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Par Christaldesaintmarc le 25 Septembre 2011 à 06:30
Pour terminer en gaieté l'après-midi-promenade du 18 septembre dans la forêt châtillonnaise, Châtillon-Scènes nous a offert un concert folk sous le préau de la mairie de Maisey le Duc.
C'est le groupe Haut-Marnais "Engoulevent" qui a animé le bal en jouant des bourrées, scottisches, polkas, valses, des danses bretonnes, italiennes et irlandaises..
Les musiciens d'Engoulevent pratiquent la flûte traversière...
le violon...
La mandole...
La cornemuse du centre...
L'accordéon diatonique...
Etienne Rognon, joueur de vielle est venu accompagner ses amis musiciens...
Certains airs étaient chantés, comme cette chanson bretonne à répons...
L'accordéonniste a enseigné quelques danses aux spectateurs qui s'en sont donnés à coeur joie, jugez-en !
Un vin d'honneur a suivi, offert par la Mairie de Maisey le Duc..
Merci à tous pour cette magnifique après-midi, commencée par une découverte de la forêt avec Paul Brossault, et terminée en musique avec Engoulevent..
Tout cela grâce à Châtillon-Scènes..
(Des commentaires sur le thème de l'article seraient les bienvenus, ils me montreraient que ce blog vous intéresse et ils me donneraient envie de continuer à l'alimenter .
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Par Christaldesaintmarc le 21 Septembre 2011 à 06:30
Samedi 17 septembre a eu lieu, dans le magnifique cadre du château de Rochefort sur Brevon, un très beau spectacle qui a alterné chansons populaires et contemporaines, mélodies Renaissance, récits engagés…
Pour la quatrième année, Châtillon-Scènes a accueilli le festival Pierres Vivantes.
Robert Bensimon, le metteur en scène, a eu cette année, de nouveau pour complices, Corine Thézier, Claude Bornerie, et la soprano Lisa Levy qui était soutenue par Michel Rolland à la guitare.
Robert Bensimon nous confia que cinq personnalités qui ont su rendre à La Rose en flammes une vigueur nouvelle, seront évoquées : Paul Valet, René Char (poètes et résistants), Pierre Mendès France (aviateur dans les forces françaises libres), Charles Baudelaire (poète des Fleurs du mal) et Victor Hugo pour sa magnifique Rose de l’Infante.
Poèmes, chansons, pièces de guitare ont alterné, nous entraînant pour une promenade dans la roseraie de notre esprit...
Lisa Lévy, soprano à la voix d'or, nous fit chanter sur le perron du château, la si belle chanson de Charles Aznavour : Emmenez-moi...
Moi qui n'ai connu toute ma vie
Que le ciel du nord
J'aimerais débarbouiller ce gris
En virant de bord
Emmenez-moi au bout de la terre
Emmenez-moi au pays des merveilles
Il me semble que la misère
Serait moins pénible au soleilJe fuirais laissant là mon passé
Sans aucun remords
Sans bagage et le cœur libéré
En chantant très fort
Emmenez-moi au bout de la terre
Emmenez-moi au pays des merveilles
Il me semble que la misère
Serait moins pénible au soleil...Corine Thézier, Claude Bornerie, Robert Bensimon, Lisa Lévy interprétèrent avec l'assistance le si émouvant "Chant des partisans",
Quelle émotion...et l'évocation pour moi d'une très belle histoire qui eut pour cadre le château de Rochefort..Je vous la conterai bientôt...
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme.
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.
C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rèves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève...Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place.
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute...
Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?Après ce prologue plein d'émotion, les spectateurs se rendirent aux anciennes écuries du château, aimablement mises à la disposition du Festival-Pierres Vivantes, par monsieur le Marquis Emmanuel de Broissia.
Le Festival Pierres Vivantes évoqua tout d'abord René Char avec des poèmes de son ouvrage "Aux portes d'Aera", puis ce fut Paul Valet, avec des textes tirés de son livre "Soleils d'insoumission" .
À travers le mur de mes sens, je pressens d’autres emmurés vivants.
J’écris, c’est un mystère
Je vis, c’est un miracle
Depuis des siècles et des siècles, je crie : Au SECOURS !On me répond : attendez votre tour.
(Paul Valet)
Quand Baudelaire chante l'amour que son pays a pour les Bohémiens, et combien Cybèle, la terre se réjouit qu'ils existent et de les abriter, il fait fleurir la plus belle des roses du spectacle, nous confie Robert Bensimon...
Bohémiens en Voyage (Charles Baudelaire)
La tribu prophétique aux prunelles ardentes
Hier s'est mise en route, emportant ses petits
Sur son dos, ou livrant à leurs fiers appétits
Le trésor toujours prêt des mamelles pendantes.
