eux que les fantômes !

    Mes sœurs n'aimez pas les marins.

    "Evocation Cocteau" un bien beau spectacle  au théâtre Gaston Bernard

    Adieu (Radiguet-Satie)

    Amiral, ne crois pas déchoir

    En agitant ton vieux mouchoir

    C'est la coutume de chasser

    Ainsi, les mouches du passé

    "Evocation Cocteau" un bien beau spectacle  au théâtre Gaston Bernard

    Iles (Cocteau- Georges Van Parys)

    A Palma de Majorque

    Tout le monde est heureux !

    On mange dans la rue des sorbets au citron

    Des fiacres plus jolis

    Que des violoncelles

    Vous attendent au port

    Pour vous mettre à l'hôtel

    "Evocation Cocteau" un bien beau spectacle  au théâtre Gaston Bernard

    Fête de Montmartre (Cocteau-Georges Van Parys)

    Ne vous balancez pas si fort

    Le ciel est à tout le monde

    Marin d'eau douce la nuit profonde

    Se moque de vos ancres d'or

    "Evocation Cocteau" un bien beau spectacle  au théâtre Gaston Bernard

    Une danseuse (Cocteau-Satie)

    Un crabe sort sur ses pointes

    Avec ses bras en corbeille

    Il sourit jusqu'aux oreilles

    La danseuse d'Opéra

    Au crabe toute pareille

    Sort de (dans) la coulisse peinte

    En arrondissant les bras

    Nous y avons eu l’occasion d’écouter d’autres « voix humaines », d’esquisser des portraits de femmes, avec, au centre, l’éternelle amoureuse éperdue, Edith Piaf.

    "E(t)vocations Cocteau" un bien beau spectacle proposé par Châtillon-Scènes  au théâtre Gaston Bernard

    La foule (paroles et mélodie françaises de Michel Rivegauche)

    Emportée par la foule qui nous traîne nous entraîne

    Ecrasés l'un contre l'autre

    Nous ne formons qu'un seul corps

    Et le flot sans effort

    Nous pousse enchaînés l'un à l'autre

    Et nous laisse tous deux

    Epanouis, enivrés et heureux

    Entraînés par la foule  qui s'élance et qui danse

    Une jolie farandole

    Nos deux mains restent soudées

    Et parfois soulevés

    Nos deux corps enlacés s'envolent

    Et retombent tous deux épanouis, enivrés et heureux.

    "E(t)vocations Cocteau" un bien beau spectacle proposé par Châtillon-Scènes  au théâtre Gaston Bernard

    Emportée par la foule qui nous traîne, nous entraîne

    Nous éloigne l'un de l'autre

    Je lutte et je me débats

    Mais le son de ma voix

    S'étouffe dans le rire des autres

    Et je crie de douleur, de fureur et de rage et je pleure

    Entraînés par la foule qui s'élance et qui danse

    Une folle farandole

    Je suis emportée au loin

    Et je crispe mes poings

    Maudissant la foule qui me vole

    L'homme qu'elle m'avait donné

    Et que je n'ai jamais retrouvé.

    "Evocation Cocteau" un bien beau spectacle  au théâtre Gaston Bernard

    Pour terminer je ne résiste pas à publier intégralement "le menteur", texte éblouissant de Jean Cocteau, interprété magnifiquement par Isabelle Poulenard et Nathalie Steinberg.

    Le menteur

    (Texte écrit par Jean Cocteau pour Jean Marais)

