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Par Christaldesaintmarc le 12 Février 2013 à 06:00
Une salle du Musée du Pays Châtillonnais-Trésor de Vix est consacrée aux notables de la région. C’est pourquoi les Amis du Musée ont demandé au professeur Pierre Lévêque, auteur de nombreux travaux sur la Bourgogne au XIXème siècle, de présenter les notables de notre région.
Pierre Lévêque est l'auteur de nombreux ouvrages très intéressants , comme "la Côte d'Or de la préhistoire à nos jours", "La Bourgogne de la Monarchie de Juillet au second Empire", "Souvenirs du XXème siècle".
L'étude, présentée par Pierre Lévêque, concerne le Châtillonnais durant la période de 1815 à 1848. La source de ses informations sur les notables châtillonnais, provient essentiellement des registres censitaires. En effet durant cette période, seules les personnes possédant des terres étaient soumises à l'impôt foncier et pouvaient voter. Cette source d'information est complétée par les contrats de mariage et les registres de successions.
Le Châtillonnais de cette époque est un territoire pauvre, de faible densité (28 habitants/km2). On y récolte le froment(moins de 9 hectolitres à l'hectare), on y élève des moutons dont la laine sera filée en Champagne. Il y a de la vigne, mais la qualité du vin est très moyenne.
Mais le Châtillonnais possède deux richesses : sa forêt et ses mines de fer. Il possède aussi des cours d'eau. Ces trois atouts y permettront l'essor de la métallurgie.
Des hauts fourneaux sont encore visibles comme ceux de Rochefort sur Brevon :
La Côte d'Or, en 1830, est au second rang en France pour la métallurgie, et c'est au Châtillonnais qu'elle le doit !
Depuis longtemps l'industrie du fer existait dans notre région, mais c'est grâce à Marmont qu'elle prit son essor. En 1820 il transforma son usine de Sainte Colombe sur Seine en une forge à l'anglaise : 3 hauts fourneaux, 8 fours à réverbères produisaient du fer.
En 1825, Marmont eut des soucis financiers, il revendit ses forges à un groupement de Maîtres de Forges qui fut ensuite à l'origine de Châtillon-Commentry.
Au début ce fut le consortium "Bazile-Louis,Maître et Leblanc"..Jean-Baptiste-Charlemagne Louis-Bazile (1786-1866) :
Achille Maître (1818-1905) :
En 1840, s'y ajoute Bouguéret-Coucreux-Landel et Cie, puis Bouguéret-Martenot et Cie.
En 1845 la société Bouguéret-Martenot et Compagnie se rapproche de Commentry. La Société Châtillon-Commentry devient alors une des plus importantes de France, avec plus de 2000 ouvriers.
Hélas, peu à peu le minerai se raréfie, la concurrence du coke devient forte et la production diminue.
Entre 1830 et 1848, la société censitaire augmente, du fait de l'apparition de riches roturiers, de maîtres de Forges, mais aussi de cultivateurs aisés, de rentiers, de professions libérales. Tous possédant des terres. Par contre l'emprise terrienne de la noblesse diminue, le châtillonnais devient un désert nobiliaire.
Les professions économiques représentent 1/3 du corps électeur de l'arrondissement sous la Monarchie de Juillet: marchands, négociants, meuniers, aubergistes, boutiquiers, imprimeurs, tanneurs forment alors une élite fortunée.
Mais le groupe dominant est celui des Maîtres de Forges qui ont subi une ascension remarquable. En 1846, 19 maîtres de Forges sont électeurs, 9 dépassent les 1000 francs de contribution.
Ces familles pratiquent une forte endogamie : ils se marient entre eux, des liens familiaux les unissent, ils sont du même courant politique conservateur , une sorte de "libéralisme méfiant". Charlemagne Louis-Bazile est élu député, ainsi que Joseph Pétot.
En 1842, Pétot se retire, et c'est un républicain, ami de Guizot qui est élu: Désiré Nisard.