Les hommes vont à pied sous leurs armes luisantes
Le long des chariots où les leurs sont blottis,
Promenant sur le ciel des yeux appesantis
Par le morne regret des chimères absentes.
Du fond de son réduit sablonneux, le grillon,
Les regardant passer, redouble sa chanson;
Cybèle, qui les aime, augmente ses verdures,
Fait couler le rocher et fleurir le désert
Devant ces voyageurs, pour lesquels est ouvert
L'empire familier des ténèbres futures.Les roses de Saadi (Marceline Desbordes Valmore)
J'ai voulu ce matin te rapporter des roses ;
Mais j'en avais tant pris dans mes ceintures closes
Que les noeuds trop serrés n'ont pu les contenir.
Les noeuds ont éclaté. Les roses envolées
Dans le vent, à la mer s'en sont toutes allées.
Elles ont suivi l'eau pour ne plus revenir ;
La vague en a paru rouge et comme enflammée.
Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée...
Respires-en sur moi l'odorant souvenir.Michel Rolland assurait les transitions entre poèmes et chansons avec "hommage à Debussy" de Manuel de Falla, l'étude n°11 d'Heitor Villa Lobos, et la chanson de l'empereur de Josquin des Prés.
Il accompagnait aussi les chansons interprétées par Lisa Lévy..
La rue des rosiers (paroles de Sylvain Reiner, musique de Joël Holmès)
Il n'y a plus de roses
Dans la rue des Rosiers
Il n'y a plus de roses
Elles sont mortes en été.
C'était en plein marais
Une rue où grouillait
La vie belle et sa rage
Une rue qui sentait
Le hareng qu'on fumait
Et la folie des sages
Un bonjour se chantait,
Se riait, se criait,
Bonjour à la française
Un beau jour une affaire
Un beau jour une misère
Doux comme un lit de fraises
La rue des oubliés
La rue des émigrés
La rue des retrouvailles
Du Polac au roumain
Tous l'aiguille à la main
Trimaient pour leur marmaille
Il faut être malin
Pour garnir de cumin
Le pain noir, la volaille
Encore un bel été
Un mois de liberté
Avant que ça déraille.Il n'y a plus de roses
Dans la rue des Rosiers
Il n'y a plus de roses
Elles sont mortes en été.
Que reviennent les roses
Dans la rue des Rosiers,
Que fleurissent les roses
Sur les anciens rosiers !Mignonne (Pierre de Ronsard)
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.
Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.Trois jeunes tambours s'en revenant
de guerre
Et ri et ran, ran pa ta plan.
S'en revenant de guerre.Le plus jeune a dans sa bouche une rose
Et ri et ran, ran pa ta plan.
Dans sa bouche une rose.Fille du roi était à sa fenêtre
Et ri et ran, ran pa ta plan.
Etait à sa fenêtre.Joli tambour, donne-moi donc ta rose ! (bis)
Et ri et ran, ran pa ta plan.
Donne-moi donc ta rose !Fille du roi, donne-moi donc ton cœur,
Et ri et ran, ran pa ta plan.
Donne-moi donc ton cœurJoli tambour, demande-le à mon père,
Et ri et ran, ran pa ta plan.
Demande-le à mon pèreSire le roi, donnez-moi votre fille,
Et ri et ran, ran pa ta plan.
Donnez-moi votre filleJoli tambour, tu n'es pas assez riche,
Et ri et ran, ran pa ta plan.
Tu n'es pas assez richeJ'ai trois vaisseaux dessus la mer jolie, (bis)
Et ri et ran, ran pa ta plan
Dessus la mer jolieL'un chargé d'or, l'autre de pierreries,
Et ri et ran, ran pa ta plan
L'autre de pierreriesEt le troisième pour promener ma mie, (bis)
Et ri et ran, ran pa ta plan
Pour promener ma mieJoli tambour, dis-moi quel est ton père,
Et ri et ran, ran pa ta plan
Dis-moi quel est ton pèreSire le roi, c'est le roi d'Angleterre
Et ri et ran, ran pa ta plan
C'est le roi d'AngleterreJoli tambour, tu auras donc ma fille
Et ri et ran, ran pa ta plan
Tu auras donc ma filleSire le roi, je vous en remercie
Et ri et ran, ran pa ta plan
Je vous en remercieDans mon pays y en a de plus jolies,
Et ri et ran, ran pa ta plan
Y en a de plus jolies.La rose de l'infante (Victor Hugo)
Elle est toute petite ; une duègne la garde.
Elle tient à la main une rose et regarde.
Quoi ? que regarde-t-elle ? Elle ne sait pas. L'eau ;
Un bassin qu'assombrit le pin et le bouleau ;
Ce qu'elle a devant elle ; un cygne aux ailes blanches,
Le bercement des flots sous la chanson des branches,
Et le profond jardin rayonnant et fleuri.
Tout ce bel ange a l'air dans la neige pétri.
