• LES ACTIVITES ARTISANALES A  AISEY AU XIXème SIECLE

    Le bourrelier :

    Courtot Lucien, fabricant de colliers, harnais, guides, harnachement, tout pour le cheval, réparait les apotes en cuir de tilbury et autres.

    Sa femme et sa fille exploitaient une minuscule épicerie de 3mx3m. On y vendait ½ l de vinaigre, ¼ d’huile de navette, quelques boîtes de sardines, des pâtes,  des bonbons, bougies, pétrole au litre.

    C’était aussi le bureau de tabac : régie tabacs gris et bleu, cigarettes, à priser, à chiquer, les papiers à cigarettes RIZ la+JOB rt ZIG-ZAG. Congés des vins et spiritueux, plaques de vélo, allumettes soufrées de l’Etat. Propreté impeccable, journal Petit Parisien

    Souvenirs de Pierre Roy : les artisans du village au XIXème siècle

    L'épicerie :

     Les soeurs Mullier Eugénie et Renée exploitaient un magasin en face de l’hôtel, beaucoup mieux achalandé, plus vaste que chez Courtot.

    En plus on y trouvait quelques boîtes de conserves, chocolat, café, chicorée, bonbons variés, légumes secs, de la mercerie, passementerie, pantoufles, sabots etc… des pétards de plusieurs tailles, des fusées.

    Les enfants venaient en acheter à plusieurs occasions :

    la fête d’un prénom était souhaitée par deux coups de pétards, les habitants entendant le bruit, regardaient le calendrier des P.T.T. le nom du saint, ensuite on pensait au récipiendaire. Le 14 juillet, c’était la vente en grand .

    Le magasin était ouvert tous les jours de l’année Renée était du chœur de chant de l’église, elle chantait remarquablement bien, elle n’était d’ailleurs pas la seule. Son magasin était toujours impeccable, parquets cirés, patins pour poser ses pieds et sabots à l’extérieur. Son frère était adjudant de gendarmerie, un autre frère était marin au port du Havre.

    Le roulier  :

    Le Père Mullier, communard convaincu, roulier de profession, homme puissant, rougeaud, grandes moustaches à la Frédéric II, possédait deux voitures à bois, deux chariots à grumes, quatre magnifiques chevaux bien soignés, bichonnés, lustrés à l’étri et brossés, queues nattées, les paturons peignés, les sabots cirés avec une graisse à lui, harnais et colliers avec grelots et pompons rouges. Il transportait les  bois de chauffage de la forêt de Châtillon, il fallait une journée pour effectuer ces charrois depuis les coupes, le retour se faisait de Buncey à Nod par la forêt. Les petits canons de vin venant à bout de l’homme, il s’endormait dans la première voiture, les chevaux connaissaient le parcours, les chemins à ornières servant de rails. L’hiver il rentrait en pleine nuit, une loupiotte à pétrole fixée à un limon. Son commis, Koval, était un soldat russe abandonné en 1917.

    Les cordonniers :

     Baudry Louis et Emile, merveilleux ouvriers bottiers, fabriquaient entièrement des chaussures montantes, du dimanche, brodequins de travail, réparaient toutes chaussures, le tout « fait main ».

    A leurs loisirs, Louis, le père, jouait du violon avec notre maman, accordait son violon en disant « Constance, baille me le "la" ».(donne moi le "la")

    Emile jouait du piston, basses et autres. Il y a eu plusieurs cordonniers avant eux à Aisey.

     Le Maréchal-ferrant :

    Bonfils Auguste, forgeait ses fers sur mesure à partir de feuillards, pour les pieds des différentes races de chevaux et de travail, il ferrait aussi les bœufs de trait. Il avait beaucoup de travail, ses soupirs de fatigue : "Oh ! Pauvre ami, je sai herné " (fatigué)

     Le forain :

    Spéder Jules, alsacien replié (1870) faisait les fêtes dans les localités du Châtillonnais : chevaux de bois, boutiques de tir et de bonbons. Manœuvrier à la tuilerie de Vaurois.

    Le boucher:

    Logerot James et sa femme Henriette . Henriette l’exploitait, permettant à son mari de par ses qualités  de « toucheur »d’acheter des bêtes pour sa boucherie, les meilleures, les autres mises à l’embouche. Aidé d’un commis Albert Charles, d’un aide René Mian, la ferme est de son beau-père Hippolyte Pitoiset, la plus ancienne souche d’Aisey. Albert Millerot est son descendant.