En 1848, Jean-Baptiste-Charlemagne Louis-Bazile fonde un club républicain. Edouard Bouguéret est à son tour élu député, puis de nouveau Louis-Bazile le sera, en 1852 jusqu'en 1863.
Mais, hélas, l'industrie châtillonnaise sera victime de la concurrence et elle s'effondrera à partir de 1860, à partir de 1870 elle disparaîtra presque. Il restera tout de même l'usine de Sainte Colombe sur Seine qui fera toujours partie de Châtillon-Commentry, jusqu'à la disparition de cette dernière, en 1979 , après sa fusion avec le groupe Usinor.
Et à la fin du XIXème siècle , le dépeuplement du Châtillonnais devint considérable.
Après son brillant exposé monsieur Pierre Lévêque répondit fort aimablement aux questions de son auditoire.
Pour le remercier, Robert Fries, le nouveau Président des Amis du Musée Châtillonnais-Trésor de Vix, lui remit un ouvrage de Dominique Fernandez "le dictionnaire amoureux de Stendhal".
Des compléments sur les familles des Maîtres de Forges Petot et Bouguéret m'ont été confiés par Bertrand Savatier, vous pouvez les retrouver en cliquant sur ce lien :
Les Maîtres de Forges Pétot et Bouguéret
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Par Christaldesaintmarc le 8 Février 2013 à 06:00
L'Assemblée Générale 2013 des Amis du Musée du Pays Châtillonnais-Trésor de Vix, s'est tenue le 2 février 2013.
A la tribune Evelyne Grandchamp-Daragon, Secrétaire, Madeleine Grivotet, Présidente, Roger Saget, Vice-Président et Noël Estrat, Trésorier.
La Présidente Madeleine Grivotet a souhaité la bienvenue aux fidèles adhérents, les anciens et les nouveaux qui ont rejoint l'AMPC en 2013.
L'Association a une pensée émue pour Marie-Pierre Cligny qui nous a quittés fin 2012, elle assure de toute sa sympathie sa famille et ses collègues.
La finalité de l'AMPC est depuis sa création, d'enrichir les collections du Musée du Pays Châtillonnais-Trésor de Vix. C'est une association en parfaite autonomie qui ne reçoit aucune subvention et investit le montant des adhésions dans les acquisitions et dans le financement d'outils de confort de visite en direction de publics à besoins spécifiques. Rappelons que l'AMPC est reconnue d'intérêt général et est donc autorisée à recevoir des dons. Cela ouvre le droit à réduction d'impôts pour les donateurs.
Evelyne Grandchamp-Daragon a présenté le rapport moral qui fait état des actions réalisées en 2012, comme les conférences: "Le 1er âge du fer à la lueur des dernières découvertes en Côte d'Or" (Régis Labeaune)," Le futur parc National entre Champagne et Bourgogne" (Christophe Gallemant), "Le fer au Moyen-Age" (Paul Benoît) et "Les offrandes dans les sanctuaires gaulois et gallo-romains" (Samantha Heitzmann)
La sortie culturelle à Villemaur sur Vanne et Sens a donné toute satisfaction, avec des visites de grande qualité, guidées par des amoureux du patrimoine icaunais.
L'AMPC a des projets socio-Culturels:
-La formation des personnels du Musée du Châtillonnais-Trésor de Vix possible grâce à la subvention de la Fondation de France: en 2011, a démarré un cours d'initiation à la langue des signes, poursuivi en 2012
-Un musée au bout des doigts : c'est le titre du catalogue conçu et édité par l'AMPC, une réalisation à destination des publics malvoyants, réalisation rendue possible grâce au mécénat du Crédit Mutuel qui accompagne l'AMPC depuis 2011.
Rappelons que c'est grâce à ce mécénat et à celui de la compagnie Compréforme qu'a été réalisé le moulage d'un demi-vase de Vix grandeur nature et déplaçable.