On voit un grand palais comme au fond d'une gloire,
Un parc, de clairs viviers où les biches vont boire,
Et des paons étoilés sous les bois chevelus.
L'innocence est sur elle une blancheur de plus ;
Toutes ses grâces font comme un faisceau qui tremble.
Autour de cette enfant l'herbe est splendide et semble
Pleine de vrais rubis et de diamants fins ;
Un jet de saphirs sort des bouches des dauphins.
Elle se tient au bord de l'eau ; sa fleur l'occupe ;
Sa basquine est en point de Gênes ; sur sa jupe
Une arabesque, errant dans les plis du satin,
Suit les mille détours d'un fil d'or florentin.
La rose épanouie et toute grande ouverte,
Sortant du frais bouton comme d'une urne verte,
Charge la petitesse exquise de sa main ;
Quand l'enfant, allongeant ses lèvres de carmin,
Fronce, en la respirant, sa riante narine,
La magnifique fleur, royale et purpurine,
Cache plus qu'à demi ce visage charmant
Si bien que l'oeil hésite, et qu'on ne sait comment
Distinguer de la fleur ce bel enfant qui joue,
Et si l'on voit la rose ou si l'on voit la joue.
Ses yeux bleus sont plus beaux sous son pur sourcil brun.
En elle tout est joie, enchantement, parfum ;
Quel doux regard, l'azur ! et quel doux nom, Marie !
Tout est rayon ; son oeil éclaire et son nom prie.
Pourtant, devant la vie et sous le firmament,
Pauvre être ! elle se sent très grande vaguement ;
Elle assiste au printemps, à la lumière, à l'ombre,
Au grand soleil couchant horizontal et sombre,
A la magnificence éclatante du soir,
Aux ruisseaux murmurants qu'on entend sans les voir,
Aux champs, à la nature éternelle et sereine,
Avec la gravité d'une petite reine .[..]La douce enfant sourit, ne faisant autre chose
Que de vivre et d'avoir dans la main une rose,
Et d'être là devant le ciel, parmi les fleurs.
Le jour s'éteint ; les nids chuchotent, querelleurs ;
Les pourpres du couchant sont dans les branches d'arbre ;
La rougeur monte au front des déesses de marbre
Qui semblent palpiter sentant venir la nuit ;
Et tout ce qui planait redescend ; plus de bruit,
Plus de flamme ; le soir mystérieux recueille
Le soleil sous la vague et l'oiseau sous la feuille."If my complaints"...une très belle chanson en anglais de John Dowland (1563-1626)
Ce fut une magnifique après-midi que nous proposa le Festival-Pierres Vivantes, avec sa soif de partage et de vie ensemble, sa volonté de vie solidaire, et d'un même bond, son refus d'une société morcelée, muselée, manipulée.
Madame Estrat, présidente de Châtillon-Scènes, l'association qui nous présente depuis très longtemps, des spectacles de haute tenue, remercia monsieur de Broissia pour son accueil chaleureux, les comédiens et le musicien pour leurs interprétations exceptionnelles, et le public attentif, venu très nombreux.
Michel Serex est le Vice-Président du Festival-Pierres Vivantes.Il évoqua l'ancien président qui nous a hélas quittés en mars dernier, Jean-Philippe Lecat, historien, qui fut Ministre de la Culture.Une très grande figure bourguignonne , actuellement remplacée à la tête du Festival-Pierres Vivantes par Pierre Carteret.
Amis spectateurs citoyens, quand nous seront partis, ce sera à vous de jouer..
(Robert Bensimon et Corine Thézier)
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Par Christaldesaintmarc le 10 Septembre 2011 à 06:35
(Cliquer deux fois pour mieux lire)
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Par Christaldesaintmarc le 19 Juin 2011 à 06:30
Châtillon-Scènes a lancé dernièrement un concours de dessin à l'intention des élèves des Collèges et des Lycées Châtillonnais.
Profitant de l'année de la Forêt, l'équipe de Châtillon-Scènes a proposé aux élèves de réaliser une composition sur le thème de la forêt. Ce dessin pouvait être réalisé avec différentes techniques: crayons, pastels, gouache, feutres, les élèves pouvant donner libre cours à leur imagination.
Le dessin gagnant deviendrait alors le fond de l'affiche qui présentera les spectacles de Châtillon-Scènes pour la saison 2011-2012.
Ont participé à ce concours des élèves du Collège Fontaine des Ducs, du Lycée Désiré Nisard , et du Lycée Agricole de la Barotte.
Le jury s'est réuni début juin, et a sélectionné les dessins qui correspondaient le mieux au thème choisi, le choix a été très difficile...
Madame Estrat, Présidente de Châtillon-Scène donne ici les consignes de vote aux juré(e)s...:Madame Schaeffer, Madame Camus,Madame Dubois, Madame Estrat, et un représentant de l'ONF (dont je ne sais pas le nom, qu'il veuille bien m'excuser !)