    D'autres artisans du village d'Aisey sur Seine, dans le prochain article...


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  • LES ACTIVITES ARTISANALES A  AISEY AU XIXème SIECLE

    Souvenirs de Pierre Roy : les artisans à Aisey sur Seine au XIXème siècle (seconde partie)

    Le boulanger

    Simon remit son fonds au père Guilleminot : le fournil, le four, la planche à pain, le pétrin de bois.

    Il  pétrissait sa pâte sur levain naturel. Les pains étaient posés sur la planche pour les faire lever. Le four était chauffé avec de la charbonnette, les braises retirées avec une riole, la sole du four était essuyée avec un sac mouillé, le boulanger enfournait ses pains durant 30 à 40mn, bien dorés, craquants, quel bon pain !

    Le magasin de vente : banque sur laquelle il y avait la balance Roberval, les poids. Derrière, au mur, toute une rangée de « tailles » (planchette de bois 0,30x0,04x0,02) avec le nom du client qui ne réglait qu’au mois. Le boulanger avait la sienne, une encoche permettait d’ajuster celle du client, à l’aide d’un couteau-scie, celui-ci faisait un trait, ce qui représentait 1kg, un trait oblique 0,500kg que l’on croisait pour un autre ½ kg, ce qui formait un X égal à 1kg.

    Il ne pouvait y avoir de tricherie au règlement. Le boulanger fabriquait des miches de deux kg, d’un kg, des joquots de un kg, des pains fendus, couronnes, flûtes de 0,500kg.

    Les jours de fête de la brioche. Avec un petit âne attelé à une petite voiture, il allait faire sa tournée, un jour à Chemin, un jour à Nod.

    Je me souviens de 1919, cette pauvre bête, vieille et fatiguée, rendit l’âme au dessus de la côte de Bonnes Fontaines. Le gendre du père Guilleminot, Léon Chérot, reprit l’affaire, l’âne fut remplacé par un gros mulet…puis plus tard par une camionnette.

     Le marchand de vins

    Millerot Mian avait fondé une belle et bonne installation de chais. Organisation, propreté, hygiène remarquable, fûts passés au jet de vapeur, mèches soufrées, une tonnellerie.

    Les vins arrivaient par muids, par le tramway et par la route. C’était en 1900.

    Les commandes en petits fûts de 37litres, quartants de 57 litres, feuillettes de 110 litres, pièces de 220litres, rarement, à part les cafés.

    Les livraisons effectuées avec une voiture à cheval dans les localités aux environs par Jules Remiot, maître de chais, homme remarquable de gentillesse (affligé d’une monstrueuse hernie, travaillant dans cet état, qu’est ce qu’il a dû endurer comme souffrances...).

    Le groupe de chasseurs du pays apportait sangliers ou chevreuils tués, sur l’aire du hangar de monsieur Millerot, pour y être dépouillés et partagés.

    Une anecdote :

    Alors que je devais avoir huit ans, je regardais dépouiller un sanglier, un chasseur, James Logerot me dit « Petiot, t’as un couteau, tu veux que je te l’aiguise » ? « Mais oui » lui répondis-je. Je le lui donne, il l’enfonça dans le cul de l’animal , puis il me le rendit. Vexé et honteux je partis laver mon châtre bique, jurant qu’on ne m’y reprendrait plus.

    Marchand de bois et charbons

    Marco Loti, expert en forêts, porteur de sommes d’argent, fut dévalisé, et assassiné par des brigands sur la route de Chamesson au lieu-dit Bois de Buis (1918)

     La Maréchaussée

    Souvenirs de Pierre Roy : les artisans à Aisey sur Seine au XIXème siècle (seconde partie)

    La brigade de gendarmerie, forte de trois hommes et d’un brigadier, veillait sur la sécurité des gens d’Aisey, Nod, Saint Germain, Busseaut, Brémur et Vaurois, Chemin, Coulmier le Sec.

    Elle recevait les plaintes pour larcins, voies de faits, surveillait la circulation, les congés et acquits des vins et alcools, les chemineaux, camps volants, les plaques de vélo, lanternes et feux rouges, les estampilles de briquets, l’emploi d’engins prohibés de pêche, de chasse, elle démasquait les braconniers sur les bords de la Seine, du Brevon, des bois, s'assurait du respect de l’heure de fermeture des cafés etc…

    A pied, à bicyclette et par tous les temps...