Le rapport d'Orientation a permis de présenter le projet de programme pour l'année 2013.
L'association doit être vivante et conviviale, elle doit être intégrée au tissu culturel et économique local, voire régional, elle doit être utile au musée et à ses visiteurs.
Il est à remarquer que le remarquable matériel destiné aux visiteurs malvoyants est disponible dès maintenant, et que par ailleurs le personnel du Musée a reçu une formation à l'accueil des visiteurs déficients.
L'AMPC va s'atteler à l'accueil des visiteurs malvoyants et malentendants, ce sont des opérations lourdes, coûteuses qui impliquent une préparation minutieuse et qui pourront se réaliser grâce à la réaffectation du solde de la subvention de la Fondation de France, et au mécénat que le Crédit Mutuel va nous accorder.
Le dernier objectif est de restaurer les pièces en réserve et enrichir les collections.
Voici le programme des conférences 2013 :
et des sorties culturelles :
Le programme de l'AMPC pour 2013 est ambitieux , il ouvre des perspectives nouvelles. Il requiert des talents et des bonnes volontés de ceux qui le mettront en œuvre. L'association a besoin du soutien de tous ses adhérents, et elle remercie chaleureusement la Fondation de France, le Crédit Mutuel et la Communauté de Communes pour leur aide importante.
Le rapport moral et de rapport d'orientation ont été votés à l'unanimité.
La Présidente a donné ensuite la parole au Trésorier et au vérificateur des comptes.
Noël Estrat a présenté le rapport financier 2012
Mary Bernier, a présenté le rapport de l'approbation du rapport financier. Il a été réélu vérificateur des comptes.
Le rapport financier a été approuvé à l'unanimité.
Le Conseil d'administration a été porté l'an dernier à 18 membres. Le Tiers sortant qui avait été élu en 2010 se représente,il est composé de Benoît Delarozière, Evelyne Grandchamp-Daragon, Claude Grapin, Madeleine Grivotet et Noël Estrat. Une nouvelle candidate se présente,Marie-France Fauquette.
Tous sont élus à l'unanimité.
Monsieur le Maire de Châtillon sur Seine , et Président de la Communauté de Communes, a tenu à féliciter l'Association des Amis du Musée du Pays Châtillonnais-Trésor de Vix pour le remarquable travail qu'elle accomplit en venant en aide aux visiteurs malvoyants et malentendants qui, malgré leurs handicaps, peuvent avoir accès à notre beau musée et donc à la Culture. Il assure l'AMPC du soutien total de la Communauté de Communes.
Franck Jaffiol, directeur de la société Tom3D est le concepteur du catalogue "un musée au bout des doigts", dont le texte a été écrit par Isabelle Coudrot et Yolande Estrat. Ce catalogue est imprimé normalement pour ceux qui voient, mais il l'est aussi en Braille pour les malvoyants.
Il a fallu beaucoup d'intelligence, de temps et de technique pour réaliser ce catalogue. Le magnifique travail de Franck Jaffiol et de son équipe a d'ailleurs été remarqué par le Musée Rodin de Paris, qui a l'intention de faire réaliser un catalogue semblable par la société Talantaise Tom3D.
Franck a tenu à remercier chaleureusement Madeleine Grivotet, présidente de l'AMPC...grâce à cette commande, il va pouvoir toucher d'autres musées .
Le Vice-Président de l'AMPC, Roger Saget, a présenté les prévisions de dépenses pour 2013.
Madeleine Grivotet a annoncé , très émue, qu'elle ne se représenterait pas l'an prochain. Elle préside l’association depuis dix années, et a manifesté le désir d’être déchargée de ses fonctions tout en demeurant au Conseil d’Administration. Après avoir rappelé combien elle avait apporté à l’association, et l’avoir remerciée pour le travail exemplaire réalisé des années durant, notamment en direction des publics handicapés, M. Roger Saget, Vice-président, a pris acte de ce souhait. Il a proposé que Mme Grivotet soit nommée Présidente d’honneur de l’association. Toute l'assemblée, debout, l'a applaudie pour le travail immense qu'elle a accompli, et lui a dédié un chaleureux "ban bourguignon".