Les votes ont été comptabilisés par Madame Goustiaux, la Vice-Présidente de Châtillon-Scènes, sous le regard attentif de Madame Estrat, et de Madame Streer, assesseur.
La remise des prix a eu lieu mercredi 15 juin 2011, salle des Bénédictines, Madame Goustiaux, assistée de mesdames Garnier, Morisot, Labeaune, Barroy a donné les résultats du vote (Madame Estrat était retenue par des obligations familiales)
Le premier prix est revenu à Alexia Dubois, élève du Collège Fontaine des Ducs..Monsieur Antoni, Président de l'Aéroclub de Châtillon sur Seine, lui a offert une belle balade en avion au-dessus de notre forêt Châtillonnaise.
C'est le dessin d'Alexia qui figurera sur l'affiche 2011-2012 de Châtillon-Scènes.
Elodie Taillandier a reçu le second prix, elle s'exercera à la grimpe d'arbre à la Maison de la Forêt..
Le troisième prix revient à Coralie Philippe qui elle aussi grimpera aux arbres !
Marine Santiago , Sarah Faivre et Marie-Sandrine Dematter reçoivent également un prix (parcours GPS)
Victor Chevalier se voit offert une entrée à la Maison de la Forêt de Leuglay, qu'il partagera avec Xavier Herdalot.
Damarys Nogueira et Marion Bernard ont reçu également une entrée à la maison de la forêt.
De très beaux livres en rapport avec le thème de la forêt, ont été offerts aux réprésentants des établissements dont sont originaires les élèves qui ont participé au concours, ces livres enrichiront les CDI du Collège Fontaine des Ducs, du Lycée Agricole de la Barotte, et du Lycée Désiré Nisard de Châtillon sur Seine.
Tous les participants ont reçu des cadeaux offerts par Madame Tissot du GIP(futur parc entre Champagne et Bourgogne): des sacs contenant livres et stylos...en bois.
Monsieur le Maire a félicité des gagnant(e)s du concours, et l'Association Châtillon-Scènes pour avoir eu cette idée intéressante, dommage que d'autres établissements du Châtillonnais n'aient pas participé ...
Voici les lauréat(s) , heureux , avant le goûter amical qui suivit.
(Photo cliquable)
Dès que l'affiche sera réalisée, je vous la montrerai évidemment.
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Par Christaldesaintmarc le 16 Février 2011 à 06:30
Le groupe lyrique de La Poste et France Télécom a présenté La Périchole d’Offenbach, dimanche 13 février au théâtre Gaston-Bernard.
Châtillon-Scènes a le plaisir de fêter cette année les trente ans de venue du groupe lyrique de La Poste et France Télécom à Châtillon-sur-Seine.
Le groupe, dirigé par Laurent Zaïk, présente pour la circonstance, une nouvelle opérette : La Périchole.
La Périchole est de toutes les œuvres d’Offenbach, l’une des plus jouées avec La Vie parisienne et La Belle Hélène. C’est un hymne à l’amour au royaume des saltimbanques et des artistes de rue si chers au compositeur, “Le Mozart des Champs Élysées” comme l’appelait Rossini.
Les deux personnages, la Périchole et son amant Piquillo sont deux baladins qui s’adorent mais qui meurent littéralement de faim. Les difficultés ne leur font pas peur aussi longtemps qu’ils peuvent s’aimer et chanter. Comme toujours chez Offenbach, cette histoire d’amour est teintée de second degré ; ainsi, le ridicule, la loufoquerie et l’impertinence sont au rendez-vous.
Le metteur en scène Rémi Préchac (prix Spédidam aux Molières 2006) a choisi de planter son décor dans un lieu magique et onirique : un immense magasin de jouets.
Voici donc l'histoire..hélas sans la musique..
À Lima, le vice-roi du Pérou sort s'encanailler incognito - croit-il - auprès du bon peuple.
Deux chanteurs des rues, la Périchole et son amant Piquillo n'ont guère de succès, même pas l'argent pour se marier.
Alors que Piquillo s'éloigne, La Périchole s'endort pour tromper sa faim.
Elle est découverte par le Vice-Roi qui en tombe immédiatement amoureux..
Le vice-roi, subjugué par sa beauté lui propose de devenir demoiselle d'honneur, de la Vice-reine..
La Périchole n'est pas dupe mais au comble de la faim, elle accepte et rédige une lettre d'adieu à Piquillo.
«O mon cher amant, je te jure
Que je t'aime de tout mon coeur;
Mais, vrai, la misère est trop dure,
Et nous avons trop de malheur!
Tu dois le comprendre toi-même,
Que cela ne saurait durer,
Et qu'il vaut mieux... (Dieu! que je t'aime!)
Et qu'il vaut mieux nous séparer!