     L’appariteur

    Le tambour appartenait à la commune, il allait dans les carrefours, tambourinait d’une façon un peu désordonnée, annonçait « Avis » et énumérait les questions administratives portées à la connaissance du public, puis les nouvelles diverses.

    Assermenté, garde-champêtre, il avait le pouvoir de verbaliser.

     


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  •  L’épicier coquetier ambulant

    Le père Brouard, avec sa voiture fourgon à quatre roues, tirée par un petit cheval, vendait de l’épicerie dans les villages, par troc chez les producteurs, beurre, fromages, œufs, lapins, poulets.

    Il se rendait une fois par semaine à Châtillon, vendait à d’autres petits commerçants les produits fermiers, se réapprovisionnait chez Félix Potin (Garnier) en épicerie, café, chicorée etc…

    Un concurrent venait de Châtillon avec un triporteur-poussette, un jour par semaine, à pied, plus de 25kms en faisant, Buncey, Chamesson, Nod et Aisey, à l’enseigne commerciale « Au planteur de Caïffa », toujours aimable , commerçant, une fleur à la bouche. Quel courage pour un gagne-petit !

    Ramonage ! Ramona du haut en bas !

    Souvenirs de Pierre Roy : les commerçants ambulants de passage dans le village d'Aisey sur Seine

    Avant l’hiver, il y avait le passage du ramoneur, homme de 40 à 50 ans avec un enfant de 6 à 7 ans.

    Ils venaient de Savoie à pied, une poussette en osier dans laquelle il y avait un coffre faisant fonction de malle, leur linge propre, couvertures, recouvert d’une toile cirée, cordes, racloirs, piolets, truelles, hérissons .

    Ces humbles personnages allaient de villages en villages.

    Dans les grandes cheminées, l’enfant montait, muni de moufles aux pieds, genoux et coudes étaient  protégés par des genouillères en cuir, ses outils accrochés à la ceinture, grattant la suie et le bistre, montant jusqu’en haut, en s’appuyant de son corps contre les parois de la cheminée.

    Dans les cheminées trop étroites, l’enfant montait sur le toit, accrochait un hérisson au bout d’une corde, l’homme en bas tirait, chacun en va et vient.En quinze minutes l’opération était terminée, dans les grandes il fallait une heure.

    Que de risques sans la plus élémentaire sécurité, et les pauvres dans quel état ils étaient !

    L’enfant entièrement noir, seules les dents blanches et ses yeux prouvaient que c’était un être humain au travail.

    Ils se lavaient les mains et le visage, mangeaient un casse-croûte offert, étaient réglés au travail effectué, continuaient chez un autre.

    Ces courageux travailleurs passaient la nuit dans les étables, dans le foin ou la paille. Au printemps, leur périple terminé les ramenait dans leur pays avec un peu d’argent pour faire vivre leur famille. Après 1921, on n’en vit plus.

     


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  • Les colporteurs

    J’ai connu de modestes colporteurs qui offraient aux gens des campagnes, qui n’avaient pas de moyen de locomotion pour aller à Châtillon, dans une toile cirée portée en baluchon : aiguilles, boutons, lacets, bas, chaussettes etc…

    J’en ai connu un qui était remarquable, jeune et poli, garçon de 16 ans qui  allait à pied, vendait de village en village.

    Il débuta avec une caisse cirée de 60X30X20 avec une grosse bretelle de cuir qui lui permettait de la porter dans le dos  lors de ses déplacements, devant lui pour la vente.

    Cette petite armoire portative était munie de 10 tiroirs avec chacun un bouton pour les tirer. C’est incroyable ce que les femmes des pays pouvaient acheter, en boutons, aiguilles, épingles, fusettes, élastiques, gros grain, bagues, boucles d’oreilles de pacotille.


    Très commerçant, il réussissait à vendre à tout à chacun quelque chose. Que de peine ce gagne-petit se donnait ! Puis au fil des ans, il acquit une bicyclette. Sur celle-ci était fixée, au porte-bagage avant,  son armoire. A l’arrière, une autre armoirette, sur les côtés deux sacoches avec de la bonneterie.

    Toujours mieux achalandé… mais en 1939 on ne le vit plus.

    Les voyageurs de commerce

     Madame Baudinet de Savoisy  allait à pied faire sa tournée du sud Châtillonnais et nord d’Aignay.