Après l'assemblée, les adhérents se sont retrouvés autour d'un pot amical.
Madeleine et Franck :
Les Amis du Musée ont pu regarder de près, et admirer, le magnifique travail de l'équipe de Franck Jaffiol, mais aussi d'Isabelle Coudrot et de Yolande Estrat...
Et boire un délicieux crémant , un de ceux qui ont été mis à l'honneur au cours de la Saint Vincent Tournante 2013...
Quelques informations complémentaires sur l'Association des Amis du Musée du Pays Châtillonnais-Trésor de Vix :
(Des commentaires sur le thème de l'article seront les bienvenus, ils me montreront que ce blog vous intéresse et ils me donneront envie de continuer à l'alimenter .
Merci.)
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Par Christaldesaintmarc le 24 Octobre 2012 à 06:00
Dans le cadre des conférences proposées par les Amis du Musée du Pays Châtillonnais-Trésor de Vix, Samantha Heitzmann, jeune doctorante en archéologie à Paris 1, est venue présenter une conférence très intéressante sur les offrandes dans les sanctuaires gallo-romains, rôles et rites. Le fait religieux dans l'antiquité est un phénomène complexe, peut- être pas encore complétement compris, puisqu'il se base sur des fouilles archéologiques.
Les gallo-romains possédaient des lieux de culte appelés "fana".
Un fanum, comme celui retrouvé au Tremblois, commune de Villiers le Duc, avait la forme d'un carré.
Le terme fanum (pluriel : fana) désignait à l’origine un lieu sacré et tout édifice dédié aux divinités et consacré au culte d’une divinité. La "cella" abritait la statue du dieu. Autour de la cella, une galerie ouverte permettait d’accueillir d’autres divinités et abritait également les pèlerins.
Les temples gréco-romains "classiques" ont un plan rectangulaire, les temples gallo-romains ont presque tous un plan carré qui vient de leur tradition celtique.
Le fanum, de construction généralement simple, possédait une "cella", pièce où le dieu résidait , le plus souvent carrée, mais qui pouvait être ronde ou rectangulaire, entourée d'une galerie, couverte ou non. Cet édifice central était en principe toujours situé à l'intérieur d'un "péribole" qui délimitait l'espace sacré. Cette limite était matérialisée par un fossé ou un mur.
On appelle"temenos" l'espace sacré, tandis qu'on nomme péribole, la limite (mur ou fossé).
Voici la reconstitution d'un "fanum" .Toutes les entrées des "fana" étaient toujours orientées vers l'est.
Les gaulois avaient des dieux avant la conquête romaine. Après la conquête, ils les ont en majeure partie gardés, mais en les affublant d'autres noms: Taranis , dieu du ciel devint Jupiter, Teutatis, dieu de la paix comme de la guerre devint Mercure ou Mars, Esus, dieu de la végétation devint Mars ou Mercure, Belenos devint Apollon On appelle cette transposition "l'interpretatio romana".
On faisait des offrandes aux dieux pour s'attirer leurs bonnes grâces , pour les remercier, ou au cours des prières...
On pouvait faire un don, mais aussi ce qu'on appelle la "stips", c'est à dire donner de l'argent, ou encore faire un voeu appelelé votum (nuncupation et solutio),.
Ce votum était souvent accompagné d'une inscription: VSLM, "Votum Solvit Libens Merito" qui signifie "il s'est acquitté de son voeu de bon gré et à juste titre".
On pouvait aussi offrir des ex-votos, suite à un voeu.
Les objets offerts étaient divers, comme ces représentations de parties du corps humain, d'enfants, d'outils de travail...
D'autres objets plus modestes étaient offerts:fibules, bijoux, anneaux, outils, vases...