Crois-tu qu'on puisse être bien tendre,
Alors que l'on manque de pain?
A quels transports peut-on s'attendre,
En s'aimant quand on meurt de faim?
Je suis faible, car je suis femme,
Et j'aurais rendu, quelque jour,
Le dernier soupir, ma chère âme,
Croyant en pousser un d'amour...
Ces paroles-là sont cruelles,
Je le sais bien... mais que veux-tu?...
Pour les choses essentielles,
Tu peux compter sur ma vertu.
Je t'adore!... Si je suis folle,
C'est de toi!... compte là-dessus...
Et je signe: la Périchole,
Qui t'aime, mais qui n'en peut plus!...»Celle-ci le plonge au désespoir et il veut se pendre. Heureux hasard, il est sauvé par le premier gentilhomme de la cour qui cherche un mari à la future favorite du vice-roi pour respecter les apparences.
Piquillo a été enivré volontairement par les sbires du Vice-Roi , le mariage est célébré, sans qu'il ne réalise l'identité de sa future épouse.
Le lendemain, dégrisé, Piquillo fait savoir qu'il en aime une autre et veut la retrouver.
Il doit préalablement présenter officiellement son épouse au vice-roi.
Quand il découvre que la Périchole est la maîtresse de celui-ci, il éclate de fureur, insulte le monarque et est aussitôt expédié au cachot, comme tous les maris récalcitrants.
En prison, la Périchole vient visiter son Piquillo. Après un mouvement d'humeur de sa part, elle l'informe qu'elle n'a pas cédé aux avances du roi, et qu'elle va corrompre le geôlier avec les diamants que le Vice-Roi lui a offerts durant le repas de la veille.
Le geolier se présente, mais ce n'est autre que le vice-roi déguisé, qui les fait enfermer tous les deux.
Une fois laissés seuls, un vieux prisonnier les fait évader par le tunnel qu'il a creusé.
Mais avant de se sauver, ils enferment le Vice-Roi dans la prison..
Les trois évadés se retrouvent en ville et sont recherchés par les gardes et par toute la population de Lima ..
Mais sont identifiés par une patrouille et le vice-roi se présente aussitôt.
La Périchole et Piquillo chantent leurs malheurs.
Le roi , magnanime, les laisse se marier et avoir des enfants qui grandiront, car ils sont Espagnols.
L’Espagnol et la jeune Indienne
Le conquérant dit à la jeune Indienne:
«Tu vois, Fatma, que je suis ton vainqueur
Mais ma vertu doit respecter la tienne,
Et ce respect arrête mon ardeur.
Va dire, enfant, à la tribu sauvage,
Que l'étranger qui foule ici son sol,
A pour devise: Abstinence et courage!
On sait aimer, quand on est Espagnol !
A ce discours, la jeune Indienne, émue,
Sur son vainqueur soulève ses beaux yeux;
Elle pâlit et chancelle à sa vue,
Car il lui plaît, ce soldat généreux.
Un an plus tard, gage de leur tendresse,
Un jeune enfant dort sous un parasol...
Et ses parents chantent avec ivresse:
«Il grandira, car il est Espagnol»C'est sous un tonnerre d'applaudissements et beaucoup de rappels que cette merveilleuse troupe du groupe Lyrique des PTT salua le public enchanté: tout était magnifique : la performance vocale des chanteurs, la beauté des costumes, la mise en scène et bien sûr la divine musique d'Offenbach si bien interprétée !
Je n'oublie pas de vous montrer les talentueux musiciens, cachés dans la fosse d'orchestre, ouverte pour la circonstance !
En présence de Martine Aubignat, adjointe à la Culture du Maire actuel, Hubert Brigand, Madame Estrat tint à présenter ceux qui ont oeuvré autrefois, avec Châtillon-Scènes, pour faire venir cette magnifique troupe.
Madeleine Grivotet sous le mandat de Michel Sordel, et Michel Serex qui fut Maire de Châtillon sur Seine.
Madame Estrat remercia toute la troupe, non seulement les chanteurs, les musiciens, mais aussi le metteur en scène,, le chef d'orchestre, , la costumière, l'assistante à la mise en scène, le décorateur-scénographe etc...
Michèle Garnier chanta une joyeuse chanson Bourguignonne qui réjouit toute l'assistance ..
Michèle Garnier , avec le talent culinaire qu'on lui connaît , avait préparé un magnifique buffet pour les comédiens-chanteurs, les musiciens, et les invités ,avec ses amies de Châtillon-Scènes..garguaisses, gougères, sandwichs, fruits..
Monsieur Bouhélier servait son délicieux crémant..
Vous voyez ici, au centre, le doyen de la troupe : Marceau Graff,84 ans !!
Et maintenant, nous n'attendrons qu'une chose, celle de revoir en 2012, cette si belle troupe dans notre bonne ville de Châtillon sur Seine..