    Je voudrais dire la vérité. J’aime la vérité. Mais elle ne m’aime pas. Voilà la vérité vraie : la vérité ne m’aime pas. Dès que je la dis, elle change de figure et se retourne contre moi. J’ai l’air de mentir et tout le monde me regarde de travers. Et pourtant je suis simple et je n’aime pas le mensonge. Je le jure. Le mensonge attire toujours des ennuis épouvantables et on se prend les pieds dedans et on trébuche et on tombe et tout le ponde se moque de vous. Si on me demande quelque chose, je veux répondre ce que je pense. Je veux répondre la vérité. La vérité me démange. Mais alors, je ne sais pas ce qui se passe. Je suis pris d’angoisse, de crainte, de la peur d’être ridicule et je mens. Je mens. C’est fait. Il est trop tard pour revenir là-dessus. Et une fois un pied dans le mensonge, il faut que le reste passe. Et ce n’est pas commode, je vous le jure. C’est si facile de dire la vérité. C’est un luxe de paresseux. On est sûr de ne pas se tromper après et de ne plus avoir d’embêtements. On a les embêtements sur place, vite, à la minute, et ensuite les choses s’arrangent. Tandis que moi ! Le diable s’en mêle. Le mensonge n’est pas une pente à pic. Ce sont des montagnes russes qui vous emportent et qui vous coupent le souffle, qui vous arrêtent le cœur et vous le nouent dans la gorge.

    Si j’aime, je dis que je n’aime pas et si je n’aime pas je dis que j’aime. Et vous devinez les suites. Autant se tirer un coup de revolver et en finir. Non ! J’ai beau me sermonner, me mettre devant l’armoire à glace, me répéter : tu ne mentiras plus. Tu ne mentiras plus. Tu ne mentiras plus. Je mens. Je mens. Je mens. Je mens pour les petites choses et pour les grandes. Et s’il m’arrive de dire la vérité, une fois par hasard, par surprise, elle se retourne, elle se recroqueville, elle se ratatine, elle grimace et elle devient mensonge. Les moindres détails se liguent contre moi et prouvent que j’ai menti. Et… ce n’est pas moi qui suis lâche… chez moi je trouve toujours ce qu’il faudrait répondre et j’imagine les coups qu’il faudrait donner. Seulement sur place, je me paralyse et je garde le silence. On me traite de menteur et je la boucle. Je pourrais répondre : vous mentez. Je n’en trouve pas la force. Je me laisse injurier et je crève de rage. Et c’est cette rage qui s’accumule, qui s’entasse en moi, qui me donne de la haine.

    Je ne suis pas méchant. Je suis même bon. Mais il suffit qu’on me traite de menteur pour que la haine m’étouffe, et ils ont raison. Je sais qu’ils ont raison, que je mérite les insultes. Mais voilà. Je ne voulais pas mentir et je ne peux pas supporter qu’on ne comprenne pas que je mens malgré moi et que le diable me pousse. Oh ! Je changerai. J’ai déjà changé. Je ne mentirai plus. Je trouverai un système pour ne plus mentir, pour ne plus vivre dans le désordre épouvantable du mensonge. On dirait une chambre pas faite, des fils de fer barbelés la nuit, des couloirs et des couloirs du rêve. Je guérirai. J’en sortirai. Et du reste, je vous en donne la preuve. Ici, en public, je m’accuse de mes crimes et j’étale mon vice. Et n’allez pas croire que j’aime étaler mon vice et que c’est encore le comble du vice que ma franchise. Non, non. J’ai honte. Je déteste mes mensonges et j’irai au bout du monde pour ne pas être obligé de faire ma confession. Et vous, dîtes-vous la vérité ? Etes-vous dignes de m’entendre ? Au fait, je m’accuse et je ne me suis pas demandé si le tribunal était en mesure de me juger, de m’absoudre.

    Vous devez mentir ! Vous devez mentir tous, mentir sans cesse et aimer mentir et croire que vous ne mentez pas. Vous devez vous mentir à vous même. Tout est là ! Moi, je ne me mens pas à moi-même. Moi j’ai la franchise de m’avouer que je mens, que je suis un menteur. Vous, vous êtes des lâches. Vous m’écoutiez, vous vous disiez ! quel pauvre type ! Et vous profitiez de ma franchise pour dissimuler vos mensonges. Je vous tiens ! Savez-vous, Mesdames, Messieurs, pourquoi je vous ai raconté que je mentais, que j’aimais le mensonge ? Ce n’était pas vrai. C’était à seule fin de vous attirer dans un piège et de me rendre compte, de comprendre. Je ne mens pas. Je ne mens jamais. Je déteste le mensonge et le mensonge me déteste. Je n’ai menti que pour vous dire que je mentais.