Des objets miniatures ou mutilés :
Les offrandes étaient déposées en différents points, majoritairement dans le temple, mais aussi dans les "chapelles" qui bordaient le fanum.
Beaucoup de très beaux objets ont été trouvés lors des fouilles archéologiques comme ces parures :
Et à la fin de son exposé, Samantha Heitzmann répondit aux questions des auditeurs avec beaucoup de gentillesse et de compétence.
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Par Christaldesaintmarc le 28 Septembre 2012 à 06:00
Dans le Châtillonnais et le Monbardois voisin, pays où le minerai de fer, le bois et l’eau abondaient, le Moyen Age et la Renaissance ont tenu une place toute particulière dans l’évolution de la sidérurgie.
Cette étude du fer dans le nord Côte d'Or au Moyen-Âge, c'était le thème de l'exposé que Paul Benoît a présenté au Musée du Châtillonnais-Trésor de Vix, devant de nombreux auditeurs
Robert Fries a présenté le conférencier.
Paul Benoît, professeur émérite au LAMOP, université de Paris I, est spécialiste de l’histoire et l’archéologie des Techniques du Moyen-Âge.
On voit sur cette carte du Centre Est de la France, que l'industrie de fer était fort présente au Moyen Âge, pour deux raisons : la présence de minerai de fer et l'abondance des forêts.
Les trois sites étudiés par Paul Benoît ont été Minot, Fontenay et La Chaume.
Du minerai de fer :
Les mineurs devaient aller extraire le minerai...en rampant !
Le combustible utilisé au MoyenÂge dans les "bas-fourneaux" puis plustard dans les "hauts-fourneaux" était du charbon de bois, Il fallait donc construire et calciner des meules.
Un bas fourneau reconstitué...
La combustion dans le bas fourneau :
Dans le bas du fourneau s'accumulait un solide spongieux, composé de métal et de scorie, que l'on appelle « loupe ».
La loupe devait être martelée sur une enclume pour en faire partir les scories.
La loupe était nettoyée puis ensuite corroyée, par martelage répété, afin de retirer la scorie et de rendre le métal homogène. Il restait quand même des inclusions de scories dans la matrice métallique.
Le bas fourneau nécessitait beaucoup d'énergie humaine pour l'épuration, le compactage, la mise en forme. Dans un village, comme ici à La Chaume, une grande partie des habitants était au service de l'industrie du fer.
En 1334, il y avait à La Chaume : 183 tenanciers de l'évêque et 117 autres chefs de famille. Le village comptait 1500 habitants, il en compte actuellement moins de 200.
La grande innovation suivante fut l'invention du marteau hydraulique.
Alors que les techniques de transformation du minerai en fer n'avaient guère changé depuis plus de deux millénaires, au XIIe siècle une innovation décisive apparaît, le marteau hydraulique qui permettait de transformer la loupe sortie du bas fourneau en barres de fer ou en tôles
L'apparition du marteau hydraulique favorisa la diffusion du fer dans toute l'Europe et en particulier dans les campagnes.
Principe de la forge hydraulique :
La forge hydraulique de Fontenay est mue par l'eau...
La roue à aube entraîne le marteau.
La force de la machine remplace celle de l'homme, on a la possibilité d'avoir un marteau très lourd (50 à 100 kg), la frappe est rapide, les pièces forgées sont volumineuses, le fer est de meilleure qualité et les quantités de produits sont augmentées.
(Henri Bles: paysage avec forge)
Saviez vous que les cathédrales construites au Moyen Âge , comprenaient des partes métalliques ? on voit ici des barres de fer soutenant les piliers de la cathédrale de Florence.
Des barres de fer soutenaient aussi les vitraux. On y voit les traces du martelage.
Cette barre de fer du XIIIème siècle mesure quatre mètres de long. Le fer produit par l'utilisation du charbon de bois était d'excellente qualité, il résistait mieux à l'oxydation, contrairement à celui produit à l'aide de coke, procédé que l'on utilisera à l'ère de la révolution industrielle..