Mais que le temps sera long !
Merci au Groupe Lyrique des PTT, merci à Châtillon-Scènes de nous offrir des spectacles de cette qualité..
A l'an prochain !
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Par Christaldesaintmarc le 12 Novembre 2010 à 06:30
L'avant dernier spectacle de la saison 2010-2011, proposé par Châtillon-Scènes , nous a été présenté par Yolande Estrat, Présidente de l'Association,dimanche 7 Novembre dans le si beau décor de la Chapelle Templière Saint Thibault.
Un spectacle d'une très grande qualité, comme toujours, puisque élaboré par le "Théâtre de l'Impossible" et du Festival "Pierres Vivantes" .
Souvenez vous des précédents spectacles inoubliables présentés par cette compagnie :"Je suis né Jean de la Fontaine" (au château de Rochefort), Nelly Kaplan dans tous ses états (à Laignes), "Liberté et responsabilité,Vaclav Havel,le dissident Président (au Musée du Pays Châtillonnais), "Il y a des Hommes-Océans"( au château de Mauvilly)
(vous pouvez revoir les photos de ces spectacles dans les chapitres "Châtillon-Scènes" 2009-2010 et 2010-2011 )
Ce spectacle magnifique a été conçu par Robert Bensimon à partir de "Victor Hugo, Victor Schlœcher Lettres" livre de Jean et Sheila Gaudon.
Voici ce que nous dit Robert Bensimon :
Ces deux hommes qui ne se connaissent pas : Hugo l'aristocrate, Schœlcher le commerçant,le second plein de réserve d'abord face aux dons éblouissants du premier, et puis après, exactement le 2 décembre 1851, quand la République , longtemps malmenée, est soudain mise à bas..(on appelle "ça" un coup d'Etat, et ces coups-là sont toujours des coups bas, mais il faut savoir les antciper et les prévoir)..Victor Schœlcher, Représentant du Peuple voit dans la rue, sur les barricades, et face aux baïonnettes, Hugo risquer sa peau , à ses côtés, pour...une utopie, pour la République !
Mobilisés, motivés tous deux pour ce quelque chose qui les dépasse et qui les unit, ils fraternisent.
Ensemble ils vont lutter contre la peine de mort, pour la liberté de la presse, pour l'abolition de l'esclavage , en France et dans le Monde...
Les deux hommes vont correspondre, ils échangeront entre 1843 et 1879 pas moins de 64 missives avant de se connaître pour de bon, lors de leur exil.
C'est Robert Bensimon qui , avec fougue, nous faisait revivre Schœlcher..
Claude Bornerie interprétait avec force, un Victor Hugo qui plaide pour une vie politique modérée, mais qui glisse peu à peu de la droite vers le Centre..une "extraordinaire métamorphose" comme le dit si bien Jean François Kahn..
Victor Schœlcher , qui avait été nommé par Lamartine président de la commission d'abolition de l'esclavage, fut l'initiateur du décret du 27 avril 1848 , abolissant définitivement l'esclavage en France..
Victor Hugo était également révulsé par l'esclavage puisqu'il disait que "l'esclavage produit la surdité de l'âme"..
Les deux hommes ne pouvaient donc que s'entendre..et pas seulement sur l'esclavage !
Une correspondance assidue va donc avoir lieu entre Hugo et Schœlcher, ce sont ces lettres que les deux comédiens vont nous lire à tour de rôle..
Les événements qui se produisirent en France durant cette longue amitié épistolaire nous seront contés par la belle Corine Thézier qui représente "le Temps"...
Victor Hugo sera exilé à Jersey, puis Guernesey, tandis que Schœlcher choisira lui même de s'exiler à Londres (bien que, dit-il, il ne porte pas les Anglais dans son coeur !)
Les deux exilés se rencontreront enfin à Londres, mais continueront d'échanger des missives où ils évoqueront l'Espagne en crise, leurs situations d'exilés républicains, la poésie et la musique..
Victor Schœlcher s'était pris de passion pour le musicien Haendel, durant son exil il lui consacrera d'ailleurs un ouvrage..
Puisque Victor Schœlcher avait cette si grande admiration pour Haendel, Robert Bensimon a imaginé nous faire écouter , en intermèdes, cette sublime musique interprétée avec un art extraordinaire par le jeune violoniste prodige Steve Duong..
Je dis bien" prodige", car nous avons été tous et toutes subjugués par sa maîtrise époustouflante du violon..
Hugo et Schœlcher revinrent en France après la défaite de Sedan, devenus de grands amis ..
Avant de clore le récit de cette inoubliable soirée, je me dois de publier le magnifique poème de Victor Hugo, " l'expiation" que les trois interprètes : Robert Bensimon, Claude Bornerie et Corine Thézier nous ont lu avec une très belle émotion..