    Elle vendait du tissu, des serviettes de toilette. Le tout enveloppé dans des toiles cirées, bien plié et rangé. Ces paquets faisaient, à leur forme, penser à des valises. Pour se donner du courage, une bonne pincée de tabac à priser dans le nez.

    Madame Voizeux, dite la Jaquette, habitait Beaulieu et exerçait le même commerce, dans les mêmes conditions

    Toutes deux, de noir vêtues, étaient toujours très dignes.

    Dans un fourgon attelé à un cheval, un commerçant d’Etais, Jean Cattoni, vendait des coupons de tissus. Son père, commerçant à Laignes, faisait plus bazar.


    De la concurrence, il y en avait  avec le Bazar de la Correze : C’était un grand fourgon tiré par deux chevaux, les côtés se soulevaient, laissant  apparaître un magasin ingénieusement achalandé.

    On y trouvait de tout : assiettes, cuillers, fourchettes, couteaux, verres, lampes à pétrole, bougies, chaussures, sabots en bois et cuir, vêtements de travail bonneterie à l’arrière, chapeaux de paille, de champs, casquettes etc…Il y avait toujours l’article pour satisfaire le client. C’était la Providence aux conditions modestes.

    Par économie, monsieur Chazal avait une couchette accrochée au plafond de son habitat de conducteur. Il faisait la tournée du pays, puis continuait vers une autre localité. Il passait un jour par mois. Pour passer la nuit, il y avait toujours un cultivateur qui l’autorisait à mettre ses chevaux dans un pré. Ensuite il troqua son attelage pour un petit camion.


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  • Les bons Devineurs

    Parfois, passait un couple d’artistes d’un certain âge, se déplaçant dans une petite voiture, genre calèche, tirée par un petit cheval On les appelait « les bons devineurs ». Ils donnaient une représentation dans la salle du café, le prix d’entrée était modeste, les spectateurs étaient nombreux. Ce spectacle consistait en devinettes, histoires amusantes . Je me souviens d’une charade énigmatique :

    XU RI LARD qui contenait le nom de six personnages politiques de l’époque :

    Fait l’X fort (Félix Faure), ne fait pas l’U si fort (Lucie Faure), fait le riz beau (Ribot), Raye le mot lard (Mollard), Je barre tout (Barthou), tout ça n’est pas brillant (Briand)

    Les artistes faisaient de la transmission de pensée, de l’hypnotisme, des tours de cartes, jonglaient avec des boules, des anneaux des foulards.

    Les saltimbanques

    Les saltimbanques, deux ou trois grandes personnes, avec deux ou trois enfants, voyageaient dans un fourgon bien agencé.

    Leur spectacle, assez semblable au précédent, avait lieu dans la salle ou sous le hangar dans la cour : numéro de deux jeunes enfants exécutant des tours d’acrobatie, les deux chiens savants, un lapin dans la capsule, la colombe dans la poche de la veste, devant des spectateurs médusés. On se demandait comment tous ces gens pouvaient vivre dans une telle exigüité.


    Les bohémiens

    Souvenirs de Pierre Roy : les gens du voyage passant à Aisey sur Seine au XIXème siècle

    Eux, n’étaient pas des artistes, ils vivaient dans une roulotte, du type gitan. Les hommes aux longues moustaches noires, les femmes brunes des anneaux aux oreilles, vêtues de grands cotillons.

    Leur travail consistait en vannerie, paniers, rempaillage de chaises. Les femmes allaient de porte en porte, le panier au bras, proposer de la dentelle, boutons, fils et aiguilles,disaient aussi la « bonne aventure », faisant les lignes de la main, moyennant rétribution.

    Toujours contrôlés par la maréchaussée, ils étaient très souvent suspectés de vols, de larcins qu’ils n’avaient pas toujours commis. Braconniers, certainement… j’en ai vu un jour dépouiller deux hérissons pour leur repas, mais aussi pêcher la truite avec une fléchette de leur astucieuse fabrication.
    Le Maire les assignait à séjourner un jour ou deux à certains endroits de la localité.

    Les Romanichels 

    Mêmes roulottes, mêmes activités. Ils étaient très souvent étameurs, savaient retirer habilement du cuivre à une casserole confiée pour étamage en la chauffant, la martelant pour allonger les bords et prélever le métal, respectant la hauteur et le volume du récipient. 50 à 80 grammes subtilisés sans que le propriétaire s’en aperçoive.