Le fer produit servait à de multiples usages :
A la fin du Moyen Age se développe une seconde innovation, utilisant toujours la force de l’eau ; la mécanisation s’applique à la soufflerie donnant naissance à un nouveau type d’appareil, le haut fourneau. Il produit de la fonte, alliage de fer et de carbone qu’il faut ensuite affiner pour obtenir du fer.
La fonte produite contiendra de 2,1 à 6,67 %de carbone, l'acier 0,025 à 2,1% de carbone. En dessous de 0,025 % de carbone on parle de fers industriels.
Les forges étaient très nombreuses en Haute Côte d'Or au Moyen Âge, elles appartenaient très souvent au Clergé.
A La Chaume, seulement cinq hommes de l'évêque étaient tenanciers d'une mine, c'étaient toujours des paysans possédant d'autres pièces de terre.La redevance payée à l'évêque par ces tenanciers était de 3 deniers et une mesure d'avoine. Les revenus de la forge épiscopale se montaient à 15 livres ou 3600 deniers.
Hélas, la révolution industrielle, avec l'utilisation du charbon (coke) comme combustible à la place du charbon de bois, vit la mort de l'industrie du fer dans notre région.
On peut encore voir des témoins de cette industrie du fer dans le Châtillonnais et le Montbardois comme le haut fourneau de Marcenay, la forge d'Ampilly le Sec, les deux forges de Rochefort sur Brevon, la forge de Buffon et surtout celle de l'Abbaye de Fontenay, reconstituée et qui fonctionne à certaines périodes . Un magnifique spectacle à ne pas manquer !
Paul Benoît fut beaucoup applaudi pour son exposé passionnant, il répondit ensuite, fort affablement, aux questions des auditeurs.
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Par Christaldesaintmarc le 25 Avril 2012 à 06:30
A la demande des Amis du Musée Châtillonnais-Trésor de Vix, Régis Labeaune, chercheur à l'INRAP de Dijon, (et enfant de Châtillon sur Seine !), nous a présenté le 20 avril 2012, une très intéressante conférence sur les dernières découvertes archéologiques faites en Côte d'Or, concernant les habitats de la période du premier âge du fer, c'est à dire entre 500 et 450 ans avant Jésus-Christ.
Que signifie ce sigle INRAP ? L'INRAP c'est l'Institut National de Recherches Archéologiques Préventives . C'est un établissement public à caractère administratif de recherche français, créé par la loi du 17 janvier 2001 relative à l'archéologie préventive.
L'INRAP a pour mission d'intervenir et d'agir là où l'on détruit pour construire autre chose.
Avant que des travaux ne commencent (constructions, routes, arrachages de vignes etc...) l'INRAP établit un diagnostic pour voir si le terrain renferme des traces d'occupation humaine.
Régis Labeaune nous a présenté les fouilles qui ont lieu lieu sur le territoire de Plombières-les-Dijon, dans un lieu appelé "la Peute Combe". La Peute Combe devait en effet être le lieu du futur passage des voies de la LINO.
Sur une surface de 8000m2, les chercheurs en archéologie, géomorphologie, topographie, inventaire des fiches de terrain,carpologie, ont mis à jour un site intéressant, très bien conservé. En effet l'érosion a fait glisser la terre des pentes de la combe, protégeant les vestiges des labours et autres constructions.
Voici une vue aérienne de la Peute Combe:
Des fouilles ont permis de mettre à jour, tout au long de la combe, les fondations de bâtiments datant de l'âge du fer.
Des trous dans le sol indiquent où se trouvaient les bases des poteaux de bois qui formaient l'ossature des maisons.
En observant la place des trous, on a pu imaginer à quoi ressemblaient les charpentes des maisons...
Les murs devaient être en torchis avec armature de branchages.
Des exemples de constructions sur poteaux :
Voici donc comment devait se présenter le village de la Peute Combe. Chaque maison possédait un grenier, un silo et une fosse dépotoir.