Un peu long peut-être mais si beau, et puis du Victor Hugo on ne s'en lasse, et on ne s'en lassera jamais, puisque ce poète est immortel !
L'expiation
Il neigeait. On était vaincu par sa conquête.
Pour la première fois l'aigle baissait la tête.
Sombres jours ! l'empereur revenait lentement,
Laissant derrière lui brûler Moscou fumant.
Il neigeait. L'âpre hiver fondait en avalanche.
Après la plaine blanche une autre plaine blanche.
On ne connaissait plus les chefs ni le drapeau.
Hier la grande armée, et maintenant troupeau.
On ne distinguait plus les ailes ni le centre.
Il neigeait. Les blessés s'abritaient dans le ventre
Des chevaux morts ; au seuil des bivouacs désolés
On voyait des clairons à leur poste gelés,
Restés debout, en selle et muets, blancs de givre,
Collant leur bouche en pierre aux trompettes de cuivre.
Boulets, mitraille, obus, mêlés aux flocons blancs,
Pleuvaient ; les grenadiers, surpris d'être tremblants,
Marchaient pensifs, la glace à leur moustache grise.
Il neigeait, il neigeait toujours ! La froide bise
Sifflait ; sur le verglas, dans des lieux inconnus,
On n'avait pas de pain et l'on allait pieds nus.
Ce n'étaient plus des cœurs vivants, des gens de guerre :
C'était un rêve errant dans la brume, un mystère,
Une procession d'ombres sous le ciel noir.
La solitude vaste, épouvantable à voir,
Partout apparaissait, muette vengeresse.
Le ciel faisait sans bruit avec la neige épaisse
Pour cette immense armée un immense linceul.
Et chacun se sentant mourir, on était seul.
- Sortira-t-on jamais de ce funeste empire ?
Deux ennemis! le czar, le nord. Le nord est pire.
On jetait les canons pour brûler les affûts.
Qui se couchait, mourait. Groupe morne et confus,
Ils fuyaient ; le désert dévorait le cortège.
On pouvait, à des plis qui soulevaient la neige,
Voir que des régiments s'étaient endormis là.
Ô chutes d'Annibal ! lendemains d'Attila !
Fuyards, blessés, mourants, caissons, brancards, civières,
On s'écrasait aux ponts pour passer les rivières,
On s'endormait dix mille, on se réveillait cent.
Ney, que suivait naguère une armée, à présent
S'évadait, disputant sa montre à trois cosaques.
Toutes les nuits, qui vive ! alerte, assauts ! attaques !
Ces fantômes prenaient leur fusil, et sur eux
Ils voyaient se ruer, effrayants, ténébreux,
Avec des cris pareils aux voix des vautours chauves,
D'horribles escadrons, tourbillons d'hommes fauves.
Toute une armée ainsi dans la nuit se perdait.
L'empereur était là, debout, qui regardait.
Il était comme un arbre en proie à la cognée.
Sur ce géant, grandeur jusqu'alors épargnée,
Le malheur, bûcheron sinistre, était monté ;
Et lui, chêne vivant, par la hache insulté,
Tressaillant sous le spectre aux lugubres revanches,
Il regardait tomber autour de lui ses branches.
Chefs, soldats, tous mouraient. Chacun avait son tour.
Tandis qu'environnant sa tente avec amour,
Voyant son ombre aller et venir sur la toile,
Ceux qui restaient, croyant toujours à son étoile,
Accusaient le destin de lèse-majesté,
Lui se sentit soudain dans l'âme épouvanté.
Stupéfait du désastre et ne sachant que croire,
L'empereur se tourna vers Dieu ; l'homme de gloire
Trembla ; Napoléon comprit qu'il expiait
Quelque chose peut-être, et, livide, inquiet,
Devant ses légions sur la neige semées :
« Est-ce le châtiment, dit-il. Dieu des armées ? »
Alors il s'entendit appeler par son nom
Et quelqu'un qui parlait dans l'ombre lui dit : Non.
Waterloo ! Waterloo ! Waterloo ! morne plaine !
Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine,
Dans ton cirque de bois, de coteaux, de vallons,
La pâle mort mêlait les sombres bataillons.
D'un côté c'est l'Europe et de l'autre la France.
Choc sanglant ! des héros Dieu trompait l'espérance ;
Tu désertais, victoire, et le sort était las.
O Waterloo ! je pleure et je m'arrête, hélas !
Car ces derniers soldats de la dernière guerre
Furent grands ; ils avaient vaincu toute la terre,
Chassé vingt rois, passé les Alpes et le Rhin,
Et leur âme chantait dans les clairons d'airain !
Le soir tombait ; la lutte était ardente et noire.
Il avait l'offensive et presque la victoire ;
Il tenait Wellington acculé sur un bois.