    Et maintenant je vois vos visages qui se décomposent. Chacun voudrait quitter sa place et redoute d’être interpellé par moi.

    Madame, vous avez dit à votre mari que vous étiez hier chez votre modiste. Monsieur, vous avez dit à votre femme que vous dîniez à votre cercle. C’est faux. Faux. Faux. Osez me donner un démenti. Osez me répondre que je mens. Osez me traiter de menteur. Personne ne bouge ? Parfait. Je savais à quoi m’en tenir. Il est facile d’accuser les autres. Facile de les mettre en mauvaise posture. Vous me dites que je mens et vous mentez ! C’est admirable. Je ne mens jamais. Vous entendez ! Jamais. Et s’il m’arrive de mentir, c’est pour rendre service… pour éviter de faire de la peine… pour éviter un drame. De pieux mensonges. Forcément, il faut mentir. Mentir un peu… de temps à autres. Quoi ? Vous dites ? Ah ! je croyais… non… parce que… je trouverais étrange qu’on me reprochât ce genre de mensonge. Venant de vous ce serait drôle. De vous qui mentez à moi qui ne mens jamais.

    Tenez, l’autre jour – mais non vous ne me croiriez pas. Du reste, le mensonge… le mensonge, c’est magnifique. Dites… imaginer un monde irréel et y faire croire – mentir ! Il est vrai que la vérité a son poids dur et qu’elle m’épate. La vérité. Les deux se valent. Peut être que le mensonge l’emporte… bien que je ne mente jamais. Hein ? J’ai menti ? Certes. J’ai menti en vous disant que je mentais. Ai-je menti en vous disant que je mentais ou en vous disant que je ne mens pas. Un menteur ! Moi ? Au fond je ne sais plus. Je m’embrouille. Quelle drôle d’époque. Suis-je un menteur ? Je vous le demande ? Je suis plutôt un mensonge. Un mensonge qui dit toujours la vérité.

    "Evocation Cocteau" un bien beau spectacle  au théâtre Gaston Bernard

    Les deux interprètes ont servi les textes, la musique, la poésie, le théâtre de Cocteau et de ses contemporains, grâce à une mise en scène sobre, tout entière dévolue à la figure du grand artiste.

    "Evocation Cocteau" un bien beau spectacle  au théâtre Gaston Bernard

    Textes : Jean Cocteau, Louise de Vilmorin, Raymond Radiguet, Max Jacob

    Musiques : Francis Poulenc, Eric Satie, Georges van Parys

    Par le Théâtre de l’Escalier

    Mise en scène : Sylvie Ottin

    Lumières : Bruno Pardillos

    Vidéo : David Juillet

     Isabelle Poulenard, chant, jeu

    Nathalie Steinberg, piano, jeu

    E(t)vocations Cocteau from l'Escalier compagnie théâtrale on Vimeo.

     


    votre commentaire
  •  Les photos aériennes du Châtillonnais en hiver, prises par Jean et Sophie Ponsignon et Jean-Pascal et Nicole Dufour sont "tatouées" pour éviter leur vol.

    Si vous me les demandez je me ferai un plaisir de vous les envoyer en grande dimension et sans Watermark :

    myta55@orange.fr

    Le Châtillonnais vu du ciel...en hiver

    Le Châtillonnais vu du ciel...en hiver

    Le Châtillonnais vu du ciel...en hiver

    Le Châtillonnais vu du ciel...en hiver

    Le Châtillonnais vu du ciel...en hiver

    Le Châtillonnais vu du ciel...en hiver

    Le Châtillonnais vu du ciel...en hiver

     


    votre commentaire
  • De jeunes "mushers" s'entraînent dans le quartier de René Drappier !

    Les joies de la neige, vues par René Drappier....

    Les joies de la neige, vues par René Drappier....

    Les joies de la neige, vues par René Drappier....

    Et les "grognards" de la FNACA sont  en balade en forêt...

    Les joies de la neige, vues par René Drappier....

    Les joies de la neige, vues par René Drappier....

    Les joies de la neige, vues par René Drappier....

    Les joies de la neige, vues par René Drappier....

    Les joies de la neige, vues par René Drappier....


    votre commentaire