Dans ce village on a retrouvé les traces d'une forge où l'on travaillait le fer et le bronze.
Les objets fabriqués en fer martelé, étaient surtout des fibules, sortes d'agrafes pour attacher les vêtements.
Les fibules n'avaient pas toutes la même couleur, cela dépendait du taux de chacun des éléments de métal qui la composaient.
On fabriquait aussi des parures, de l'outillage, des objets de toilette, des objets servant au transport...
On martelait aussi des clous qui ressemblent fort à ceux utilisés pour réaliser le char de la princesse de Vix...
Les clous de la forge de la Peute Combe ont-ils servi à Vix ? Pourquoi ne pas l'imaginer !
On a retrouvé sur le site de la Peute Combe de très nombreux tessons de céramiques que l'on a pu reconstituer. Elles servaient pour le stockage, la cuisson et le service de la ble.
Le textile a hélas disparu, mais on a mis au jour des objets qui indiquent que l'on tissait, comme des fusaïoles, sortes de petits poids en terre cuite .
Des greniers et des silos, conservaient des légumineuses et des céréales.
Les hommes de l'âge du fer consommaient des viandes variées, principalement des viandes de leurs élevages, mais aussi d'animaux sauvages qu'ils pouvaient capturer.
Les conditions climatiques vers 500 avant JC furent très difficiles, sur ce graphique on voit qu'il n'y eut que des rempératures inférieures à la normale, ce qui explique que les Celtes qui vivaient dans la Peute Combe migrèrent ailleurs.
Sur les cartes suivantes on voit que les sites de peuplement (points rouges) ont fortement diminué après -400 ans avant JC.
Les maisons de l'âge du fer n'étaient pas faites pour durer plus de trente ans, nous révèle Régis Labeaune. On observe donc une sorte de "stratification", c'est à dire des traces de constructions successives sur les bases des anciennes.
Beaucoup plus tard, au début du 1er siècle avant notre ère, un bâtiment agricole exista dans la Peute Combe, mais il ne subsista pas longtemps.
Depuis , plus rien ne fut bâti à cet endroit.. je suppose que le site ne devait guère être hospitalier, quand on sait ce que veut dire "peute" en patois bourguignon !! (cela veut dire vilaine pour ceux qui ne le sauraient pas !!)
Régis Labeaune avait exposé au Musée du Pays Châtillonnais- Trésor de Vix, quelques objets découverts à la Peute Combe, j'ai retrouvé la photo de la vitrine qui nous les montrait , la voici :
Des photos et des informations complémentaires sur les fouilles dans la Peute Combe, sur le site de l'INRAP :
http://www.inrap.fr/archeologie-preventive/Sites-archeologiques/p-8589-La-Peute-Combe.htm
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Par Christaldesaintmarc le 22 Février 2012 à 06:30
L'Assemblée Générale des Amis du Musée du châtillonnais-Trésor de Vix a eu lieu samedi 18 février 2012. Monsieur Coudrot, le Conservateur, a annoncé son départ qui aura lieu dans un mois. Il a chaleureusement remercié les adhérents , Amis du Musée pour leur aide, leur présence chaleureuse. Grâce aux Amis du Musée, les collections se sont enrichies : l'achat du bureau du Maréchal Marmont, par exemple.
Madeleine Grivotet, la Présidente de l'Association des Amis du Musée du Pays Châtillonnais (AMPC) a ouvert la séance en demandant de modifier les statuts , pour passer de 18 membres au Conseil d'Administration à 19, ce qui a été approuvé à l'unanimité.
Certains membres du Conseil d'administration ne se représentent pas, de nouveaux candidats devront donc faire acte de candidature, le vote s'est déroulé en fin d'assemblée.
Isabelle Coudrot, la secrétaire de l'AMPC, a donné sa démission, puisqu'elle part sous d'autres cieux avec son mari. C'est Evelyne Daragon-Grandchamp qui la remplace.