    Ils étamaient aussi cuillers et fourchettes.

    Les nomades ou « camps-volants »

    Dans des carrioles bâchées, tractées par une mule ou un mulet. C’étaient  les plus misérables, parents et enfants loqueteux, marchant pieds nus, souvent sales, avec de la vermine.

    Ils raccommodaient la faïence, la porcelaine : assiettes, soupières. Ils faisaient de minuscules trous à l’aide d’une petite vrille, et, avec un ciment colle  spécial à eux, collaient les morceaux, maintenus par de fines agrafes . Ce n’était pas du remis à neuf, mais ça avait l’avantage  de pouvoir continuer à se  servir longtemps de l’objet. Car on y regardait pour acheter du neuf.

    Ils vivaient de braconnage, de rapines, de mendicité, car il avaient le ventre creux.

    Les habitants des villages assagissaient les enfants en leur faisant peur de la présence de ces gens.

    Après 1930 on ne vit plus guère ces "gens du voyage".

    Mais ils n’ont pas disparu, ils ont évolué avec les temps modernes, utilisent des caravanes, tractées par de grosses et vieilles voitures, fréquentant les abords des villes. Le législateur leur a reconnu le droit de vivre comme tous les citoyens. Les enfants sont scolarisés itinérants . Beaucoup peuvent se fixer dans des lieux définis, avec agencements d’eau, de propreté.


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  • Souvenirs de Pierre Roy : les distractions à Aisey sur Seine au XIXème siècle

    En 1883, un cordonnier, Jean-Nicolas Birot, composa un recueil de chansons patriotiques et joyeuses. Ce recueil connut un certain succès en son temps. On y trouve un éloge chanté sur Aisey :

    Aisey est un brillant séjour

    Où les jeux, les plaisirs bachiques

    On boit, on aime, on chante, on rit

    Il est situé comme Paris

    Au charmant vallon de la Seine.

    Au bal, on dansait la valse, à l’envers, piquée, la polka, la mazurka, la scottish, le quadrille, le pas de quatre,la gigue, le galop.

    Les dimanches, d’octobre à mars, les hommes se rendaient dans les cafés de 14h30 à 18h30, formaient des jeux de trois ou quatre partenaires, tapaient le tarot (allemand) en intéressant la partie avec un sou du point. C’étaient les gagnants qui réglaient les consommations.

    On consommait vin ou bière, par grand froid du vin rouge ou blanc  chaud et sucré, dans un grand bol de porcelaine épaisse contenant un litre et demi, ça devenait de la gourmandise !

    Les dames avaient peu de distractions, relations, elles se rendaient chez d’autres esseulées pour raccommoder, tricoter ou se promener autour du pays. Certains hommes allaient à la chasse le jeudi  et le dimanche, accompagnés d’un ou deux chiens personnels.

    La fanfare

     Il existait à Aisey une fanfare avec 30 musiciens qui tomba en désuétude en 1920 faute de membres, la guerre avait dispersé les hommes, d’autres y étaient morts. La Société de Nod tint le coup jusqu’en 1939.

    Les conscrits :

    Souvenirs de Pierre Roy : les distractions à Aisey sur Seine au XIXème siècle

    Les jeunes gens ayant 20 ans dans l’année étaient astreints par la loi à passer le « Conseil de Révision » à la Mairie de Châtillon.Ce Conseil était composé de trois médecins majors militaires, du maire de Châtillon et de Monsieur le Préfet.

    Les candidats se présentaient sans caleçon, nus comme un ver.Après consultation, menée tambour battant, commençaient les mensurations etc… yeux, nez, oreilles, parties, jambes, pieds, varices, poitrine.

     Le jeune qui satisfaisait à tous ces tests était jugé « apte , bon pour le service », celui qui avait une déficience était « ajourné ». il devait repasser l’année suivante. Rares étaient les « réformés », malformations physiques , ou mentales ou handicapés.


    Au fur et à mesure , les futurs soldats se regroupaient par localité. Ils allaient chez un marchand ambulant vendant à un bon prix : rubans, cocardes avec baudrilles, des « bon pour le service «  en alu doré, des cartons « bon pour les filles » en gros caractères.

    Ils se retrouvaient au café, heureux, buvaient à leur santé. Les « ajournés » regagnaient leur foyer. Les autres continuaient la « ribotée », parfois avec empoignades. Dans le pays le bal n’avait pas le succès escompté, vu leur état…


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