Sa lunette à la main, il observait parfois
Le centre du combat, point obscur où tressaille
La mêlée, effroyable et vivante broussaille,
Et parfois l'horizon, sombre comme la mer.
Soudain, joyeux, il dit : Grouchy ! - C'était Blücher.
L'espoir changea de camp, le combat changea d'âme,
La mêlée en hurlant grandit comme une flamme.
La batterie anglaise écrasa nos carrés.
La plaine, où frissonnaient les drapeaux déchirés,
Ne fut plus, dans les cris des mourants qu'on égorge,
Qu'un gouffre flamboyant, rouge comme une forge ;
Gouffre où les régiments comme des pans de murs
Tombaient, où se couchaient comme des épis mûrs
Les hauts tambours-majors aux panaches énormes,
Où l'on entrevoyait des blessures difformes !
Carnage affreux! moment fatal ! L'homme inquiet
Sentit que la bataille entre ses mains pliait.
Derrière un mamelon la garde était massée.
La garde, espoir suprême et suprême pensée !
« Allons ! faites donner la garde ! » cria-t-il.
Et, lanciers, grenadiers aux guêtres de coutil,
Dragons que Rome eût pris pour des légionnaires,
Cuirassiers, canonniers qui traînaient des tonnerres,
Portant le noir colback ou le casque poli,
Tous, ceux de Friedland et ceux de Rivoli,
Comprenant qu'ils allaient mourir dans cette fête,
Saluèrent leur dieu, debout dans la tempête.
Leur bouche, d'un seul cri, dit : vive l'empereur !
Puis, à pas lents, musique en tête, sans fureur,
Tranquille, souriant à la mitraille anglaise,
La garde impériale entra dans la fournaise.
Hélas ! Napoléon, sur sa garde penché,
Regardait, et, sitôt qu'ils avaient débouché
Sous les sombres canons crachant des jets de soufre,
Voyait, l'un après l'autre, en cet horrible gouffre,
Fondre ces régiments de granit et d'acier
Comme fond une cire au souffle d'un brasier.
Ils allaient, l'arme au bras, front haut, graves, stoïques.
Pas un ne recula. Dormez, morts héroïques !
Le reste de l'armée hésitait sur leurs corps
Et regardait mourir la garde. - C'est alors
Qu'élevant tout à coup sa voix désespérée,
La Déroute, géante à la face effarée
Qui, pâle, épouvantant les plus fiers bataillons,
Changeant subitement les drapeaux en haillons,
A de certains moments, spectre fait de fumées,
Se lève grandissante au milieu des armées,
La Déroute apparut au soldat qui s'émeut,
Et, se tordant les bras, cria : Sauve qui peut !
Sauve qui peut ! - affront ! horreur ! - toutes les bouches
Criaient ; à travers champs, fous, éperdus, farouches,
Comme si quelque souffle avait passé sur eux.
Parmi les lourds caissons et les fourgons poudreux,
Roulant dans les fossés, se cachant dans les seigles,
Jetant shakos, manteaux, fusils, jetant les aigles,
Sous les sabres prussiens, ces vétérans, ô deuil !
Tremblaient, hurlaient, pleuraient, couraient ! - En un clin d'œil,
Comme s'envole au vent une paille enflammée,
S'évanouit ce bruit qui fut la grande armée,
Et cette plaine, hélas, où l'on rêve aujourd'hui,
Vit fuir ceux devant qui l'univers avait fui !
Quarante ans sont passés, et ce coin de la terre,
Waterloo, ce plateau funèbre et solitaire,
Ce champ sinistre où Dieu mêla tant de néants,
Tremble encor d'avoir vu la fuite des géants !
Napoléon les vit s'écouler comme un fleuve ;
Hommes, chevaux, tambours, drapeaux ; - et dans l'épreuve
Sentant confusément revenir son remords,
Levant les mains au ciel, il dit: « Mes soldats morts,
Moi vaincu ! mon empire est brisé comme verre.
Est-ce le châtiment cette fois, Dieu sévère ? »
Alors parmi les cris, les rumeurs, le canon,
Il entendit la voix qui lui répondait : Non !Les comédiens et le violoniste furent applaudis comme il se doit, pour ce spectacle d'une si grande qualité, bravo à eux de nous permettre d'enrichir notre culture !
Nous avons pu rencontrer les si talentueux interprètes de "Victor Hugo-Victor Schœlcher: Correspondance " autour d'un pot amical, préparé par les bénévoles de l'Association Châtillon-Scènes, oh qu'elles étaient délicieuses les "garguesses" que Madame Garnier nous avait confectionnées !
C'est avec regret que nous nous sommes séparés, mais nous attendrons avec impatience le prochain spectacle de ces comédiens qui sont devenus au fil des ans et des représentations , les amis de l'Association Châtillon-Scènes...et donc les amis de tous leurs fervents admirateurs, dont je suis bien évidemment !
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