Cette dernière a présenté le rapport moral, en détaillant toutes les actions menées par l'AMPC en 2011 :
-Des conférences passionnantes ont eu lieu : le symbolisme religieux au temps de la princesse de Vix, la Vallée des Merveilles, des goûts et des couleurs, l'architecture religieuse en Bourgogne au Moyen-Age, la Seine et les cours d'eau.
-le magnifique voyage qui a eu lieu au château de Vaux le Vicomte, a ravi les adhérents.
-Un autel gallo-romain découvert dans le cimetière d'Aignay le Duc a trouvé sa place au Musée, en contre-partie un moulage parfait a été remis à la Mairie d'Aignay le Duc.
-Le personnel du Musée a été formé dans le cadre du handicap, grâce à l'aide d'un des mécènes du Musée, le Crédit Mutuel. Le personnel a ainsi appris la langue des signes.
Le nombre d'adhérents a augmenté, il s'élevait en 2011 à 254, et en janvier 2012, 32 nouvelles adhésions ont été enregistrées.
La remise du chèque à Madeleine Grivotet par le Directeur du Crédit Mutuel.
Un demi vase de Vix grandeur nature, a été réalisé par l'entreprise Compréforme, avec une précision magnifique, vous en verrez la photo en fin d'article. Cette copie réaliste permettra aux non-voyants de pouvoir apprécier tactilement la beauté des sculptures.
Ce vase a pu être réalisé grâce au Crédit Mutuel (don de 18 000 euros), un don de Compréforme (5 000euros), le reste réglé par l'AMPC, grâce aux cotisations et aux dons des adhérents (2000 euros)
Un très beau catalogue "un musée au bout des doigts" a été conçu par Isabelle Coudrot et Yolande Estrat. Il sagit d'un catalogue des collections du Musée et dessins en relief, avec textes en gros caractères recouverts de Braille.
Des actions intergénérationnelles ont eu lieu au Musée : pendant la semaine bleue par exemple, où des élèves du Lycée Saint Vincent se sont mêlées aux activités des séniors.
Noël Estrat a présenté le budget 2011 qui présente un excédent de 2364,65 euros.
Les mécènes sont le Crédit Mutuel, Compréforme, mais aussi la Fondation de France à la hauteur de 6 000 euros.
Mary Bernier a vérifié les comptes qui , a-t-il dit, sont exacts et très bien tenus.
Madeleine Grivotet, avant de donner la parole aux nouveaux candidats au Conseil d'Administration, a annoncé que 75 000 visiteurs ont déjà visité le Musée du Châtillonnais-Trésor de Vix.
En 2012 le catalogue "un musée au bout des doigts" conçu par Isabelle Coudrot et Yolande Estrat, sera réalisé par TOM'S 3 D.
Des conférences auront lieu en 2012 : Le premier âge du fer à la lueur des dernières découvertes en Côte d'Or,Le futur parc national entre Champagne et Bourgogne,le fer au moyen-Age, les offrandes dans les sanctuaires gaulois et gallo-romains.
Un voyage à Sens aura lieu en septembre 2012.
Cinq candidats se sont présentés pour siéger au Conseil d'administration de l'AMPC : Annette Vanet, Jean Ponsignon, Robert Fries, Catherine Dubois et Christophe Picardat . Ils ont été tous élus à l'unanimité.
Voici le magnifique vase de Vix, fac-similé en résine, réalisé par l'entreprise Compréforme.
L'Assemblée de l'AMPC se termina par le verre de l'amitié, Monsieur le Conservateur a dit adieu aux membres de l'Association...
Le voici avec le représentant de l'entreprise Compréforme...
Au centre, le directeur du Crédit Mutuel de Châtillon sur Seine.
Jean Millot , Président d'Images en Châtillonnais, a présenté , à la fin de l'assemblée de l'AMPC, une très intéressante conférence sur les débuts de la carte postale.
Ce sera le sujet de l'article de demain...
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